Si on supprime des rentrées d’argent, alors il faut supprimer des dépenses. La comptabilité nationale n’est pas indépendante des réalités financières.
Par Jean-Baptiste Noé.
C’est le miracle du socialisme: Emmanuel Macron supprime la taxe d’habitation (principale source de financement des communes) et en même temps il reverse à celles-ci l’intégralité de cette somme, "à l’euro près" nous dit le tract d’En Marche ! reçu dans ma boîte mail.
L’État surendetté et en faillite, qui n’a plus les moyens de financer son armée alors que nous sommes en guerre et qui cherche à raboter les budgets de toute part s’engage ainsi à payer la taxe d’habitation des communes. En 2009, le montant de celle-ci était de 17 milliards d’euros. Où l’État va-t-il trouver cette somme?
Comment croire aussi que la somme due sera réévaluée tous les ans et versée ainsi aux communes? La suppression de la taxe d’habitation est une arnaque vendue pour les présidentielles et que le gouvernement tente de ressortir pour les sénatoriales.
Ce qui va se passer, c’est que l’État va capter à son profit la somme de la taxe d’habitation et qu’il va en reverser une partie aux communes. Bien évidemment, la somme reversée sera de moins en moins importante chaque année, alors que la somme prélevée sera accrue, sans que le citoyen sache réellement comment elle est calculée, à quoi elle sert et à qui elle est versée. L’opacité fiscale est indispensable pour pouvoir exercer une forte pression sur la population sans que celle-ci se rebelle.
La suppression de la taxe d’habitation est donc une fumisterie. Comment croire d’ailleurs qu’un État surendetté et en faillite puisse supprimer un impôt?
Réformer la fiscalité
Ce qui est vrai, c’est qu’il faut revoir le fonctionnement de la fiscalité, qui prélève aujourd’hui plus de la moitié des revenus de la population. Il est regrettable que la droite n’ait pas d’idée sur ce sujet. Car réformer la fiscalité suppose de revoir le fonctionnement de notre État providence, la raison d’être des dépenses de l’État et le périmètre de son action. Cela ne se limite donc pas à quelques détails techniques pour savoir s’il faut diminuer tel ou tel taux.
L’argent public n’existe pas, c’est l’argent des contribuables. Et l’argent ne pousse pas sur les arbres à sous de la forêt de Brocéliande. Si on supprime des rentrées d’argent, alors il faut supprimer des dépenses. La comptabilité nationale n’est pas indépendante des réalités financières, contrairement à ce que voudraient faire croire certains tracts politiques.
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