Ils tremblent dans leurs frocs, ils ne savent plus comment se protéger, ils savent que le mot " guerre civile " est dans toutes les bouches.
Ils ont vu que plus on musèle le peuple et plus celui-ci l’ouvre grand. De plus en plus de sites contestataires ou révolutionnaires s’ouvrent, tous les jours, malgré les menaces, les tentatives de fermeture forcée, les procès iniques, les emprisonnements, les penseurs et journalistes congédiés par leurs chaînes et journaux, et l’invention du principe de fake news n’ayant qu’un objectif: faire taire.
Ils ont peur parce que le peuple n’a pas tardé à comprendre que le Grand débat qui devait régler tous les problèmes n’a été qu’un pet dans l’eau et qu’une arnaque de plus visant à endormir les mécontents non actifs. Ils sont terrorisés puisque plus personne ne croit aux promesses d’un homme arrogant, méprisant, insultant, aux ordres de l’oligarchie internationale qu’il fréquentait assidûment depuis des années, et parvenu au pouvoir par manipulation.
Ils ont peur parce que la colère gronde et que les passages à l’acte ne sont plus des utopies mais bien une réalité. Parce que le mouvement des Gilets jaunes n’a pas cessé depuis plus d’un an malgré toutes les tentatives pour le gommer des discours officiels et des médias ; parce que de plus en plus de députés aux ordres ou de personnages publics, voire des juges, ont été agressés directement à leurs portes et que le mouvement semble bien prendre de l’ampleur, pointant du doigt journalistes mentant à qui mieux mieux pour faire avaler au peuple des couleuvres, percepteurs sans pitié pour ceux qui n’ont plus rien, magistrats qui n’ont pas hésité à envoyer en prison des milliers de gens coupables du seul délit de réclamer une amélioration de leur niveau de vie, politiciens dont on découvre peu à peu qu’ils sont vérolés et puisent largement dans les caisses, préfets car il faut bien dire que l’attitude psycho-rigide du préfet Lallemant et ses ordres de tirs dans la foule n’ont pas rendu ce corps bien sympathique, et policiers victimes d’un nombre très préoccupant de guet-apens, dans ces territoires perdus pour les Gaulois mais que ceux-ci ont bien l’intention de récupérer.
Ils ont peur parce qu’ils savent que le peuple de France ne peut plus supporter le principe "un poids deux mesures" selon que l’on soit gaulois ou "autre". Parce qu’il est insupportable que les viols et égorgements continuent en masse sans autre forme de procès que de prétendre que les agresseurs sont des malades mentaux (tous, sur des milliers de crimes) ou ne connaissent pas nos coutumes, comme si chez eux ce genre de crimes n’était pas sauvagement puni.
Ils ont peur parce que police et armée se scindent en plusieurs camps à l’intérieur de chacune, et que ces deux corps se sont affrontés il y a peu avec tous les excès que des crétins jamais condamnés ont pu se permettre contre les pompiers qui sont des militaires.
Ils ont si peur que lors de son voyage dans les îles la semaine dernière, le Président a commencé par faire faire un nettoyage drastique, dans la plus grande des sauvageries, faisant tabasser et emprisonner des centaines de manifestants opposants afin qu’on puisse le voir, tout sourire, serrer les mains de gens qui avaient été payés pour l’acclamer, comme cela s’est pratiqué dans de nombreuses autres dictatures.
Ils ont peur parce que les policiers ont, pour une partie importante d’entre eux, perdu toute crédibilité. Créée dans le but de défendre le peuple, la police (j’allais à tort écrire " notre " police) a été transformée dès le gouvernement de De Gaulle en une sorte de milice dont le rôle principal est de protéger les VIP, personnes très importantes, je rêve. Or ceux qui sont importants, ce sont les citoyens de ce pays, non des gens que leur fortune ou leur fonction a érigés au rang de VIP. Ce sont les citoyens qui paient tandis que les autres prélèvent. Ce sont les citoyens qui travaillent malgré les difficultés qu’on leur inflige en favorisant les grands groupes internationaux. Mais ce sont aussi les citoyens qui font les guerres, qu’elles soient extérieures ou internes, comme cette guerre civile qui s’approche et que le gouvernement aux abois, malgré la dictature qu’il a instaurée, ne pourra empêcher d’éclater.
Louise Guersan
Historienne, amoureuse de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, donc de la liberté individuelle autant que du bien public. Fille et petite fille de grands résistants au nazisme et descendante de gens ayant fait la révolution de 1848, donc ennemie héréditaire des tyrannies.