Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le caca nerveux de Mélenchon

Jean-Luc Mélenchon, qui semble avoir des aigreurs d’estomac, s’est cherché une bonne raison de râler. Le 112e anniversaire de la loi de 1905 lui semble incompatible avec l’hommage populaire rendu à Johnny Hallyday.

Outre que l’on ne voit pas très bien le rapport, et que l’on ne se rappelle pas l’avoir vu marquer le coup les 9 décembre des années précédentes, il multiplie les approximations, les contresens et les procès d’intention.

Macron n’a pas " participé à une messe "

Dans l’ordre : il croit malin quoiqu’on se demande que ce que ça fout là de nous rappeler que le président de la République française est " chanoine de Latran ". Qu’est-ce que cette tradition folklorique peut bien lui faire? Eh bien, on va en profiter pour lui rappeler que le président de la République française est également un prince. Celui de la principauté d’Andorre, dont il est co-prince avec l’évêque d’Urgel (à bas la calotte!). Mon Dieu, quelle horreur un président–prince, ça rappelle le prince–président!

 

Il reproche à Emmanuel Macron de "participer à une messe". Mauvaise pioche! C’était une simple bénédiction sans que se déroule ce que les chrétiens appellent " le sacrifice de la messe ". Et ensuite, Emmanuel Macron qui est assez malin, a prononcé son discours devant l’église, et n’a pas béni le cercueil avec le signe de croix à l’eau bénite à la fin de la cérémonie.

Les pavés de Paris sont-ils antirépublicains?

Il nous dit ensuite que l’église de la Madeleine est un " monument religieux contre-républicain "et ajoute élégamment, ce qui tombe comme un cheveu sur la soupe, que la Madeleine en question était une pute. Et que cette église de perdition serait en face de l’Assemblée nationale. En face? Il y a pas loin de deux bornes, il faut emprunter toute la rue Royale, traverser entièrement la place de la Concorde, arpenter le pont du même nom car l’Assemblée est de l’autre côté de la Seine!

Ah, mais ce qui contrarie aussi Jean-Luc Mélenchon dans le choix de l’église de la Madeleine par la famille de Johnny Hallyday de confession catholique, c’est que les rues qui y mènent, portent le nom d’avocats. Et pas n’importe lesquels, ceux qui ont fait leur devoir républicain en défendant Louis XVI et Marie-Antoinette et qui, pour solde d’honoraires, sont passés sous la guillotine. Un bon républicain doit donc, pour Jean-Luc Mélenchon, se garder de marcher dans ces rues? C’est original.

Les accommodements laïcistes de Jean-Luc Mélenchon

Enfin, on a droit à la référence ultime, Clémenceau le Père la Victoire, aussi appelé le " perd la Victoire ", qui avait refusé de rentrer dans Notre-Dame pour le Te Deum de cette victoire en 1918. On profitera de l’occasion pour rappeler à Jean-Luc Mélenchon que son cher Clémenceau fut également un fusilleur d’ouvriers sur le carreau des mines et que, comme héros socialiste, on fait mieux. On lui rappellera également que Charles de Gaulle, qui a aussi quelques titres républicains à faire valoir, est rentré dans Notre-Dame en août 1944 pour le Te Deum de la libération de Paris. Et que le même, d’ailleurs catholique pratiquant, allait en général à la messe où, président de la République, il veillait à ne pas aller communier.

Jean-Luc Mélenchon ayant été singulièrement discret sur la question des prières de rue de Clichy, ce message Facebook sévèrement à côté de la plaque serait-il le signe que son laïcisme serait à géométrie variable?

Au rendez-vous raté de la France d’en bas

Il est incontestable que la France d’en haut était à l’intérieur de l’église de la Madeleine, Emmanuel Macron ayant compris qu’il ne fallait pas rater l’occasion d’envoyer un message à cette France d’en bas qui ne l’aime pas. La récupération est évidente, elle a été habile, mais il n’est pas sûr du tout qu’elle laisse beaucoup de traces. Johnny Hallyday parti, la vie va continuer et elle ne sera toujours pas facile.

 

La France d’en bas qui était d’ailleurs dans la rue pour saluer le départ de celui qu’elle considérait comme l’un des siens.

"Le public qui prend le faux pour du vrai, a le sens du vrai et il réagit toujours devant lui quand il se manifeste. Pourtant ce n’est pas sur la scène qu’il faut le chercher aujourd’hui, mais dans la rue ; et qu’on offre à la foule des rues une occasion de montrer sa dignité humaine, elle la montrera toujours."

Et c’est à ces gens-là qu’il faut parler : une partie d’entre eux a fait le score de Mélenchon au premier tour de la présidentielle. L’échec du FN et son recentrage sur son héritage d’extrême droite leur impose d’aller vers Mélenchon. Et ce n’est pas en tentant de les mobiliser autour d’un anticléricalisme suranné et inutile dans un pays en voie de déchristianisation ou avec des mots d’ordre qui ne les concernent pas, quand ils ne sont pas carrément absurdes, qu’il réussira à les rallier. Les insoumis me rappellent ma jeunesse quand les groupuscules trotskistes " lambertistes " AJS, OCI, PCI et autres nous délivraient forces injonctions ineptes.

https://www.causeur.fr/melenchon-hommage-johnny-macron-laicite-148308

Les commentaires sont fermés.