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futurologie - Page 51

  • À quoi ressemblera un monde sans antibiotique ?

    Après 85 ans d’existence, les antibiotiques sont de moins en moins efficaces. À quoi ressembleront la médecine, l’agriculture et la vie quotidienne si nous les perdons complètement ? Ce texte qui tente de répondre à ces interrogations a été écrit par Maryn McKenna, en collaboration avec le Food & Environment Reporting Network, journal d’investigation bénévole. Il a été publié dans sa version anglaise sur Medium. En voici la traduction française.

    Juste un homme.

    Il y a quelques années, j’ai commencé à parcourir le web pour en apprendre un peu plus sur l’histoire de ma famille. Je me suis inscrite sur Ancestry.com, j’ai renseigné le peu de choses que je connaissais, et, très vite, j’ai été retrouvée par une cousine dont j’ignorais jusqu’ici l’existence, la petite-fille de la sœur aînée de mon grand-père. Nous avons commencé à échanger des documents : la copie d’un extrait de naissance, une photo d’un vieil album de mariage… Au bout de quelques mois, elle m’a envoyé quelque chose d’étrange.

    C’était un scan, en noir et blanc, d’un article découpé du journal Argus de Rockaway Beach, New York – désormais disparu. Sur le scan, l’encre était délavée, il y avait des trous et des irrégularités dus à l’usure du papier journal. L’article avait dû être plié et emporté partout pendant un bout de temps avant que quelqu’un le recolle et le mette de côté.

    Ma famille ne parlait jamais beaucoup du passé, et encore moins de Joe. Je savais qu’il avait été pompier à New York et qu’il était mort jeune, et que son décès avait frappé sa famille d’un chagrin dont elle ne s’était jamais remise. Je savais aussi qu’on avait appris à mon père, encore enfant, lorsque Joe était mort, à le prendre comme modèle. Je savais, enfin, que lorsque mon père avait fait sa Confirmation, quelques années plus tard, il avait choisi comme gardien spirituel le saint du nom de son oncle : saint Joseph, patron de la bonne mort.

    La révolution pénicilline

    On m’avait toujours dit que Joe était mort dans l’exercice de ses fonctions. Il n’avait pas été brûlé, mais blessé et coupé par la chute d’une lourde buse de tuyau en laiton. L’article m’a appris ce qu’il s’est passé ensuite. L’une de ses éraflures s’est infectée. Après quelques jours, il eut très mal à l’épaule ; deux jours plus tard, une fièvre se déclarait. Sa femme et le médecin de famille se relayèrent pendant deux semaines pour le sauver, puis hélèrent un taxi et le conduisirent, 15 miles plus loin, à l’hôpital de la ville où vivaient mes grands-parents. Il y resta une semaine, tremblant et frissonnant, maugréant à cause des hallucinations. Ses organes finirent par défaillir et il sombra dans le coma. Dans un élan désespéré pour le sauver, ses collègues de caserne firent la queue pour lui donner du sang. Peine perdue. Il mourut à 30 ans, en mars 1938.

    " Cinq ans après la mort de mon grand-oncle, la pénicilline changeait la médecine à jamais. Des infections qui, jusqu’alors, étaient synonymes d’une mort certaine purent, du jour au lendemain, être guéries en peu de temps. "

    Cette date n’est pas anodine. Cinq ans après la mort de mon grand-oncle, la pénicilline changeait la médecine à jamais. Des infections qui, jusqu’alors, étaient synonymes d’une mort certaine – qu’elles viennent des champs de bataille, d’accidents industriels, d’accouchements – purent, du jour au lendemain, être guéries en peu de temps. Quand j’ai lu pour la première fois le récit de la mort de Joe, j’ai pu imaginer ce que devait être la vie avant que les antibiotiques nous sauvent. Depuis quelques temps, cette histoire a pris un sens différent. Dans la mort de Joe, je vois ce que la vie pourrait devenir, dans le futur, si les antibiotiques venaient à disparaître.

    Les prédictions sur la mort de l’antibiotique ont émergé dès sa création. La pénicilline fut découverte en 1928 et administrée pour la première fois de manière non-expérimentale en 1943 sur les champs de batailles, sauvant rapidement des soldats sur le point de mourir. À peine deux ans plus tard, l’homme qui découvrit le médicament, Sir Alexander Fleming, prévenait déjà que les bénéfices pourraient être seulement temporaires.

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    Sir Alexander Fleming par Howard Coster.

     

    En acceptant le Prix Nobel de 1945, il dit : " Il n’est pas difficile de rendre les microbes résistants à la pénicilline en laboratoire, il suffit de les exposer à des concentrations trop faibles pour les tuer… Voilà le danger: un homme ignorant peut facilement sous-doser ses prises, et, en exposant les microbes à des quantités non-létales pour eux, rendre ces derniers plus résistants. "

    Fleming, en bon biologiste, savait que l’évolution était inévitable : tôt ou tard, la bactérie allait développer des défenses contre les composés que la toute jeune industrie pharmaceutique lui opposait. Ce qui le préoccupait, c’était la possibilité qu’un mauvais usage de la pénicilline accélère le processus. Chaque prescription inappropriée, à une dose insuffisante, aurait éliminé les bactéries les plus faibles tout en laissant les plus fortes survivre (c’est le principe des stimulateurs de croissance utilisés en agriculture, qui furent inventés quelques années après le discours de Fleming). Une bactérie peut muter en une petite vingtaine de minutes : chaque année, des dizaines de milliers de générations de bactéries allaient élaborer des stratégies de survie – de quoi dépasser rapidement les nouveaux médicaments, même puissants.

    La prédiction de Fleming s’avéra correcte. Un staphylocoque résistant à la pénicilline émergea en 1940, alors que très peu de patients bénéficiaient déjà du remède. La tétracycline fut introduite en 1950, et une bactérie résistante à la tétracycline vit le jour en 1959. Alors que les antibiotiques devenaient plus accessibles, moins chers et plus utilisés, les bactéries développèrent des défenses de plus en plus vite. La méticilline arriva en 1960, la bactérie qui y résistait en 1962 ; la lévofloxacine arriva en 1996 et on nota les premiers cas résistants la même année ; Le linézolide en 2000 et la bactérie résistante en 2001, la daptomycine en 2003 et les premiers signes de résistance en 2004.

    Avec les antibiotiques perdant de leur utilité si rapidement — et donc n’amortissant pas leur coût de création, estimé à 1 milliard de dollars par médicament –, l’industrie pharmaceutique a perdu son enthousiasme pour en créer davantage. En 2004, il y avait seulement cinq nouveaux antibiotiques en développement, contre plus de cinq cents médicaments contre les maladies chroniques, pour lesquelles la résistance n’est pas un problème — et qui, contrairement aux antibiotiques, sont pris durant des années, pas pour quelques jours.

    " En septembre, le docteur Thomas Frieden, directeur du centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies, lançait un avertissement sans fard : " Si nous ne sommes pas prudent, nous serons bientôt dans une ère post-antibiotique. Pour certains patients et certains microbes, nous y sommes déjà. "

    Depuis, les microbes résistants ont encore augmenté en nombre, et, en partageant leur ADN les uns avec les autres, sont devenus encore plus durs à traiter avec les quelques médicaments qui restent. En 2009, et de nouveau cette année, les chercheurs en Europe et aux États-Unis ont sonné l’alarme à propos d’une forme inquiétante de résistance connue sous le nom de CRE, pour laquelle seul un antibiotique fonctionne encore.

    Les autorités sanitaires ont lutté pour convaincre le public qu’il y a une crise. En septembre, le docteur Thomas Frieden, directeur du centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies, lançait un avertissement sans fard : " Si nous ne sommes pas prudent, nous serons bientôt dans une ère post-antibiotique. Pour certains patients et certains microbes, nous y sommes déjà. " Le directeur médical en chef du Royaume-Uni, Dame Sally Davies , qui qualifie la résistance aux antibiotiques de menace aussi sérieuse que le terrorisme, a récemment publié un ouvrage dans lequel elle imagine ce qui pourrait se produire ensuite. Elle dresse le portrait d’un monde où la contagion est si dangereuse que n’importe qui, même avec des symptômes mineurs, serait mis en quarantaine jusqu’à ce qu’il guérisse ou meure. C’est une vision pessimiste, pensée pour choquer. Mais il se peut en fait que cela sous-estime ce que la perte des antibiotiques signifierait.

    En 2009, trois médecins new-yorkais ont soigné un homme de soixante-sept ans qui avait subi une intervention chirurgicale majeure et avait ensuite contracté une infection nosocomiale qui était pan-résistante, ce qui signifie qu’elle ne réagissait à aucun antibiotique. Il décéda quatorze jours plus tard. Quand ses médecins ont raconté son cas dans un journal médical quelques mois après, ils semblaient toujours sous le choc. " C’est une rareté pour un médecin dans le monde développé d’avoir un patient qui meurt d’une infection irrésistible pour laquelle il n’y a pas d’options thérapeutiques ", racontent-ils, appelant le décès de l’homme " le premier cas, dans notre expérience clinique, pour lequel nous n’avions pas de traitement efficace à offrir ".

    " Comme les infections deviennent maintenant plus dangereuses, l’industrie médicale sera encore moins disposée à prendre des risques. "

    Ils ne sont pas les seuls médecins à endurer ce manque d’options. Le docteur Brad Spellberg de l’école de Médecine David Geffen, de l’UCLA, a entretenu une telle colère face à inefficacité des antibiotiques qu’il en a écrit un livre. Aussi sinistre qu’ils puissent être, les décès en hôpital dus à des infections résistantes sont faciles à rationaliser : peut-être que ces personnes étaient juste âgées, déjà malades, différentes de nous d’une manière ou d’une autre. Mais des décès comme celui-ci sont en train de changer la médecine. Pour protéger leurs propres installations, les hôpitaux marquent les nouveaux patients qui pourraient porter des bactéries intraitables.

    La plupart de ces patients viennent de maisons de repos médicalisées et d’unités de soins intensifs à long terme (une alternative de soins intensif où celui qui a besoin d’un ventilateur pour des semaines ou des mois peut rester). Il y a tellement de patients dans ces institutions qui sont porteurs de ces bactéries hautement résistantes que les employés des hôpitaux les isolent quand ils arrivent et s’inquiètent du danger qu’ils posent aux autres. Comme les infections deviennent maintenant plus dangereuses, l’industrie médicale sera encore moins disposée à prendre des risques.

    Ces calculs de risques s’étendent bien au-delà du fait d’admettre des patients possiblement contaminés d’une maison de repos médicalisée. Sans la protection offerte par les antibiotiques, des catégories entières de pratiques médicales seraient repensées. Beaucoup de traitements requièrent d’éliminer le système immunitaire, afin d’aider à éliminer le cancer ou pour permettre de garder un organe transplanté d’une façon viable.

    Cette suppression rend les patients inhabituellement vulnérables à l’infection. Les antibiotiques réduisent la menace : sans eux, la chimiothérapie ou le traitement par rayons seraient aussi dangereux que le cancer qu’ils cherchent à guérir. Le docteur Michael Bell, qui dirige un service de prévention des infections au CDC, m’a dit : " Nous nous occupons de ce risque pour le moment en chargeant les gens avec des antibiotiques avec un large spectre, parfois pendant des semaines. Mais si on ne peut plus faire ça, la décision de prendre en charge quelqu’un prend une autre dimension éthique. De même pour les transplantations. Et les brûlures graves sont fortement sensibles aux infections. La tâche de garder les gens en vie pour les unités de brûlés deviendrait très, très difficile. "

    La chirurgie en difficulté

    Les médecins pratiquent régulièrement des procédures qui comportent un risque d’infection extraordinaire si des antibiotiques ne sont pas utilisés. La plus courante de ces pratiques pourrait être n’importe quel traitement qui requiert la mise en place de portails dans le flux sanguin et qui donne aux bactéries une route directe au cœur ou au cerveau. Cette situation écarte donc la médecine avec soins intensifs, avec ses ventilateurs, ses cathéters et ports — mais aussi quelque chose d’aussi banal qu’une dialyse de reins, qui filtre mécaniquement le sang.

    " Ces bactéries sont bénignes dans leurs habitats habituels dans le corps, mais introduisez-les dans le sang, comme peut le faire la chirurgie, et les infections sont pratiquement garanties. "

    Prochain sur la liste : la chirurgie, spécialement sur des parties du corps qui abritent de larges populations de bactéries tel que l’intestin et l’appareil urinaire. Ces bactéries sont bénignes dans leurs habitats habituels dans le corps, mais introduisez-les dans le sang, comme peut le faire la chirurgie, et les infections sont pratiquement garanties. Et elles se transmettront aux appareils implantés, parce que les bactéries peuvent former des couches collantes d’infection sur la surface de l’appareil qui ne peuvent être détruites que par des antibiotiques.

    Le docteur Donald Fry, membre de l’Académie Américaine de Chirurgie, diplômé de médecine en 1972, déclare : " Au cours de ma vie professionnelle, j’ai été époustouflé de voir ce qu’on peut faire avec des prothèses en matériaux de synthèse : articulations, vaisseaux sanguins, valves cardiaques. Mais lors de ces opérations, l’infection représente une catastrophe. " Des économistes de la santé britanniques ont récemment calculé le coût de la résistance aux antibiotiques. Pour examiner la manière dont elle affecte les opérations, ils ont étudié son impact sur la pose de prothèses de hanches, une opération ordinaire chez les Baby Boomers. Ils ont estimé que, sans les antibiotiques, une personne sur six décèderait des suites de l’opération.

    Les antibiotiques sont administrés prophylactiquement avant des opérations lourdes telles que les interventions à cœur ouvert, de même qu’avant les opérations de routine comme les césariennes et les ablations de la prostate. Sans ces médicaments, les risques posés par ces opérations changeraient, de même que la propension des chirurgiens à les effectuer.

    " Vu l’occurrence de fautes professionnelles de nos jours, pensez-vous qu’un docteur voudra faire une greffe de moelle osseuse, sachant qu’il fait face à un très haut risque d’infection mortelle ? " interroge le docteur Louis Rice, titulaire de la chaire de médecine à l’université Brown. " De plus, les soins de santé sont, de nos jours, un système plutôt capitalistique : les gens font des opérations car elles sont rentables. Mais d’ici cinq ou dix ans, nous recevrons probablement une somme fixe pour nous occuper des patients. Et nous considérons alors que certaines opérations ne vaudront plus le risque d’être effectuées. "

    Les interventions médicales peuvent induire un risque important, mais nos vies quotidiennes sont relativement risquées elles aussi. Une des premières personnes à recevoir de la pénicilline de manière expérimentale était un policier britannique, Albert Alexander. Son corps était tellement infecté que son cuir chevelu suintait de pus, et il a fallu lui retirer un œil. L’origine de cette infection : une éraflure avec un bouton de rose. Du fait de la très faible quantité de pénicilline disponible à l’époque, Albert Alexander a montré des signes de rétablissement, mais mourut lorsque les antibiotiques vinrent à manquer.

    Avant les antibiotiques, cinq femmes sur mille décédaient lors de l’accouchement. Une personne sur neuf affligée d’une infection cutanée en décédait, même lorsqu’elle provenait d’une simple éraflure ou d’une piqûre d’insecte. Sur dix personnes souffrant de la pneumonie, trois en mourraient. Les otites provoquaient la surdité ; les maux de gorge étaient suivis de défaillances cardiaques ; dans un monde sans antibiotiques, feriez-vous le mariole avec des outils électriques ? Laisseriez-vous votre enfant grimper à un arbre ? Feriez vous un deuxième enfant ?

    " Aujourd’hui, si vous voulez être un bon hipster pur jus et vous faire faire un tatouage, vous ne mettez pas votre vie en danger " affirme Michael Bell. " Les injections de Botox, les liposuccion, induiraient un risque mortel. Même conduire jusqu’à votre lieu de travail ! On se repose sur les antibiotiques pour transformer un accident majeur en quelque chose de surmontable, et non pas en peine de mort. "

    La prédiction de Michael Bell reste une hypothèse, mais les infections résistant aux antibiotiques sont de plus en plus présentes dans la vie de tous les jours. Des dizaines d’athlètes universitaires et professionnels, tout récemment Lawrence Tynes des Buccanners de Tampa Bay, n’ont pu participer à des matchs, voire à des saisons entières à cause du SARM, un staphylocoque résistant aux antibiotiques. Des jeunes filles ont perdu leurs sourcils du fait d’une infection à cause de tatouages maquillage permanent. L’an dernier, trois membres d’une famille du Maryland — une vieille femme et ses deux enfants — ont succombé à une pneumonie résistante qui s’est déclarée après de simples cas de grippe.

    SARM, staphylocoque résistant.

    À l’université de Los Angeles (UCLA), Brad Spellberg a traité une femme atteinte de ce qui semblait être une simple infection des voies urinaires – mais qui a résisté à deux traitements aux antibiotiques. La femme était en choc septique, et l’infection avait détruit son épine dorsale. Un traitement de la dernière chance du dernier antibiotique non encore testé lui sauva la vie, mais elle a perdu l’usage de ses jambes. " Voici le danger qui nous menace : des personnes vivant des vies normales, et qui soudainement développent des infections quasi intraitables ".

    En 2009, Tom Dukes — un homme de cinquante-quatre ans adepte de roller et de body-building — a développé une diverticulose, un problème plutôt banal qui provoque la création de poches dans les parois intestinales. Il s’en occupait normalement, faisant attention à son alimentation et suivant l’évolution des symptômes, quand des brûlures d’intestin motivèrent son transfert aux urgences. Une des poches s’était déchirée et avait déversé des bactéries intestinales dans son abdomen — mais pour des raisons que personne ne parvint à expliquer, ces bactéries qui auraient dû n’être que des E. coli normales firent montre d’une remarquable résistance aux médicaments. Les chirurgiens procédèrent à l’ablation de vingt centimètres de colon. Au fil des mois, Dukes parvint à se rétablir grâce à l’aide d’antibiotiques de dernier recours administrés par intraveineuse. La douleur et la fatigue se sont cependant poursuivies sur plusieurs années après l’intervention chirurgicale. " Je vivais ma vie, une vie très saine. Je ne m’étais jamais douté que cela aurait pu m’arriver. "

    Dukes est persuadé, bien qu’il n’ait aucune preuve, que la bactérie qui se trouve dans ses intestins est résistante aux médicaments puisqu’il mangeait de la viande issue d’animaux quotidiennement nourris à base de substances antibiotiques. Ce ne serait pas surprenant : la plupart du bétail est élevé de cette façon aux États-Unis. À des degrés divers en fonction de leur taille et de leur âge, les bovins, les cochons et les poulets – et dans d’autres pays, les poissons et les crevettes – reçoivent des doses régulières d’antibiotiques pour accélérer leur croissance, augmenter leur poids, et les protéger des maladies. En termes de poids, 80 % des antibiotiques vendus chaque année aux États-Unis sont utilisés dans l’agriculture, principalement pour engraisser les animaux et les protéger de l’environnement dans lequel ils sont élevés.

    La résistance animale

    Une part de plus en plus importante de la recherche scientifique met en relation l’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage des animaux et l’apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques : dans les intestins mêmes des animaux, dans les engrais que les fermiers utilisent sur leurs récoltes ou gardent en réserve sur leur sol et aussi dans les maladies humaines. La bactérie résistante se transmet des animaux aux humains, par les eaux souterraines, la poussière, les mouches et la viande issue de ces animaux.

    Une étude annuelle sur la viande vendue au détail conduite par la Food and Drug Administration – faisant partie d’un projet plus large engageant le CDC et le département d’agriculture américain et s’intéressant aux animaux, à la viande et aux maladies humaines – identifie des organismes résistants chaque année. Dans son rapport de 2011, publié en février dernier, la FDA a trouvé (parmi d’autres résultats) que 65 % des poitrines de poulet et 44 % du bœuf haché portaient des bactéries résistantes à la tétracycline, et 11 % des côtelettes de porc portaient des bactéries résistantes à cinq classes de médicaments. Si vous ne la manipulez pas avec soin, la viande transporte ces bactéries dans votre cuisine, puis, si vous ne la cuisez pas suffisamment longtemps, dans votre corps – et des infections résistantes en résultent.

    " Le monde agricole et l’industrie pharmaceutique vétérinaire s’y sont opposés, prétextant que les antibiotiques agricoles n’avaient pas d’effet avéré sur la santé humaine. "

    Des chercheurs et des militants ont essayé pendant des années d’inciter la FDA à limiter l’utilisation abusive d’antibiotiques dans les fermes, généralement sans succès. Dans les années 1970, l’agence tenta de contrôler les méthodes agricoles en révoquant la permission d’utiliser la pénicilline et la tétracycline comme " accélérateurs de croissance " mais cette tentative n’a jamais abouti. Le monde agricole et l’industrie pharmaceutique vétérinaire s’y sont opposés, prétextant que les antibiotiques agricoles n’avaient pas d’effet avéré sur la santé humaine.

    Cependant, peu se sont demandés ce que les bactéries résistantes à plusieurs médicaments peuvent signifier pour la protection des animaux de ferme. Une ère post-antiobiotique menacerait l’agriculture, ainsi que la médecine. En plus des accélérateurs de croissance, les éleveurs de bétail utilisent des antibiotiques au cours d’une procédure intitulée " prévention et contrôle " administrant des doses régulières pour traiter et protéger des animaux, individuellement ou par troupeaux entiers. Si ces antibiotiques s’avéraient inefficaces, alors les animaux souffriraient : les maladies individuelles ne pourraient pas être traitées, et dans les conditions de surpeuplement dans lesquelles la plupart du bétail est élevé, la plupart des maladies se propageraient rapidement.

    Les vaches d’élevage, traitées aux antibiotiques, par Vaarok.

    De plus, si la suppression des antibiotiques oblige à changer les méthodes d’élevage, les fermiers en pâtiraientt aussi. D’autres méthodes visant à protéger les animaux des maladies – élargir les granges, diminuer le surpeuplement, et retarder le sevrage pour que le système immunitaire des animaux ait plus de temps pour se développer – sont coûteuses à mettre en place et les marges bénéficiaires de l’agriculture sont déjà minces. En 2002, les économistes du National Pork Producers Council ont estimé que le retrait des antibiotiques dans l’élevage de porc obligerait les fermiers à dépenser 4,50 $ de plus par cochon, un coût qui se répercuterait par la suite sur les consommateurs.

    H. Morgan Scott, un épidémiologiste vétérinaire de l’université de l’état du Kansas m’apprit comment les antibiotiques sont utilisés pour contrôler une maladie majeure affectant le bétail, le complexe respiratoire bovin. " Si un éleveur décide de sevrer ses veaux à l’automne et de les transporter, cela est risqué pour le veau, et une des choses qui permet à cette situation de perdurer est l’usage des antibiotiques. Si ces antibiotiques n’étaient pas disponibles, soit les gens paieraient un prix bien moins important pour ces mêmes veaux, soit l’éleveur les garderait probablement tout l’hiver " en payant des coûts supplémentaires pour les nourrir. C’est pourquoi, sans antibiotiques, ces fermiers seraient confrontés soit à des revenus plus bas, soit à des coûts plus élevés.

    L’élevage du bétail n’est pas le seul aspect de la production alimentaire qui compte sur les antibiotiques et qui serait menacé si ces médicaments venaient à devenir inefficaces. Ces médicaments sont administrés systématiquement sur des poissons et des crevettes d’élevage, surtout en Asie, afin de les protéger contre les bactéries qui se répandent dans les bassins d’élevage où les fruits de mers sont nourris : par conséquent, cette industrie souffre énormément des maladies liées à la résistance aux antibiotiques et se presse de trouver une alternative. Aux États-Unis, ces antibiotiques sont utilisés afin d’empêcher les maladies affectant les arbres fruitiers de se répandre, mais leur champ d’action est limité.

    En 2000, le " feu bactérien ", une infection capable de résister à la streptomycine, a failli détruire toutes les récoltes de pommes et de poires du Michigan. L’année dernière, cette même bactérie a fait son apparition dans certains vergers dans la partie nord de l’État de New York, l’un des plus importants producteurs de pommes, derrière celui du Michigan. " Nos producteurs n’ont jamais vu un problème d’une telle ampleur, et ils ne sont pas parés à affronter cela " nous explique Herb Aldwinckle, professeur en phytopathologie à l’Université de Cornell. " Notre analyse mène à penser qu’il ne reste qu’un seul antibiotique utile. "

    " En réalité, l’industrie pharmaceutique, la seule encore capable d’empêcher ce déluge, aura le devoir de se replonger dans un marché qu’elle juge peu enviable. "

    Dans des pays comme le Danemark, la Norvège ou encore les Pays-Bas, la réglementation gouvernementale des antibiotiques utilisés en médecine et en agriculture, a permis d’aider à maîtriser l’évolution rapide de la bactérie avant qu’elle ne devienne trop résistante. Mais aux États-Unis, il n’a jamais été question d’instituer de telles mesures, l’alternative libérale consistant à demander aux médecins et aux consommateurs d’utiliser les antibiotiques de manière conventionnelle, a été mise en application depuis plusieurs décennies, en vain. Comme cette lutte de longue haleine visait à réduire les antibiotiques utilisés en agriculture, le FDA (Food and Drug Administration – l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) compte prochainement établir de nouvelles règles concernant l’agriculture, une démarche qui sera dénommée " conseils pour l’industrie ", purement volontaire et en aucun cas une mesure législative.

    Arrêter le déluge

    En réalité, l’industrie pharmaceutique, la seule encore capable d’empêcher ce déluge, aura le devoir de se replonger dans un marché qu’elle juge peu enviable. Le besoin de nouveaux composants pourraient bien forcer le gouvernement fédéral à inciter les entreprises à développer ces médicaments, notamment par l’extension des brevets ou encore l’adaptation aux besoins de l’industrie pour les essais cliniques. Mais à chaque fois que la recherche sur les médicaments est relancée, l’apparition d’une nouvelle substance prend au moins dix ans, de sa conception à sa commercialisation. Étant donné l’inflexibilité du développement de cette bactérie, il n’y a pas de solution possible pour les années à venir, et encore moins de solution immuable. En attendant, l’industrie médicale ressort des vieilles techniques telles que la propreté irréprochable dans les hôpitaux, mais explore également de nouvelles pistes.

    Bactériophage, virus guérisseur.

    C’est le cas par exemple de la mise en œuvre de détections informatisées concernant les prescriptions des patients dans leurs dossiers médicaux, qui débouche sur des prises de décisions instantanées afin de s’assurer que les médicaments ne sont pas prescrits de manière abusive. La menace de l’arrivée de cette ère post-antibiotique inciterait même à reconsidérer les " phages ", ces assemblages de virus qui étaient le pilier des soins médicaux utilisés par l’Union Soviétique pendant la Guerre Froide. Jusque-là, le FDA les avait autorisés sur le marché américain uniquement pour garantir l’hygiène lors de la conception d’aliments industriels et non pas pour des soins médicaux.

    En attendant que quoi que ce soit de cela ne se réalise, la perspective d’une ère post-antibiotique doit être prise au sérieux. Les observateurs continuent à affirmer que cette tendance reste toujours peu probable. " Personne ne souhaiterait se retrouver dans une unité de soins intensifs, branché à un respirateur artificiel, tout ça à cause d’antibiotiques " affirme Rice de la Brown University, au Texas. " Une fois que c’est arrivé, en général, on préférerait vraiment l’oublier ", ajoute-t-il.

    Quand j’imagine comment pouvoir faire face à cet avenir éventuel, je prends le temps de relire la nécrologie de mon grand-oncle. Cet avis de décès abritait des traces d’un langage désuet, qui portait également le chagrin d’une petite ville. Le monde est rempli de personnes communes, et c’est principalement pour cela qu’aucun éditorial ne leur est consacré. Pourtant, parmi ces femmes et hommes du quotidien, dont aucun d’eux n’était réellement talentueux, aussi bien dans le domaine de la politique que du social, de la religion, de l’économie ou de quelconque spécialité de la sorte, il reste de temps en temps un petit nombre d’individus qui sortent du lot : ceux qui défendent des qualités immuables, celles qui sont du domaine du sacré.

    " Joe McKenna était ce genre d’homme. Il mourut dans la fleur de l’âge. "

    Joe McKenna était ce genre d’homme. Il mourut dans la fleur de l’âge. Joe n’était pas ce qu’on appelle " quelqu’un de talentueux ". Pourtant, peu d’hommes ne furent regrettés davantage par leurs voisins que ce jeune homme, à la chevelure rousse; et par " regretté“, je parle d’une désolation sincère et réelle.

    Je fis défiler le curseur de ma souris au-dessus de ce scan délabré, plié et froissé, ravagé par des années de maltraitance à être transporté ici et là. Je m’imaginais la grand-mère de mon cousin aplatir ce morceau de papier si fragile, comme si elle caressait délicatement le front de son frère ; puis de lire cet éloge de mon grand-oncle, qu’elle a sans doute dû apprendre par cœur, avant de le refermer. Je me souviens des quelques histoires que me racontait mon père, où comment le décès de Joe avait brisé notre famille: mon grand-père était devenu un personnage rempli d’amertume, ma grand-mère était, elle, devenue haineuse et distante.

    Je me suis imaginé à la place de Joe, la trentaine, fraîchement marié, admiré par ses semblables, fasciné par l’attrait de son boulot. Si seulement il avait su que quelques années plus tard, sa vie aurait pu être sauvé en quelques heures à peine. Je pense qu’il aurait adoré les antibiotiques, il les aurait vénérés même. Et notre manque de considération envers ces antibiotiques, ceux qui l’auraient sauvé, aurait été une réelle peine pour lui.

    http://ragemag.fr/a-quoi-ressemblera-monde-sans-antibiotiques-56706/

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    Ma grand-mère paternelle espagnole, venue en France en 1915, a eu 11 enfants… 5 garçons et 6 filles… de ces 6 filles, 5 sont décédées de ces maladies infantiles que l'on soigne aujourd'hui avec des antibiotiques. Ce sont les Américains qui nous ont amené la pénicilline juste après la guerre, ici, en Europe.

    En 1958, j'ai, personnellement fait ce que l'on appelait à l'époque, une “broncho-pneumonie double“. On m'a traité à la pénicilline… j'avais 8 ans… pour un enfant, ça valait le coup d'utiliser un antibiotique… ils étaient chers à l'époque… il n'y avait même pas d'ambulance à prendre la nuit… et, de toute façon, j'étais intransportable dixit le médecin… il a dit à mes parents que je ne passerai sans doute pas la nuit, cette nuit du 24 décembre 1958…. tu parle d'un Noël…

    le médecin avait cette habitude que ces maladies ne se guérissait jamais…

    la pénicilline, on ne l'a trouvait pas partout, en France….

    ce Flemming… ne l'oubliez jamais… il vous a déjà sauvé la vie, j'en suis sûre!

     

  • L'imprimante 3D recycle les bouteilles de lait

     

    Écologique, originale et économique

    Fabriquer des filaments de plastique — matière première des imprimantes 3D — à partir de bouteilles de lait, telle est la dernière trouvaille des chercheurs de l'université du Michigan.

     

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    Filament lait

     Voilà une idée écologique, originale et économique. En partant du constat qu'enterrer les bouteilles de lait dans un site d'enfouissement ou les recycler est tout aussi onéreux que de produire les filaments de plastique, pourquoi ne pas utiliser ces bouteilles pour produire de la matière qui servirait à fabriquer des pièces à partir de plastique recyclé ? La plupart des imprimantes 3D actuelles fonctionnent en effet sur un principe d'extrusion à chaud d'un fil de plastique (de type ABS, à base de pétrole, ou PLA, d'origine végétale). Ce dernier est ainsi déposé couche après couche sur un plateau, de manière à fabriquer toutes sortes d'objets.

     

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    Bouteille

    Afin de fabriquer ces fameuses bobines en plastique recyclé, directement à partir des bouteilles, le groupe de Joshua Pearce a décidé de proposer sa propre unité de recyclage, baptisée le RecycleBot (300 dollars). "L’un des obstacles à une utilisation encore plus large a été le coût du filament. Bien que considérablement moins cher que la plupart des produits manufacturés, le filament synthétique que les imprimantes 3D transforment en objets utiles n’est pas gratuit", rapporte le professeur agrégé de science des matériaux.

     Il s'agit donc au préalable de collecter les bouteilles de lait, les nettoyer, enlever les étiquettes puis déchiqueter la matière, pour ensuite faire fondre le tout et obtenir l'équivalent de ce que l'on peut voir sur les bobines de fil en photo ci-dessus. Thingiverse fournit le processus de fabrication d'un RecycleBot en open source.

    Si l'idée de pouvoir recycler le plastique afin de produire des objets à partir de déchets est séduisante, elle n'est pas sans contrainte. En effet, le plastique est une des matières les plus difficiles à recycler. Les bouteilles de lait contiennent du polyéthylène haute densité (PEHD), une matière qui n'est pas des plus appropriées pour le recyclage, d'après Joshua Perce. L'homme se montre pourtant rassurant et précise que ces difficultés ne sont pas insurmontables.

     On imagine aisément à quel point la réutilisation de matière à partir de déchets pourrait se montrer utile pour les plus défavorisés, si l'impression 3D tendait à se démocratiser largement et mondialement. Les détenteurs d'une imprimante 3D du type de l'Easy 120 seront contents d'apprendre que 20 bouteilles de lait permettent d’obtenir 1 kilogramme de filament en plastique, qui se vend actuellement entre 30 et 50 dollars sur les sites en ligne. Reste à voir si la qualité finale du matériau est aussi bonne que celle des produits manufacturés habituels.

    Source :  ars technica

  • Dispositif d'accompagnement développé

    Dans le cadre du projet DALi financé par l'Union Européenne, Siemens développe un déambulateur d'accompagnement pour guider les personnes porteuses de handicap à travers les bâtiments publics. Les aéroports et centres commerciaux peuvent générer des problèmes pour les publics âgés, à cause de certains obstacles, ou la perte de repères dans une foule compacte.

     

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     Crédits : Siemens press picture

     

     Le système, appelé "c-Walker" est composé de différents capteurs vidéo, comprenant notamment un capteur Kinect développé par Microsoft pour une console de jeux. L'appareil repère sa position à tout moment, ainsi que le mouvement des personnes et les panneaux d'indication. Siemens prévoit également d'utiliser cette technologie dans des environnements industriels. Par exemple, les dispositifs pourraient avertir les employés d'une chaîne de production de l'entrée dans une zone de danger et interagir avec les machines présentes, pour assurer un itinéraire sûr à travers l'usine.

    Plus généralement, ce projet s'inscrit dans la vision de Siemens de développer des technologies pour un environnement industriel dit "intelligent", où l'interaction homme-machine permet une efficacité accrue.

    Sources :

     "A Smart Walker That Looks Ahead", dépêche idw, communiqué de presse de la société Siemens - 02/12/2013 - http://idw-online.de/pages/en/news564344

    Rédacteurs :

    Aurélien Filiali, aurelien.filiali@diplomatie.gouv.fr - http://www.science-allemagne.fr

  • Une imprimante 3D donne une nouvelle main à une victime de guerre

     Comment une imprimante 3D a permis à un jeune adolescent amputé par l’explosion d’une bombe de retrouver un bras – et une raison de vivre.

    Par Alyssa Hertig.

     

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    Daniel Omar avec sa nouvelle prothèse de bras, qui a été créé par une imprimante 3D à un coût coût modique.

    Daniel Omar a perdu ses bras en mars 2012 quand il n’avait que 14 ans durant un bombardement exécuté par des avions soudanais, cette attaque faisant partie de la tentative du gouvernement visant à réprimer des rebelles. Daniel s’est abrité derrière un arbre pour se protéger des explosions, mais quand le vacarme a cessé ses deux mains avaient disparu. Selon The Guardian, " conscient du poids qu’il représentait pour sa famille, en 2012, Daniel Omar a déclaré à un envoyé spécial du Time qu’il aurait dû mourir sous les avions Antonov de l’État lorsqu’ils ont largué leur charge mortelle. " Il pensait ne jamais pouvoir reprendre une simple cuillère de sa vie.

    Cependant, l’imprimante 3D apporte une solution incroyablement simple et économique. Mick Ebeling, qui dirige la start-up nommée avec optimisme Not Impossible Labs, était horrifié à la lecture de l’histoire de Daniel Omar. Après l’avoir trouvé dans les montagnes de Nouba, Ebeling a enfilé sur le moignon de Daniel une prothèse de bras réalisée par impression 3D. Sa conception a coûté à Ebeling un peu moins de 100$. " Project Daniel " apporte de l’espoir à plus de 50.000 personnes amputées durant les périodes de troubles soudanaises et nous donne un aperçu des futures possibilités qui nous sont offertes par cette machine.

    The Guardian raconte :

    “C’était un moment fabuleux de voir ce garçon sortir de sa coquille ", a déclaré Ebeling, se rappelant du moment où Daniel prenait une cuillère pour la première fois depuis son accident. " Permettre à Daniel de pouvoir se nourrir par lui-même était un accomplissement personnel aussi important à mes yeux que la naissance de mes enfants."

    Le Sud du Soudan a été brisé par une sombre guerre civile entre ethnies divisées depuis une prise de pouvoir en suspens commencée en décembre 2013. La situation est si déplorable que des groupes humanitaires comme Médecins Sans Frontières ne peuvent endiguer la propagation des cas d’amputations violentes.

    Ebeling est d’ailleurs déçu par l’insuccès des campagnes étrangères de soutien et cherche à produire une solution alternative. Il est retourné chez lui à Los Angeles, mais il a laissé derrière lui quelques imprimantes 3D afin que les locaux autochtones puissent apprendre à les utiliser. Ils arrivent à présent à assembler un membre par semaine pour les personnes accidentées de la région.

    Harry McCracken dans le Time :

    “Cette innovation ne parviendra pas à obtenir la moindre attention à côté des télévisions 4K, tablettes et autres gadgets durant l’émission de cette semaine – il est pourtant difficile d’imaginer d’autres dispositifs susceptibles de rendre le monde meilleur.

    L’attention des masses a surtout été orientée vers les applications controversées de cette technologie innovante, mais les gens peuvent utiliser des imprimantes 3D avec d’autres objectifs que la production artisanale d’armes à feu. Elle est au cœur de nombreux développements révolutionnaires dans une grande variété de domaines : soins dentaires, biotechnologies, lunettes, art, cuisine, géographie et architecture.

    Dans un monde aux disparités économiques, politiques et technologiques importantes, l’imprimante 3D délivre une lueur d’espoir pour des citoyens piégés dans des régions politiquement fragilisées.

     

  • Une prothèse robotique fait d'un batteur un "cyborg" à trois bras

    Une prothèse robotique fait d'un batteur un "cyborg" à trois bras

    La médecine et la robotique s'allient régulièrement dans le domaine des prothèses pour essayer de redonner un meilleur confort de vie aux amputés, en leur offrant des capacités similaires à celles qu'ils ont perdues. Mais un chercheur specialisé dans la technologie associée à la musique voit plus loin. Il a créé une prothèse pour un musicien qui par certains aspects surpasse les capacités humaines.

    Le professeur Weinberg, fondateur et directeur du Georgia Tech Center for Music Technology, avait déjà créé des robots percussionnistes capables de jouer dans un groupe avec des humains. Il vient d'aller plus loin en développant une prothèse robotique qui peut être attachée à un amputé, intégrant sa technologie directement à un être humain.

    Lire l'article sur Industrie & Technologies

     

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  • A venir, bientôt....

    Cinq robots stars du salon Innorobo 2014

    Avoir un robot pour porter votre valise, surveiller les enfants... sera bientôt possible! A l'occasion d'Innorobo, événement phare pour l'innovation robotique, qui se déroule cette année du 18 au 20 mars à Lyon, découvrez cinq petits petits bijoux d'intelligence artificielle.

     

    Cinq robots stars du salon Innorobo 2014 - #1 Beam

    Pouvoir visiter un lieu à distance. C'est ce que permet Beam, ce robot de la société américaine Suitable Technology, haut d'un mètre, et surmonté d'un écran sur lequel apparaît le visage de son utilisateur. Pratique, lorsqu'on ne peut, par exemple, se déplacer sur un salon. On peut ainsi se rendre virtuellement sur les stands et dialoguer avec les personnes présentes. Le logiciel de ce robot a été développé par Awabot, la société de Bruno Bonnel (à l'origine du salon Innorobo).

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    Cinq robots stars du salon Innorobo 2014 - #2 Adam

    Cet assistant personnel, présenté par l'entreprise italienne Hands Company, peut réaliser une foultitude de tâches à la maison : communiquer avec les applications de domotiques (et donc contrôler les lumières, le thermostat, etc.) , se déplacer de manière autonome dans les différentes pièces pour assurer de la téléprésence, réaliser de la vidéosurveillance, servir de console de divertissement... Son système d'intelligence artificielle apprend des habitudes de ses utilisateurs, jour après jour, et est ainsi peu à peu capable de précéder leurs souhaits et actions, précisent ses concepteurs.

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    Voici une innovation issue de la société Ctrlworks. Plutôt que de concevoir un véhicule à guidage automatique capable de porter des charges, l'entreprise singapourienne a opté pour la création d'un module robotique capable de transformer n'importe quel chariot à roue ordinaire en un véhicule autonome intelligent. Il prend très peu d'espace, et se recharge facilement via une station d'accueil.

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    L'entreprise sud-coréenne Dongbu n'en est pas à son coup d'essai avec ce robot de service à tout faire. Hovis Genie est capable par exemple de vous réveiller, de vous donner les nouvelles et la météo du jour, de présenter des programmes éducatifs pour vos enfants, de surveiller votre bébé ou encore de réaliser pour vous de la télésurveillance. Objectif : faire évoluer en permanence les applications et les mettre à disposition en téléchargement sur un Big robot market.

     

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    Conçu par RobotSoft Systems, une entreprise indienne basée à Bombay, ce robot d'inspection, doté d'un " air whip systems " permet d'inspecter et de nettoyer les conduits d'aération et d'air conditionné des bureaux, des hôpitaux, des sous-marins...

    En savoir plus sur http://lentreprise.lexpress.fr/innovation/cinq-robots-stars-du-salon-innorobo-2014_46282.html?p=5#JvX5f821bxhC4j5F.99