L'année 2014 a apporté son lot de déceptions en matière de technologie. Chez les géants du Web, les Google Glass et le Fire Phone d'Amazon ont connu de lourds échecs.
Le futur est plein de promesses et dans le secteur de la technologie, les promesses, c'est du business. En 2014, plusieurs produits qui avaient généré beaucoup d'attentes, ou au moins de bruit, ont vu leur popularité rapidement retomber comme un soufflé. Ils sont trop chers, mal conçus ou n'arrivent pas à trouver leur marché. Avec pour résultat des camouflets, et parfois de grosses pertes financières.
Icônes des lunettes connectées, les Google Glass ont entamé cette année leur chant du cygne. Ces lunettes futuristes l'étaient peut-être un peu trop, et se promener avec une caméra fixée au-dessus de l'œil n'est pas encore entré dans les mœurs. Un prix trop élevé - 1500 dollars - pour le marché grand public et un désintérêt croissant des développeurs achèvent de régler leur sort à ces "smart glasses". Elles pourraient néanmoins trouver leur salut dans le secteur professionnel et la médecine. SNCF a déboursé 6000 euros pour équiper cinq de ses contrôleurs de ces coûteuses lunettes. On les a aussi aperçu sur le nez des policiers new yorkais, qui testent les engins depuis le mois de février.
La débâcle du Fire Phone d'Amazon
Google n'est pas le seul géant a avoir connu une grosse déconvenue. Le leader de la vente en ligne Amazon a essuyé un échec retentissant avec son Fire Phone. Ce dernier, lancé en grande pompe au mois de juin, présente quelques innovations: un affichage 3D, ou une application qui reconnaît des objets pris en photo et permet de les acheter. Pas assez pour justifier son prix, qui a du être baissé de 200 dollars. Au final, l'entreprise n'a vendu que quelques dizaines de milliers de Fire Phones, et a inscrit une provision de 170 millions de dollars. Jeff Bezos, le patron d'Amazon, a néanmoins revendiqué cet échec: "Mon travail est d'encourager les gens à être audacieux. Or, si l'on fait des paris audacieux, cela conduit à faire des expérimentations qui sont par nature souvent vouées à l'échec.", s'est-il défendu en décembre.
Samsung a également fait le pari de l'audace en investissant le premier le secteur des montres connectées. Sortie fin 2013, la Galaxy Gear a récolté de très nombreuses critiques: trop grosse, peu autonome, pas assez pratique. Aux États-Unis, la presse faisait état d'un taux de retour en magasin de près de 30% des appareils vendus par la chaîne BestBuy. Deux autres modèles ont depuis suivi, qui ont corrigé une partie des défauts de leur grande-soeur. 2014 n'a pas pour autant été l'année des montres connectées. Paradoxalement, il faudra sans doute attendre la sortie de l'Apple Watch, en 2015, pour lancer le marché et les ventes de ses concurrents.
Ello et Yo, deux amours éphémères
Du côté des applications et des réseaux sociaux, on peine à trouver le "prochain Facebook" ou le "prochain Twitter". Ello, un réseau social présenté comme une alternative sans publicité à Facebook, a filé comme une comète lors de l'automne 2014. Encore en version d'essai, il a été submergé par les demandes d'invitation après une polémique autour de Facebook. Le réseau social à plus d'un milliard d'utilisateur actif s'est permis de supprimer des profils de personnes transsexuelles sous pseudonymes, ce qui les a conduit à migrer vers Ello. Un mois plus tard, la majorité des utilisateurs ont abandonné le site. Il n'attire plus que des graphistes, des designers et, ironiquement, des journalistes financiers depuis que Bloomberg y a créé sa page.
L'année 2014 a vu naître d'autres bluettes entre de nouveaux réseaux sociaux et les férus de nouvelles technologiques, qui désirent avant tout être les premiers à se servir d'un produit. L'application Yo en fait partie. Le principe est rudimentaire: au lieu d‘envoyer un SMS, on envoie un "Yo" qui génère une notification sur le smartphone de son destinataire, accompagné du son, plutôt irritant, de l'onomatopée. Le dit "Yo" ne contient pas de message. On peut ainsi recevoir un Yo à chaque fois que le PSG ou l'Olympique de Marseille, qui ont tous les deux un compte, marquent un but. Les créateurs de l'application ont récolté 2,5 millions de dollars au cours de plusieurs levées de fonds. Mais après un été que des millions d'utilisateurs ont passé à s'envoyer des "Yos", la start-up ne communique plus sur son nombre d'utilisateurs. Ce qui est rarement bon signe.