Vingt Palestiniens ont été évacués ce dimanche de la bande de Gaza vers la France par le Quai d’Orsay. Il s’agirait d’étudiants boursiers. Ils sont attendus en France ce mardi.
Ces évacuations sont du ressort d’une cellule de crise visant à identifier et faire sortir de Gaza "les personnes appelées à être rapatriées en France ou à y séjourner", ouverte depuis deux ans au sein du consulat de France à Jérusalem. Très concrètement, les listes des exfiltrés sont établies par le centre de crise du Quai d’Orsay puis transmises à l’administration israélienne pour une première vérification de sécurité. Les visas sont ensuite instruits par le poste consulaire français. Le ministère de l’Intérieur, lui, contrôle les fichiers de police français.
En avril 2025, 500 personnes avaient déjà été évacuées de la bande de Gaza vers la France depuis le massacre du 7 octobre. "Dans ces efforts, nous veillons scrupuleusement à ce que les personnes évacuées vers notre pays respectent les valeurs et principes de la République", précise encore la source diplomatique. (Mdr)
Le processus d’évacuation avait été brutalement gelé cet été après la découverte de posts à caractère antisémite publiés sur les réseaux sociaux par une étudiante gazaouie, Nour Atallah, arrivée en France quelques semaines plus tôt. Cette dernière avait bénéficié d’une bourse France Excellence, délivrée par le consulat français à Jérusalem.
La jeune femme de 25 ans, qui devait faire sa rentrée dans l’établissement de Sciences Po Lille, avait été placée en garde à vue et visée par une enquête judiciaire pour "apologie du terrorisme et apologie de crime contre l’humanité", avant de quitter la France pour le Qatar.
Les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères s’étaient renvoyé la responsabilité de ce raté dans la sélection des étudiants gazaouis autorisés à quitter la bande de Gaza pour venir en France. Beauvau rappelait que ses prérogatives se concentraient sur l’étude "des menaces contre la France et les Français" et pas sur "ce qui se passe à l’extérieur, qui concerne les ministères en charge de l’extérieur" quand Jean-Noël Barrot pointait à l’inverse une défaillance des "services compétents".
Une enquête interne avait été lancée dans les deux ministères pour que "cette situation ne se reproduise plus". Le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait en parallèle annoncé le 1er août la suspension immédiate de toutes les opérations d’évacuation. "Tous les profils qui sont entrés en France vont faire l’objet d’une nouvelle vérification", avait insisté le Quai d’Orsay, refusant de préciser le nombre de personnes concernées par cette suspension pour "raisons de confidentialité".
À la suite de cette enquête interne, "les contrôles ont été renforcés, permettant la reprise des opérations", confie à cet égard la source diplomatique.
L’évacuation de Gazaouis vers la France a repris depuis le 7 octobre. Cinq cents d’entre eux sont déjà arrivés sur le territoire national.
Henri Dubost