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Éducation Nationale

Voilà pourquoi il y a TOUJOURS des grèves

Rétablissons les faits.

Les deux mots instruction publique s’inscrivent dans l’histoire de France depuis le XVIIe siècle. Louis XIV, dans un édit de la fin de ce siècle, les emploie, lorsqu’il demande qu’existe dans chaque paroisse du royaume une petite école où des maîtres apprendront à leurs élèves à lire, la morale et la religion, éventuellement d’autres rudiments. Dans les lois scolaires de la Révolution et de la République, les deux termes sont employés pour désigner le devoir qui s’impose à l’État et aux adultes d’instruire les enfants, c’est-à-dire de leur apprendre à lire, à écrire, à compter. Pendant tout le XIXe siècle, le ministère qui a été chargé de gérer les écoles a été dénommé ministère de l’Instruction publique. La IIIe République a maintenu cette dénomination jusqu’en 1934. Les lois Ferry de 1881 et 1882 sont des lois d’instruction publique, comme, antérieurement, celles de Guizot et de Falloux. En France, pays des hommes libres, jusqu’en 1934, il incombait aux familles d’éduquer les enfants et à l’État de les faire instruire au vu et au su de tous les citoyens. C’est pourquoi l’instruction y a été qualifiée de publique.

 

Tout change en 1934. Pourquoi? À cause de ce qui s’est produit en Italie. Mussolini, parvenu au pouvoir, avec les moyens que l’on connaît, a décidé en 1924 de remplacer la pubblica istruzione par l’educazione nazionale. Pour des raisons idéologiques et politiques, évidemment : il fallait souder la toute jeune nation italienne (elle a été fondée en 1860). En 1934, des hommes politiques, qui ont fait une petite carrière à Vichy, dont de Monzie et son directeur de cabinet, ancien directeur de la célèbre École des Roches (l’école qui avait l’école publique en horreur), ont voulu imiter les fascistes. Ils ont imposé Éducation nationale. Bien entendu, le régime de Vichy est resté fidèle à ce changement, qui allait, pensait-il, dans son sens. À la Libération, les Italiens ont abandonné, en optant pour la République, educazione nazionale pour revenir à pubblica istruzione ; en France, les communistes, qui ont fait main basse sur le ministère de l’Éducation nationale, se sont accommodés de cette désignation. On les comprend, puisqu’elle est devenue leur.

Etienne Dolet

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