Aussi ambitieux que discret, Jean-Baptiste Lemoyne a beaucoup trahi avant de devenir cet “obscur secrétaire d’Etat”, signataire par défaut du pacte de Marrakech.
C’est comme s’ils s’étaient tous passé le mot. Aux Républicains, pas question de faire de la publicité à Jean-Baptiste Lemoyne. Au mieux, lorsqu’ils évoquent le signataire du pacte de Marrakech, dépêché au débotté par Emmanuel Macron pour le représenter au Maroc le 10 décembre, alors que le chef de l’Etat recevait à tour de bras à l’Elysée pour tenter d’apporter une réponse forte à la colère des gilets jaunes, les députés LR parlent de lui, lors de leurs questions au gouvernement, comme d’“un obscur secrétaire d’Etat” (Éric Ciotti), “ce je ne sais quel secrétaire d’Etat” (Constance Le Grip), comme pour mieux le renvoyer à son anonymat. Pas une seule fois, au sein de l’hémicycle, les parlementaires de droite ne s’aventurent à prononcer son nom. Ce serait faire trop d’honneur à celui que beaucoup considèrent encore comme un “traître professionnel”.
Un portrait de Jean-Baptiste Lemoyne? “Vous perdez votre temps. Il ne mérite même pas qu’on s’intéresse à lui”, prévient d’emblée l’un de nos interlocuteurs. Christian Jacob, le président du groupe LR au parlement, qui a peu gouté la réponse politicienne que le secrétaire d’Etat a faite à Claude Goasguen mardi dernier alors que le député demandait au premier ministre qu’un vrai débat sur l’immigration ait lieu et rappelait les conséquences que ne manqueraient pas d’avoir "ce pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières", est cependant sortie de son silence pour railler celui qui fut pendant quelques années, le secrétaire adjoint du groupe UMP à l’Assemblée nationale. “Il ajoute l’incompétence à la médiocrité”, lâche Christian Jacob.
Guillaume Larrivé, qui n’a pas oublié que l’ancien sénateur de l’Yonne a soutenu un ancien socialiste recyclé LREM aux dernières législatives dans l’Yonne pour tenter de le faire battre, n’est guère plus amène et se fait un malin plaisir de l’habiller pour l’hiver: “Il correspond parfaitement à ce que de Gaulle appelait “les politichiens”: ne pensant rien sur rien, il va à la gamelle. ”Non sans un certain flair“.
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Une vraie tronche de gamellivore, bien lâche, cupide, consistant comme un mollusque, obéissant comme un esclave, le parfait Rien, qui sert tout le monde, même les moules comme Macron. Un vomitoire personnifié.