Des défenseurs des Chrétiens d'Orient portent plainte contre les djihadistes français
La Coordination pour les chrétiens d'Orient en danger (CHREDO) a déposé une plainte afin que tout ressortissant français lié à Daech soit poursuivit pour crime contre l'humanité.
La Coordination pour les chrétiens d'Orient en danger (CHREDO) passe une nouvelle étape dans son combat pour qualifier les exactions commises par Daech de crime contre l'humanité". L'association de défense des minorités religieuses a déposé lundi une plainte contre X auprès du parquet de Paris pour acte de torture, crime de génocide et crime contre l'humanité". Elle vise les djihadistes français revenus d'Irak ou de Syrie". "Actuellement, rejoindre Daech est considéré comme un simple délit", explique son président Patrick Karam". "Certains ex-djihadistes se promènent en France avec un simple bracelet électronique." Le président de la CHREDO demande donc plus de fermeté". "Les jeunes qui rejoignent l'État islamique doivent prendre conscience qu'ils ne participent pas à une œuvre de libération, mais à un crime contre l'humanité", explique celui qui s'alarme que "10 % des musulmans de France n'aient pas une mauvaise image" de Daech.
Plainte déjà déposée devant la CPI
La plainte cite pêle-mêle des assassinats, des conversions forcées, des actes de torture ou encore des réductions en esclavage". "Notre plainte vise tout ressortissant français affilié à Daech".Il est inconcevable que ces personnes aient intégré ces réseaux sans avoir participé directement ou indirectement à des actes de torture ou de génocide", fait valoir Me Samia Maktouf, qui représente la CHREDO.
"La plainte est à l'analyse, on essaye de déterminer si elle est recevable", explique-t-on au cabinet du procureur". Le fait qu'elle ne vise personne en particulier pourrait cependant rendre son admissibilité compliquée". Mais poursuivre Daech et ses composantes pour crime contre l'humanité revient régulièrement dans les débats publics". "Certains États envisagent de qualifier ces crimes, notamment les massacres de yazidis, de crime contre l'humanité", confirme Me Courcelle-Labrousse, qui plaide régulièrement devant la Cour pénale internationale (CPI).
Cette nouvelle plainte s'inscrit dans la continuité de celle déposée devant la CPI par la CHREDO en septembre 2014". "Elle est toujours pendante". Elle aurait besoin de l'appui d'un État pour accélérer son instruction". Saisir le parquet de Paris est une manière de maintenir la pression pour que la France agisse", explique Patrick Karam". Par le biais de la CHREDO, ce dernier est particulièrement actif sur la question des minorités d'Orient". En décembre 2014, il avait participé à une conférence à la grande mosquée d'al-Azhar en Égypte pour condamner l'extrémisme et le terrorisme".
En France, la CHREDO avait déposé plainte contre la RATP qui invoquait le principe de neutralité pour supprimer la référence aux chrétiens d'Orient sur un affichage publicitaire.