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Les Coca-Cola Papers: comment l’argent des sodas arrose la nutrition et le sport français

La liste des organismes français arrosés par Coca-Cola, que publie ce mois-ci l’ONG Foodwatch, laisse pantois.

Après plusieurs mois, l'ONG allemande Foodwatch a obtenu de Coca-Cola que la société donne le détail des sommes qu'elle a versées à des organismes, associations et sociétés entre 2010 et 2015.

On y trouve en bonne place l’Association française des diététiciens nutritionnistes (AFDN). Cet organisme qui se présente comme une "association référente de la profession", a empoché entre 2010 et 2015 pas moins de 117 764 euros de Coca-Cola au titre de "partenariat". On se demande quel type de partenariat une association qui a pour vocation de dire aux patients, au public, aux médecins ce que c’est que bien manger, peut conclure avec Coca-Cola. Quelle crédibilité lui accorder" ? Quels autres "sponsors" la gratifient de leurs largesses ?

Et la plongée dans l’absurde ne s’arrête pas là. Après l’AFDN, on se frotte les yeux en découvrant que la Fédération française des diabétiques a reçu 232 582 euros de Coca-Cola, c’est-à-dire l’un des moteurs de l’épidémie mondiale d’obésité et… de diabète !

L’Institut Pasteur de Lille, qui, par l’intermédiaire du directeur de son département nutrition, ne manque pas une occasion de donner dans la presse des leçons d’orthodoxie nutritionnelle, a reçu 33 500 euros de Coca-Cola. Auxquels il faut bien sûr ajouter les sommes versées par les autres « partenaires ».

L’université de Poitiers a encaissé un chèque de 228 104 euros pour – ne riez pas – "le développement d’un programme de promotion d’un mode de vie sain et actif auprès d’étudiants".

On est moins surpris d’apprendre que Dietecom, une manifestation annuelle tout entière livrée à l’agrobusiness (mais qui se présente pourtant comme "le 1er salon dédié à la nutrition destiné aux professionnels de santé") a aussi bénéficié des largesses de Coca: 124 450 euros.

Coca-Cola, c’est bien connu, rime avec équilibre nutritionnel chez les sportifs. Voilà pourquoi, probablement, le Centre National pour le Développement du Sport, un organisme public qui dépend du Ministre chargé des sports, s’est vu gratifier la coquette somme de 1 118 926 euros pour lutter contre... l'obésité des jeunes. Le Comité National Olympique et Sportif Français s’est montré un peu moins convaincant : 300 000 euros quand même ! Suivent la Société Française de Médecine de l’Exercice et du Sport ou encore l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance.

Et encore n’a-t-on là que les "Coca-Cola Papers". Quid des Danone Papers, des Pepsi Papers, des Nestlé Papers, des Kellogg’s Papers, des Unilever Papers, des Kraft Papers, des Monsanto Papers? C’est alors qu’on réalisera, comme nous l’avons hélas souvent dit, que l’influence de l’agrobusiness sur l’information nutritionnelle, largement ignorée du public et des médias, est pourtant sans commune mesure avec celle qu’exerce l’industrie pharmaceutique sur les leaders d’opinion.

http://www.lanutrition.fr/

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