Très gros ennuis après le 5 avril pour ceux qui ont cru Macron
Paradoxe incroyable, la popularité de Macron vient d’exploser. Elle a gagné 13 points en pleine crise du Coronavirus. Elle se retrouve ainsi pour la première fois au-dessus de 50%, alors qu’il y a peu elle avait sondé en dessous de 20%. Alors, quelle peut bien être la cause d’une telle embellie?
L’illusion Macron, les Français se croient en vacances, payés à rester chez eux ou dans leurs résidences secondaires. On imagine difficilement une manipulation des sondages à un tel niveau. On va donc considérer que, peu ou prou, ce sondage reflète une certaine réalité. Macron a annoncé que tout le monde devait s’arrêter de travailler, que tout le monde serait payé et que personne ne perdrait d’argent. Et les gens l’ont cru…
Résultat, les homo festivus ont arrêté de bosser, ils se sont répandus sur les pelouses des parcs et jardins, jogging et balades en famille le long des voies d’eau. Aux tandems près, on assisté à une explosion de joie populaire comparable à celle de l’annonce des congés payés en 36. La capitale s’est en partie vidée, les bobos se sont rués sur les trains, direction leurs résidences secondaires à la côte.
Ainsi 20% de la population parisienne a quitté la capitale. Les gens ne sont pas partis pour échapper au risque épidémique, ils sont tout simplement partis en vacances. La preuve: une fois à la côte, ils ont continué à enfreindre les consignes de confinement dans la plus parfaite irresponsabilité. Même chose chez les artisans et les indépendants en dehors des villes. Mon mécano, qui est un rustique que j’aime bien, m’a dit qu’il tirait le rideau et qu’il partait à la pêche.
À la Saint-Luc, il m’aurait dit qu’il partait à la palombe… Dans les campagnes tout est à l’arrêt ou presque. Tout le monde a profité de l’effet d’aubaine, les gens sont dans leurs jardins, certains que Macron paierait et qu’aucun ne souffrirait. Demain on rase gratis, les Français l’ont cru, les doigts de pieds en éventail, ils ont remercié Macron de cette formidable embellie en portant sa popularité au plus haut. Cruelles désillusions en perspective.
Très grosses déceptions en perspective. D’abord, les patrons de PME, les indépendants, artisans, professions libérales, auto-entrepreneurs et autres vont avoir beaucoup de mal à se faire payer. Les conditions d’éligibilité s’annoncent drastiques. Déjà il apparaît que seuls ceux qui ont été arrêtés par décision du pouvoir, tels les restaurateurs, seront éligibles aux aides. Il n’y aura rien pour les autres. On va leur expliquer qu’ils ont mal compris, qu’on ne leur a pas dit de s’arrêter mais de continuer en télétravail… Certains autres sont à l’arrêt de manière indirecte parce que leurs donneurs d’ordres ont arrêté net leurs missions. C’est le cas de certains cabinets de consultants ou de formation dont les entreprises ont repoussé les prestations sine die. Pour tous ceux qui n’auront droit à rien, les choses vont être extrêmement pénibles.
Quant aux bénéficiaires, ils vont devoir justifier leurs pertes d’exploitation, ce qui va prendre du temps. Dans l’état d’incurie de l’administration, avec l’embouteillage des dossiers, les délais d’étude des dossiers vont être à perte de vue. Les bénéficiaires ne sont pas près de voir arriver l’argent. Comment vont-ils couvrir l’impasse de plusieurs semaines de perte de chiffre d’affaires?
Même chose pour les salariés du privé. D’abord, ils ne toucheront que 80% de leur salaire net, hors primes et hors heures supplémentaires. Ça va faire très mal pour les salaires les plus bas qui bouclent tout juste leurs fin de mois et sont à découvert le 15. Ensuite, la loi d’exception qui vient d’être votée prévoit une imputation sur les congés payés et une remise en cause des 35 heures. Ça va pas être la fête chez certains homo festivus, privés de vacances cet été. Le pouvoir et le patronat profitent de la crise pour sarcler certains droits sociaux, très grosses contrariétés en perspective quand les gens vont atterrir.
Ceux qui ont cru Macron vont être déçus. Personne n’a vu l’ombre des 17 milliards que Macron avait promis aux Gilets jaunes. Je crains fort que l’illusionniste ait encore fait des promesses en l’air et que nombre de gens qui se sont crus en vacances ne voient rien venir, ou beaucoup trop tard, après que les banquiers leur auront tiré le tapis sous les pieds.
Le 5 avril date fatidique. Dans ces conditions, rares sont ceux qui disposent de la trésorerie pour couvrir l’impasse. L’hécatombe va être extrêmement violente dans les PME, chez les artisans et indépendants. Pareil pour les salariés qui ne seront payés par leurs employeurs que jusqu’au 15 mars et qui devront attendre l’État pour prendre le relai.
Pour nombre de ménages, c’est à partir du 5 avril, quand les rentrées n’arriveront pas sur les comptes et qu’il va falloir faire face aux échéances, que les choses vont se compliquer dramatiquement avec les loyers et les emprunts qui vont continuer à tomber. On peut compter sur les banquiers pour prélever leurs échéances d’un côté et repousser les chèques et bloquer les cartes bleues de l’autre.
Toute une partie de la population totalement prise au dépourvue et totalement démunie à partir du 5 avril. L’atterrissage va être extrêmement brutal et la désillusion aussi. Nombre de gens vont se retrouver complètement dépourvus et pour certains, très nombreux sans doute, dans l’impossibilité d’aller au ravitaillement, privés d’argent et de moyens de paiement.
Pénuries et rationnements. Cela va se combiner avec d’inévitables pénuries et avec un rationnement. En effet, de proche en proche, toute la chaîne de production agroalimentaire est en train de s’agenouiller et de perdre une grosse partie de ses capacités. Les chaînes logistiques aussi. Il va donc très probablement falloir contingenter, et même rationner.
Dans ces conditions, il y a tout lieu de penser que le mois d’avril sera celui de tous les dangers. Désillusion, frustrations de tous ordres, colère populaire, nous allons assister à des scènes tout à fait spectaculaires.
Le pouvoir va se retrouver dans une situation d’impuissance totale, confronté à des populations trahies, exaspérées et qui ne respecteront plus aucune règle. Par ailleurs, le message de laxisme déjà largement envoyé aux populations des banlieues qui échappent à tout contrôle va également les autoriser à dépasser toutes les limites.
À la crise sanitaire va s’ajouter un très violente crise sécuritaire multi-facteurs, que le pouvoir va avoir beaucoup de mal à contenir. Quid des forces de l’ordre envoyées sans protections sanitaires pour contenir des populations rendues folles? Seront-elles au rendez-vous?
En France, le collapsus général du système approche et on ne voit aucune solution de reprise du pouvoir et de remise en ordre.
Il y a tout lieu de penser que s’il s’installe, le chaos va durer avec un cortège de violences hallucinant.
Martin Moisan