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femme - Page 64

  • Course à l'innovation technologique chez les constructeurs automobiles

     

    Des voitures qui se garent toutes seules, des capteurs d'aide au pilotage, des systèmes d'information et divertissement connectés... les constructeurs font la course à l'innovation technologique pour séduire des clients. Le rythme auquel les nouvelles fonctionnalités s'accélère, car les constructeurs veulent attirer l'attention des acheteurs dans un marché toujours plus dense.

     

    Les nouvelles technologies dans les voitures sont les fonctions “voix-vers-texte“ qui lisent les emails ou textos du conducteur au fur et à mesure qu'ils arrivent et lui permettent de dicter une réponse sans quitter la route des yeux; De plus en plus, les tableaux de bord et panneaux d'affichage se transforment en smartphone géant.

     

    D'autre part, les systèmes de navigation ont été améliorés pour intégrer des critiques touristiques et guider les conducteurs dans leur recherche de petits commerces le long de leur  route. Des écrans tactiles rappelant les tablettes électroniques ont été ajoutés aux tableaux de bord et équipés d'applications comme la radio en flux Pandora.

     

    Tout un tas de gadgets permettent également de résoudre nombre de petits casse-tête quotidiens dans le véhicule, par exemple, touchez un bouton sur votre téléphone et votre voiture (dont vous avez oublié l'emplacement sur le parking) apparaît sur un plan.

     

    Pourtant, vous ne la trouvez toujours pas dans le parking? Appuyez à nouveau et elle va se mettre à klaxonner. Madame a les bras chargés? Un autre bouton ouvre automatiquement la porte... Et si vos ados sortent le soir, une autre application envoie un texto s'ils conduisent trop vite ou s'ils s'aventurent dans un quartier un peu trop chaud.

     

    Bien évidement, le défi posé aux constructeurs est de faire en sorte que toute cette technologie ne devienne pas une distraction dangereuse. Les constructeurs ont également investi dans des systèmes de sécurité qui peuvent compenser les erreurs de conducteurs assoupis. Ces systèmes nouveaux ont d'abord été offerts dans les voitures de luxe, mais,les systèmes anti-collision arrivent de plus en plus dans des véhicules grand public.

     

    De plus en plus, -des caméras vidéo montées sur le pare-brise- détectent le marquage au sol pour voir si le conducteur s'écarte de sa file; dans ce cas, un système électronique active les roues pour que la voiture se remette dans la bonne direction.

     

    Des radars montés sous la calandre évaluent par temps brumeux la distance jusqu'au prochain véhicule; ils vous ralentissent voire, arrêtent, la voiture si vous n'avez pas vu les lumières de freins du véhicule précédent s'allumer.

     

    Merveille pour les conducteurs toujours pressés: un capteur va  détecter les clignotants ignorés dans l'angle mort et sonner une alarme si la voiture amorce un dépassement alors qu'un autre véhicule approche par derrière. Quant aux caméras installées à l'arrière pour aider les manœuvres, déjà bien connnues, elles deviennent la norme dans des modèles d"'entrée de gamme.

     

    Vous ne pourrez plus jamais rater vos créneaux: beaucoup de véhicules de luxe sont désormais équipés de fonctions qui contrôlent les roues pour aider à manoeuvrer serré.

     

    BMW va encore plus loin:non seulement cette fonction aide à rechercher les places pour se garer mais elle va aussi –quasiment- faire la manoeuvre automatiquement pour vous!

     

    Vous pouvez, en outre, trouver des fonctionnalités plus simples comme un aspirateur à bord du minivan Honda Odissey ou encore des capteurs qui ouvrent le coffre tout seul chez Mercedes, Ford ou Cadillac.

     

     

  • De l’homme augmenté au transhumanisme

    Publié  le 12 janvier 2014 dans Sciences et technologies

    smartphone.pngL"augmentation de l’homme "par l’informatique et la techno-médecine seront bientôt des réalités. Grandes et petites questions éthiques se posent devant un phénomène qui ne relève plus seulement de la science-fiction.

    Comment, parmi les technologies de rupture qui font parler d’elles aujourd’hui, identifier celles qui changeront vraiment le monde en profondeur? Le cabinet de conseil en stratégie McKinsey s’est livré à l’exercice courant 2013 en privilégiant dans un rapport les technologies dont l’impact économique est le plus facilement mesurable. Les douze technologies retenues pourraient, si elles sont bien diffusées, créer chaque année, dès 2025, une valeur mondiale combinée de plusieurs dizaines de milliers de milliards de dollars. Au sein de ce hit parade, trois retiennent plus particulièrement l’attention.

    Les technologies de l’homme augmenté

    analyse étendues, des jugements subtils et des solutions innovantes pour répondre aux problèmes posés par les utilisateurs, ce qui fera de la machine "apprenante "un interlocuteur à haute valeur ajoutée, capable de répondre à des requêtes d’information effectuées en langage ordinaire ("non structuré“). Ultimement, cela devrait permettre à la fois une hausse de la productivité des travailleurs les plus qualifiés, une fiabilisation de la prise de décision et l’automation des emplois intellectuels de base.


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  • Les rayons X révèlent la vraie nature des supervolcans

    Le synchrotron grenoblois a permis de valider une théorie sur les mécanismes à l'origine des super-éruptions : c'est l'accumulation d'un magma de moindre densité qui ferait "exploser" la croûte terrestre en cherchant à remonter à la surface.

    Les éruptions massives de "gros" volcans, tel que celle du Pinatubo philippin en 1991, sont si violentes qu'elles peuvent dégager des dizaines de kilomètres cubes de cendre, capables d'obscurcir durablement le ciel. Mais ces événements ne sont rien en comparaison des super-éruptions comme celle survenue il y a 600 000 ans à Yellowstone, aux États-Unis. Ce sont des milliers de kilomètres cubes de cendres qui furent alors émises dans l'atmosphère, recouvrant probablement toute l'Amérique du Nord d'une couche de plusieurs centimètres. L'effondrement de la chambre magmatique laissa un cratère, appelé caldeira, de 45 km de large sur 85 km de long.

    Deux études parues lundi dans Nature Geoscience expliquent les mécanismes probables à l'origine de ce type de super-éruptions. Une équipe emmenée par Wim Malfait, de l'université de Zurich, a mesuré la densité d'un magma fabriqué en laboratoire. "C'est un mélange de silicium et d'oxygène avec un peu d'aluminium chauffé à plus de 1 700 °C et comprimé à plus de 36 000 bars, des conditions que l'on retrouve typiquement à une dizaine de kilomètres de profondeur, explique Jean-Philippe Périllat, chercheur au Laboratoire de géologie de Lyon (CNRS UMR 5276) et coauteur de l'étude. Pour passer à travers le dispositif de confinement de ce magma artificiel, nous avons utilisé la puissante source de rayons X du synchrotron européen de Grenoble."

    Un mécanisme très différent des éruptions classiques

    Ils ont ainsi trouvé que la densité de cette sorte de granit liquéfié était inférieure à celle des roches de la croûte terrestre. Or "quand on essaie de maintenir un ballon rempli d'air sous l'eau, celui-ci va inévitablement chercher à remonter à la surface", rappelle Jean-Philippe Périllat. "Il va se passer exactement la même chose avec le magma emprisonné dans la roche." Lorsqu'une poche suffisamment grande parvient à se former, la pression qui s'exerce sur les parois qui l'emprisonnent devient si forte qu'elle provoque leur destruction. L'éruption associée est considérable.

    Les mécanismes d'une éruption classique n'ont rien à voir. "C'est l'injection d'une petite quantité de magma supplémentaire dans une chambre magmatique de dimensions bien plus modestes qui provoque la surpression critique", rappelle Virginie Pinel, chercheuse à l'Institut des sciences de la Terre de l'université de Savoie et coauteur de la seconde étude. Dans cet article, les scientifiques ont modélisé les phénomènes thermomécaniques permettant de distinguer éruptions et super-éruptions à partir de paramètres simples.

    "Le magma cherche à remonter comme un ballon rempli d'air plongé dans l'eau", Jean-Philippe Périllat, chercheur au Laboratoire de géologie de Lyon.

     "Pour qu'un supervolcan se forme, il faut que le flux moyen de magma qui alimente la chambre soit relativement faible", explique-t-elle. Cela laisse le temps à la chambre de se déformer sans craquer. Les hautes températures vont favoriser le phénomène en "ramollissant" les parois. Le risque de surpression lié à un afflux de magma diminue au fur et à mesure que la chambre grossit: plus un ballon est gros, plus la contrainte supplémentaire liée à un petit apport d'air est faible. "En revanche, si le flux de magma est trop faible, la chambre va peu à peu se refroidir: le magma va cristalliser en profondeur pour former ce qu'on appelle un pluton," précise Virginie Pinel. Il n'y a alors pas d'éruption, la formation du supervolcan a échoué.

    Une "poche" de supervolcan mettrait plusieurs centaines de milliers d'années à se former selon ces modèles. À l'heure actuelle, il n'existerait aucun supervolcan en formation. "Mais nous ne savons pas précisément par quels signaux cela se traduirait", souligne Virginie Pinel. Aux vues des conséquences catastrophiques qu'aurait une super-éruption, la plus grande vigilance reste de mise.

  • Comme dab', les toulousains sont les meilleurs! :-)

    201401061022-full.jpgLa voiture volante d'un Toulousain est sur le point de décoller

    L'aéronef de l'avenir ressemble plusà un avion biplace qu'à la Zorglub Mobile ou à l'auto de "Retour vers le Futur"

    Un ingénieur toulousain prévoit de commercialiser une voiture volante avant la fin de la décennie. Motivé comme jamais, Michel Aguilar espère révolutionner la circulation de demain.

    La frontière entre l’imaginaire et la réalité est parfois infime. Depuis 2007, un ingénieur toulousain s’est lancé dans le pari fou de créer la première voiture volante. Grâce aux compétences acquises dans sa carrière, il peut concrétiser son rêve d’enfant.

    "Lorsque j’étais gamin j’étais abonné à Spirou et Fantasio. Très vite j’ai été captivé par la voiture du professeur Zorglub, la Zorglub Mobile, prototype de voiture volante", confie, un brin nostalgique cet ancien ingénieur du centre DGA Techniques Aéronautiques désormais à la tête de Xplorair. À la lecture de ces lignes, "la génération 80" fera certainement le parallèle avec les modèles aperçus dans la trilogie "Retour vers le futur", chef-d’œuvre cinématographique des années quatre-vingts. S’il avoue s’en être inspiré, il ne faut pas se tromper. L’aéronef du futur ressemble plus à un avion biplace qu’à ces voitures volantes qui carburaient aux déchets en tout genre. "L’aéronef s’apparente plus à un avion. Mais j’avoue que certains films m’ont inspiré.

    Un projet validé par le CNRS

    Du coup, on essaie de le faire marcher avec du méthane ou du carburant bio. Il est évident qu’il faut prendre en compte les éléments environnementaux", estime de nouveau celui qui vient tout juste de souffler ses soixante-quatre bougies.

    "À la fin de l’année 2013, le thermo-réacteur a été validé par un grand laboratoire du CNRS et un grand motoriste français", précise Michel Aguilar. Si le projet paraît incroyable, il n’en demeure pas moins réaliste. En effet cet ancien pensionnaire de la DGA a tout prévu : "Je peux déjà vous dire que ce biplace ne volera pas au-delà de 3 000 mètres d’altitude. Au sujet de l’environnement, même si je ne m’en occupe pas, je pense qu’il est possible d’imaginer une station de ravitaillement volante. Cette dernière pourrait tenir en impesanteur avec des ballons", imagine une nouvelle fois ce visionnaire. Pour lui, le fonctionnement de ce véhicule volant est simple. "Il décolle à la verticale et peut aller jusqu’à deux cents kilomètres/heure", s’enthousiasme-t-il, avant de conclure : "Concernant les pannes de carburant, elles sont interdites puisque l’on est prévenu bien avant. En plus, l’Aéronef peut se poser n’importe où. Si on arrive à le commercialiser, ce sera une grande avancée" !

    Le chiffre : 2017

    Démonstration > Salon du Bourget. Xplorair ne se laisse que trois petites années avant de faire une démonstration au salon du Bourget. Le prix de ce drone pour particulier devrait s’échelonner entre 50 000 et 100 000 €

    La Chine en Pole

    En dehors de la machine elle-même, plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Notamment celui de l’aménagement des routes, secteur qui engendrera beaucoup de travaux. "Pour le moment les Européens ne sont pas trop partants. En effet, ici les infrastructures sont trop avancées et ont demandé trop d’investissements pour les abandonner", confie le directeur de Xplorair. Pour cette raison, il compte se tourner vers des pays plus aptes à faire évoluer leurs voies de communication. "La Chine est intéressée. Ils ont compris l’intérêt de réduire les coûts d’infrastructures. Ils sont plus malins. Je dois avouer que ce sont eux qui me suivent le plus", conclut-il.


  • "Handicaps et sexualités", où en est la recherche ?

     

     Une revue fait le point sur les différents travaux de recherche autour du handicap et de la sexualité. Le sujet intéresse, mais pas au point d'avoir de vrais changements dans les établissements médico-sociaux.         

    La question de la sexualité chez les personnes en situation de handicap est de plus en plus abordée dans la société, comme en témoigne le débat, actuel, sur la création d’un métier d’ "assistant-e  sexuel-le". De plus, d’après les différents travaux de recherche, la thématique est de moins en moins approchée sous son angle purement biologique mais apparaît aussi comme une problématique sociétale à part entière. Pourtant, comme le souligne l’auteur de l’ouvrage " Handicaps et sexualités ", le doctorant en sociologie Aurélien Berthou, les résultats de ces recherches peinent encore à être diffusés. Et ce alors qu’il existe une vraie demande de formation de la part des professionnels travaillant dans le milieu…Aurélien Berthou rappelle par ailleurs la difficulté, encore aujourd’hui, de mettre en application le résultat de ces études, en proposant aux personnes handicapées des produits et services adaptés à leurs besoins.

    La personne handicapée comme "asexuée"

    Dans une revue d’une trentaine de pages, téléchargeable fin de note, l'auteur évoque les recherches faites autour de la sexualité des personnes handicapées moteur et celle des personnes atteintes d’un handicap intellectuel…pour qui, d’ailleurs, le droit même à avoir une sexualité soulève souvent des questions. La revue revient par exemple sur les analyses des programmes d’éducation sexuelle à destination des personnes déficientes intellectuelles. Elle rappelle les difficultés que les patients ont à les comprendre, souligne le manque important de diversité des thèmes abordés et évoque des pistes d’amélioration, comme la création d’un site internet d’informations qui permettrait aux personnes handicapées de consolider leurs connaissances du sujet au fil du temps.

    Cette synthèse de travaux scientifiques attire également l’attention sur d’autres pistes de réflexion, comme celle des genres, peu explorée (à ce sujet, l’ouvrage relève une remarque du Planning Familial selon laquelle les personnes handicapées seraient en quelque sorte considérées comme "asexuées", si on en croit le pictogramme "handicapés", dans les WC publics, qui n’est féminin ni masculin…), et l’orientation sexuelle. L’ouvrage rappelle aussi la nécessité de croiser davantage les enquêtes, et, surtout, de les rendre plus "accessibles" aux personnes concernées. La remarque s’adresse ici aux potentiels diffuseurs, maison d’édition et fondations…

    "Handicap et sexualité" est publié par les éditions H, qui regroupe le CCAH  (le Comité national Coordination Action Handicap) et la FIRAH (la Fondation Internationale de la Recherche Appliquée sur le Handicap). L'ouvrage fait le point sur les dernières études, en France et à l’étranger, concernant la sexualité des personnes handicapées et leur accompagnement.

    Julia Gaulon

    http://www.firah.org/centre-ressources/upload/notices2/decembre2013/cahierhandicaps-sexualites.pdf

  • Drones: pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes?

    Le religieux n’est jamais loin lorsqu’il est question de ces robots volants

    Stéphane Stapinsky - Historien et essayiste. Il prépare un fascicule sur les drones

    une hypertrophie actuelle du regard : " Trois mots de même famille résument les effets de l’actuelle du regard : prospection, inspection, introspection. Prospection : voici l’ingénieur qui scrute les entrailles de la Terre, de la Lune et de Mars, avec l’espoir d’y trouver matière à exploiter. Il fonde ainsi ce que René Dubos appelait la civilisation de l’extraction. Inspection : Voici l’État et ses serviteurs qui nous font entrer dans l’ère du contrôle et voici, au terme de ce processus, Big Brother, à qui la télé-réalité permet, avec la complicité des victimes, de pousser son inspection jusqu’à la sphère la plus intime de la vie privée. Introspection : Voici l’inspecté qui, suivant les maîtres de la psychologie des profondeurs, prospecte et inspecte ses abîmes intérieurs. "

    À cet oeil, que l’on pourra bientôt qualifier de préhistorique, il manquait une lentille volante qui allait lui permettre de devenir omniprésent et donc omniscient. Cette lentille c’est le drone, si l’on veut bien entendre par ce mot tout véhicule volant sans pilote.

    Dans La République, Platon raconte l’histoire d’un tyran, Gygès, qui tire son pouvoir d’un anneau magique : selon le sens où on le tourne, il rend visible ou invisible celui qui le porte. Ainsi armé, on peut tuer et régner par la terreur impunément. Ce mythe sur l’art de régner en voyant sans être vu a failli devenir une réalité à la fin du XVIIIe siècle quand Jeremy Bentham a lancé son idée de Panopticon, la machine ou plutôt l’édifice à tout voir, idéal pour les prisons où un seul surveillant placé au milieu de la place pourrait observer ce qui se passe dans chaque cellule sans être vu lui-même. Dans Surveiller et punir, Foucault a développé l’idée de Bentham en l’appliquant à la société tout entière : " [L]’effet majeur du panoptique[est d’]induire chez le détenu un état conscient et permanent de visibilité qui assure le fonctionnement automatique du pouvoir. Faire que la surveillance soit permanente dans ses effets, même si elle est discontinue dans son action ; que la perfection du pouvoir tende à rendre inutile l’actualité de son exercice. " On peut assurément soutenir, comme l’a dit un jour le député-maire français Noël Mamère, que le drone, " c’est l’application modernisée du panoptique à la ville entière, c’est un système de surveillance disciplinaire généralisé ".

    Le religieux

    Le religieux n’est par ailleurs jamais loin lorsqu’il est question des drones. Adam Rothstein, fondateur de Murmuration (" A Festival of Drone Culture ", organisé en juin sur Internet) les compare à des anges " en orbite au-dessus de nos têtes, les nouveaux nomades astrologiques de nos destins mortels ". Selon Claire L. Evans, les drones nous troublent parce qu’ils " sont les agents d’une omniscience toute humaine qui se compare aux pouvoirs des dieux " (" Big Smart Objects : Drone Culture and Elysium, " Grantland, 14 août 2013).

    Certaines peurs ancestrales revivent, car l’utilisation qui en est faite nous rappelle que, oui, " le ciel peut nous tomber sur la tête " et qu’il est possible d’être foudroyé par Zeus. " Les drones créent en moi de nouvelles formes de paranoïa : dans tous mes cauchemars adolescents les plus lucides à propos de l’avenir, jamais je n’ai été amenée à craindre une mort […] qui me viendrait du ciel. Maintenant, j’y songe régulièrement " (C. L. Evans). Les marines américains présents au sol lors d’une attaque de drone désignent d’ailleurs le faisceau laser envoyé par celui-ci sur sa cible avant l’instant fatidique comme " la Lumière de Dieu ".

    Outil de destruction

    Le drone est outil de destruction en même temps qu’outil d’inspection, un regard qui tue. Mille drones avec une minuscule tête nucléaire, lancés en même temps sur Hiroshima auraient pu avoir le même effet dissuasif que la bombe A. Mais personne à ma connaissance n’aurait eu l’idée de faire de la bombe A un objet esthétique, tandis que la chose semble aller de soi dans le cas du drone.

     

    Un drone militaire comme le Predator — qui a l’air d’un gros oiseau tranquille — est un bel objet, tout en finesse, avec des courbes gracieuses. La conception de ce type d’aéronef procède assurément de la volonté d’imposer sa puissance par le biais de l’esthétique. C’est d’ailleurs une qualité des objets high tech : xontrairement à la technologie moderne, la haute technologie ne peut plus être définie uniquement en termes d’instrumentalité ou de fonction […]. Dans la haute technologie, la technologie devient davantage une question de représentation, d’esthétique, de style " (R. L. Rutsky, High Techne: Art and Technology from the Machine Aesthetic to the Posthuman, 1999).

    Cette instrumentalisation de la beauté, même ceux qui critiquent le drone y succombent. C’est le cas d’artistes et d’intellectuels appartenant à une certaine avant-garde, largement anglo-saxonne, qui le prennent comme objet de leur travail. Plusieurs gravitent autour du festival Murmuration, créé par Rothstein.

     Tout cela baigne dans un fond de technophilie, de festivisme et de transhumanisme qui me laisse perplexe. Dans cette appropriation du drone par un certain milieu culturel, on retrouve les contradictions de notre époque face à ce genre de technologie. D’un côté, on en stigmatise à juste titre certains excès; de l’autre, ébloui, on se soumet sans rechigner au diktat de la société technicienne.