Biographie de Simone Veil
Simone Veil est née en 1927, à Nice. Issue d'une famille bourgeoise, elle est élevée en compagnie de son frère Jean et de ses sœurs Madeleine et Denise. En pleine Seconde Guerre mondiale, alors qu'elle n'a que 16 ans et qu'elle vient de passer son Bac, Simone est arrêtée par les Allemands en 1944. Sa vie prend alors une tournure dramatique. Toute la famille est déportée dans des camps de concentration. Pour Simone, sa mère et Madeleine, la destination est le camp d'Auschwitz-Birkenau. La famille est décimée puisque seules Simone et ses sœurs survivent, son père, sa mère et son frère, ne revenant jamais.
Après ce drame, Simone Veil reprend ses études et étudie à la faculté de droit et à l'institut d'études politiques de Paris. C'est là qu'elle rencontre Antoine Veil, qu'elle épouse en 1946 et avec qui elle aura trois garçons. En 1956, elle tourne le dos au métier d'avocate pour devenir magistrale. Elle mène une brillante carrière au ministère de la Justice et intègre, en 1970, le Conseil supérieur de la magistrature. En 1974, le grand public la découvre lorsqu'elle est nommée ministre de la Santé par Valéry Giscard d'Estaing.
C'est à ce poste qu'elle mène le grand combat de sa vie politique en étant à l'origine de la loi dépénalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle subit alors de violentes critiques, mais elle tient bon. Cette action reste gravée dans la mémoire des Français et fait d'elle une de leurs personnalités préférées durant de très nombreuses années. Pro-européenne absolue, Simone Veil devient présidente du Parlement européen en 1979. En 1993, Édouard Balladur la nomme à son tour ministre de la Santé et de la Ville, poste qu'elle occupe jusqu'en 1995, avant de se retirer peu à peu de la vie politique. Toujours active néanmoins, elle occupe la fonction de présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah de 2000 à 2007. En 2008, elle devient la sixième femme élue à l'Académie française.
Lors de sa déportation à Auschwitz-Birkenau, Simone Veil était dans le même convoi que la cinéaste Marceline Loridan-Ivens. Les deux jeunes femmes ont fait connaissance au sein même du camp de la mort. Elles se sont ensuite perdues de vue, avant de se retrouver dans les années 1950 et de lier une amitié indéfectible malgré leurs opinions politiques parfois divergentes.
Simone Veil a toujours voulu témoigner de l'horreur de la Shoah. Une volonté qui se retrouve sur l'épée faisant partie de son uniforme de l'Académie française. Ainsi, en plus de la devise de la France, «liberté, égalité, fraternité», et de celle de l'Europe, «unis dans la diversité», elle a tenu à faire graver le nombre 78 651, son matricule tatoué sur le bras au camp de concentration.
Son mari, Antoine Veil, a toujours soutenu son épouse. Lui-même engagé dans une carrière politique, il n'a pas hésité à la mettre de côté lorsque sa femme est devenue ministre de la Santé.