Assemblée nationale: LR et FN réclament l'expulsion des fichés S
Les élus de droite et d'extrême droite plaident pour un " principe de précaution pour mieux protéger notre nation ". Les échanges ont été vifs.
Marine Le Pen a accusé; le gouvernement de « jouer à la roulette russe ».
Marine Le Pen a accusé le gouvernement de " jouer à la roulette russe ".
Les députés LR et FN ont réclamé samedi l'expulsion de " tout étranger qui constitue une menace pour l'ordre public ", dont les fichés S, déclenchant de vifs échanges notamment avec la majorité à l'Assemblée. Au sixième jour des débats, prolongés, sur le projet de loi asile et immigration, les élus de droite et du FN, encore en nombre, ont plaidé, comme Éric Ciotti (LR), une " nécessaire lucidité (...) à l'égard de ceux qui, accueillis sur le territoire national, y représentent néanmoins une menace ". Il a défendu " un principe de précaution pour mieux protéger notre nation ", Valérie Boyer jugeant " totalement incompréhensible " de ne pas expulser des personnes condamnées pour des crimes.
La présidente du FN, Marine Le Pen, a renchéri, estimant qu'" il n'y a aucune raison valable de conserver des étrangers qui présentent une menace pour notre territoire ". L'élue, à la parole d'ordinaire rare dans l'hémicycle, a accusé le gouvernement de " jouer à la roulette russe " avec la sécurité. Ludovic Pajot (FN) a notamment lancé que "Les Républicains aiment bien copier (leurs) amendements", les appelant à ne pas être "sectaires" et à voter ceux de son groupe.
La rapporteuse Élise Fajgeles (LREM) s'est opposée aux diverses propositions d'" expulsions automatiques". Après un cours " pour les nuls " sur les fichés S de Sonia Krimi (LREM), le ministre de l'Intérieur a rappelé le droit en vigueur, Louis Aliot (FN) le remerciant "pour cette leçon".
" Contrairement à ce que vous dites, ce gouvernement prend en charge la sécurité de nos concitoyens, mais la sécurité de nos concitoyens, elle n'est pas dans de grandes déclarations, elle est dans les actions quotidiennes ", a plaidé Gérard Collomb.
Un vif échange a notamment opposé la " marcheuse " Sandrine Mörch à Louis Aliot, l'élu frontiste lançant qu'" à partir du moment où un individu est une menace pour la France il doit être expulsé, et il n'y a pas à tergiverser ". " N'oubliez jamais que c'est le non-accueil et la non-ouverture qui causent le plus de ravages ", a rétorqué la députée. " Cessez de faire peur avec vos épouvantails à terreur, et élevez mieux vos enfants ", " prenez le mal à la racine ". Louis Aliot a répliqué: " Qu'est-ce qu'ils ont fait, vos gouvernements, depuis trente ans pour traiter le mal à la racine, à part soutenir des dictateurs qui ont appauvri leur pays et exploité les richesses de ces pays? " Eric Coquerel (LFI) a de nouveau accusé la droite de jouer les " idiots utiles " en faisant passer le texte pour " modéré " avec leurs arguments. " J'ai l'impression d'assister à un colloque sur les peurs de l'an mil ", a grincé Brahim Hammouche (MoDem).
Qui a osé voter pour ces connn…..?
Asile: l’Assemblée vote l’extension de la " réunification familiale ". Les mineurs réfugiés pourront faire venir leurs " frères et sœurs ", et non plus seulement leurs parents
L’Assemblée a adopté jeudi matin l’article du projet de loi " asile et immigration " qui étend la " réunification familiale " pour les mineurs reconnus réfugiés, très contesté par la droite et le FN, l’ensemble de l’opposition dénonçant aussi la tenue des débats.
Après une soirée électrique la veille, plusieurs élus ont appelé à la " sérénité ". Mais les tensions étaient encore latentes, des députés LR revenant à la charge sur un " plan caché de 40.000 régularisations " de sans-papiers.
" Il est beaucoup trop tôt pour s’énerver ", a observé la vice-présidente de l’Assemblée Annie Genevard (LR) au perchoir.
Pour apaiser " les humeurs biliaires " côté LR, le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb a tenu à apporter un " élément de réponse " en soulignant que " le nombre de régularisations en 2016 avait augmenté de 3,3% et en 2017, elles ont baissé de 1,8% ".
Il nous prend pour des cons? en taule pour forfaiture envers la France!
L’article 3 (sur 40), adopté par 91 voix contre 22 (et 2 abstentions), avec les voix de la gauche et des UDI-Agir, prévoit que les mineurs reconnus réfugiés pourront faire venir leurs " frères et sœurs ", et non plus seulement leurs parents. Il a déchaîné l’opposition de LR et du FN qui s’en sont pris aux " belles âmes " de la majorité et de la gauche.
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