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La retraite d'un sénateur?

La retraite d’un sénateur au terme d’un seul mandat de 6 ans: 1 932 euros bruts par mois

On croyait tout savoir du manque d'exemplarité des 348 sénateurs et de leurs privilèges monarchiques: 6 000 euros mensuels de frais "remboursés" sans justificatif, super-retraites, absentéisme endémique... L'auteur révèle les privilèges fiscaux que se sont octroyés légalement ces princes de la République et le vaste système de triche qui permet à une partie d'entre eux, les "intouchables", de ne rien faire ou presque... Extrait de "Le Sénat - Un Paradis pour des parlementaires fantômes", d'Yvan Stefanovitch, aux éditions du Rocher 2/2

Dans Enquête sur les super-privilégiés de la République, nous avions publié l’étude du régime de retraite des sénateurs par l’association Sauvegarde Retraites, qui entend promouvoir l’équité entre la retraite des salariés du privé et celle des autres actifs (fonctionnaires, ressortissants des régimes spéciaux…). Ce travail soulignait le " rendement hors norme " du régime du Sénat: compte tenu de l’espérance de vie et de son âge de départ en retraite (67,5 ans), un sénateur " moyen " percevra, avant son décès, 4,90 euros de pension pour chaque euro cotisé pendant sa carrière – contre 1 euro de pension environ pour un salarié du privé et 2 pour un fonctionnaire.

Un ex-sénateur ayant effectué un unique mandat de six ans empoche 1 932 euros de retraite mensuelle bruts. Soit, explique Sauvegarde Retraites, " 30% de plus que la retraite moyenne d’un salarié du privé après une carrière complète ". Seule condition, presque toujours remplie: avoir cotisé double, comme tout sénateur en a la possibilité pendant ses quinze premières années dans la " maison " (480  euros de cotisation "  salariale  " par mois). Cette cotisation double est aujourd’hui interdite. La réversion (retraite de veuf et veuve d’élus) est aussi bien plus favorable que dans le régime général, soit un taux de " réversion " de 66 % de la pension d’un sénateur contre 50 % dans la fonction publique et 54 % dans le privé. Enfin, " les plus vernis étaient les sénateurs issus de la fonction publique (39 % de l’Hémicycle) ", écrit Sauvegarde Retraites. Ils pouvaient continuer à cotiser 7,85  % du salaire qu’ils auraient touché dans leur administration d’origine, l’État ajoutant 60,14 % comme pour tous ses agents. Au final, ils cumulaient donc retraite pleine de fonctionnaire et retraite de sénateur, sans plafond. Aujourd’hui, c’est également interdit depuis quelques années.

La pension mensuelle moyenne nette de retraite d’un sénateur, hors les 10 % de majorations pour enfants, était en juin 2015 d’environ 4 512 euros. L’âge auquel les sénateurs peuvent prétendre au versement de leur retraite est passé progressivement de 60 ans, pour ceux nés avant 1951, à 62 ans, pour les autres nés à compter de 1955. La durée de la cotisation a été relevée à 41 ans.

Cette apparente générosité n’empêche pas la caisse des sénateurs d’afficher une belle santé financière. Et ce, malgré la mauvaise situation démographique de ses ressortissants: 1,7 pensionné pour 1 cotisant (contre 1 retraité pour 1,4 actif dans le régime général). Par quel miracle? Un soutien massif des contribuables? Pas vraiment: la cotisation " employeur ", versée par le Sénat, représente 2,4 fois la cotisation " salariale " des sénateurs. C’est plus que dans le privé mais nettement moins que dans la fonction publique ou tout autre régime spécial (pour les députés, le contribuable verse 7 fois plus que les élus eux-mêmes !).

http://www.atlantico.fr/decryptage/retraite-senateur-au-terme-seul-mandat-6-ans-1-932-euros-bruts-mois-senat-paradis-pour-parlementaires-fantomes-yvan-stefanovitch-2717960.html#olHlOFb7RoErAUoY.99

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