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Avis aux vapoteur-ses!

Automne. À partir de ce dimanche 1er octobre entre en vigueur le " décret relatif aux conditions d’application de l’interdiction de vapoter dans certains lieux à usage collectif". Un document daté du 26 avril dernier signé de Marisol Touraine (pour le Premier ministre) et de noms républicains  hier au pouvoir, aujourd’hui déjà presque oubliés: Bernard Cazeneuve, Ségolène Royal, Najat Vallaud-Belkacem, Jean-Jacques Urvoas, Myriam El Khomri, Matthias Fekl, Annick Girardin ou Patrick Kanner.

On savait que l’utilisation des cigarettes électroniques (" vapotage ") était interdite dans les établissements scolaires ainsi que dans " les établissements destinés à l’accueil, à la formation et à l’hébergement des mineurs ", dans " les moyens de transport collectif fermés " ainsi que dans " les lieux de travail fermés et couverts à usage collectif".  Le décret de Marisol Touraine avait pour objet de préciser les modalités d’application de l’interdiction concernant les " lieux de travail". Entendre ici " des locaux recevant des postes de travail situés ou non dans les bâtiments de l’établissement, fermés et couverts, et affectés à un usage collectif, à l’exception des locaux qui accueillent du public".

Vapoter en individuel

Ce décret rend d’autre part obligatoire une signalisation apparente qui rappelle le principe de l’interdiction de vapoter. Il prévoit, enfin, une contravention de 2e classe (150 euros) à l’encontre des personnes qui "méconnaissent l’interdiction de vapoter" ainsi qu’une contravention de 3e classe (450 euros) pour les responsables des lieux où s’applique l’interdiction qui ne mettent pas en place la signalisation.

Le site des buralistes français rappelle pour sa part que rien ne semble s’opposer au vapotage en entreprise (dès lors que l’on dispose du privilège d’un bureau individuel) ; de même les établissements ouverts au public (bars et restaurants) semblent échapper à la prohibition. Selon une étude réalisée par Xerfi, la France compterait désormais un noyau de 1,2 million de vapoteurs quotidiens "matures vis-à-vis du produit".  D’autres études évoquent un chiffre de 2 millions de personnes. Faut-il encore rappeler que nombre d’entre elles vapotent pour ne plus fumer ? Combien sont-elles à être, au quotidien, concernées par ce décret ?

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Dans quelques jours débutera la célèbre campagne automnale britannique " Stopober " d’incitation à l’arrêt du tabac. Et pour la première fois la cigarette électronique sera présente, comme nous l’explique la BBC: " Quit smoking campaign Stoptober backs e-cigs for first time". Et que l’on parle ou non l’anglais tout nous est dit dans cette vidéo: https://www.nhs.uk/oneyou/stoptober/home#SjYDLZWcyYTwUlVj.97.

Où l’on apprend, encore, que l’Ecosse elle aussi se range à l’avis de Londres: la cigarette électronique est définitivement moins nocive que la consommation de tabac.

C’est une nouvelle fois la démonstration éclatante du pragmatisme britannique: même si la cigarette électronique n’est pas officiellement recommandée par le National Health Service elle figurera dans la campagne gouvernementale parmi les possibilités permettant d’arrêter de fumer ; une décision prise à la lumière des résultats de " Stopober " de l’an dernier où elle est devenue l’outil le plus populaire spontanément choisi par le volontaires souhaitant en finir avec le tabac.

Autre preuve de pragmatisme: la BBC précise que la nouvelle campagne Stoptober résulte du fait que les experts du gouvernement ont été encouragés par de nouveaux résultats plaidant en faveur de l’efficacité du recours à la cigarette électronique lors des tentatives d’abandon du tabac. "Les chercheurs de University College London ont constaté que 20% des tentatives ont réussi au premier semestre de 2017, contre 16% au cours des dix dernières années, précise la BBC. Le médecin-chef adjoint du gouvernement, la Pr Gina Radford, a déclaré que les cigarettes électroniques jouaient un rôle important et que, comme elles contiennent ‘’95% de moins de produits nocifs’’, il était juste d’en faire la promotion pendant ‘’Stoptober’".

L’invraisemblable déni du gouvernement français

 

Concernant les professionnels de la santé, le Pr Radford a déclaré à la radio de la BBC reconnaître que les autorités sanitaires reconnaissent désormais que les cigarettes électroniques sont utilisées par les fumeurs et peut les aider à abandonner le tabac. " Par conséquent, engagez les gens à discuter de la façon dont ils les utilisent, encouragez-les à les utiliser uniquement dans le cadre d’une tentative d’arrêt … dites-le clairement que bien qu’elles sont beaucoup moins nocives que les cigarettes de tabac, elles ne sont pas totalement sans risque ".

Selon les dernières données officielles on recensait, en Grande Bretagne, un peu plus de 15% de fumeurs en 2016, contre 21% en 2007 et plus de 26% en 2000. Et parallèlement à cette évolution le vapotage ne cessait d’augmenter: aujourd’hui une personne sur 20 de plus de 16 ans utilise régulièrement des cigarettes électroniques.

En France, tout aussi officiellement, près d’une personne sur deux âgée de 18 à 34 ans fume (et une sur trois entre 15 à 19 ans alors que la vente est interdite aux mineurs…). Toujours en France la prévalence du tabagisme atteint  46% chez les femmes de 20-25 ans, et  55 % chez les hommes de 26-34 ans: des taux parmi les plus élevés recensés dans les pays occidentaux et dans le monde. Et comme chacun sait le gouvernement français actuel, comme ceux du précédent quinquennat, reste enfermé dans un invraisemblable déni quant à l’intérêt de la cigarette électronique au service d’une politique de réduction des risques.

 

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