Photo: exécution de Marie-Antoinette
On vous ment: la société de privilèges n’a pas disparu en 1789.
Elle est même si confortablement installée sur les rentes du Tiers-état (les travailleurs-contribuables) que l’on pourrait croire que la redistribution des richesses, dans notre fameux "modèle social", se fait du bas vers le haut.
Au sommet de la pyramide de Ponzi française, les bénéficiaires sont toujours plus nombreux que les cotisants à la base, si bien qu’elle tend à s’inverser. Ce sont les cohortes de fonctionnaires administrants, payés à vie avec moult avantages pour compliquer la vie des honnêtes gens.
Ce sont aussi les cheminots, accrochés comme des moules à leur rocher des « acquis », ceux du temps des locomotives au charbon, et qui se paient le luxe de bloquer le pays dès qu’on ose questionner leur situation.
Ce sont encore les élites, qui, leur carrière politique terminée, ne consentent jamais à retrouver le peuple, et trouvent refuge parmi les mille fromages de la généreuse République.
Jack Lang, par exemple fortuit, reste vissé, pour 9250 € par mois, à la tête de l’Institut du monde Arabe, véritable gouffre à deniers publics, comme le rappelle la Cour des Comptes cette semaine. La pointe émergée à 12,3 millions d’euros l’an, de l’iceberg des agences souvent inutiles de l’État, qui pèse lui 81 milliards. Les créditeurs de cette chaîne à la Madoff sont enfin, et surtout, les retraités, tels Jack Lang, qui, cumule ses pensions d’ancien ministre avec des fonctions superflues.
Rassurons tout de suite les boomers, qui saisissent déjà leurs pancartes et leur bulletin de vote centriste. Il ne s’agit pas d’incriminer une génération pour un système (le régime par répartition), mis en place avant elle, et qu’elle s’acharne curieusement à défendre pour un héritage de Philippe Pétain. Ni à remettre en cause la légitimité d’un butin (l’épargne, le patrimoine et les pensions), accumulé souvent au prix d’une vie de labeur. Mais c’est un fait: les retraites engloutissent chaque année 321 milliards d’euros, puisés directement dans la poche d’actifs pressés comme des citrons.
La revalorisation prochaine de 2,2% des rentes de leurs aînés leur coûtera 6,5 milliards de plus. Bonus de l’année écoulée compris, la note grimpe à 22 milliards!
A l’heure où l’on racle les fonds de tiroir pour payer misérablement les policiers, infirmiers et professeurs, dont l’engagement et le niveau dégringolent, voilà que l’on saigne encore plus ceux qui portent l’économie à bout de bras pour abonder le niveau de vie supérieur des boomers.
Pour le dire autrement: appauvrir les pauvres, pour enrichir les riches. Allez expliquer cela à la gauche… Notre classe politique si vertueuse a bien des "ignes rouges": ne surtout pas demande d'efforts à ceux qui votent massivement.
C’est ainsi que Marine Le Pen a baissé le pouce car Michel Barnier souhaitait simplement décaler l'indexation des pensions sur l’inflation.
"Concrètement, le gouvernement est tombé pour garantir à la moitié des retraités les plus riches une augmentation de leur pension de 400 à 500 euros par an" résume l’économiste Antoine Lévy.
La "révolution" promise par Emmanuel Macron, là aussi, reste introuvable.
Foutu nouveau monde!
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