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Liberté d’information: vive la concurrence!

En France, certains ont du mal à s’y faire: là où l’information évoluait beaucoup dans un certain sens, ce n’est plus tout à fait le cas. Haro sur CNews !

Décidément, rien ne sera épargné à CNews, et à travers elle à Éric Zemmour. Pratiquement pas un jour ne se passe sans qu’une polémique soit lancée. Quand ce n’est pas une condamnation pénale, ce sont d’autres stratagèmes qui émergent, comme cette idée lumineuse de décompter les temps de parole de certains éditorialistes qui seraient jugés (par qui ?) " engagés " (et dans quel sens, on se demande).

Une manière de refuser la concurrence des idées et de tenter de sauvegarder la rente de situation dont bénéficiaient les "grands médias" jusqu’à ce que des trublions viennent marcher sur les platebandes de ceux qui faisaient habituellement l’information.

Le problème de la liberté d’expression

Loin de nous l’idée de défendre particulièrement Éric Zemmour. Qu’il m’arrive régulièrement d’écouter (avec plaisir), sans être forcément en plein accord avec toutes ses idées. J’avais même fini par renoncer, au moment où la Covid-19 apparaissait et faisait la Une de tous les médias, à écrire un article dans lequel je souhaitais contester en détails son argumentation lors d’un débat qu’il avait eu avec Jean-Marc Daniel.

Contrepoints ne se montre d’ailleurs jamais complaisant avec le célèbre polémiste. Pour autant, le journal présente des points de vue équilibrés à son égard, dans la mesure où s’il est une idée qui nous est particulièrement chère, c’est bien celle de la liberté d’expression, trop souvent bafouée.

Car, quel est le problème de fond ? Il est, comme le dit si bien Jean-Philippe Delsol, que celle-ci est hélas à géométrie variable. Certains rêveraient même de pouvoir considérer l’information comme un bien public. L’affaire est grave, car sans qu’on y prenne garde on risque alors très vite de basculer dans le régime autoritaire, par le chemin de la censure, et pourquoi pas du fameux ministère de la Vérité.

La concurrence des idées

Pour être plus précis et plus direct, voici quel est le fond de ma pensée. Et je ne suis bien sûr pas le seul…

Depuis sa naissance CNews provoque beaucoup la polémique, et ce surtout depuis sa montée en puissance en matière d’audience. Ce succès agace, déplaît, attise la jalousie, les rancœurs, la crainte. Essentiellement, il faut bien le dire, puisque les idées de gauche étaient nettement prédominantes dans la sphère des médias classiques jusque-là. Or, l’arrivée de cette concurrence (déloyale ?) remet en cause cette situation de prédominance ou de leadership. CNews étant classé, une fois n’est pas coutume, à droite.

Que France Inter soit classée très clairement du bon côté, à savoir à gauche, n’est un secret pour personne. Que son personnel et ses journalistes soient très majoritairement (pour ne pas dire plus) de gauche ne pose pas davantage problème. Que la chaîne Arte soit réputée écolo est un secret de Polichinelle. Et on pourrait dire la même chose d’autres grands médias (je précise que je continue de regarder et d’apprécier le JT de 20 heures de France 2 depuis de très nombreuses années, sans que cela me pose problème. Comme quoi je ne suis pas fermé). Mais alors, qu’une chaîne comme CNews ne suive pas cette tradition si respectable et – péché suprême – rencontre un tel succès croissant, alors là c’en est trop !

Il suffit de taper dans un moteur de recherches "Interdire Zemmour", et on trouve alors une quantité phénoménale de réponses révélatrices du véritable acharnement à chercher par tous les moyens à faire taire une personnalité lorsque ses idées ne conviennent pas et assurent une certaine renommée à la chaîne. On n’hésitera pas à le qualifier par ailleurs de "polémiste controversé", terme que récuse la journaliste Charlotte d’Ornellas dans la séquence qui suit, notant que le procédé bien connu ne sert qu’à décrédibiliser, mais n’est en aucun cas utilisé lorsqu’il s’agit d’une personne de gauche. Et elle a en face d’elle quelqu’un qui n’est pas connu pour toujours faire dans la dentelle en matière d’idées caricaturales, il me semble.

 

    On nous explique qu'Éric Zemmour est un "polémiste controversé".

    Sauf que, par définition, tous les polémistes sont controversés.

    On n'utilisera jamais ce mot, qui sert à décrédibiliser, pour une personne de gauche. pic.twitter.com/e0rMCF33vW

    — Charlotte d'Ornellas (@ChdOrnellas) June 8, 2021

 

 Jusqu’où peut mener la haine de la liberté d’expression

Mais là où les choses vont encore plus loin, où l’intolérance atteint des seuils encore plus préoccupants, c’est lorsque ce déchaînement contamine la vie quotidienne. Et qu’elle s’empare à son tour de l’homme (ou la femme) de la rue.

On se souvient, entre autres, de la vive agression verbale qu’avait subie l’académicien Alain Finkielkraut en pleine rue, reflet de l’intolérance et de la haine des idées des autres, d’ailleurs lamentablement minimisée par certains.

Que dire de celle de la présentatrice de CNews Christine Kelly ces jours-ci, dont le seul tort est d’avoir pour principal intervenant de son émission Éric Zemmour ? (dont on relèvera, comme certains l’ont fait, qu’il n’intervient – et pas seul – que dans une émission d’une seule heure quotidienne cinq jours par semaine, là où les médias considérés comme de gauche disposent de nombreux canaux et intervenants à longueur de temps).

Non, on ne peut accepter que de telles contestations de la liberté d’expression dérivent vers de telles issues et violences.

Au contraire, vive la concurrence! Et on peut dire qu’il existe encore d’importantes marges de progression en la matière.

Par Johan Rivalland

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