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  • Comment le sommeil nettoie notre cerveau

    NEUROSCIENCES 

    L'expression “sommeil réparateur” devrait-elle être remplacée par “sommeil nettoyeur” ? Il semblerait, d'après les conclusions d'une étude publiée dans la revue américaine Science selon laquelle dormir permettrait au cerveau de se nettoyer des déchets accumulés pendant l'éveil.

    Dormir permettrait au cerveau de se laver

    Dormir ne permet pas que de se reposer : pendant ce temps, le cerveau se nettoie des toxines accumulées. Un mécanisme observé chez la souris par une équipe de scientifique américaine.

    Les expériences de privation de sommeil l'ont démontré : dormir est une fonction vitale, d'ailleurs présente chez quasiment toutes les espèces animales. Et ce, malgré les risques que cela représente : un individu dans les bras de Morphée étant en effet plus susceptible qu'un autre de se retrouver entre les pattes d'un prédateur.

    Pour que l'évolution ait conservé ce comportement chez des êtres vivants aussi différents que la mouche ou l'éléphant, c'est qu'il a forcément une utilité. Mais laquelle ? Menée par le docteur Maiken Nedergaard, de l'université de Rochester à New York, l'équipe de scientifiques qui s'est penchée sur la question a trouvé un élément de réponse chez la souris.

    Un “lavage de cerveau” nécessaire

    Le rongeur, dont le fonctionnement du cerveau peut être comparé à celui de l'humain, a été étudié de près grâce à une nouvelle technologie d'imagerie qui a permis de mettre en évidence le système de nettoyage cérébral se mettant en branle lorsque l'animal s'endort.

    Pendant le sommeil de leurs cobayes, les chercheurs ont observé que l'espace entre les cellules du cerveau s'accroissait de 60 %. Entre alors en branle le système dit glymphatique, qui profite de la place ainsi faite pour nettoyer les toxines accumulées pendant l'éveil du fait de l'activité neuronale. À ne pas confondre avec le système lymphatique qui, lui, concerne le reste du corps, mais dont le cerveau est isolé par de nombreuses barrières.

    Intégré dans le système sanguin du cerveau, le système glymphatique pompe à travers les tissus le fluide cérébro-spinal dans lequel baigne le cerveau, pour le renvoyer purifié. Les déchets sont alors transportés par le sang jusqu'au foie, qui les élimine. La plupart des maladies neurologiques, comme celle d'Alzheimer, étant dues à l'accumulation de ces déchets, l'étude plus approfondie du système glymphatique devrait permettre de mieux comprendre et traiter ces dernières.

  • La banquise et la régression vers la moyenne

     

    La banquise arctique en croissance ou pas ? Analyse critique d’un article sceptique.

    Par Acrithène.

    Contrepoints a publié récemment une image bien scientifique montrant que la couverture glacière de l’Arctique était très largement supérieure en août 2013 qu’un an auparavant. La preuve est à nouveau faite, le réchauffement climatique est en pause ! Et les commentateurs enthousiastes de s’interroger sur quelle galipette les promoteurs de la théorie du réchauffement climatique vont bien pouvoir réaliser pour retomber sur leur pattes.

    Comme j’ai trouvé l’article indigent, je m’y colle. Connaissez-vous ce phénomène qu’on appelle la régression vers la moyenne ?

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    Imaginons par exemple le jeu suivant. J’effectue une répétition de lancers d’un dé à 6 faces et j’en note les scores. Avant chaque nouveau lancer, j’ajoute 1 à chaque face du dès. Ainsi le premier lancer est fait avec un dé dont les faces vont de 1 à 6, le second avec un dé allant de 2 à 7, et ainsi de suite… Tout le monde est d’accord pour dire qu’un tel processus est caractérisé par une tendance haussière.

    Mais imaginez qu’au lancer numéro 4 (mon dé va alors de 4 à 9) j’obtienne un score de 9. Quelle est la probabilité que j’obtienne un score inférieur au coup d’après ? J’aurais alors un dé allant de 5 à 10, et la probabilité de faire un score inférieur sera de 4/6, c’est-à-dire d’obtenir 5, 6, 7, ou 8. Et ce bien que j’ai lancé un dé dont les faces sont supérieures à celles du dé précédent. Autrement dit, la personne qui, observant que j’ai obtenu 9 au lancer #4 et 7 au lancer #5, en conclurait que les faces du lancer #5 ont des plus petites valeurs commettrait une grossière erreur d’interprétation. Ou, si l’erreur est volontaire, un sophisme.

    Le phénomène s’appelle « regression toward the mean » et décrit le fait que lorsqu’une variable obtient un score très élevé (respectivement très faible), la probabilité conditionnelle d’une décroissance (respectivement croissance) à l’observation suivante s’élève. Mathématiquement, ce phénomène est entièrement imputable à la partie aléatoire du processus étudié, et non à une éventuelle tendance.

    Ce phénomène statistique est très trompeur. Il nous fait par exemple croire que punir est plus efficace que récompenser. Par exemple, la note d’un enfant à l’école dépend à la fois de son travail et d’un facteur chance. La mère qui punit les mauvaises notes et récompense les bonnes notes aura le sentiment que les punitions sont plus efficaces, car elles sont statistiquement suivies d’une amélioration alors que les récompenses sont statistiquement suivies d’une dégradation. Mais le lien de causalité n’existe sans doute pas et la mère est peut-être trompée par la régression vers la moyenne du facteur chance. Autrement dit, le fait que la performance de son enfant s’améliore après une mauvaise note vient pour partie de la probabilité que cette mauvaise note était un accident. Et symétriquement qu’une bonne note était un coup de chance.

     

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    Revenons-en à la belle image publiée par Contrepoints. Indépendamment de toute tendance au réchauffement  ou au refroidissement, si la banquise était particulièrement peu étendue en 2012, il est logique qu’elle se retrouve plus étendue en 2013. Cette variation ne vient pas d’une tendance, mais du retour vers la moyenne de la partie aléatoire du climat.

    Comme l’article de Contrepoints citait la NASA en argument d’autorité, j’y reprends ce graphique issu du NSIDC (National Snow and Ice Data Center) qui confirme totalement mon interprétation. L’année 2012 constituait une année extrême au regard de la moyenne historique. Le fait que l’année 2013 offre une banquise plus étendue est donc une prévision logique de la régression vers la moyenne. En revanche, le graphique montre que l’étendue de la banquise en 2013, fusse-t-elle bien plus grande qu’en 2012, est bien en-dessous de la moyenne des 30 dernières années.

    Source NSIDC

     

    Je ne me lance pas dans le débat sur le réchauffement, je tenais juste à montrer que la démonstration offerte par l’article de Contrepoints n’avait pas la moindre valeur scientifique. Elle n’est qu’un sophisme statistique connu depuis Francis Galton, un scientifique du XIXème siècle.

  • Où serez-vous le 26 Août 2032?

    Un (très) gros astéroïde ne menacerait pas la Terre en 2032

    Le 26 août 2032, notez cette date dans vos agendas. Des astronomes ukrainiens ont détecté un astéroïde de 410 mètres qui fonce dans notre direction. Le risque d’impact est minime, mais c’est le risque le plus sérieux pour notre planète à court terme. Et il est le deuxième objet à atteindre le niveau 1 sur l’échelle de Turin. Mais c’est quoi l’échelle de Turin? Que signifie ce niveau 1? Faut-il dès à présent faire des provisions?

    L’échelle de Turin va de 0 à 10. Le niveau 0 correspond à un objet qui ne pose absolument aucun risque soit parce qu’il va se consumer entièrement en entrant dans l’atmosphère, soit parce qu’il va passer super méga loin de nous. Par contre le niveau 10, c’est un énorme astéroïde qui va s’écraser sur la planète et détruire toute forme de vie ou presque.

    Donc, l’astéroïde baptisé 2013 TV135 et découvert par nos amis Ukrainiens n’est qu’au niveau 1 sur l’échelle de Turin et voici ce qu’en dit la NASA :

    Une découverte de routine avec un passage prévu à proximité de la Terre qui ne pose aucun niveau inhabituel de danger. Les calculs actuels montrent que les risques de collisions sont extrêmement faibles et que le public n’a pas besoin de s’inquiéter, ni d’être averti. De nouvelles observations devraient le réévaluer en niveau 0.

    Les scientifiques ne savent pas encore si cet astéroïde va frapper notre planète. Et il y a très peu de risque. Ils vont par contre le surveiller de près jusqu’à ce qu’ils puissent mesurer avec précision sa trajectoire. Il représente un " danger " car il va s’approcher à moins de 7,5 millions de km de l’orbite terrestre. Dans notre cas, il pourrait même approcher jusqu’à 1,7 million de kilomètres. L’autre élément à prendre en compte est sa taille. S’il frappe la Terre, 2013 TV135 pourrait dégager une énergie de 2500 mégatonnes de TNT " 50 fois plus que la plus grosse bombe nucléaire jamais déclenchée ". C’est assez pour détruire une région entière et changer le climat dans le monde entier.

    2013 TV135, notre nouvel astéroïde vient de rejoindre 2007 VK184 sur l’échelle de Turin, le seul autre astéroïde de niveau 1. VK184 mesure 184 mètres de diamètres et il a une chance sur 1750 de s’écraser sur Terre entre 2048 et 2075.

    Heureusement, le risque posé par TV135 est très bas, mais pas impossible. Pour l’instant, les meilleures estimations montrent qu’il a une chance sur 63 000 de frapper la Terre en 2032. En d’autres termes, c’est 99,9984% de chances de rater la terre. Et ce chiffre va changer dans les années à venir au fur et à mesure que les calculs de sa trajectoire vont s’affiner.

     

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  • En direct du passé... pour imaginer l'avenir

    La Pangée était habitée par de petits insectes

    Une aile d'insecte fossile datant du carbonifère découverte dans une mine de charbon d'Avion, dans le Pas-de-Calais.

    Il y a 320 millions d'années, à l'ombre des libellules géantes, guêpes ou scarabées étaient minuscules.

    C'est ce qui s'appelle, au sens propre, aller au charbon. Ce sont dans les résidus d'exploitation de la mine de charbon (fermée depuis 1974) de la ville d'Avion, dans le Nord-Pas-de-Calais, que des paléontologues français (épaulés pour les analyses par des Russes, Tchèques, Américains, Chinois, Polonais, Allemands, Libanais), ont découvert un bien étonnant trésor: il s'agit des plus anciens représentants des insectes modernes, qui vivaient il y a quelque 320 millions d'années (étude publiée dans la revue Nature). Des trouvailles qui chamboulent ce que l'on pensait savoir des insectes de cette époque.

    En ce temps-là, il y a entre 360 et 300 millions d'années, la Pangée, ce continent unique rassemblant toutes les terres émergées, est en voie de formation. Elles sont presque toutes soumises à un climat tropical. La végétation est luxuriante, les grands arbres se multiplient. Cette période, baptisée carbonifère (car d'immenses dépôts de charbon se forment alors dans les très nombreux et vastes marécages de ce qui deviendra l'Amérique du Nord et l'Eurasie), est synonyme de gigantisme. Certains fossiles montrent des insectes "géants" avec trois paires d'ailes.

    Un travail de bénédictin

    "Heureusement que des amateurs éclairés comme Patrick Roques sont là, soupire André Nel, professeur de paléo-entomologie au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, premier auteur de l'étude. Lui et d'autres ont mené un vrai travail de bénédictins dans le terril pour examiner à la loupe tous les fragments qu'ils pouvaient. Et puis on a passé tout ça au microscope, optique ou à balayage. Résultat, grâce à l'excellente préservation des ailes, on sait maintenant que des insectes très petits, de 4 à 14 mm, existaient au carbonifère. Un peu comme des versions miniatures des descendants actuels." Ainsi, la plus ancienne guêpe fossile connue jusqu'ici datait de 100 millions d'années de moins. "Ces nouveaux fossiles réconcilient enfin les datations issues de la biologie moléculaire et le terrain paléontologique", se réjouit le Pr Nel.

    Les terrils de l'ancienne mine d'Avion constituent un gisement paléontologique exceptionnel. Des fossiles de libellules géantes ou de végétaux, très bien préservés, y ont été trouvés. "Mais dans l'état actuel des choses, ces terrils restent instables, avec parfois des combustions spontanées, donc dangereux. On ne peut y étudier les roches en toute sécurité, regrette André Nel. D'autant qu'ils servent également à faire du gravier. Dans dix ans, il n'y aura plus rien." Il ne restera plus que les noms donnés aux fossiles découverts à Avion, par exemple une guêpe baptisée Avioxyela gallica, "Avio" pour Avion, "Xyela" pour le nom de genre et "Gallica" pour Gaule. Quel dommage…

  • Enfants surdoués: les reconnaître

    Le circuit de l'intelligence

    Selon les recherches de Richard Haier de l'université d'Irvine en Californie, il existe un chemin de l'intelligence qui se termine étrangement dans le cortex cingulaire (aire 32), situé dans le cerveau des émotions. C'est lui qui va prendre la décision définitive du choix ou de la solution, en éliminant celles qui paraissent trop risquées. C'est principalement la rapidité d'échange des informations entre ces régions du cerveau qui fait la différence en termes d'intelligence. Il a été prouvé en effet que la vitesse de conduction électrique dans le cerveau est corrélée aux résultats des tests de QI.

    (source: Le Cerveau, les clefs de son développement, du Pr Bernard Sablonnière)

     

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    Ils nous surprennent par leurs ­aptitudes, mais aussi par leurs échecs. Comment reconnaître un enfant surdoué? Et comment l'accompagner pour qu'il réussisse au mieux, Les dernières ­réponses des psychologues.

    C'est pour s'amuser que Maximilian Janisch a passé l'épreuve de maths du baccalauréat suisse. Et on ne sait pas ce dont il faut s'étonner le plus: du résultat qu'il a obtenu (la meilleure note) ou de son âge (10 ans). Les parents, un professeur de mathématiques à la retraite et une économiste, étaient si fiers qu'ils voulaient directement l'inscrire à la faculté, ce qui leur a été refusé, l'enfant n'ayant pas passé les autres matières. Le jeune garçon, actuellement au collège, fera toutefois sa rentrée à l'université de Zurich, où il a été autorisé à suivre un cours particulier. A la grande satisfaction du président de l'établissement, qui estime n'avoir jamais eu un élève aussi jeune et aussi doué. Maximilian, de son côté, se dit heureux de pouvoir améliorer son niveau. "Au lycée, tout comme à l'école primaire, il n'y a plus rien qui me stimule", se désole-t-il, dans une interview au journal SonntagsZeitung. Et, poursuit-il, "je ne trouve personne avec qui parler d'Archimède, et la plupart ne savent pas qui est Carl Friederich Gauss".

    Pour son père, ce n'est pas une surprise: son fils savait à peine parler qu'il mémorisait des nombres complexes.

    Même à cette période où le nivellement est roi, tout parent qui se respecte est friand de la moindre lueur de génie pouvant émaner de son enfant. Qu'il manifeste des aptitudes particulières en maths, en gymnastique ou en musique, qu'il brille à l'école ou qu'il décroche, pères et mères vantent leur petit surdoué. Pourtant, statistiquement, les élèves intellectuellement précoces (EIP), selon la dénomination retenue par l'Education nationale, ne représentent que 2 à 3 % de la population scolaire. Ils remplissent en cela le critère classique de l'appellation, soit un quotient intellectuel de 130 et plus.

    Souvent, les premières révélations se font par comparaison ou confrontation avec les autres, à l'entrée en maternelle ou au cours préparatoire, mais des signes avant-coureurs s'observent dès la naissance, par la manière dont l'enfant appréhende son environnement. "Privé de parole, il sait communiquer dès les premiers jours, par des mimiques, des regards intenses, des onomatopées", affirme le Dr Christian Peyrat, pédiatre à Toulouse. "Il donne le sentiment de s'intéresser à ce qui se passe autour de lui, note Monique de Kermadec, psychologue clinicienne. On le sent curieux, plus observateur, son regard se fait scrutateur." Ce nourrisson montre une sensibilité aux sons et aux lumières plus aiguë que celle des autres bébés.

    Un peu plus âgé, il fait preuve d'une grande vivacité d'esprit. Il est avide de connaissances, ne cesse de poser des questions, mémorise de manière impressionnante et apprend à la vitesse de la lumière. "Il s'interroge beaucoup, insiste Sophie Côte, fondatrice de l'Association française pour les enfants précoces, y compris sur des questions existentielles ; la fragilité de l'humanité ou les trous noirs de l'univers, et s'étonne que ses camarades n'aient pas les mêmes préoccupations."

    Ils ont plus besoin d'être rassurés que stimulés

    Autre particularité, il se distingue par son hypersensibilité et sa forte émotivité. Les études neurobiologiques ont montré une vulnérabilité particulière de l'amygdale, la zone du cerveau qui décode les émotions. Un fait insignifiant pour d'autres peut déclencher, chez lui, un cataclysme émotionnel. "De plus, ajoute la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin, il développe beaucoup d'empathie à l'égard d'autrui, s'impose un engagement non négociable à certaines valeurs, comme la justice, l'intégrité, l'honnêteté, la solidarité. Il est en quête d'absolu."

    Autant d'indices qui peuvent orienter vers un diagnostic, qui s'établit généralement après l'âge de 6 ans. Tous ces dons et qualités ne sont pourtant qu'un terreau. Comment ne pas le laisser en jachère, le protéger et l'épanouir?

    Pédiatres et psychologues s'accordent sur un point: ces enfants ont plus besoin d'être rassurés que stimulés. Aux parents d'être des observateurs attentifs et protecteurs, plutôt que des coachs maladroits. "L'objectif est, dès le plus jeune âge, de leur offrir un contexte favorable à l'éveil en les aidant à mettre des mots sur les choses et sur les sentiments pour qu'ils sachent identifier, décoder et gérer leurs émotions et celles des autres", poursuit Monique de Kermadec. Rien ne sert d'en faire des singes savants, bien au contraire. Il faut chercher à développer ce qu'on appelle l'intelligence émotionnelle, le fameux QE (voir encadré). Cette intelligence permet de s'adapter aux situations de façon efficace, de donner la bonne réponse au bon moment et de la bonne manière. C'est plus important pour leur bien-être et leur équilibre futur que de savoir lire et écrire dès 2 ans. Il en va de leur intégration et de leur place parmi les autres, mais aussi de la réussite de leur scolarité. Cela peut éviter que, dès la maternelle, ils soient rejetés par leurs camarades, voire par les enseignants, exaspérés par leurs interventions incessantes et intempestives.

    L'écueil pour les parents est de surjouer la précocité sans gérer les conséquences émotionnelles d'un état de fait qui peut s'avérer destructeur dans les relations avec les autres, y compris dans la famille.

    Ainsi, si le rythme de l'enfant est plus rapide, cela ne signifie pas pour autant qu'il faille brûler des étapes, sauter les sections de la maternelle pour l'intégrer rapidement au cours préparatoire. Ou encore passer du collège à la faculté de mathématiques, comme l'auraient souhaité les parents de Maximilian Janisch. Un saut de classe peut être bénéfique pour certains, tandis qu'il en perturbera d'autres pour une simple question de maturité. Comme les autres enfants, et sans doute plus, ils ont besoin de sentir qu'ils maîtrisent, qu'ils possèdent la matière. Sans oublier, pour les tout-petits, le contrôle de la motricité. Le geste qui donne accès à l'écriture peut venir plus ou moins tôt. Les esprits des petits précoces vont parfois plus vite que leurs mains…

    "Il n'y a pas de conduite unique et générale à tenir avec ces sujets. C'est au cas par cas. L'essentiel est qu'ils se sentent bien", souligne Monique de Kermadec. Mal géré, ce don ne donne pas forcément les clés d'une vie réussie. Selon des statistiques citées par Sophie Côte, un tiers ces surdoués est en échec à la fin de la troisième, tandis qu'un autre tiers fait des études médiocres mais retombe sur ses pieds. Seul le dernier tiers réussit ses études et sa vie professionnelle. Pourquoi tant de naufrages?

    Aux difficultés relationnelles que certains rencontrent avec les enseignants et avec leurs camarades s'ajoutent les inconvénients qu'engendre cette intelligence particulière. La médaille a son revers. Comme ils apprennent vite et mémorisent facilement, les petits génies ne vont pas toujours mettre en place les procédures d'apprentissage, tout simplement parce qu'ils n'en ont pas besoin. Autrement dit, ils n'acquièrent pas toujours le sens de l'effort, ni celui de la méthode. "Des études par IRM fonctionnelle ont montré que le cerveau de ces enfants absorbe deux fois plus vite les informations et, de fait, beaucoup plus d'informations, note Jeanne Siaud-Facchin. Ils vont tout voir, tout percevoir et tout traiter. Ils ont une pensée en arborescence, qui va se déployer très rapidement et dans tous les sens." Avec pour effet une intuition fulgurante et, en contrepartie, une peine à analyser de façon séquentielle.

    Il ne sait pas démontrer, argumenter, justifier

    Un enfant surdoué comprendra le début et la fin d'un problème, sans pouvoir forcément expliquer le cheminement de sa pensée. Il ne saura pas démontrer, argumenter, justifier. Ce qui peut l'handicaper par la suite. Sans oublier qu'il sera rarement dans le bon tempo. Il s'ennuie, il est en décalage et subit des conflits avec l'école qui demande aux élèves de se fondre dans la masse et de ne gêner personne. Pour peu qu'ils se sentent marginalisés, ils décrochent, voire développent des troubles du comportement et des phobies scolaires.

    "Pour les aider, il faut d'abord les identifier et prendre en considération leur différence", insiste Monique de Kermadec. Pour cela, le quotient intellectuel est l'outil le plus usité. Mais ce critère ne fait pas l'unanimité (voir encadré). Sophie Côte fait remarquer, avec bon sens, qu'"il y a parfois amalgame entre petits génies et enfants précoces. Ces derniers ont la caractéristique de comprendre plus rapidement que leurs condisciples, sans être pour autant toujours des génies". De son côté, Jeanne Siaud-Facchin fait valoir qu'être surdoué, c'est avoir une intelligence qualitativement différente, et qu'"un quotient intellectuel de 140 ne fait pas l'enfant précoce".

    Désemparés, de nombreux parents souhaitent des écoles spécifiques, car l'accompagnement scolaire reste encore sommaire. Le secteur privé est le plus avancé. Mais, dans le public, on ne compte qu'un seul établissement, le collège du Cèdre au Vésinet. "L'Education nationale refuse la création de nouvelles structures, s'insurge Sophie Côte. Sans doute garde-t-elle ses vieux réflexes idéologiques et ne souhaite-t-elle pas offrir un enseignement différent, au nom de l'égalité des chances." Cependant, on observe quelques progrès. Les associations sont parvenues à bousculer le "mammouth" et de récentes circulaires invitent les enseignants à la vigilance afin de reconnaître ces enfants atypiques et de prendre en compte leur particularité. "Mais, dans la réalité, nuance Jeanne Siaud-Facchin, les enseignants peuvent-ils parvenir à se pencher sur chacun des élèves?"

    Certains s'épanouissent dans les structures distinctes, mais d'autres parviennent à faire leur chemin dans un enseignement classique, doté d'enseignants informés et bienveillants. Avec, pour avantage, d'affronter les autres, d'accepter et de faire accepter cette intelligence différente et finalement de se confronter à l'école de la vie.

    A lire: Le Petit Surdoué de 6 mois à 6 ans, par Monique de Kermadec et Sophie Carquain, Albin Michel, 13,50 €.

    L'Enfant surdoué: l'aider à grandir, l'aider à réussir, par Jeanne Siaud-Facchin, Odile Jacob, 17 €.

  • Faucheurs de riz doré, faucheurs de vie

    Du riz doré, génétiquement modifié pour lutter contre les carences en vitamine A, a été détruit par des faucheurs volontaires aux Philippines.

    Par Anton Suwalki.

    Vous savez peut-être que des essais de riz doré ont été récemment détruits aux Philippines par des faucheurs volontaires. Ce riz transgénique, modifié pour produire du β-carotène, est destiné à lutter contre les carences en vitamine A qui affectent de nombreux pays en voie de développement, dont les Philippines. 500.000 enfants dans le monde deviendraient aveugles chaque année à cause de ces carences, et de 1 à 3 millions en mourraient.

    Dans la mesure où le riz est à la base de l’alimentation dans de nombreux pays touchés par le fléau, l’introduction du riz doré apparaît comme une solution simple et efficace, aux yeux de tout individu non englué dans son dogmatisme. C’est sans doute pour cela que ce projet a fait dès le départ l’objet de violentes attaques de la part de Greenpeace et de la mouvance anti-OGM.

    Malgré l’invraisemblable débauche de moyens déployés pour discréditer et empêcher le lancement du riz doré, le projet, (trop) lentement mais sûrement, a avancé, et il est sur le point d’aboutir. Des études ont mis en évidence la bonne bioconversion du β-carotène en vitamine A, et la possibilité d’en fournir la dose nécessaire sur la base d’une ration quotidienne normale de riz cuit. En 2014, les agriculteurs philippins pourraient bénéficier gratuitement de ce riz doré .

    Malgré le retard pris par le projet, Greenpeace n’aura pas réussi à le faire capoter. Ce qui explique sans doute que les disciples philippins de José Bové aient pris le relais sur le terrain. L’obscurantisme des faucheurs, qui a déjà de graves conséquences sous nos latitudes, devient criminel dans le cas du riz doré, quand bien même il ne ferait que retarder le projet. Rappelons-le, une fois de plus, c’est de la santé et de la vie de millions de personnes dont il est question. Quel argument pseudo-philosophique ou pseudo-scientifique peut-on opposer à cette urgence sanitaire ?

     

    Le dégout qu’inspire cet acte de vandalisme a abouti à cette pétition dont on peut simplement regretter le titre : " Global scientific community condemns the recent destruction of field trials of Golden Rice in the Philippines ".  En effet, il serait crucial que, bien au-delà de la seule communauté scientifique, n’importe quel individu ordinaire prenne conscience de la gravité de ces actes, et les condamne. Cela dit, scientifique ou pas, rien ne vous empêche de la signer.

     

    article wikipedia

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Riz_dor%C3%A9