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Société - Page 376

  • Prêtez vos yeux à un aveugle: une appli solidaire !

    Résumé: Prêtez ses yeux à une personne aveugle pour la renseigner en live, c'est l'idée d'une nouvelle application " Be my eyes ". La personne se connecte en vidéo à l'ensemble de la communauté qui peut répondre aussitôt à sa demande.

    Par Handicap.fr / E. Dal'Secco, le 19-01-2015 

    Voudriez-vous prêter vos yeux à une personne aveugle, même à l'autre bout du monde ? Cette idée, pas si saugrenue, est réalisable par écran interposé, avec un simple téléphone. C'est le tout nouveau concept de « Be my eyes » (Soyez mes yeux). Cette application (sur Apple store) propose de connecter les personnes aveugles avec un réseau d'aides bénévoles dans le monde entier via un chat vidéo en direct.

    Comment ça marche ?

    Une personne aveugle se trouve par exemple seule chez elle et a besoin d'être renseignée sur la date de péremption d'un produit ? Elle adresse une demande au réseau (possibilité de sélectionner la langue) et reçoit une notification lorsque l'un de ses membres est disponible. La connexion vidéo en direct est ensuite établie et le bénévole peut alors détailler ce qu'il voit sur l'écran de son correspondant. Pas de souci si vous manquez l'appel, d'autres membres de la communauté sont en mesure d'y répondre.

    L'idée d'une start-up danoise

    Be my eyes est le projet d'une start-up danoise à but non lucratif, soutenue par l'association nationale de personnes aveugles, la Danish blind society. « J'ai l'espoir, confie son fondateur, Hans Jørgen Wiberg, de créer une immense communauté en ligne pour apporter plus de confort dans la vie quotidienne des personnes aveugles dans le monde entier ». Aujourd'hui âgé de 50 ans, Hans a commencé à perdre la vue lorsqu'il avait 25 ans.

    Cette application gratuite est disponible sur Apple Store. Les possesseurs de smartphones qui sont intéressés peuvent laisser leur contact sur le site du concepteur pour être avertis dès que la version Android sera opérationnelle.

  • Google: en avant le futur

    Le projet Google Glass a été mis en mode pause, début novembre. Trop cher: environ 1500 dollars la paire de lunettes connectée. Et trop complexe: présenter directement devant les yeux des informations textuelles et graphiques peut être très déstabilisant pour le porteur des lunettes… et pour ses interlocuteurs ! Le concept, qui relève de la réalité augmentée, trouvera de multiples applications professionnelles (en chirurgie, par exemple). Mais il est en avance sur son temps pour le grand public.

    Un revers sérieux pour le géant d’Internet? Non: que Google soit en avance sur son temps n’est pas une surprise. Toute la stratégie des deux jeunes entrepreneurs, Sergey Brin et Larry Page (41 ans aujourd’hui), qui ont créé Google en 1998 et en ont fait, en seize ans, l’une des sociétés les plus riches et les plus profitables du monde, est d’anticiper les évolutions technologiques pour rester au sommet (la capitalisation du groupe est la quatrième mondiale, à 367 milliards de dollars, soit 293 milliards d’euros).

    Google domine son activité originelle: il détient 65 % du marché des moteurs de recherche. Il a réussi dans le secteur des smartphones, dont l’immense majorité utilise son système Android. Mais quid des prochaines révolutions ? Ne pas les manquer est l’obsession de Brin et Page, qui ont poursuivi une politique systématique d’achats de start-up prometteuses: 168 acquisitions depuis 2001. Mais cette approche a ses limites : Google n’a pas vu venir les réseaux sociaux.

    Pour répondre aux défis du futur, Sergey Brin a créé, au sein de Google, un laboratoire d’exploration de l’avenir, Google X, qui n’hésite pas à flirter avec la science-fiction. Google X s’intéresse à l’informatique, mais aussi à l’automobile (la Google Car), la robotique, l’espace (achat, en juin 2014, de Skybox Imaging, qui développe une constellation de petits satellites d’observation de la Terre) ou les réseaux d’accès à Internet (projet Loon de ballons relais stratosphériques).

    La nouvelle priorité de Google X est la santé. Pourquoi? Sa puissance dans le big data (les informations personnelles, en particulier) lui confère un immense avantage pour comprendre la complexité du corps humain. Exemple: le projet Baseline Study. Il s’agit de collecter un maximum de données génétiques et moléculaires sur un groupe de 175 individus afin de constituer la référence la plus complète possible sur le corps humain sain.

    Autre projet: la création, le 18 septembre 2013, de Calico, dont le but est l’allongement de la durée de vie. Son patron est Arthur Levinson, qui a dirigé de 1995 à 2009 la société de génie génétique Genentech. Il est aussi, depuis la mort de Steve Jobs, le président du conseil d’administration d’Apple ! Le 3 septembre dernier, Calico a créé un partenariat à parts égales avec une entreprise de biotechnologie, Abb-Vie, pour " découvrir, développer et mettre sur le marché de nouvelles thérapies pour des patients ayant des maladies liées à l’âge ". L’investissement de départ est de 500 millions de dollars, mais il pourrait être porté à 1,5 milliard.

    Automobile, robotique, espace, santé… Google n’est-il pas trop ambitieux ? Tout cela est-il sérieux ? Élément de réponse: en septembre, Barack Obama a désigné comme Chief Technology Officer of the United States (son conseiller pour la technologie) Megan Smith, qui était le numéro deux de Google X, après avoir dirigé, pendant neuf ans, le développement commercial du groupe…

  • Tempête pour notre avenir

     

    Tout est en place pour que les 25 prochaines années soient celles de la plus grande disruption technologique jamais observée, à côté de laquelle l’invention de la machine à vapeur et de la sidérurgie modernes au XIXème siècle fera figure de simple préfiguration.

    Intelligence artificielle, connexion généralisée des objets, et chute des coûts de production électrique, seront les principaux catalyseurs de cette transformation. Comme toute période de rupture technologique, des pans entiers de l’économie disparaîtront, entraînant par le fond nombre de métiers et d’emplois. Un seul exemple : les véhicules à conduite autonome, voitures ou camion, couplés avec des applications de type Uber, devraient constituer l’essentiel du parc automobile vers 2030, voire avant. Cela veut dire que les métiers de chauffeurs (taxi, PL) sont voués à disparaître. En contrepartie, des millions d’emplois dont nous ne pouvons même pas imaginer la teneur naîtront de ce bouillonnement technologique.

    L’enjeu est que les emplois perdus soient très vite retrouvés dans les nouveaux secteurs qui naîtront de la disruption, si possible rapidement, et en évitant, comme au XIXème siècle, que deux à trois générations d’enfants de l’exode rural ne revivent Germinal. Les férus d’économie auront reconnu ici la description du mécanisme de "destruction créatrice" de valeur, décrit par Joseph Schumpeter au début du siècle dernier.

    Pour cela, il ne sert à rien d’essayer de freiner l’évolution technologique, comme le gouvernement essaie de le faire en pénalisant certains innovateurs (Uber, AirBnB, etc.), car les freins que nous mettrons à l’innovation ici, seront un cadeau offert aux pays qui auront la sagesse de ne pas le faire.

     Bref, la destruction aura lieu, qu’on le veuille ou non. Ce qu’il faut, c’est permettre une création en rapport avec cette destruction. Il faut mettre en place les conditions permettant que se créent massivement et chez nous, ces emplois du futur. Et pour qu’un emploi se crée, il faut que se rencontrent des hommes et femmes capables, un cadre juridique sécurisant et incitatif, et du capital rentable.

    Aujourd’hui, nous formons encore des gens capables de trouver leur place dans une économie de l’innovation, quand bien même notre système éducatif produit trop de jeunes peu adaptables, mais la base reste correcte. Par contre, notre cadre juridique est de moins en moins fiable et respectueux de la propriété privée. Quant au capital, nous faisons tout pour empêcher sa formation et sa fructification. Aussi n’est-il pas étonnant que nombre de jeunes à haut potentiel aillent construire leur avenir ailleurs.

    Nous devons donc agir sur trois piliers : formation, cadre législatif, et capital. Je me limiterai au troisième ici.

    Par idéologie anti-" riches ", nous avons tout fait pour qu’en France, le capital se fixe moins bien qu’ailleurs : Impôt sur les sociétés élevé, taxes sur les plus-values en capital alignées sur l’hypertaxation des hauts revenus, sauf exceptions fluctuant au gré des caprices du législateur, tranches maximales d’impôt sur le revenu dissuasives, se cumulant, pour ceux qui réussissent, à l’ISF, sans oublier l’impôt sur les successions, faussement " moral ", mais vraiment nocif pour la transmission en bon ordre des entreprises familiales.

    Nous devons impérativement non pas " revenir dans la moyenne " des autres pays quant au niveau de ces taxes, mais être les meilleurs et les plus attractifs, parce que nous partons d’une situation très dégradée. J’ai eu l’occasion de proposer des plans de " Flat Tax " permettant de nous transformer en véritable paradis fiscal. Je ne prétends pas que ce plan soit le seul envisageable, de multiples variations autour du même thème sont possibles (avec ou sans impôts locaux ? Avec ou sans impôt sur les sociétés ? Avec ou sans plus-values ? Avec ou sans impôts de succession ?) Mais une chose est certaine : la baisse de ces impôts ne devra en aucun cas être compensée par la hausse d’autres impôts.

    Si on admet que la somme de nos impôts et nos emprunts publics constituent le coût de la fourniture de ses services par l’État, alors nous conviendrons que " à service égal ", un prix plus faible desdits services nous laisserait plus d’argent dans la poche, et donc ouvrirait à l’économie marchande de nouvelles perspectives en termes de demandes. L’État n’est pas magique, il doit comme tout le monde améliorer son rapport qualité prix pour que ses clients, nous, se portent mieux.

    Cette baisse drastique du coût de ses services ne peut être obtenue que par privatisations massives : d’une part, le secteur privé a des incitations plus puissantes que l’État à être rentable, d’autre part, remettre les services de l’État dans le domaine marchand pourrait nous faire réduire la consommation de services actuellement imposés par l’État et dont nous pourrions librement décider d’avoir moins besoin. Pour éviter cela, ces services devraient eux-mêmes s’adapter, ou disparaître, ce qui participerait de l’amélioration globale de leur qualité.

    Santé, éducation, télévision, transports, etc… gagneraient, en tant que services, à être privatisés, et la population y gagnerait en termes de compétitivité de son territoire.

    Recentrage de l’État sur son "core business" régalien, financement raisonnable de cet État par des impôts raisonnables à taux strictement proportionnel ne pénalisant ni la formation de capital, ni sa fructification, et liberté laissée aux acteurs économiques de trouver les moyens de satisfaire au mieux leurs clients, sous réserve du plein exercice de leur responsabilité en cas d’échec : telles sont les conditions de notre capacité à traverser la plus grande phase de " destruction créatrice " de l’histoire qui s’annonce devant nous.

    Inutile de dire qu’aucun parti politique "établi", et aucun de ses leaders, n’ont pris la mesure de ce défi, et ne sont prêts à lancer les grands débats courageux que ces transformations réclament pour que nous ne rations pas le bon train. Nous préférons deviser sur le remplacement des notes à l’école par des couleurs, le nombre de dimanches où nous pourrons commercer librement, et autres futilités.

    Ce pays est foutu.

    Contrepoint.org

  • Google planche sur un bracelet détecteur de cancer

     

    Dans la division des sciences de la vie de Google à Mountain view, se prépare peut-être une révolution dans le secteur de la santé.

    C'est dans l'intimité de son laboratoire baptisé, Google X, que le géant de l'internet, qui se penche depuis plusieurs années sur la santé, tente de mettre au point son bracelet détecteur de cancer. Celui-ci doit permettre d'avertir la personne qui le porte de l'apparition de cellules cancéreuses dans son organisme.

    Pour que le système fonctionne, le patient doit avaler des comprimés contenant des nanoparticules, d'une taille comprise entre 1 et 100 nanomètres (1 à 100 milliardièmes de mètre) qui partent alors à la recherche de cellules cancéreuses (tumorales). Le cas échéant, elles s'y agripperont, les illumineront. Et les cellules d'être alors détectées par le bracelet équipé d'un aimant à nanoparticules.

    Science-fiction ou projet réalisable

    "Ce projet relève à la fois du gadget et de la science-fiction. Comme la plupart des projets médicaux de Google X", lâche le docteur Roland Moreau, inspecteur général des Affaires sociales, interrogé par Atlantico.fr. Selon lui, le problème "concerne les marqueurs tumoraux", qui ne sont pas fiables à 100% pour détecter la maladie. Ensuite, les nanopuces vont devoir être "capables d'attirer et de fixer ces marqueurs tumoraux ou les cellules cancéreuses dans le sang". Enfin, dernier obstacle à la réalisation du projet: "La détection des signaux de lumière émis par les nanoparticules à travers la peau".

    En octobre dernier, alors que Google avait d'ores et déjà annoncé qu'il travaillait sur le rôle prometteur des nanoparticules dans le domaine de la santé, Laurent Lévy, fondateur et président de la société Nanobiotix spécialisée dans l'utilisation de nanoparticules pour le traitement de cancers par radiothérapie, avait jugé que l'annonce du mastodonte américain ne tenait en "rien de la science-fiction". "C'est réalisable et ce n'est pas une idée nouvelle", avait ajouté le spécialiste qui estime que les premiers débouchés pourraient intervenir d'ici une dizaine d'années.

    A noter que pour mener à bien cette expérience et mieux travailler sur la détection des signaux, Google a créé de la peau synthétique mélangée à de la vraie peau...

  • La maman connectée qui surveille votre maison

     

    Branchée à internet, Mother entre en interaction avec des "motions cookies", des petits capteurs que l’on place où l’on veut dans la maison ou bien dans les poches de ses proches...  De vrais mouchards.

    Ses yeux brillent dans le couloir sombre. Sa bouche éclairée inspire la bonne humeur. Mother est bien là. En bonne mère, elle surveille le domicile et la famille. Avec son look de Barbapapa, et ses rondeurs de poupées russes, cet objet connecté pourrait pourtant être le signe d’une autre époque. Il fait penser à un ancien copain de route, Nabaztag, ce fameux lapin connecté du début des années 2000 qui nous plongeait déjà dans le monde des objets intelligents. Et pour cause. Son créateur est le même : Rafi Haladjian, fondateur de la société Sen.se.

    Cette maman numérique symbolise à merveille la nouvelle génération d’appareils qui transforment le foyer en maison plus intelligente. Il pousse encore plus loin l'expérience de ce Lapin un peu crétin, avec ses oreilles qui gesticulaient à longueur de journée. Un autre temps.

    Des motions cookies à coller partout

    Mother se veut beaucoup plus ambitieux. Branchée au réseau internet de la maison, il entre en interaction avec des "motions cookies", des petits capteurs que l’on place où l’on veut dans la maison ou bien dans sa poche et dans celles de ses proches. Une fois identifiées, ces petites pastilles colores au noms improbable (modern Beirut, thin Kiss…) se positionne où bon vous semble. Sur la porte d’entrée pour en vérifier l’ouverture et la fermeture, dans la poche de son garçon pour signaler son absence ou sa présence, sur la machine à café pour surveiller sa consommation de capsules, dans le réfrigérateur pour en surveiller la température… Autant de possibilité que l’on peut faire évoluer à satiété. Les Motion cookies peuvent être réaffectés à de nouvelles tâches à tout moment. Ces nouveaux camarades de petite taille se glissent partout et s’adaptent à leur tâche en détectant et en comprenant les mouvements avec le temps. 

    Mother se branche à votre box via un câble ethernet et communique ensuite avec le smartphone. Pour cela il faut télécharger l’application Pocket mother, une interface plutôt bien faite qui permet donc de voir le nombre de pas et la distance parcourue chaque jour, de gérer les alertes en cas d’intrusion chez soi, de surveiller l’activité des autres membres de la famille…

    Vendue 290 euros avec 4 motion cookies, l’aventure Mother n’en est qu’à ses débuts. Sen.se a effectivement profité du CES de Las Vegas, qui s’est tenu début janvier, pour lancer un appel aux développeurs,  et multiplier les possibilités des fameux cookies pour permettre l’interconnexion avec d’autres objets connectés. Le bon vieux Nabaztag doit se retourner dans sa tombe.

     

  • Le plastique nous a tuer......................

    Les anticonceptionnels : un autre gigantesque scandale sanitaire à l’horizon ?

    La fertilité masculine diminue dramatiquement et les ovules des femmes sont de moins en moins capables de produire un embryon viable. L’effet du Bisphénol A en est la cause.

    Cette fois, le scandale pourrait être d’ampleur planétaire et les malthusiens de tous bords, y compris les écologistes, Greenpeace en tête, vont pouvoir se réjouir ! La fertilité masculine diminue dramatiquement et les ovules des femmes sont tout simplement inutiles car de moins en moins capables de produire un embryon viable. Parallèlement l’ensemble de la population se dégrade au niveau des facultés intellectuelles en raison d’interconnexions neuronales défectueuses, tout pour plaire !

    C’est en étudiant l’effet du bisphénol A (BPA) sur la maturation des gonades au cours de la vie fœtale et leur fonctionnement durant l’âge adulte qu’une équipe du Centre de Biologie Reproductive de l’Université de l’État de Washington à Pullman dirigée par le Docteur Patricia Hunt que l’idée lui est venue de comparer les effets de cet additif universellement utilisé pour la production de matières plastiques et de films à usage alimentaire ainsi que de papier thermosensible avec les effets du 17-alpha-ethynyl-estradiol (EE), l’un des anticonceptionnels les plus utilisés dans le monde.

    Car la situation est devenue plus qu’alarmante. Par exemple au Danemark, plus de 40 % des hommes produisent un sperme qui dévoile qu’ils sont tout simplement stériles. Non seulement les spermatozoïdes sont déficients mais leur nombre est devenu ridiculement faible. Tout ça parce que durant la vie fœtale, c’est-à-dire lors de la formation des testicules, ces derniers ont été exposés à des perturbateurs endocriniens comme le bisphénol A mais pire encore par l’EE résiduel qui se retrouve maintenant partout sur la planète y compris dans les eaux dites minérales conditionnées dans des bouteilles qui, en plus, dégagent du BPA, car ce produit de synthèse, je veux parler de l’EE qui enrichit les laboratoires pharmaceutiques n’est pas dégradé par le traitement des eaux résiduaires.

    Pour comprendre comment cette catastrophe sanitaire planétaire a pu apparaître, il faut faire un petit retour sur le processus de la conception. Les gamètes femelles sont constituées d’ovules qui ne possèdent que la moitié du patrimoine génétique. Ces ovules en nombre limité se forment au cours de la croissance fœtale. Du côté des gamètes mâles, et c’est là où se situe le problème le plus critique, les spermatozoïdes proviennent de cellules germinales diploïdes et un processus appelé méiose réduit de moitié le nombre de chromosomes lors de la maturation des spermatozoïdes. Au moment de la conception chaque moitié des chromosomes s’apparie avec son correspondant pour former un embryon, ce qui est communément appelé un œuf qui aura 2n chromosomes.

    Or les perturbateurs endocriniens genre bisphénol A ou EE perturbent aussi durablement la méiose testiculaire. Il y a tout lieu de penser que le bisphénol S présente la même activité monstrueusement délétère pour l’avenir de l’humanité. Pour les femmes, le mal est déjà fait dès la naissance et avec un peu de chance, au moins un ou deux ovules sont encore en bon état. Mais chez les hommes la situation ne fait que s’aggraver avec le temps : la qualité du sperme diminue de 2 à 3 % chaque année, que ce soit en Europe, au Japon ou aux USA… Tout simplement effrayant.

    Le syndrome s’appelle la dysgenèse testiculaire et il semble maintenant prouvé qu’il soit acquis durant le développement fœtal et qu’il soit irréversible. C’est en tous les cas ce qu’a montré l’étude très détaillée dirigée par le Professeur Hunt parue dans la revue à comité de lecture PlosOne (voir le DOI) en utilisant des souris. Comme certaines lignées de souris utilisées en laboratoire sont apparues insensibles aux perturbateurs endocriniens, des souris « sauvages » ont aussi été utilisées dans cette étude. La différence réside dans le fait que les lignées de souris établies pour les études scientifiques sont le plus souvent des animaux ayant subi durant des successions de générations une endogamie intense. Les souris « sauvages » constituent donc un modèle plus proche de l’homme car l’endogamie chez l’homme est proscrite en raison d’un certain nombre de tabous parfaitement justifiés. L’effet des perturbateurs endocriniens se fait sentir non seulement au cours de la maturation des spermatozoïdes mais il induit l’apparition de nombreux défauts au cours de la recombinaison des gamètes avec des appariements des chromosomes totalement erratiques. Les effets de l’éthynyl-estradiol sont décelables à des doses inférieures au milliardième de gramme, ce n’est pas encore homéopathique mais presque !!!

    Les questions qui se posent à la lecture de cet article de PlosOne, disponible en ligne, sont très dérangeantes. Qu’on interdise les bisphénol A et S ainsi que les phtalates largement utilisés pour les bouteilles en plastique dites polyéthylène-téréphtalates (PET) de qualité supposée alimentaire pourrait remettre en question et très profondément l’ensemble de l’organisation de l’industrie agro-alimentaire.

    Quelques exemples permettent de situer l’ampleur du problème: interdire les canettes métalliques, les emballages de lait, de jus de fruits et de bien d’autres aliments et boissons en carton comportant un liner intérieur contenant du BPA, interdire les pots de yaourt en plastique, interdire les films recouvrant les pizzas congelées et de multitudes autres aliments, le BPA se dissout tout simplement dans les graisses du fromage râpé et du jambon… et la liste est immensément longue, ce jusqu’aux bouteilles de shampooing! Qu’on interdise les anticonceptionnels est une autre histoire qui risque de créer de profonds remous auprès de la gent féminine (et féministe) qui s’est habituée à ce confort promu par des Simone Weil par exemple, mais il peut apparaître urgent d’y songer.

    Dans les deux cas de figure il s’agit quelque part de l’avenir de l’humanité et c’est beaucoup plus préoccupant que le réchauffement climatique global ou les OGMs ou encore l’énergie nucléaire et bien d’autres avancées technologiques, il s’agit tout simplement de la mise en danger de la perpétuation de l’espèce humaine, et pas seulement, car de nombreux animaux dont en particulier les poissons de rivière sont aussi concernés par cette pollution dévastatrice à l’échelle planétaire…

    ◾Source : PLOS Genetics, 2015; 11 (1)