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La puce et le progrès économique

Un retour sur la « loi de Moore » permet de mesurer l’ampleur du bouleversement d’innovations numériques en cours et à venir.

Par Georges Lane.

Au cœur de l’activité économique, il y a le progrès technique que génère l’homme. Pour cette raison, le diagramme qui suit (figure 1) mérite attention.

 

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 Figure 1 : Source.

Il fait apparaître une hausse considérable de la miniaturisation des transistors dans les ordinateurs, qui atteignaient un point de l’ordre de 2600 millions en 2011. Il vise aussi à s’interroger sur l’avenir de la « loi de Moore » qui, en particulier, a contribué à faire passer les gens du monde de l’ère de Gutenberg à celui de l’ère numérique.

La miniaturisation

Il y a treize ans, la « loi de Moore » amenait au diagramme ci-dessous (figure 2) : 

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 Figure 2 : Loi de Moore (1971-2000), Source.

Soit dit en passant, pour une visite du musée de l’innovation de Intel, voir ici.

Entre 2000 et 2011, en dix ans, le nombre de transistors de référence est donc passé de 100 millions à 2600 millions après être passé, de 1971 à 2000, en trente ans, de 2300 à 100 millions. Les 10 millions de 1998 qui ont contribué à faire connaître Internet au public dans le monde sont dérisoires comparé au chiffre donné, 2600 millions ! La hausse rapide de ces dernières années qui a fait passer de 1000 millions à 2600 est tout autant considérable. Ces variations de mesure sont colossales ainsi que leur progression.

Faut-il enfoncer le clou et insister sur le fait que la variation dans laquelle on se trouve aujourd’hui est sans commune mesure avec celles qui ont existé antérieurement ? Les plus folles réalisations sont à venir.

La défaillance économique

Malgré cela, malgré ce progrès technique jusqu’à présent a priori sans limites, des économistes font valoir qu’il n’y a pas eu d’innovation fondamentale, que le phénomène ne présente pas outre mesure d’intérêt économique. Oublions les.

Ou alors ils mettent l’accent sur un des résultats, à savoir les données que l’innovation a permises (cf. par exemple en matière d’open source) comme si ces données étaient autant de contraintes.

 

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Limite physique et limite économique font deux

La contrainte n’est pas là, mais dans le transistor ou, si on préfère, dans le mot « puce ». Moore y avait fait allusion en déclarant en 1997 que la croissance des performances des puces se heurterait aux environs de 2017 à une limite physique : celle de la taille des atomes.

Et certains en arrivent à se demander si le transistor à un seul atome est aujourd’hui en avance sur la loi de Moore ? Un groupe international de chercheurs, principalement australiens, vient en effet d’annoncer être en mesure de fabriquer avec précision un transistor composé d’un unique atome de phosphore sur une couche d’atomes de silicium. Ce n’est pas le premier transistor monoatomique mais c’est la première fois qu’on en fabrique un de façon suffisamment contrôlée pour espérer passer un jour à une production industrielle. Dépassant les prédictions de la loi de Moore, la performance pourrait hâter la réalisation d’ordinateurs quantiques vraiment performants.

Comme l’un de ces chercheurs le précise dans cette vidéo, la réalisation contrôlée de transistors monoatomiques est en avance sur la loi de Moore, qui la prévoyait pour 2020. Une technique basée sur l’emploi d’un microscope à effet tunnel aurait permis aux chercheurs des universités de New South Wales, Purdue et Melbourne de vaincre les obstacles rencontrés jusqu’ici par leur collègues explorant le nanomonde.

Ils sont confrontés à une alternative :

◾atteindre une limite physique puisque l’on est là dans le domaine où règnent la mécanique quantique, son brouillard probabiliste et les inégalités de Heisenberg ;

◾s’intéresser aux ordinateurs quantiques qui deviennent possibles.

Le fait est qu’aujourd’hui, en 2013, le vraisemblablement dernier produit connu, le 62-Core Xeon Phi de Intel, comporte 5000 millions de transistors. Cela explique la  juxtaposition à quoi conduit la loi de Moore dans la figure 1.

L’avenir de la monnaie

Cela explique aussi que la technique ne demande qu’à être développée par certains ou appliquée par d’autres pour que croisse davantage encore l’activité économique, en particulier, dans le domaine qu’il est malheureusement classique de dénommer « monnaie ». Ce qu’on dénomme abusivement « monnaie » aujourd’hui est sans relation avec ce qu’on dénommait « monnaie » il y a cent ans et auparavant. Le bouleversement réglementaire gutenbergien qu’ont mis en œuvre les hommes de l’État d’abord dans la décennie 1930, puis en 1971-73, est dérisoire comparé au bouleversement d’innovations numériques en cours aujourd’hui.

Où cela peut-il mener ? L’avenir le dira et seulement lui dont nous sommes les causes !

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