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occitanie

  • Rapport de l’Académie française:

    "N’ayons pas peur de parler français"

    ANALYSE. Un rapport de l'Académie française alerte sur la présence massive d'anglicismes dans la communication institutionnelle.

    Par Anne-Laure Debaecker

    Si vous êtes au chômage, vous pouvez suivre les Moocs de France Travail via OpenClassrooms.

    Si vous êtes une entreprise désireuse de rayonner à l’international, ce sont les services de La French Tech, Choose France, French Healthcare, La French Fab que vous propose l’établissement public Business France.

    La communication institutionnelle regorge ainsi de “franglais” ou “globish”, cet étrange mélange entre le français et une sorte d’anglais mondialisé. Son ampleur est telle que ce type de communication a fait l’objet d’une étude par une commission de l’Académie française, fondée en 2020 et présidée par Gabriel de Broglie.

    Ses conclusions, datant de 2022 mais, hélas, de plus en plus actuelles, sont parues dans un rapport en septembre, qui nous explique l’impact d’une telle expansion de l’emploi de termes anglais dans la langue de Molière. Le lire est instructif car ses enseignements s’étendent bien au-delà de la communication institutionnelle tant l’usage de mots anglais se répand dans notre quotidien.

    CES EVOLUTIONS CREUSENT LES INEGALITES.

    Le français, rappelle ce rapport, a toujours été une langue non figée qui a bénéficié de l’apport de nombreuses autres. Cependant, l’anglais, favorisé par le développement d’Internet et de la mondialisation, "s’étend de manière vertigineuse" et invasive.

    La commission alerte: " Ce phénomène, brutal dans sa progression, n’est pas anecdotique ni marginal, encore moins réductible à une mode passagère. Il atteint le français dans sa structure même.

    "En effet, la multiplication des anglicismes affecte le vocabulaire, la syntaxe, la clarté du langage. Ainsi, l’emploi fréquent de certains termes anglais au détriment de leurs équivalents français tend à faire disparaître progressivement ces derniers: “follower” supplante ainsi “abonné” ou “contact”; tout comme “mix” remplace “mélange”; “secure”, “sûr”…

    Les anglicismes deviennent légion. Certains sont tellement fréquents qu’ils sont d’ailleurs préférés aux termes français: “coworking”, “cocooning”, “drive” … Le vocabulaire français tend ainsi de plus en plus à s’appauvrir. Quant à la syntaxe, l’inversion de l’ordre des mots – business model , QR Code… – s’attaque à la structure de notre langue.

    ​UNE FRACTURE LINGUISTIQUE, SOCIALE ET GENERATIONNELLE

    Ces évolutions sont d’autant plus préoccupantes qu’elles rendent encore plus difficile l’apprentissage du français alors que deux millions et demi de Français souffrent d’illettrisme. Elles creusent alors les inégalités selon les niveaux de formation, d’étude et l’âge.

    Les générations les plus âgées notamment se retrouvent démunies face à cet usage intempestif de l’anglais, destiné à une élite. "En utilisant largement un vocabulaire anglais incompris d’une grande partie du public, les services en ligne contribuent à alimenter cette défiance qu’on a vue se développer au cours des dernières années vis-à-vis des diverses autorités", s’inquiète la commission de l’Académie française.

    Les conséquences sont grandes: une double fracture linguistique, sociale et générationnelle, avec une compréhension amoindrie des messages émis par cette communication institutionnelle et une perte de repères linguistiques.

    Cela n’est pas sans faire écho à la fracture française analysée par le géographe Christophe Guilluy, entre une France périphérique souffrant des conséquences de la mondialisation et de grands centres urbains dans lesquels se pressent les gagnants de celle-ci…

    La grogne monte toutefois: en mars 2023, un collectif d’associations déposait des requêtes en contentieux contre des organismes publics utilisant excessivement des anglicismes. Ce rapport n’est donc pas anodin car, comme le rappelait Désiré Nisard, critique littéraire du XIXe siècle, "l’image la plus exacte de l’esprit français est la langue française elle-même ". À nous de faire en sorte que l’un et l’autre perdurent dans toutes leurs spécificités et leur unicité.

    N’ayons pas peur de parler français, par l’Académie française, Plon, 112 pages, 12

  • Plus que navrant!

    Déséducation Nationale

    Nous tenons là une future championne.

    Pour bien démarrer son mandat de ministre de l’Éducation nationale, Anne Genetet n’a rien trouvé de mieux que de recevoir un tiktokeur musulman sexiste et homophobe, défenseur de l’imam Majhoubi par-dessus le marché, parce qu’il a réuni 300 000 signatures en ligne pour réclamer la fin des cours l’après-midi.

    Procédé du même niveau, et dont on peut aussi facilement prédire la réponse, qu’une pétition pour réclamer des frites tous les midis à la cantine de l’école.

    L’idée de concentrer les cours le matin pour se consacrer au sport ou à la musique l’après-midi n’est pas sotte pour autant, elle a même démontré ses bienfaits là où elle est mise en œuvre.

    Mais que dire des "activités de bien-être" préférées aux "sanctions punitives", comme des "cours d’empathie" loués par la ministre, en réponse à l’influenceur?

    Là où le courage engagerait à valoriser l’effort et l’autorité qu’appellent l’effondrement du niveau scolaire, la facilité conformiste crédite le bullshit pédagogiste qui mine "l’école de la République".

    Là non plus, le changement, c’est pas pour maintenant!

    Par Valeurs Actuelles

  • Coucou, la Covid revient!

    Le covid-19 revient en force avec un nouveau sous-variant XEC de la famille Omicron. Et avec lui, un nouveau vaccin ARNm dit répliquant ou auto-amplifiant. Les Japonais, qui servent de cobayes, parlent de "troisième bombe atomique". Après Hiroshima et Nagasaki…

    Alors que la variole du Singe a subitement disparu des radars (et des écrans télé), le Covid-19 fait un retour remarqué. Identifié en juin 2024 à Berlin, le sous-variant XEC du SARS-CoV-2, de la famille Omicron, se propage à grande vitesse dans toute l’Europe et notamment en France. Une campagne de vaccination automnale est annoncée par la Direction Générale de la Santé: elle se déroulera du 15 octobre 2024 au 31 janvier 2025 en même temps que la campagne de vaccination contre la grippe.

    Les vaccins ARNm utilisés contre le Covid-19 durant la pandémie n’ont pas été très efficaces. Bien souvent, ils ont eu des effets secondaires graves que les autorités sanitaires refusent de reconnaître. Aujourd’hui, de nouveaux vaccins arrivent sur le marché. Ce sont des vaccins dits auto-amplifiants ou réplicatifs, déjà acceptés au Japon depuis 2023.

    De quoi s’agit-il? Réponse de Jean-Marc Sabatier, docteur en biologie cellulaire et microbiologie, directeur de recherche au CNRS, HDR en biochimie: " Dans ces ARNm de nouvelle génération, une portion d’ARN a été insérée, codant pour un complexe réplicase. Le complexe réplicase a une activité ARN polymérase ARN dépendante. Cela veut dire qu’il est capable de créer le brin d’ARN complémentaire au brin d’ARN initial, avec les nucléotides appariés. Il va donc produire un ARN double brin. Ce second brin complémentaire ne peut pas être traduit en protéine par le ribosome de la cellule, mais il va servir de matrice pour fabriquer un autre brin d’ARN identique à l’ARN messager auto-amplifiant. D’où le terme “auto-amplifiant”.

  • Info pour l'Aveyron

    Foyer de rougeole à Millau

    En France, depuis le 17 septembre, 11 cas de rougeole (10 enfants de 8 mois à 10 ans et 1 adulte) ont été signalés à l’Agence Régionale de Santé sur le secteur de Millau en Aveyron, la majorité des cas n’est pas vaccinée ou n’avait pas un schéma vaccinal complet.

    Selon la presse, les premiers cas ont été signalés entre le Pôle petite enfance de Millau et le centre d'accueil pour enfant La Calandreta.

    Pour éviter une propagation de cette maladie très contagieuse, l’ARS rappelle qu’il est important que chacun vérifie son statut vaccinal et applique les gestes barrières en particulier en présence de personnes fragiles qui ne peuvent pas bénéficier de la protection vaccinale (nourrissons, femmes enceintes, personnes immunodéprimées).

    Source: ARS Occitanie, Le Journal de Millau, La Dépêche

  • C’est suicidaire

    Les chiffres économiques de la France:

    – le déficit public annoncé à 5,1% pour 2024, dépassera en réalité les 6%

    – il approchera les 7% en 2027, soit les 200 milliards

    – mi-2024, la dette publique s’élève à 3 230 milliards, soit 47 500 euros par citoyen, bébés compris (record d’Europe). La dette pèse 112% du PIB en 2024 et pèsera 125% en 2027. Une catastrophe

    – en 2021, les intérêts coûtaient 40 milliards. Ils en coûteront 100 en 2027

    – la charge de la dette engloutit trois fois plus que notre croissance de 1%. En clair, notre croissance nominale est inférieure aux taux d’intérêts.

    – les recettes publiques culminent à 52% du PIB, avec des prélèvements obligatoires de 45% du PIB, record de l’OCDE

    – les prélèvements sur les entreprises atteignent 20% du PIB, contre 13% dans l’OCDE

    – en 2025, la France va emprunter 315 milliards, massivement auprès des étrangers qui se régalent de notre gestion de pieds nickelés

    – nous empruntons désormais à un taux plus élevé que la Grèce et le Portugal, ce qui en dit long sur la perte de confiance des marchés vis-à-vis de la signature de la France

    – la productivité, essentielle dans un monde concurrentiel, a chuté de 6% depuis 2019

    – le déficit commercial nous appauvrit de 100 milliards chaque année

    – notre démographie s’effondre, avec 1,67 enfant par femme

    – notre système de pensions est déficitaire de 6 milliards, malgré les 71 milliards de subventions étatiques accordés aux régimes des fonctionnaires et aux régimes spéciaux

    – sur les 41 millions de foyers fiscaux, seulement 18 millions paient l’impôt sur le revenu

    – les 10% les plus riches, qu’on veut encore saigner, paient déjà 76% de l’IR, qui rapporte 94 milliards

    – les 10% les plus riches paient le tiers de la CSG, qui rapporte 120 milliards

    – la fiscalité sur le patrimoine représente 4,1% du PIB

    – avant tout prélèvement fiscal, les 10% les plus riches ont un niveau de vie 20 fois supérieur à celui des 10% les plus pauvres. Après prélèvement, cet écart tombe à 5,6 fois

    – la France est donc le pays le plus redistributif et le plus égalitaire du monde développé

    – la France se situe au 26e rang du classement Pisa

    – 50% de la population a du mal à se soigner et la pénurie de médicaments est devenue chronique

    – la France est également 26e au classement du PIB par habitant. Un recul de 13 places depuis 1980

    – nous avons un taux de pauvreté de 14,4%

    – nous avons aussi 18% de mal logés.

    On pourrait aligner les chiffres de plus en plus catastrophiques qui s’aggravent d’année en année. Plus rien ne fonctionne dans les services publics, surendettés et inefficaces.

    L’illettrisme progresse de façon tragique. Non seulement les cancres s’épanouissent toujours plus nombreux jusqu’au bac, mais les jeunes profs ne maîtrisent même plus la langue de Molière.

    Si la France refuse d’admettre que seul le travail crée des richesses et des emplois, en s’adaptant à la concurrence mondiale, au lieu de financer artificiellement le niveau de vie par l’emprunt perpétuel, si elle ne comprend pas que la réduction de la dette passe impérativement par la diminution drastique des dépenses inutiles, alors ce sera le terminus de l’Histoire pour notre France millénaire. 

    Il aura fallu une trentaine d’années pour que les héritiers de la France gaullienne, enviée, riche et prospère, saccagent l’héritage inestimable des Trente Glorieuses.

    Les délires mondialistes, l’immigration de millions de déshérités, dont des légions d’illettrés sans la moindre qualification, n’ont évidemment rien arrangé. Quand l’immigration du travail représente seulement 10% des arrivées et que l’immense majorité émarge au guichet social, le pays d’accueil ne peut que s’appauvrir et glisser vers la tiers-mondisation.

    Un crime impardonnable, mais qui restera malheureusement impuni, tant les politiques sont au-dessus des lois. Ils ont tout détruit, sans devoir rendre le moindre compte.

    Jacques Guillemain

  • Envie de pleurer, en lisant cela

    Insécurité explosive, envolée de la dette, services publics exsangues… La France vit-elle un déclin accéléré?

    ANALYSE. Ces derniers mois, les indicateurs déjà rouges passent à l'écarlate dans presque tous les domaines: sécurité, éducation, justice, santé, logement… Pour y répondre, l’État à la manœuvre vient après quatre mois d’errance de se doter d’une direction politique plus fragile que jamais.

    Par Quentin Hoster de Valeurs Actuelles

    Cela fait bien longtemps que la France est entrée "dans le toboggan". Depuis 1981 d’ailleurs, si l’on en croit Franz-Olivier Giesbert, qui dans Tragédie Française accuse François Mitterrand de l’y avoir précipitée. Et plus la descente approche de sa fin, plus elle est rapide.

    Désormais, le déclin du pays crève non seulement les yeux, mais aussi des plafonds. Économie, sécurité, climat social: les indicateurs, objectifs, de la descente aux enfers, tournent ces derniers mois au rouge écarlate, dans presque tous les domaines. Les crises ne se succèdent plus, elles éclatent en même temps. Sitôt nommé, le gouvernement de Michel Barnier va devoir éteindre, avec de faibles moyens politiques et budgétaires, là des incendies déjà déclarés, ici d’autres qui couvent.

    LES OUTRE MER, BOMBE A RETARDEMENT

    Sur le feu, la marmite des Outre mer d’abord, dont la température ne cesse de grimper. Depuis les émeutes qui ont ravagé la Nouvelle Calédonie au printemps, point d’amélioration. Cinq mois de troubles, 13 morts et 2,2 milliards d’euros de dégâts matériels: la facture est salée pour l’archipel, qui s’est retrouvé amputé d’un quart de son PIB, après qu’un tiers des salariés du secteur privé y ont perdu leur emploi.

    A ce jour, 6000 travailleurs ont déjà plié bagage. En Martinique, l’explosion du coût de la vie, incomparable avec celle vécue en métropole, crée des troubles difficiles à contenir pour les forces de l’ordre locales, qui viennent de recevoir l’appui de la CRS8.

    Depuis le 18 septembre, des pans entiers de Fort-de-France sont placés sous couvre-feu, alors que l’on dénombre, à ce stade, 44 véhicules brûlés, 35 locaux commerciaux privés vandalisés, et 11 fonctionnaires de police blessés par balle, selon le préfet.

    En Guadeloupe, des violences se font aussi jour pour les mêmes motifs, entre barricades enflammées sur les routes et radars vandalisés. Sans compter les revendications salariales des agents d’EDF: la moitié de l’île est régulièrement privée d’électricité depuis l’entame d’un mouvement de grève.

    En Guyane, où le climat reste fébrile, sur le front de l’orpaillage illégal, on apprend qu’en 2023, le nombre d’armes à feu en circulation augmentait de 65% par rapport à l’année précédente à Saint-Laurent-du-Maroni, deuxième ville de bout de France coincé en Amérique du Sud.

    Au large, la présence de navires clandestins dans les eaux territoriales françaises, pillant leurs ressources, a doublé depuis douze ans, selon un récent rapport. A Mayotte, en plus des tensions ethniques entre autochtones et comoriens, une épidémie de coqueluche vient de se déclarer, alors que celle de choléra vient d’être éradiquée.

    INSECURITE, ANTISEMITISME ET IMMIGRATION EXPLOSENT

    Au global, le climat d’insécurité dont hérite Bruno Retailleau à l’Intérieur poursuit son aggravation. La plupart des indicateurs annuels de la criminalité, publiés par Beauvau, demeurent à la hausse, non seulement au cours des dernières années, mais aussi par rapport à 2022: homicides (+4%), tentatives d’homicides (+12%), violences sexuelles (+8%), coups et blessures volontaires (+5%), cambriolages (+3%), tandis que les vols violents (-7%) et les vols sans violences (-3%) diminuent.

    Tendances lourdes de sens: les tentatives d’homicide ont bondi de 78% entre 2016 et 2023 – sachant que nombre d’entre elles sont considérées comme des "coups et blessures", ce qui allège la statistique – tandis que les homicides ont augmenté de 17% sur la même période.

    Au nombre de 63 par jour, les refus d’obtempérer, qui agitent régulièrement l’actualité, sont en baisse, au contraire de la part des refus dits "aggravés", passée de 16% en 2016 à 21% en 2023.

    Autre évolution significative, celle des coups et blessures: multipliée par 5 entre 1996 et 2023, la catégorie infractionnelle a connu une récente progression, la plus forte enregistrée en Europe, de 47% entre 2017 et 2021, selon l’analyste Marc Vanguard. Quant aux violences liées aux trafics de drogue, qui émaillent de plus en plus l’actualité, il n’existe pas de tableau de bord. La flambée des actes antisémites, elle, se confirme dans les chiffres: +74% enregistrés sur les six premiers mois de cette année, par rapport à 2023, où le CRIF parlait d’une explosion de 1000%.

    Donnée à l’évidence corrélée, qui bat elle aussi des records, celle des flux migratoires entrants légaux. En 2023, 323 000 titres de séjour ont été délivrés.

    Pour noircir le tableau, le mur de la dette, si souvent annoncé mais jamais vu, serait "juste devant nous", à en croire l’éminent spécialiste des finances publiques, Charles de Courson.

    Le montant de ses intérêts annuels de remboursement s’envole de manière incontrôlée. De 39 milliards d’euros en 2023, il est passé cette année à 46,3 milliards, et devrait atteindre les 72,3 milliards en 2027.

    A titre de comparaison, le budget de la Justice en 2024 est de 10,1 milliards d’euros. Les recettes de l’impôt sur les sociétés? 82,71 milliards.

    Autrement dit, à ce train-là, les entreprises ne travailleront bientôt plus pour abonder le système de redistribution, mais pour payer les créanciers (pour moitié étrangers) de la France !

    Antoine Armand, qui succède à Bruno Le Maire à Bercy, peut se dire "fier d’hériter d’un tel bilan". L’ex ministre de l’Economie et des Finances a fait déraper le déficit à 5,6% du PIB, qui pourrait plutôt atteindre les 6,2% l’an prochain, bien au-delà de prévisions dont l’optimisme interroge.

    Quasiment du jamais vu, (hors Covid), depuis la crise des subprimes, déclenchée en 2007. Le navire de Bercy coule, de manière là aussi accélérée. L’an dernier, la seule embauche de 59 000 fonctionnaires supplémentaires (sans accroissement visible de la qualité des services publics), a représenté un surcoût de 14 milliards pour les finances publiques, déjà exsangues. Résultat du formidable bilan de Bruno Le Maire, dont le soutien vanté à l’activité économique se fait bien faiblement ressentir: le risque de pauvreté a bondi, sous son magistère, de 17%, plus forte progression là encore en UE.

    PENURIE DE MAIN D’ŒUVRE ET DE CERVEAUX, EFFONDREMENT EDUCATIF…

    La faiblesse de l’économie française, malgré une ré-industrialisation en trompe-l’œil et une attractivité réelle, est à mettre en perspective avec les pénuries croissantes de main d’œuvre. Cette année, 25 500 postes sont vacants dans le secteur informatique, ils devraient être 180 000 dans six ans.

    Dans le commerce, 11,6% des besoins en recrutement restent à combler, c’est 9,3% dans l’industrie selon France Travail. Sans parler des pénuries endémiques dans la justice (greffiers, magistrats), la santé (infirmiers, médecins généralistes, urgences fermées à un rythme inédit cet été) ou l’éducation: on enregistre 40 000 démissions d’enseignants en 2022 contre 31 000 deux ans plus tôt. L’an dernier, 3000 postes de professeurs restaient à pourvoir.

    Même les maires, exposés à 44% d’agressions supplémentaires en deux ans, sont confrontés à la crise des vocations: ils étaient 30% de plus à démissionner en 2023 qu’en 2020, d’après le Cevipof.

    Et tout porte à croire que cette carence en cerveaux ne se résoudra pas de si peu. Le nombre d’admis en Bac scientifique a été divisé par deux en seulement deux ans, conséquence directe de la réforme du Bac de Jean-Michel Blanquer.

    Les admissions en écoles d’ingénieurs, pour la rentrée 2023/2024 ont chuté de 11,5% à cause de la réforme du DUT (diplôme universitaire de technologie), qui rallonge la durée des études à trois ans et fait mécaniquement entrer les diplômés plus tard sur le marché du travail.

    La dernière étude PISA, enfin, enfonce le clou dans le cercueil de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur. En maths, la France a perdu 37 points en 19 ans, pour la couler en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE. Le nombre de fautes d’orthographe a presque doublé en trente ans, tandis que la dépense par élève a explosé: +115% en 40 ans dans l’enseignement primaire, +65% au collège et au lycée. Cherchez l’erreur!

    LOGEMENT, TRANSPORTS: SUITE ET PAS FIN

    Même sortis d’études, les jeunes Français ne sont pas mieux lotis. La pénurie de logements, principalement liée aux nouvelles contraintes de construction et de location, accélère. Le nombre d’appartements à louer a ainsi reculé de 36% entre 2021 et 2023, selon une étude du site Se Loger, c’est 74% à Paris.

    Le réseau immobilier Guy Hoquet estime lui que dans certaines régions, l’offre locative a baissé de 34%, quand la demande augmentait de 66%.

    Et s’ils veulent se mouvoir dans leur pays, ou même à l’étranger, les Français, là aussi, devront faire preuve de patience!

    30% des vols moyen et long-courriers ont connu des retards en 2022. Pour les TGV, c’est 15%: le taux le plus élevé des dix dernières années selon l’Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST).

    Le passage en revue des signes vitaux de la France pourrait être encore long, comme nous le rappellent les agriculteurs (dont les revenus baissent aussi continûment). Leurs représentants menacent de bloquer à nouveau les routes dans les prochaines semaines, puisqu’ils ne s’estiment pas plus entendus depuis leur poussée d’urticaire, en début d’année.

     

    Le déclin du pays, si tant est qu’il soit objectivable, est ancien et structurel. Mais il connaît des poussées conjoncturelles inquiétantes. Et le contraste, entre le spectacle politique et l’iceberg des maux français, dont émerge, de temps à autre, les sommets les plus saillants, est saisissant.

    Au Chesnay, le 18 septembre dernier, un multirécidiviste renversait délibérément un policier municipal pour échapper à un contrôle. Les images, choquantes et pourtant si rébarbatives, après celles de la mort du gendarme Eric Comyn, dans les Alpes-Maritimes, paraissent alors en décalage avec la "séquence" politique.

    Au même moment, le Premier ministre, lui-même recruté après des semaines de tractations, recherche à son tour de quoi composer un gouvernement, tandis que les ambitieux de droite et du centre lui compliquent la tâche.

    Quatre jours plus tôt, sur les Champs-Elysées, Emmanuel Macron sautillait, de manière étrange, au milieu des athlètes paralympiques acclamés pour leurs performances. Le président assistait quelques jours plus tard à l’ouverture d’un arboretum. Ainsi est-il réduit, privé de majorité, à inaugurer les chrysanthèmes, participer aux parades, exister par son domaine réservé, avec, là encore, quelles avancées…

    Un président impuissant, un Parlement a priori ingouvernable, un pays en décapilotade sur lequel les politiques n’ont, à l’évidence, plus véritablement prise: ainsi va la France, qui n’est peut-être finalement pas un volcan, puisque l’éruption y est permanente.

    L’écrivain algérien Boualem Sansal, depuis peu naturalisé Français, a bien résumé le tableau: "C’est un pays à la ramasse qui vit sur des gloires passées. Désolé de le dire comme ça, mais la thérapie du choc l’exige".

    La descente, dans un toboggan, a pourtant toujours une fin.