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Signature de l’accord UE-Mercosur:

CLAP DE FIN POUR L’AGRICULTURE FRANÇAISE,

La signature de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, prévue initialement pour le 20 décembre 2025, a été reportée au 12 janvier 2026. Ce report, annoncé par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, intervient après une semaine de tensions intenses, marquée par la mobilisation massive des agriculteurs européens et les divisions au sein des États membres de l’UE.

La possibilité d’une " minorité de blocage " (au moins quatre pays sur les 27 et au moins 35% de la population de l’Union) n’a été qu’un attrape-gogos

La Commission a en effet scindé le traité en deux: la partie commerciale pure (compétence exclusive de l’UE) ne nécessite pas la ratification des parlements nationaux, seulement l’approbation du Conseil de l’UE à la majorité qualifiée et du Parlement européen. Ce n’est que la partie mixte (environnement, droits humains, etc.) qui nécessite la ratification par chaque État membre, offrant ainsi une possibilité de blocage.

Commercialement, les choses sont donc pliées: l’accord avec le Mercosur s’appliquera le 12 janvier à tous les États membres de l’UE, qu’ils soient d’accord ou pas

LA PRESSION DES AGRICULTEURS, MOTEUR DU REPORT

Jusqu’où les agriculteurs seront-ils prêts à aller, On a vu jusqu’où le pouvoir était capable d’aller, avec le dispositif policier impressionnant – véhicules Centaure, hélicoptères, gendarmes-robocop – dans l’Ariège. De nombreux gendarmes ont exprimé leur écœurement devant cette débauche de moyens répressifs "contre des frères, des cousins"

Des milliers d’agriculteurs, venus de toute l’Europe, ont convergé vers Bruxelles pour exprimer leur opposition au traité. Ils dénoncent une concurrence déloyale, craignant que l’accord n’ouvre les portes du marché européen à des produits sud-américains (viande bovine, sucre, riz, miel, soja) ne respectant pas les mêmes normes sanitaires, environnementales et sociales qu’en Europe. Les syndicats agricoles ont appelé à maintenir la mobilisation, estimant que le report n’est qu’un "sursis" et non une victoire définitive".

Cet accord n’est pas un bon accord ", insiste-t-on du côté des syndicats, qui soulignent que la position des agriculteurs resterait inchangée en janvier.

Beaucoup d’agriculteurs n’ont plus rien à perdre et seront sans doute tenter de jouer leur va-tout.

LES VOLTE-FACE D’EMMANUEL MACRON

Emmanuel Macron, initialement perçu comme favorable à l’accord, a durci sa position sous la pression des manifestations. Il a réaffirmé à plusieurs reprises que " le compte n’y était pas" pour la France, exigeant des garanties supplémentaires pour protéger les agriculteurs français. Cette posture fluctuante a exaspéré les syndicats qui y voient une manœuvre politique, Macron ayant attendu la veille de la signature pour s’opposer publiquement au traité.

"Il y a quand même un problème de timing", a pointé François Walraet, secrétaire général de la Coordination rurale, remettant en cause la sincérité du président français.

LE ROLE CENTRAL D’URSULA VON DER LEYEN, AGENT DES INTERETS ALLEMANDS

Ursula von der Leyen, déterminée à conclure l’accord avant la fin de l’année, a dû reculer face à l’opposition d’une minorité de blocage formée par la France, l’Italie, la Pologne et d’autres pays. Elle espérait parapher le traité lors du sommet du Mercosur à Foz do Iguaçu, mais l’absence de majorité qualifiée parmi les États membres l’en a empêchée. La présidente de la Commission a finalement annoncé le report au 12 janvier. Certains diplomates européens ont dénoncé un " coup de force " de sa part, soulignant qu’elle avait tenté de faire passer l’accord malgré les réticences de nombreux pays

L’INFLUENCE DU PATRONAT ALLEMAND

L’Allemagne, par la voix de son chancelier Friedrich Merz, a joué un rôle clé dans la promotion de l’accord, y voyant une opportunité d’écouler ses voitures et machines-outils vers l’Amérique latine. Le patronat allemand, soutenu par l’Espagne, a exercé une pression " intensive " sur ses partenaires pour accélérer la signature. Le report n’est qu’une " défaite " en trompe-l’œil pour Berlin, puisque le traité sera quoi qu’il en soit signé le 12 janvier. Macron sait très bien que la puissance économique européenne est détenue par l’Allemagne et que la France n’a plus son mot à dire.

"Nous avons réalisé une avancée décisive qui ouvre la voie à la conclusion de l’accord avec le Mercosur en janvier", a expliqué Ursula von der Leyen aux journalistes ce vendredi, ajoutant que "quelques semaines supplémentaires" étaient nécessaires pour résoudre les questions en suspens avec les États membres de l’UE.

L’accord est en cours de négociation depuis 1999 et devait être finalisé ce samedi 20 décembre lors du sommet du Mercosur qui se tient cette semaine à Foz do Iguaçu, au Brésil. La France et l’Italie ont fait échouer l’accord au sommet européen en demandant des reports et des filets de sécurité supplémentaires pour les agriculteurs. Il s’agit d’un jeu de dupes, chacun sait que l’accord sera finalement signé, sauf insurrection du monde agricole.

Le président français s’est montré plus prudent, déclarant vendredi matin qu’il ne savait pas si ce report serait suffisant pour répondre aux exigences de la France. Une position d’une incroyable duplicité. Le président français sait parfaitement qu’il est dans la logique de l’UE sous domination allemande de faire de la place pour les produits agricoles du Mercosur.

OBJECTIF DU POUVOIR: peparer le marche français au deferlement des produits agricoles venant du mercosur

L’accord UE-Mercosur est une menace mortelle pour les filières bovine et ovine françaises, car il prévoit un accès accru au marché européen pour la viande sud-américaine (notamment bovine) moins chère – mais ne respectant pas les normes hygiéniques et sanitaires imposées aux éleveurs français. La baisse structurelle du cheptel européen facilite mécaniquement les importations de viande étrangère, y compris du Mercosur.

La Commission européenne a proposé en septembre 2025 un "suivi renforcé" pour des produits agricoles sensibles (viande bovine, volaille, etc.), avec des mécanismes de sauvegarde en cas de déstabilisation du marché. Ce dispositif vise à rassurer – faussement – les agriculteurs.

Syndicats et interprofessions (comme Interbev) s’opposent fermement à l’accord UE-Mercosur, arguant que la décapitalisation actuelle affaiblit déjà la souveraineté alimentaire et rend les filières plus vulnérables aux importations. Une baisse de 20% du cheptel-mère bovin d’ici 2030 est évoquée, avec des conséquences désastreuses sur les campagnes françaises.

 

Henri Dubost

 

 

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