Henri Queuille (1884 – 1970), radical socialiste français qui fut trois fois Premier ministre sous la IV° République écrivit: "L’art de la politique ne consiste pas à résoudre des problèmes mais à faire taire ceux qui les mettent en lumière".
Même si on pourrait à raison être scandalisé par le cynisme d’une telle déclaration, ce qui est surtout frappant c’est l’actualité de ces mots qui collent à merveille à la situation que connaît la France, mais également l’Europe. Ce que J.D. Vance, vice président des États-Unis a confirmé dans un discours prononcé à la mi-février 2025 à Munich qui constitua un sacré pavé jeté dans la mare. Ainsi, il pointa à la stupéfaction générale trois dangers majeurs que l’Europe générait: une censure totale de la liberté d’expression, une persécution avérée des chrétiens et une politique délibérément favorable à l’immigration de masse. Nous nous limiterons à la liberté d’expression et à la censure en Europe et surtout en France dans cet article.
En préalable, nous rappellerons ce que dit le 1er amendement de la Constitution américaine au sujet de la liberté d’expression: "Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement ou interdise le libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre".
En lisant le contenu de ce 1er amendement personne ne peut s’étonner de la déclaration de Vance à Munich. Durant la domination démocrate aux États-Unis les autorités avaient abondé dans le sens des pratiques de censure en vigueur en Europe. Mais à son retour au pouvoir début 2025, Trump a mis un terme à ces dérives totalitaires et imposé un retour au strict respect du 1er amendement.
La démocratie et la liberté d’expression signifient à nouveau quelque chose aux États-Unis et de ce point de vue, l’Europe et surtout la France ne peuvent apparaître que pour ce qu’elles sont: des dictatures qui ne disent pas leur nom mais sont pourtant bien réelles. Comment les choses se passent-elles dans notre pays en matière de liberté d’expression et de censure? Petit tour d’horizon.
En préalable, ayons à l’esprit quelques éléments importants. Le premier réseau social en ligne a été créé en 1996 et vu le jour en 1997, celui-ci s’appelait sixdegrees.com, il fut créé par Andrew Weinreich et la société Macroview à New York. S’agissant des principaux réseaux sociaux, en 2003 apparaît LinkedIn, en 2004 c’est Facebook, en 2005 YouTube, en 2006 Twitter (devenu X), en 2009 WhatsApp, en 2010 Instagram, en 2011 Snapchat et en 2016, c’est au tour de TikTok de voir le jour.
Quant au nombre de personnes qui s’y connectent on les compte en milliards pour la planète et en millions en France. Ainsi, en 2025, 67,9% de la population mondiale utilise Internet. On compte 5,24 milliards d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux soit une hausse de 4,1% en un an. Plus de 50 millions de Français utilisent les réseaux sociaux, soit trois Français sur quatre.
Enfin, en France l’utilisation des réseaux sociaux par tranche d’âge se répartit ainsi: 12-17 ans… 76%, 18-24 ans… 93%, 25-39 ans… 82%, 40-59 ans… 59%, 60-69 ans… 34% et 70 ans et plus… 14%. Ce qui représente donc pour la tranche d’âge 12-60 ans… une moyenne de 78% en arrondissant c’est-à-dire près de 80%, ce qui est absolument considérable.
Autre élément à garder en tête, avant l’apparition des réseaux sociaux, les gens n’avaient guère que le mail pour s’échanger rapidement des messages. Si le premier mail fut envoyé en 1973 sur le réseau Arpanet, la technologie en restera limitée aux états, universités et armées pendant encore de longues années. Le véritable envol des mails se fera à partir de 1996 avec la création de Hotmail, promptement racheté par Microsoft en 1997.
En résumé, on peut donc noter que jusqu’à la fin des années 1990 – début des années 2000, la circulation de l’information pour les citoyens était très restreinte et les pouvoirs n’avaient guère de difficulté à la contrôler. Les seuls moyens de circulation de masse étant la télévision, les radios et les journaux, tous beaucoup moins nombreux qu’aujourd’hui et surtout sous contrôle pour la plupart. Le tournant des années 2000 va donc poser un sérieux problème aux autorités: comment contrôler cette circulation d’information avec l’apparition et la généralisation des nouveaux outils numériques? Comment cacher certaines informations? Comment faire circuler de fausses informations ou à l’inverse empêcher des vérités d’être annoncées largement à travers le pays?
Cela est d’autant plus vrai en France que la Constitution et la Loi sur la liberté de la presse de 1881 interdisent à l’État toute forme de censure préventive. La Constitution et la Loi consacrent la liberté d’opinion et d’expression comme des libertés fondamentales, dont le contrôle de l’exercice ne peut s’exercer qu’à posteriori et uniquement par les tribunaux, donc sur la base de textes de Lois.
Une première réponse va d’une part être donnée à ces problèmes par l’État français qui, transposant la directive européenne sur le commerce électronique va poser un cadre, un droit général de l’internet. Sont concernés: les sites internet, la cryptologie, la protection des données, le droit de réponse et l’envoi de mails en masse (mailing). C’est la Loi du 21 juin 2004 (Loi pour la confiance dans l’économie numérique) qui règle ces points et prévoit en cas de manquement des peines pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
D’autre part, on notera que si la loi interdit à l’État de censurer en France, rien n’empêche des ONG financées par l’État d’intenter des actions en justice. Et on peut constater que ces organisations sont omniprésentes en matière de censure depuis plus de 50 ans, endossant à occasion le rôle de véritable bras armé politique au service de l’État. Avant l’arrivée d’internet et des réseaux sociaux, ces associations grâce aux Lois Pleven, Gayssot et Taubira traînaient devant les tribunaux ceux qui osaient s’opposer aux politiques immigrationnistes ou dites progressistes, principalement au motif d’un pseudo-racisme.
Depuis les réseaux sociaux, ces actions répressives des associations aux ordres du pouvoir, payées pour leurs détestables actions de délation, se sont développées et ont également investi le nouveau domaine du numérique. Chose incroyable, le 9 juillet 2025, Aurore Bergé ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a annoncé, ouvertement et sans aucune honte, le lancement d’une coalition d’associations pour "lutter contre la haine en ligne".
Douze associations ont été retenues par le pouvoir macronien pour cette mission et, en plus des subventions énormes qu’elles reçoivent déjà, elles vont toucher de nouvelles subventions afin d’embaucher des personnes qui vont assurer cette mission de surveillance des réseaux sociaux. Ces associations qui se vendent au pouvoir sont: la Fédération LGBTQI+, SOS homophobie, Osez le féminisme, le Planning Familial et SOS racisme, pour les plus connues, mais il y a aussi: le Crif, Flag!, la Licra, M’endors pas, le Mouvement du Nid, Respect Zone et Addam.
Au passage on voudra bien relever, ce ne sont que deux exemples, que selon les dernières données disponibles, SOS Homophobie compte 1 200 membres actifs et SOS Racisme entre 400 et 500. Des gens qui ne représentent rien vont avoir officiellement une terrible capacité de nuisance, uniquement par idéologie. Les signalisations se feront à l’ARCOM qui engagera les procédures de poursuites.
À partir de 2016, l’Europe a été prise d’une frénésie législative dans le domaine numérique, reprenant largement ce que la France pratiquait depuis des années. Pourquoi ce virage des institutions européennes? Parce qu’en 2016, lors de la 1ère élection de Trump, Hilary Clinton avait orchestré une campagne prétendant que les Russes étaient intervenus dans la campagne et avaient fait basculer le scrutin en faveur de Trump. Les réseaux sociaux ayant largement joué un rôle dans cette affaire. L’Europe a donc pris conscience du rôle majeur joué par ces réseaux et du risque qu’ils puissent se retourner contre les institutions européennes et provoquer leur chute. Et de fait, depuis 2018, une série de lois liberticides visant à encadrer la liberté d’expression en ligne a été adoptée, sous couvert de protection des enfants, des minorités et de la société dans son ensemble contre la " haine " et les contenus illicites. Prétextes fallacieux pour justifier l’instauration de mesures liberticides et de contrôle dans ce secteur. L’État français et l’Union européenne œuvrant à un véritable système de contrôle social. L’encadrement juridique européen s’appelle le "Digital Services Act" (DSA).
Il n’est pas inutile de rappeler qu’à l’origine la Loi de 1881 en France a été faite pour mettre un terme aux duels entre personnes diffamées ou insultées qui réglaient leurs comptes sur le pré à coups d’armes à feu ou d’épées, devant leurs témoins respectifs. Les conflits devaient donc se régler devant les tribunaux.
Notons également que depuis 1881 jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, aucune censure n’existait en France pour des écrits ou des paroles. Même des propos par exemple ouvertement anti-sémites pouvaient se lire ou s’entendre. Ce n’est qu’au sortir du second conflit mondial que la censure va apparaître et criminaliser certains propos ou écrits. Cette pénalisation de la parole et l’écrit ne faisant que croître et s’amplifier au fil du temps pour aboutir au système quasi dictatorial que nous vivons actuellement.
Dans cette dérive de plus en plus autoritaire, la pire Loi aura été la Loi Gayssot qui, non seulement a aggravé les dispositions de la Loi Pléven mais a criminalisé de nombreux domaines tels que la contestation de la mise en esclavage, ou encore les opinions historiques ou concernant tel ou tel régime, ce qui a restreint le débat politique, universitaire et intellectuel. Souvenons-nous à ce sujet des ennuis judiciaires d’Eric Zemmour lorsqu’il a dit que le régime de Pétain avait sauvé des juifs français. Ajoutons que la Loi Taubira de 2001 concernant l’esclavage fut aussi un modèle de duplicité et d’hypocrisie. Ainsi l’esclavage et la traite négrière sont déclarés crime contre l’humanité, mais elle oublie la traite arabo-musulmane – la plus importante- qui dura 13 siècles et fit plus de 20 millions de morts. Pour quelle raison cet "oubli"? "pour ne pas culpabiliser les jeunes arabes de banlieue pour les crimes de leurs ancêtres".
Ce qui est pourtant ce que pratiquent quotidiennement les "progressistes" avec les blancs, même si les fameux crimes de leurs ancêtres n’en sont pas.
À tout cela il convient d’ajouter d’autres éléments non moins importants. Par exemple la manière dont l’État contrôle les médias. D’abord de manière policière. Tout le monde se souvient de l’affaire des micros au Canard Enchaîné, ou encore du scandale des écoutes téléphoniques de Mitterrand de 1982 à 1986. Aujourd’hui, les techniques ont grandement progressé et les écoutes sont toujours un réalité pour de nombreuses personnalités parmi lesquelles moult journalistes. Mais il y a des moyens plus pervers de contrôler les médias, notamment via les subventions accordées par l’État.
C’est un fait incontestable la presse écrite, à de rares exceptions près, serait incapable de survivre sans les subventions largement distribuées par le pouvoir. Mais bien sûr il y a des contreparties.
Le pacte de Marrakech de 2018, signé par la France, concernant l’immigration et sa promotion sont un bon exemple. Son article 17 indique concernant les médias que les pouvoirs "… en cessant d ’allouer des fonds publics ou d’apporter un soutien matériel aux médias qui propagent systématiquement l’intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants".
Dès lors qui peut s’étonner du nombre de médias pro-immigration puisque leur survie dépend des subventions qui sont conditionnées à leur soutien à l’immigration. D’autant qu’à ces subventions généreuses s’ajoutent d’autres avantages: avantages fiscaux spécifiques, TVA réduite à 2% et tarifs d’acheminement réduits. Quant à la télévision et aux radios du " service public de l’audiovisuel ", il en coûte 4 milliards par an au contribuable, pour entendre en quasi permanence la propagande de la gauche, en fait l’extrême gauche et les wokistes.
De plus, l’ARCOM (organe soi-disant indépendant mais aux mains du pouvoir) veille et sanctionne impitoyablement tout manquement des médias indépendants (CNews, Europe1,…) mais ferme totalement les yeux sur ce qui se pratique sur le service public de l’audiovisuel. Enfin, 80 à 90% des médias privés français grand public sont contrôlés par huit milliardaires.
Parmi eux, seul Vincent Bolloré est à la tête d’une entreprise, Vivendi, dont le cœur de métier est l’édition, les médias et la communication. Autre exception: le groupe allemand Bertelsman. Les autres: Bernard Arnault (LVMH: luxe), Xavier Niel (Altice: télécommunications), Rodolphe Saadé (CMA-CGM, deuxième armateur mondial de porte-conteneurs), Daniel Kretinski (Tchèque, actif dans les mines de charbon et l’énergie), Martin Bouygues (construction et télécommunications), la famille Dassault (aéronautique et défense), François Pinault (Kering, luxe).
Pour eux posséder des médias est clairement un moyen d’assurer leur influence. Et ils sont tous des bien-pensants par ailleurs dépendant de l’État français au travers de contrats d’État et de licences d’exploitation. Il n’est donc pas exagéré de dire qu’ils sont sous influence. L’État a donc de considérables moyens pour contrôler indirectement les médias et faire censurer certaines informations.
Sur le plan législatif, la loi de 2021 relative au renforcement du respect des principes de la République impose un niveau de conformité supplémentaire aux réseaux sociaux et aux plateformes afin de lutter contre les discours de haine, le séparatisme et les " contenus antirépublicains ". On relève également cette même année 2021 la création du Parquet national pour le numérique, également appelé Procureur national chargé de la lutte contre la haine en ligne (PNLH). C’est auprès de ce PNHL que Brigitte Macron a déposé plainte pour harcèlement en ligne.
En 2024, afin de compléter tout cet arsenal voué à la censure, une Loi fut votée en France relative à la sécurisation et à la régulation de l’espace numérique (SREN), visant à lutter contre le harcèlement en ligne et autres cybercrimes. Elle interdit le partage de contenus visuels ou audio générés par un traitement algorithmique (par exemple, les deepfakes générés par l’IA) qui représentent l’image ou le discours d’une personne sans son consentement. Les contenus concernés doivent être retirés dans des délais très courts sous peine d’amende pouvant aller jusqu’à 2% du CA mondial de l’entreprise en cause.
Au final, s’est constitué en France un système de censure de plus en plus sophistiqué qui criminalise tout déviant, spécialement pour raison idéologique. On peut parler sans risque de se tromper de système visant à censurer ou faire condamner pour délit d’opinion. Pour ceux qui en douterait, il n’est qu’à se souvenir du nombre de personnes condamnées pour avoir parlé de "grand remplacement" avant que les chiffres ne soient plus contestables, ou celles qui ont osé faire un lien entre immigration et délinquance, avant que ce soit reconnu par le président de la République, pour mesurer l’ampleur de cette censure et ses conséquences pour ceux qui furent frappés. Malheureusement nous sommes loin d’être sortis de ce système répressif. D’autant que l’Union européenne s’engage toujours plus sur ce chemin comme nous avons pu le voir avec les actions de Thierry Breton lorsqu’il fut commissaire européen jusqu’en 2024. Et que la France applique ses directives.
Si demain les patriotes, défenseurs de la France de sa culture et de son identité, arrivent au pouvoir il sera d’une urgence absolue de détruire complètement cet odieux système de censure. De l’abrogation des Loi Pléven, Gayssot et Taubira à toutes celles votées récemment au prétexte de lutter contre "la haine en ligne", sans oublier de supprimer les structures telles l’ARCOM ainsi que toutes les subventions aux associations constituant le bras armé de l’État en matière de répression des opinions jugées criminelles.
Ce n’est qu’à ce prix que la France redeviendra une terre de liberté.
Bernard Germain