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mec - Page 58

  • Prendre son pied (de mouche)

    D’où vient le pied-de-mouche ?

    L’origine du symbole ¶, que l’on nomme « pied de mouche », est bien plus ancienne qu’on ne le croit. Par Guillaume Nicoulaud.

    Vous avez sans doute remarqué qu’à la fin de chaque paragraphe, votre logiciel de traitement de texte affiche – pour peu que vous n’ayez pas désactivé l’option idoine – le symbole : ¶

    On l’appelle pied-de-mouche et, comme nous allons le voir ci-après, son origine est bien plus ancienne qu’on ne le croit. Voici ce à quoi ressemblait la transcription d’un discours prononcé par l’empereur Claude devant le Sénat romain en 48 (i.e. Table claudienne) :

    TOT.ECCE.INSIGNES.IVVENES.QVOT.INTVEOR.NON.MAGIS.SVNT.PAENITENDI.

    SENATORES.QVAM.PAENITET.PERSICVM.NOBILISSIMVM.VIRVM.AMICVM.MEVM.INTER.IMAGINES.

    MAIORVM.SVORVM.ALLOBROGICI.NOMEN.LEGERE.QVOD.SI.HAEC.ITA.ESSE.CONSENTITIS.QVID.

    VLTRA.DESIDERATIS.QVAM.VT.VOBIS.DIGITO.DEMONSTREM.SOLVM.IPSVM.VLTRA.FINES.

    PROVINCIAE.NARBONENSIS.IAM.VOBIS.SENATORES.MITTERE.QVANDO.EX.LVGVDVNO.HABERE.

    NOS.NOSTRI.ORDINIS.VIROS.NON.PAENITET.TIMIDE.QVIDEM.P.C.EGRESSVS.ADSVETOS.

    FAMILIARESQVE.VOBIS.PROVINCIARVM.TERMINOS.SVM.SED.DESTRICTE.IAM.COMATAE.

    GALLIAE.CAVSA.AGENDA.EST.IN.QVA.SI.QVIS.HOC.INTVETVR.QVOD.BELLO.PER.DECEM.

    ANNOS.EXERCVERVNT.DIVOM.IVLIVM.IDEM.OPPONAT.CENTVM.ANNORVM.IMMOBILEM.

    FIDEM.OBSEQVIVMQVE.MVLTIS.TREPIDIS.REBVS.NOSTRIS.PLVS.QVAM.EXPERTVM.

    Bref, il était grand temps d’inventer la ponctuation, d’insérer des espaces entre les mots, de clore les phrases par des points, de les rythmer à coup de virgules et de trouver un moyen de signaler au lecteur qu’à partir d’un point donné du texte, on change d’idée.

    Découper un texte par idée, justement, c’est la fonction de ce que nous appelons aujourd’hui un paragraphe, du grec paragraphos (παράγραφος), un signe en marge du texte dont l’utilisation est attestée dès le IVe siècle avant J.-C. et qui servait principalement à signaler un changement de sujet.

    De nos jours, nous matérialisons le passage d’un paragraphe à un autre par un saut de ligne. Seulement, pour nos ancêtres qui vivaient à une époque où le papier ou ce qui en tenait lieu (papyrus, parchemin &c.) coûtait fort cher, cette méthode n’était pas sans inconvénients ; raison pour laquelle les scribes, copistes et autres imprimeurs couchaient généralement leurs textes en pavés aussi serrés qu’ils étaient indigestes. Typiquement, la deuxième page du Pantagruel de François Rabelais (édition Claude Nourry, c.1530), ressemblait à ceci :

    pantagruel

    C’est à Rome que va commencer l’histoire de notre pied-de-mouche ; lorsque certains auteurs – Cicéron par exemple – vont prendre l’habitude d’inscrire un K pour signaler au lecteur qu’ils changent d’idée ; K pour kaput, la tête, et son diminutif capitulum, la « petite tête » ou, plus communément, le chapitre qui sera identifié par un C. Petit à petit, la préférence des latinistes pour le C romain par rapport au K étrusque va faire son œuvre et, vers le XIIe siècle, le premier l’emportera définitivement sur le second.

    Ce sont les moines copistes qui vont terminer le travail en rajoutant une ou deux barres verticales à ce C afin de le distinguer du reste du texte et qui vont en colorier l’intérieur pour qu’on le repère plus facilement. Le résultat, vous le trouverez notamment dans la Somme théologique de Saint Thomas d’Aquin (1477) :

     

    summa

    Ou, pour ne pas être injuste avec le typographe de l’œuvre pantagruélique de Rabelais :

    rabelais

    À partir du XVIe siècle, avec la généralisation de l’imprimerie, le pied-de-mouche va progressivement tomber en désuétude et être remplacé par retours à la ligne et autres alinéa. En 1825, Henri Fourier note dans son Traité de typographie que « le pied-de-mouche se plaçait en tête d’une remarque qu’on voulait détacher du corps de l’ouvrage » et qu’on « s’en servait plus particulièrement pour les livres de droit. » Il est probable qu’au cours de ces deux siècles qui sont aussi ceux où les langues vulgaires ont supplanté le latin, le C de capitulum ait subit sa dernière transformation en devenant une sorte de P (pour paragraphe) que l’on plaçait plutôt en fin de texte, comme pour justifier qu’il soit inversé.

    Eric Gill, un sculpteur britannique par ailleurs créateur de plusieurs polices de caractère (Perpetua par exemple), a bien tenté de remettre le pied-de-mouche au goût du jour dans An Essay on Typography (1931) mais sans succès et ce sont finalement les concepteurs de nos logiciels de traitement de texte moderne qui lui ont donné une nouvelle vie en faisant de lui ce fantôme, ce caractère invisible qui marque la fin de nos paragraphes mais n’est plus imprimé.

    gill

    Eric Gill, An Essay on Typography (1931)

    Sur le web.

    Notes :

    En anglais, le pied-de-mouche se nomme pilcrow ; selon Keith Houston, ce serait-là une déformation du moyen anglais pylcrafte qui serait lui-même une déformation de notre paragraphe.

    Si vous lisez l’anglais, Shady Character a publié une série de trois articles très fouillés sur le sujet (le premier, le le second et le troisième).

  • Course à l'innovation technologique chez les constructeurs automobiles

     

    Des voitures qui se garent toutes seules, des capteurs d'aide au pilotage, des systèmes d'information et divertissement connectés... les constructeurs font la course à l'innovation technologique pour séduire des clients. Le rythme auquel les nouvelles fonctionnalités s'accélère, car les constructeurs veulent attirer l'attention des acheteurs dans un marché toujours plus dense.

     

    Les nouvelles technologies dans les voitures sont les fonctions “voix-vers-texte“ qui lisent les emails ou textos du conducteur au fur et à mesure qu'ils arrivent et lui permettent de dicter une réponse sans quitter la route des yeux; De plus en plus, les tableaux de bord et panneaux d'affichage se transforment en smartphone géant.

     

    D'autre part, les systèmes de navigation ont été améliorés pour intégrer des critiques touristiques et guider les conducteurs dans leur recherche de petits commerces le long de leur  route. Des écrans tactiles rappelant les tablettes électroniques ont été ajoutés aux tableaux de bord et équipés d'applications comme la radio en flux Pandora.

     

    Tout un tas de gadgets permettent également de résoudre nombre de petits casse-tête quotidiens dans le véhicule, par exemple, touchez un bouton sur votre téléphone et votre voiture (dont vous avez oublié l'emplacement sur le parking) apparaît sur un plan.

     

    Pourtant, vous ne la trouvez toujours pas dans le parking? Appuyez à nouveau et elle va se mettre à klaxonner. Madame a les bras chargés? Un autre bouton ouvre automatiquement la porte... Et si vos ados sortent le soir, une autre application envoie un texto s'ils conduisent trop vite ou s'ils s'aventurent dans un quartier un peu trop chaud.

     

    Bien évidement, le défi posé aux constructeurs est de faire en sorte que toute cette technologie ne devienne pas une distraction dangereuse. Les constructeurs ont également investi dans des systèmes de sécurité qui peuvent compenser les erreurs de conducteurs assoupis. Ces systèmes nouveaux ont d'abord été offerts dans les voitures de luxe, mais,les systèmes anti-collision arrivent de plus en plus dans des véhicules grand public.

     

    De plus en plus, -des caméras vidéo montées sur le pare-brise- détectent le marquage au sol pour voir si le conducteur s'écarte de sa file; dans ce cas, un système électronique active les roues pour que la voiture se remette dans la bonne direction.

     

    Des radars montés sous la calandre évaluent par temps brumeux la distance jusqu'au prochain véhicule; ils vous ralentissent voire, arrêtent, la voiture si vous n'avez pas vu les lumières de freins du véhicule précédent s'allumer.

     

    Merveille pour les conducteurs toujours pressés: un capteur va  détecter les clignotants ignorés dans l'angle mort et sonner une alarme si la voiture amorce un dépassement alors qu'un autre véhicule approche par derrière. Quant aux caméras installées à l'arrière pour aider les manœuvres, déjà bien connnues, elles deviennent la norme dans des modèles d"'entrée de gamme.

     

    Vous ne pourrez plus jamais rater vos créneaux: beaucoup de véhicules de luxe sont désormais équipés de fonctions qui contrôlent les roues pour aider à manoeuvrer serré.

     

    BMW va encore plus loin:non seulement cette fonction aide à rechercher les places pour se garer mais elle va aussi –quasiment- faire la manoeuvre automatiquement pour vous!

     

    Vous pouvez, en outre, trouver des fonctionnalités plus simples comme un aspirateur à bord du minivan Honda Odissey ou encore des capteurs qui ouvrent le coffre tout seul chez Mercedes, Ford ou Cadillac.

     

     

  • De l’homme augmenté au transhumanisme

    Publié  le 12 janvier 2014 dans Sciences et technologies

    smartphone.pngL"augmentation de l’homme "par l’informatique et la techno-médecine seront bientôt des réalités. Grandes et petites questions éthiques se posent devant un phénomène qui ne relève plus seulement de la science-fiction.

    Comment, parmi les technologies de rupture qui font parler d’elles aujourd’hui, identifier celles qui changeront vraiment le monde en profondeur? Le cabinet de conseil en stratégie McKinsey s’est livré à l’exercice courant 2013 en privilégiant dans un rapport les technologies dont l’impact économique est le plus facilement mesurable. Les douze technologies retenues pourraient, si elles sont bien diffusées, créer chaque année, dès 2025, une valeur mondiale combinée de plusieurs dizaines de milliers de milliards de dollars. Au sein de ce hit parade, trois retiennent plus particulièrement l’attention.

    Les technologies de l’homme augmenté

    analyse étendues, des jugements subtils et des solutions innovantes pour répondre aux problèmes posés par les utilisateurs, ce qui fera de la machine "apprenante "un interlocuteur à haute valeur ajoutée, capable de répondre à des requêtes d’information effectuées en langage ordinaire ("non structuré“). Ultimement, cela devrait permettre à la fois une hausse de la productivité des travailleurs les plus qualifiés, une fiabilisation de la prise de décision et l’automation des emplois intellectuels de base.


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  • Les rayons X révèlent la vraie nature des supervolcans

    Le synchrotron grenoblois a permis de valider une théorie sur les mécanismes à l'origine des super-éruptions : c'est l'accumulation d'un magma de moindre densité qui ferait "exploser" la croûte terrestre en cherchant à remonter à la surface.

    Les éruptions massives de "gros" volcans, tel que celle du Pinatubo philippin en 1991, sont si violentes qu'elles peuvent dégager des dizaines de kilomètres cubes de cendre, capables d'obscurcir durablement le ciel. Mais ces événements ne sont rien en comparaison des super-éruptions comme celle survenue il y a 600 000 ans à Yellowstone, aux États-Unis. Ce sont des milliers de kilomètres cubes de cendres qui furent alors émises dans l'atmosphère, recouvrant probablement toute l'Amérique du Nord d'une couche de plusieurs centimètres. L'effondrement de la chambre magmatique laissa un cratère, appelé caldeira, de 45 km de large sur 85 km de long.

    Deux études parues lundi dans Nature Geoscience expliquent les mécanismes probables à l'origine de ce type de super-éruptions. Une équipe emmenée par Wim Malfait, de l'université de Zurich, a mesuré la densité d'un magma fabriqué en laboratoire. "C'est un mélange de silicium et d'oxygène avec un peu d'aluminium chauffé à plus de 1 700 °C et comprimé à plus de 36 000 bars, des conditions que l'on retrouve typiquement à une dizaine de kilomètres de profondeur, explique Jean-Philippe Périllat, chercheur au Laboratoire de géologie de Lyon (CNRS UMR 5276) et coauteur de l'étude. Pour passer à travers le dispositif de confinement de ce magma artificiel, nous avons utilisé la puissante source de rayons X du synchrotron européen de Grenoble."

    Un mécanisme très différent des éruptions classiques

    Ils ont ainsi trouvé que la densité de cette sorte de granit liquéfié était inférieure à celle des roches de la croûte terrestre. Or "quand on essaie de maintenir un ballon rempli d'air sous l'eau, celui-ci va inévitablement chercher à remonter à la surface", rappelle Jean-Philippe Périllat. "Il va se passer exactement la même chose avec le magma emprisonné dans la roche." Lorsqu'une poche suffisamment grande parvient à se former, la pression qui s'exerce sur les parois qui l'emprisonnent devient si forte qu'elle provoque leur destruction. L'éruption associée est considérable.

    Les mécanismes d'une éruption classique n'ont rien à voir. "C'est l'injection d'une petite quantité de magma supplémentaire dans une chambre magmatique de dimensions bien plus modestes qui provoque la surpression critique", rappelle Virginie Pinel, chercheuse à l'Institut des sciences de la Terre de l'université de Savoie et coauteur de la seconde étude. Dans cet article, les scientifiques ont modélisé les phénomènes thermomécaniques permettant de distinguer éruptions et super-éruptions à partir de paramètres simples.

    "Le magma cherche à remonter comme un ballon rempli d'air plongé dans l'eau", Jean-Philippe Périllat, chercheur au Laboratoire de géologie de Lyon.

     "Pour qu'un supervolcan se forme, il faut que le flux moyen de magma qui alimente la chambre soit relativement faible", explique-t-elle. Cela laisse le temps à la chambre de se déformer sans craquer. Les hautes températures vont favoriser le phénomène en "ramollissant" les parois. Le risque de surpression lié à un afflux de magma diminue au fur et à mesure que la chambre grossit: plus un ballon est gros, plus la contrainte supplémentaire liée à un petit apport d'air est faible. "En revanche, si le flux de magma est trop faible, la chambre va peu à peu se refroidir: le magma va cristalliser en profondeur pour former ce qu'on appelle un pluton," précise Virginie Pinel. Il n'y a alors pas d'éruption, la formation du supervolcan a échoué.

    Une "poche" de supervolcan mettrait plusieurs centaines de milliers d'années à se former selon ces modèles. À l'heure actuelle, il n'existerait aucun supervolcan en formation. "Mais nous ne savons pas précisément par quels signaux cela se traduirait", souligne Virginie Pinel. Aux vues des conséquences catastrophiques qu'aurait une super-éruption, la plus grande vigilance reste de mise.

  • Comme dab', les toulousains sont les meilleurs! :-)

    201401061022-full.jpgLa voiture volante d'un Toulousain est sur le point de décoller

    L'aéronef de l'avenir ressemble plusà un avion biplace qu'à la Zorglub Mobile ou à l'auto de "Retour vers le Futur"

    Un ingénieur toulousain prévoit de commercialiser une voiture volante avant la fin de la décennie. Motivé comme jamais, Michel Aguilar espère révolutionner la circulation de demain.

    La frontière entre l’imaginaire et la réalité est parfois infime. Depuis 2007, un ingénieur toulousain s’est lancé dans le pari fou de créer la première voiture volante. Grâce aux compétences acquises dans sa carrière, il peut concrétiser son rêve d’enfant.

    "Lorsque j’étais gamin j’étais abonné à Spirou et Fantasio. Très vite j’ai été captivé par la voiture du professeur Zorglub, la Zorglub Mobile, prototype de voiture volante", confie, un brin nostalgique cet ancien ingénieur du centre DGA Techniques Aéronautiques désormais à la tête de Xplorair. À la lecture de ces lignes, "la génération 80" fera certainement le parallèle avec les modèles aperçus dans la trilogie "Retour vers le futur", chef-d’œuvre cinématographique des années quatre-vingts. S’il avoue s’en être inspiré, il ne faut pas se tromper. L’aéronef du futur ressemble plus à un avion biplace qu’à ces voitures volantes qui carburaient aux déchets en tout genre. "L’aéronef s’apparente plus à un avion. Mais j’avoue que certains films m’ont inspiré.

    Un projet validé par le CNRS

    Du coup, on essaie de le faire marcher avec du méthane ou du carburant bio. Il est évident qu’il faut prendre en compte les éléments environnementaux", estime de nouveau celui qui vient tout juste de souffler ses soixante-quatre bougies.

    "À la fin de l’année 2013, le thermo-réacteur a été validé par un grand laboratoire du CNRS et un grand motoriste français", précise Michel Aguilar. Si le projet paraît incroyable, il n’en demeure pas moins réaliste. En effet cet ancien pensionnaire de la DGA a tout prévu : "Je peux déjà vous dire que ce biplace ne volera pas au-delà de 3 000 mètres d’altitude. Au sujet de l’environnement, même si je ne m’en occupe pas, je pense qu’il est possible d’imaginer une station de ravitaillement volante. Cette dernière pourrait tenir en impesanteur avec des ballons", imagine une nouvelle fois ce visionnaire. Pour lui, le fonctionnement de ce véhicule volant est simple. "Il décolle à la verticale et peut aller jusqu’à deux cents kilomètres/heure", s’enthousiasme-t-il, avant de conclure : "Concernant les pannes de carburant, elles sont interdites puisque l’on est prévenu bien avant. En plus, l’Aéronef peut se poser n’importe où. Si on arrive à le commercialiser, ce sera une grande avancée" !

    Le chiffre : 2017

    Démonstration > Salon du Bourget. Xplorair ne se laisse que trois petites années avant de faire une démonstration au salon du Bourget. Le prix de ce drone pour particulier devrait s’échelonner entre 50 000 et 100 000 €

    La Chine en Pole

    En dehors de la machine elle-même, plusieurs facteurs doivent être pris en compte. Notamment celui de l’aménagement des routes, secteur qui engendrera beaucoup de travaux. "Pour le moment les Européens ne sont pas trop partants. En effet, ici les infrastructures sont trop avancées et ont demandé trop d’investissements pour les abandonner", confie le directeur de Xplorair. Pour cette raison, il compte se tourner vers des pays plus aptes à faire évoluer leurs voies de communication. "La Chine est intéressée. Ils ont compris l’intérêt de réduire les coûts d’infrastructures. Ils sont plus malins. Je dois avouer que ce sont eux qui me suivent le plus", conclut-il.


  • "Handicaps et sexualités", où en est la recherche ?

     

     Une revue fait le point sur les différents travaux de recherche autour du handicap et de la sexualité. Le sujet intéresse, mais pas au point d'avoir de vrais changements dans les établissements médico-sociaux.         

    La question de la sexualité chez les personnes en situation de handicap est de plus en plus abordée dans la société, comme en témoigne le débat, actuel, sur la création d’un métier d’ "assistant-e  sexuel-le". De plus, d’après les différents travaux de recherche, la thématique est de moins en moins approchée sous son angle purement biologique mais apparaît aussi comme une problématique sociétale à part entière. Pourtant, comme le souligne l’auteur de l’ouvrage " Handicaps et sexualités ", le doctorant en sociologie Aurélien Berthou, les résultats de ces recherches peinent encore à être diffusés. Et ce alors qu’il existe une vraie demande de formation de la part des professionnels travaillant dans le milieu…Aurélien Berthou rappelle par ailleurs la difficulté, encore aujourd’hui, de mettre en application le résultat de ces études, en proposant aux personnes handicapées des produits et services adaptés à leurs besoins.

    La personne handicapée comme "asexuée"

    Dans une revue d’une trentaine de pages, téléchargeable fin de note, l'auteur évoque les recherches faites autour de la sexualité des personnes handicapées moteur et celle des personnes atteintes d’un handicap intellectuel…pour qui, d’ailleurs, le droit même à avoir une sexualité soulève souvent des questions. La revue revient par exemple sur les analyses des programmes d’éducation sexuelle à destination des personnes déficientes intellectuelles. Elle rappelle les difficultés que les patients ont à les comprendre, souligne le manque important de diversité des thèmes abordés et évoque des pistes d’amélioration, comme la création d’un site internet d’informations qui permettrait aux personnes handicapées de consolider leurs connaissances du sujet au fil du temps.

    Cette synthèse de travaux scientifiques attire également l’attention sur d’autres pistes de réflexion, comme celle des genres, peu explorée (à ce sujet, l’ouvrage relève une remarque du Planning Familial selon laquelle les personnes handicapées seraient en quelque sorte considérées comme "asexuées", si on en croit le pictogramme "handicapés", dans les WC publics, qui n’est féminin ni masculin…), et l’orientation sexuelle. L’ouvrage rappelle aussi la nécessité de croiser davantage les enquêtes, et, surtout, de les rendre plus "accessibles" aux personnes concernées. La remarque s’adresse ici aux potentiels diffuseurs, maison d’édition et fondations…

    "Handicap et sexualité" est publié par les éditions H, qui regroupe le CCAH  (le Comité national Coordination Action Handicap) et la FIRAH (la Fondation Internationale de la Recherche Appliquée sur le Handicap). L'ouvrage fait le point sur les dernières études, en France et à l’étranger, concernant la sexualité des personnes handicapées et leur accompagnement.

    Julia Gaulon

    http://www.firah.org/centre-ressources/upload/notices2/decembre2013/cahierhandicaps-sexualites.pdf