9 médicaments neurologiques à éviter selon Prescrire
(SEP, migraine, Alzheimer, Parkinson)
La revue Prescrire a mis à jour, dans son numéro de février, sa liste "des médicaments à écarter des soins et à remplacer par de meilleures options car leur balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes leurs utilisations".
Neuf médicaments utilisés en neurologie, pour le traitement de la sclérose en plaques, de la migraine, de la maladie d'Alzheimer et de la maladie de Parkinson, figurent dans cette liste de 74 médicaments jugés plus dangereux qu'utiles.
Pour la quatrième année consécutive, la revue Prescrire a actualisé, dans son numéro de février, sa liste « des médicaments à écarter des soins et à remplacer par de meilleures options car leur balance bénéfices-risques est défavorable dans toutes leurs utilisations ».
Même "en situation d'impasse thérapeutique dans une maladie grave", souligne la revue, " il n'est pas justifié d'exposer les patients à des risques graves, quand l'efficacité clinique n'est pas démontrée. Une utilisation de ces médicaments peut être acceptable dans le cadre d'une recherche clinique, à condition d'informer les patients des inconnues sur la balance bénéfices-risques".
"Dans les autres cas, mieux vaut se concentrer sur des soins utiles pour aider le patient à supporter l'absence d'option capable de changer le pronostic, ou de préserver une qualité de vie acceptable au-delà de l'effet placebo".
Le bilan 2016 porte sur les médicaments analysés dans la revue de 2010 à 2015. Notablement, « cette année, des antidépresseurs et un anti-inflammatoire couramment utilisés ont été ajoutés à cette liste : le citalopram (Seropram ou autre), l'escitalopram (Seroplex ou autre) et le diclofénac (Voltarène ou autre), en raison de risques cardiaques plus importants qu'avec d'autres médicaments semblables. »
Le bilan recense 74 "cas flagrants de médicaments plus dangereux qu'utiles":
Cancérologie
- Le catumaxomab (Removab)
- Le défibrotide (Defitelio)
- Le panitumumab (Vectibix)
- La trabectédine (Yondelis)
- Le vandétanib (Caprelsa)
- La vinflunine (Javlor)
Cardiologie
- L’aliskirène (Rasilez), un antihypertenseur inhibiteur de la rénine
- Le bézafibrate (Befizal), un hypocholestérolémiant (anticholestérol)
- Le ciprofibrate (Lipanor ou autre), un hypocholestérolémiant
- Le fénofibrate (Lipanthyl ou autre), un hypocholestérolémiant
- L’ivabradine (Procoralan), un inhibiteur du courant cardiaque
- Le nicorandil (Adancor ou autre), un vasodilatateur
- L’olmésartan (Alteis, Olmetec et associations), un antihypertenseur
- La trimétazidine (Vastarel ou autre), substance aux propriétés incertaines utilisée dans l’angor
Dermatologie, allergologie
- La méquitazine (Primalan), un antihistaminique H1 “sédatif” et “atropinique” dans les allergies
- L’omalizumab (Xolair)
- La prométhazine injectable (Phénergan), un antihistaminique H1 dans
l’urticaire sévère
- Le tacrolimus dermique (Protopic), un immunodépresseur dans l’eczéma
atopique
Diabétologie, nutrition
Les inhibiteurs de la dipeptidyl peptidase 4 (DPP-4, alias gliptines) :
◦La linagliptine (Trajenta, Jentadueto)
◦La saxagliptine (Onglyza, Komboglyze)
◦La sitagliptine (Januvia, Xelevia, Janumet, Velmetia)
◦La vildagliptine (Galvus, Eucreas)
- L’orlistat (Xenical ou autre)
Douleur, Rhumatologie - Antalgie
- Les coxibs :
◦Le célécoxib (Celebrex)
◦L’étoricoxib (Arcoxia)
◦Le parécoxib (Dynastat)
- Les AINS suivants :
◦L’acéclofénac (Cartrex ou autre)
◦Le diclofénac (Voltarène ou autre)
- Le kétoprofène en gel (Ketum gel ou autre)
- Le piroxicam (Feldène ou autre)
Ostéoporose
- Le dénosumab (Prolia)
- Le ranélate de strontium (Protelos)
Arthrose
- La diacéréine (Art 50 ou autre)
- La glucosamine (Voltaflex ou autre)
Divers
- Le méthocarbamol (Lumirelax), myorelaxant
- Le thiocolchicoside (Coltramyl ou autre), myorelaxant
- La pégloticase (Krystexxa)
- La quinine (Hexaquine, Okimus, Quinine vitamine C Grand)
- L’association colchicine + poudre d’opium + tiémonium (Colchimax)
- L’association dexaméthasone + salicylamide + salicylate d’hydroxyéthyle (Percutalgine)
- L’association prednisolone + salicylate de dipropylène glycol (Cortisal)
Gastro-entérologie
- La dompéridone (Motilium ou autre), neuroleptique, traitement des reflux gastro-œsophagiens (Voyez : 231 morts subites injustifiées annuellement en France.)
- Le dropéridol (Droleptan), neuroleptique, traitement des reflux gastro-œsophagiens
- Le prucalopride (Resolor), apparenté aux neuroleptiques, traitement de la constipation chronique
Gynécologie, endocrinologie
- La tibolone (Livial), stéroïde de synthèse dans le traitement hormonal substitutif de la ménopause
Hématologie
- Le fer dextran (Ferrisat)
Infectiologie
- La moxifloxacine (Izilox), antibiotique
- La télithromycine (Ketek), antibiotique
Neurologie - Maladie d’Alzheimer
- Le donépézil (Aricept ou autre)
- La galantamine (Reminyl ou autre)
- La rivastigmine (Exelon ou autre)
- La mémantine (Ebixa ou autre)
Sclérose en plaques
- Le natalizumab (Tysabri)
- Le tériflunomide (Aubagio)
Migraine
- La flunarizine (Sibelium), neuroleptique
- L’oxétorone (Nocertone), neuroleptique
Maladie de Parkinson
- La tolcapone (Tasmar)
Pneumologie, ORL
- L’éphédrine, décongestionnant vasoconstricteur
- La naphazoline, décongestionnant vasoconstricteur
- L’oxymétazoline, décongestionnant vasoconstricteur
- La pseudoéphédrine, décongestionnant vasoconstricteur
- Le tuaminoheptane, décongestionnant vasoconstricteur
- L’omalizumab (Xolair), anticorps monoclonal (asthme)
- La pholcodine, opioïde (toux)
- Le tixocortol (Thiovalone), corticoïde (maux de gorge)
Psychiatrie, dépendances – Antidépresseurs
- L’agomélatine (Valdoxan)
- La duloxétine (Cymbalta)
- Le citalopram (Seropram ou autre)
- L’escitalopram (Seroplex ou autre)
- Le milnacipran (Ixel ou autre)
- La venlafaxine (Effexor LP ou autre)
- La tianeptine (Stablon)
Autres psychotropes
- La dapoxétine (Priligy), éjaculation précoce
- L’étifoxine (Stresam), traitement de l’anxiété
Sevrage tabagique
- La bupropione (Zyban)
- La varénicline (Champix)
Dans un document PDF en accès libre, Prescrire précise, pour chacun de ces médicaments, les raisons de l'évaluation négative et les alternatives préférables.