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Dans quelque pays qu'elle soit, la gauchiasse est toujours aussi con!

Le touriste, le salafiste et le Catalan

Par François d'Orcival

Valeurs actuelles

Les Catalans avaient rempli les rues de Barcelone aux cris de “Touristes dehors, bienvenue aux réfugiés!”. Les djihadistes leur ont répondu par la terreur.

L’histoire nous réserve souvent de tragiques rapprochements. À l’heure même où la fourgonnette des djihadistes fonçait sur la foule des Ramblas de Barcelone, le jeudi 17 août, un millier de manifestants défilaient dans le centre historique de Saint-Sébastien aux cris de "Tourists go home!". Ainsi, quand les djihadistes chassaient les touristes par la terreur au coeur de la Catalogne, des Basques d’ultragauche manifestaient contre les mêmes, dénoncés comme une "plaie du capitalisme"…

Le samedi 18 février, la maire de Barcelone, Ada Colau, fidèle à ses engagements altermondialistes, avait pris les devants : elle avait demandé à ses électeurs de "remplir les rues" pour crier "volem acollir" en catalan — "nous voulons accueillir des réfugiés". Ce que les plus radicaux traduisaient par ce double slogan, en anglais cette fois: "Tourists go home, refugees welcome". Et l’on a pu voir, badigeonné sur un mur, ce slogan définitif à l’endroit des touristes: "You are the terrorists! "Un amalgame qui ne manquait pas de sel à lire les arguments des auteurs: " Ce n’est pas du tourisme, c’est une invasion!": "L’Espagne est pleine": "Nos ressources sont limitées": "Ils saccagent notre environnement"…

Le problème est que la Catalogne aux bras ouverts est devenue, au fil des années, un nid de salafistes. Et pour cause: le salafiste ne se voit pas, ne boit pas, ne cause pas, il est gentil, serviable, pieux, bon voisin, comme le rapportent les témoins. La maison où s’était réfugié le groupe qui préparait le massacre de Barcelone était remplie de 120 bonbonnes de gaz: personne n’avait rien vu venir. Le touriste, lui, se remarque, en short, tongs et casquette: il se déplace avec son argent, ses habitudes et ses horaires: il boit et fume, mais ne fait que passer.

Le salafiste n’appartient même pas à une minorité visible, le port de la barbe n’étant plus un signe distinctif depuis que les Occidentaux l’ont adopté: et le Coran lui permet d’être imberbe si nécessaire. Mais, à la différence du touriste, il est venu pour conquérir les âmes. Il a sa maison, veut des enfants nombreux, introduit ses traditions, voile ses filles et ses femmes, propage sa religion, crée sa mosquée et son école coranique.

Le Catalan redoute le touriste mais voisine avec le salafiste sans rien savoir de lui et, un matin, celui-ci s’en va, avec armes et bagages, accomplir la mission qu’Allah (depuis la Syrie, l’Irak ou l’Afghanistan) lui a désignée. "Ce n’est pas l’islamophobie qui entraîne le terrorisme, dit l’essayiste Pascal Bruckner dans un lumineux entretien au Figaro (19 août), mais le terrorisme qui rend l’islam haïssable et pénalise les musulmans modérés. " Qui accuserait la Catalogne d’islamophobie?

Il n’y a pas de capitale plus accueillante et moins préparée à la vigilance que Barcelone, au contraire des Israéliens qui sont sur leurs gardes dès leur naissance (voyez notre rencontre avec Aliza Bin-Noun, page 90). C’est pourtant bien elle que les terroristes salafistes ont choisie pour cible à une heure où ils comptaient coucher au sol plus de touristes encore que d’Espagnols catalans. Ils " nous frappent, insiste Bruckner, non pour ce que nous faisons, mais parce que nous sommes " — à cause de notre existence même.

La Catalogne a ceci de commun avec les Molenbeek de Belgique que ses salafistes sont marocains. C’est parmi eux que se sont recrutés les terroristes du 17 août. Marocains et espagnols, regardés comme binationaux par le droit espagnol, tandis que pour le Maroc on ne peut être que marocain. L’Espagne devrait saisir l’occasion pour extrader au Maroc ses suspects de djihadisme. Les services antiterroristes marocains, les mieux informés sur nos réseaux salafistes, sauraient quoi en faire. Il est vrai que les policiers catalans n’ont pas molli: sur les douze membres identifiés du commando, ils en ont abattu huit.

 

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