Le mystère des jambes sans repos
Le syndrome des jambes sans repos, appelé aussi "impatiences", est un trouble neurologique qui cause un besoin irrépressible de bouger les jambes. Fourmillements, picotements, sensations de brûlures provoquent des insomnies chroniques. La vie de celles et ceux qui en sont atteints se transforme en enfer... jusqu'au suicide.
Activité cérébrale, fréquences cardiaques, tonus musculaire et même ronflements, le patient est passé au crible pendant une nuit d'observation. Les premiers symptômes apparaissent à l'état de veille au moment où on cherche le sommeil. L'endormissement va être retardé par les inconforts dans les jambes. Et une fois endormi, on a la deuxième phase du syndrome.
De petits mouvements touchent le pied ou la jambe, parfois les deux jambes en même temps, et vont se reproduire à intervalles réguliers. Chaque contraction musculaire augmente le rythme du cœur et l'activité cérébrale du dormeur, et provoque des micro-réveils. A ce rythme-là, le sommeil n'est pas du tout réparateur.
Les causes? Un manque de fer, des reins insuffisants, des médicaments, etc. Les mouvements périodiques des jambes peuvent même persister chez des gens qui ont une section de la moelle épinière. Et là, on comprend encore moins comment ces mouvements peuvent survenir chez quelqu'un qui est paraplégique. Dans plus de la moitié des cas, on reste avec des causes inconnues.
Des scientifiques pensent qu'un déficit de dopamine serait responsable du syndrome. La dopamine est un neurotransmetteur, c'est-à-dire un agent de communication entre les neurones à l'intérieur du cerveau, et joue un rôle essentiel dans la locomotion. Le manque de dopamine pourrait agir directement sur le système nerveux central à l'intérieur même de la moelle épinière. Quelques indices indiquent qu'il y aurait comme des pacemakers dans la colonne, qui agiraient pendant la nuit sur les mouvements périodiques des jambes. Cela pourrait signifier qu'il y a des mouvements automatiques de locomotion qui sont éveillés directement par la moelle épinière et non par le cerveau.
Des médecins ont de la peine à comprendre que ce que disent les patients est réellement organique et que ce n'est pas dans leur tête, ce ne sont pas des désordres psychiatriques. Les patients ne souffrent généralement pas seulement du seul syndrome, ils peuvent aussi souffrir de dépressions. S'il n'y a que le second désordre qui est traité, les symptômes des jambes sans repos ne seront pas traités.