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Les nôtre avant les autres...

La drôle de maraude d’une association identitaire dans les rues de Toulouse

Les militants du Cercle souveraineté et identité toulousain ont mené, lundi 22 janvier 2018, leur première maraude dans les rues de Toulouse auprès des "SDF français". Immersion.

Six militants du Cercle souveraineté et identité toulousain (CSIT), groupe de droite, ont mené une maraude auprès des " SDF français" de Toulouse.

"C’est des musulmans, on ne leur donne pas", souffle un militant. Quelques mètres devant eux, une famille est allongée sur un matelas posé devant la porte d’un magasin. Quelques minutes plus tard, il revient sur ses propos: "On n’a que du porc, donc on ne veut pas leur manquer de respect en leur en donnant…". Avec d’autres militants, tous sympathisants ou membres fondateurs du Cercle souveraineté et identité toulousain (CSIT), il participe ce soir-là à une maraude dans les rues de Toulouse. La première de leur mouvement, mais destinée à être renouvelée chaque mois.

"Les nôtres avant les autres"

"Emmanuel Macron, lorsqu’il a été à Calais mi-janvier, a annoncé que l’État participera au financement des repas aux migrants… Ce ne serait donc plus aux associations de payer", explique Nicolas Grigner, secrétaire et cofondateur de l’association, par ailleurs membre du Front national. "S’il le faisait pour nos SDF français, ça serait bien… Mais ils ne le font pas, alors on le fait", ajoute-t-il. Pour annoncer l’événement sur Facebook, où il compte près de 200 abonnés, le collectif écrivait sa devise: " Les nôtres avant les autres".

Sandwich au porc

Pendant plus d’une heure donc, lundi 22 janvier 2018, six militants ont sillonné les rues du centre-ville de Toulouse sur plus de deux kilomètres. À la main? Des poches avec à l’intérieur un sandwich aux rillettes de porc, des bonbons, des dattes, une compote, une crêpe au chocolat et des sous en chocolat. Ce sont au final une vingtaine de poches qui ont été distribuées. "C’est quelque chose qu’on renouvellera chaque mois", annoncent les militants.

Une asso identitaire, mais très large politiquement

Le Cercle souveraineté et identité toulousain (CSIT) est né il y a quatre mois. C’est le premier mouvement du genre à Toulouse. Il regroupe une vingtaine de membres qui participent régulièrement à des actions, quand une cinquantaine se joignent aux conférences mensuelles. Spécificité? Il regroupe des militants politiques d’un large éventail sur l’échiquier politique. On y retrouve des membres du Front national (FN), de Debout la France (DLF), de l’Union populaire et républicaine de François Asselineau (UPR), du mouvement royaliste de l’Action Française (AF) et des Républicains (LR).

"Une association transpartisane"

Yves-Éric Camus, militant à DLF, est le président de l’association. Il en explique le sens: "C’est une association qui se veut transpartisane, une plateforme commune pour les militants de différents partis". L’idée est de "faire tomber les clivages", d’aller " au-delà des chapes hiérarchiques des partis ". Ces militants auraient " 80 à 90 % de valeurs et d’idées communes "et le CSIT devrait donc leur permettre de les défendre, d’en discuter et d’en débattre. Il précise

Il y a des passerelles entre chacun de nous et, de fait, un avenir potentiellement commun.

Vers les Municipales?

Officiellement, l’association n’a aucun lien avec les Municipales à venir. "Après, si on peut défendre un candidat de droite, qui porterait nos valeurs, alors bien sûr on le soutiendra et on tractera pour lui", explique un militant, qui espère voir éclore une autre liste de droite, qui irait jusqu’au FN ou à l’Action Française. Un militant qui mise sur un éventuel accord de Jean-Luc Moudenc, élu sous l’étiquette des Républicains, avec En Marche.

L’association se veut "transpartisane" et être une plateforme commune aux militants d’accord sur une même base.

Une alliance dangereuse?

Quand on leur demande si une telle "alliance" ne pourrait pas porter préjudice à un éventuel avenir politique, ils sourient. D’autres ne s’y étaient jamais risqués. Maïté Carsalade aura par exemple attendu d’avoir 72 ans pour être candidate FN lors des dernières élections régionales, après une longue carrière politique sous l’étiquette… centriste. L’élection, "ce n’est pas ce que nous visons et nous avons le courage de nos convictions", ajoutent-ils.

Des militants de l’UPR

Des six militants participant à la maraude, lundi soir, deux sont de l’UPR. Ce parti qui se veut au-dessus du clivage droite-gauche, militant pour la sortie de la France de l’Union Européenne. Son candidat, François Asselineau, a réuni à la dernière présidentielle moins de 1 % des suffrages. Élodie, 25 ans, esthéticienne, franco-ivoirienne, fait partie de ces militants. "C’est intéressant de pouvoir discuter de politique et c’est ce que l’association apporte. Aujourd’hui, les gens de mon âge se laissent aller. Ils n’ont pas de vision d’avenir, ni de la politique, ni de notre pays". La participation de plusieurs militants de l’UPR à cette association ne serait pas vu d’un très bon œil par tous…

Et de Debout la France

Julien est, lui, responsable des jeunes de DLF en Ariège. "Il était important d’avoir une organisation transpartisane. Aujourd’hui, il y a des gens qui bloquent sur l’immigration, sur l’Islam… Ces sujets doivent réunir tout le monde", explique-t-il. Autre spécificité du mouvement: il ne réunit que des jeunes.

Des réunions et conférences

C’est par des comptoirs politiques hebdomadaires ou des conférences mensuelles que le CSIT veut diffuser ses idées (ou, dans une moindre mesure, en débattre). Par exemple, début janvier, l’association a fait venir à Toulouse le politique polémique Gérard Couvert pour discuter de "l’Islam en Occident". Devant une salle en très large majorité acquise à sa cause, il lista les listes de dépenses et de recettes de la population musulmane" qui n’est pas la nôtre ", parlant même d’une "invasion" la concernant. Mardi 23 janvier 2018, la même association avait l’ambition d’intervenir lors d’une "conférence pro-migrants" organisée à l’Université Capitole.

Agissant dans l’ombre?

Le groupe de militants vient de distribuer son dernier sandwich. Un couple les remercie. Celui-ci dort à la rue chaque nuit, dans le quartier de Compans, ne pouvant pas être abrité sans se séparer de son chien. "Merci beaucoup", leur lancera-t-il. Sourire aux lèvres, il ne saura pas de qui venaient réellement ces sandwichs et bonbons. Comme aucun autre SDF ce soir-là… À deux autres leur demandant de quelle association ils étaient, les militants resteront mystérieux.

Ce type de maraudes est amené à se renouveler chaque mois.

Aubin Laratte - Actu Toulouse

 

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Au moins, vous saurez qui vous aidez!

 

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