Vous ne connaissez pas la quantité invraisemblable de normes qui s’imposent aux agriculteurs qui, pour toucher les subventions européennes, doivent en permanence démontrer qu’ils respectent les normes dont l’immense majorité sont le fait de fanatiques écologistes qui ne connaissent strictement rien à la nature ni à l’agriculture. La dernière invention dans ce domaine est le passage de satellites qui prennent des photos des propriétés. Ces photos sont traitées par intelligence artificielle, sur la base des couleurs. Par exemple une prairie apparaîtra verte et une parcelle labourée sera marron. En cas d’anomalie (ex: semis faits à une mauvaise date), c’est l’agriculteur qui doit prendre des photos et fournir l’explication de "l’anomalie".
AUTRE DÉLIRE, les rigoles dans les champs. Certaines parcelles sont dites "humides". Afin d’en récupérer l’usage des agriculteurs ont depuis des dizaines d’années mis en place un système de rigoles afin de permettre à l’eau de s’évacuer. Ces rigoles doivent être régulièrement retaillées… mais maintenant il y a une police de l’eau et il faut donc demander une autorisation pour faire cela. Un de mes amis a fait cette demande et le jour ou l’opération devait se faire, il eut la surprise de voir arriver 10 personnes dans 6 véhicules différents. Il y avait la MSA, le département, un représentant de la commune, un conseiller agricole,… comme au plus beau temps de la bureaucratie soviétique.
Mais, n’allez pas croire qu’on peut contourner le dispositif sans risque. Un paysan situé pas très loin de chez mon ami a cru qu’il pouvait ignorer le dispositif et a donc fait des rigoles dans une parcelle humide sans demander d’autorisation. Résultat: la police de l’eau a été informée. Il a été verbalisé et convoqué au tribunal. La sentence est tombée : 8.000€ d’amende et obligation de remettre en état la parcelle.
TEL EST L’ENFER DES NORMES QUE VIVENT AU QUOTIDIEN LES AGRICULTEURS.
ET NOS AMIS PÉCHEURS ne sont pas mieux lotis. L’exemple actuel du Golf de Gascogne est particulièrement éloquent. Durant un mois (23 janvier – 20 février) c’est la période de la sole. Pour ceux dont c’est la spécialité, c’est 50% de leur revenu annuel. L’Europe vient, pour "protéger les dauphins", d’interdire toute sortie en mer des pêcheurs de sole durant cette période.
Étant plongeur, et connaissant pas trop mal le milieu marin, j’attends qu’on m’explique pourquoi les dauphins seraient particulièrement en danger durant ce mois et pas pendant les 11 autres. D’autant que -comme chacun le sait ce ne sont les petits pêcheurs de sole-, mais les gros chalutiers et ceux qui utilisent des filets dérivants qui sont responsables de la mort des dauphins durant toute l’année.
Cette interdiction européenne n’a donc qu’un seul objectif, pousser à la ruine ces petits pêcheurs et qu’ils disparaissent. Tout comme l’Europe est en train de mettre en œuvre au pas de charge les mesures pour en finir avec les agriculteurs.
Certains nous diront qu’il faut une "autre Europe". Mais c’est impossible. Il faut que les doux rêveurs qui disent cela, se mettent le nez dans les textes pour voir qu’il n’existe aucun moyen de rectifier le tir.
La seule solution, c’est de quitter cette Europe en activant l’article 50 du Traité de Lisbonne. Tous ceux qui prétendent le contraire vous mentent honteusement.
Pour les agriculteurs et nombre de pêcheurs, l’équation est donc simple: accepter de disparaître ou se battre pour quitter cette Europe. Ce serait bien de ne pas attendre d’être morts pour reconnaître que la seule alternative c’était de quitter l’Europe. Mais malheureusement beaucoup de Français refusent de voir cette réalité et semblent croire qu’il y aura toujours une solution de sauvetage à la dernière minute dans le cadre de cette Europe. Leur pensée peut se résumer par cette formule: "encore une minute monsieur le bourreau". (Jeanne Poisson, comtesse du Barry, avant d'être guillotinée
Mais il n’y aura pas de minute…
Bernard GERMAIN
Et une autre citation qui me revient en mémoire:
"La France est un pays extrêmement fertile: on y plante des fonctionnaires et il y pousse des impôts". Georges Clemenceau (J. JOYCE)