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informatique - Page 7

  • En voiture, Simone!

    Plastique à renfort fibre de carbone

    Le polymère à renfort fibre de carbone ou PRFC (en anglais Carbon Fiber Reinforced Polymere ou CFRP) est un matériau composite très résistant et léger. Son prix reste à l'heure actuelle assez élevé. De la même manière que le plastique à renfort fibre de verre est appelé plus simplement "fibre de verre, le CFRP prend la dénomination usuelle de "fibre de carbone“. La matrice généralement utilisée dans la fabrication du composite est une résine époxyde ; on peut aussi employer le polyester, le vinylester ou le polyamide. Certains types de composites intègrent, en plus des fibres de carbone, d’autres fibres de renfort : Kevlar, aluminium, fibre de verre, ou plus récemment du titane (comme dans le carbotanium (en)). Les termes "plastique à renfort graphite" ou "plastique à renfort fibre graphite" (Graphite Fiber Reinforced Plastic ou GFRP) sont également employés, bien que peu usités.

    On lui trouve de nombreuses applications dans les domaines de l’aéronautique et de l’automobile, dans la fabrication de bateaux, mais aussi dans la réalisation de vélos modernes. L’amélioration des procédés de mise en forme du composite a considérablement réduit les coûts et le temps de fabrication, permettant de l’utiliser dans des objets de grande consommation : ordinateurs portables, trépieds, cannes à pêche, cadres de raquettes de tennis, corps d’instruments de musique, cordes de guitare classique, matériel de paintball, etc.

    Les matériaux comprenant une matrice et un renfort sont couramment appelés matériaux composites. Le choix de la matrice peut avoir un grand impact sur les propriétés finales du matériau. Une des méthodes utilisées pour produire des pièces en graphite-époxy consiste à appliquer des couches de fibre de carbone tissées dans un moule ayant la forme de la pièce définitive. L’orientation et le tissage des fibres sont choisis dans l’optique d’optimiser la résistance et la rigidité du matériau. Le moule est ensuite rempli de résine époxyde, puis chauffé, ou laissé à l'air libre. Les pièces produites sont très résistantes à la corrosion, rigides, et offrent des propriétés mécaniques remarquables malgré leur masse réduite. Pour des pièces utilisées dans des secteurs peu critiques, on peut utiliser un préimprégné (les fibres de carbone sont préimprégnées par la résine époxyde) ou étaler directement la résine époxyde sur les fibres. Pour les secteurs critiques, les moules sont enveloppés dans des sacs étanches, puis le vide est créé. Les pièces peuvent également passer dans un autoclave, car la moindre bulle d’air dans le matériau peut réduire sa résistance globale.

    Le PRFC est très utilisé en compétition automobile. Le coût élevé de la fibre de carbone est compensé par le rapport exceptionnel résistance mécanique / masse, la masse étant un critère essentiel dans ce domaine. Les constructeurs ont développé des méthodes pour rigidifier les pièces en fibre de carbone selon une direction précise, celle du chargement considéré. Inversement, des tissus de fibre de carbone omnidirectionnels ont également été développés, permettant de retrouver les mêmes propriétés mécaniques quelle que soit la direction de l'effort. Ce type de tissu est généralement utilisé pour la fabrication de cellule de survie pour les châssis monocoques.

    Ces dernières décennies, plusieurs "supercars" ont intégré massivement le PRFC, notamment pour les éléments de carrosserie et d’autres composants.

    Jusqu’à récemment, ce matériau n'entrait que rarement dans la fabrication de voitures de série, ceci principalement à cause du surcoût entraîné par l’achat de nouveaux équipements et par le manque de personnes qualifiées dans ce domaine. Aujourd’hui, plusieurs grands constructeurs se mettent à adopter le PRFC pour la voiture de monsieur tout le monde: BMW i3…

    L’usage de ce matériau fut plus rapidement adopté par des petits constructeurs, l’utilisant en remplacement de la fibre de verre pour la fabrication des panneaux de carrosserie sur certains de leurs modèles haut de gamme. L’objectif fut de réduire la masse tout en augmentant la résistance mécanique.

     

    Les amateurs de courses de rue, ou de tuning remplacent généralement leur capot, leur déflecteur ou certains éléments de la carrosserie par leur équivalent en PRFC. Cependant, ces pièces sont rarement faites à 100 % de fibre de carbone. Généralement, une simple couche de fibre de carbone est stratifiée sur de la fibre de verre, afin de donner l’aspect "carbone'.

    Ces vingt dernières années, le PRFC a pris une place prépondérante dans les applications d’ingénierie des structures. Étudié dans un contexte académique pour les bénéfices potentiels qu’il pourrait apporter au domaine de la construction, il s’est révélé être une solution économiquement viable dans de nombreux secteurs : renforcement du béton, maçonnerie, structures en acier et en bois. Il est généralement utilisé de deux façons : soit en ajout pour renforcer une structure existante, soit dès le début d’un projet en alternative à l’acier comme matériau de précontrainte.

    L’ajout en renfort pour des structures existantes demeure son utilisation principale en génie civil, que ce soit pour augmenter la capacité en chargement d’anciennes structures (comme les ponts) conçues à l’époque pour des contraintes moins importantes, pour améliorer le comportement face aux activités sismiques, ou pour la réparation de bâtiments endommagés. Le critère économique explique le succès de cette méthode : renforcer une structure défaillante coûte beaucoup moins cher que le remplacement total de la structure. Grâce à sa grande rigidité, il peut être utilisé sous les portées de ponts pour éviter les déformations excessives, ou entouré autour de poutres pour limiter les contraintes de cisaillement.

    Utilisé en remplacement de l’acier, le PRFC sous forme de barres vient renforcer les structures en béton (béton armé). Plus généralement il est utilisé comme matériau de précontrainte à cause de sa rigidité et de son module d’élasticité élevés. Les avantages du PRFC sur l’acier en tant que matériau de précontrainte sont une masse réduite et la résistance à la corrosion, ce qui autorise des applications spéciales, en environnement marin par exemple.

    Le PRFC est plus coûteux que les matériaux composites également employés dans l’industrie du bâtiment, comme les polymères à renfort fibre de verre (GFRP: Glass Fibre Reinforced Polymer) et les polymères à renfort fibre aramide (AFRP: Aramid Fibre Reinforced Polymer), bien qu’il soit considéré comme ayant des propriétés supérieures.

    Des recherches sont effectuées sur l’emploi du PRFC en ajout ou en remplacement de l’acier, comme matériau de renfort ou de précontrainte. Le coût reste un problème majeur, et les questions de tenue sur le long terme demeurent. Certaines de ces questions touchent à la fragilité du matériau, qui contraste avec la ductilité de l’acier. Bien que des codes de conception aient été établis par des organismes tels que l’American Concrete Institute, il reste cependant des interrogations au sein des ingénieurs pour l’implantation de ces matériaux alternatifs. Ceci est principalement dû au manque de normalisation et aux brevets posés sur les combinaisons fibre/résine. Cela représente cependant un avantage, car les propriétés mécaniques du matériau peuvent être adaptées sur mesure aux exigences d'une application donnée.

    Le PRFC est très utilisé pour les équipements sportifs haut de gamme tels les vélos de course. À résistance mécanique égale, un cadre en fibre de carbone est plus léger qu’un cadre en tubes d’aluminium ou d’acier. Le tissage des fibres doit être choisi de manière à obtenir la plus grande rigidité. La diversité des formes pouvant être obtenues grâce à la fibre de carbone a ouvert la voie à des recherches aérodynamiques dans le profil des tubes. Les cadres, fourches, guidons, et pédales en PRFC deviennent de plus en plus courants sur les vélos de moyen et haut de gamme. Malgré les avantages intrinsèques du matériau, on reporte des cas de rupture brutale de certains éléments, provoquant de graves accidents. On utilise aussi la fibre de carbone pour les raquettes de tennis, les cannes à pêche, et les coques d’avirons.

    Une grande partie du fuselage du nouveau Boeing 787 Dreamliner est composée de PRFC, le rendant plus léger qu’un fuselage identique en aluminium, avec l’avantage de réduire les inspections de maintenance grâce à une résistance à la fatigue accrue.

    On retrouve la fibre de carbone dans certains équipements audio haut de gamme, comme les platines ou les haut-parleurs.

    Il est également utilisé dans de nombreux instruments de musique : archets de violon, corps de violoncelles, colonnes de harpes, tuyaux mélodiques de cornemuse (en remplacement de l’ébène), sifflets ou encore didgeridoos.

    Dans les armes à feu, il est un bon substitut au métal, au bois ou à la fibre de verre dans certaines parties pour réduire le poids global. Son usage reste cependant limité au corps externe de l’arme, les parties internes étant toujours fabriquées à partir d’alliages métalliques.

    Les plastiques à renfort fibre de carbone ont un cycle de service quasi-infini. Mais quand il devient nécessaire de les recycler, ils ne peuvent être refondus comme les métaux ou comme certains plastiques. À l'heure actuelle, la meilleure méthode consiste à les broyer afin de récupérer la fibre de carbone.

     

  • Cela se passe dans ma belle Ville Rose!

     Kubb : Le mini PC toulousain qui veut embellir le bureau; Le Kubb vise le créneau du luxe, le dernier créneau pour un PC fabriqué en France.

    Le Kubb vise le créneau du luxe, le dernier créneau pour un PC fabriqué en France.

    Depuis le 9 décembre, la société toulousaine Bleujour commercialise le mini PC Kubb. Si ce petit ordinateur de bureau, personnalisable à souhait, est livré avec Windows 8.1, il devrait être disponible sous d'autres systèmes d'exploitations très prochainement.

    Imaginé sur les bords de la Garonnes, le Kubb de la société Bleujour se présente comme un ordinateur de bureau de forme cubique tirant vers luxe. Ancien directeur marketing de l'importateur informatique Bacatá, Jean-Christophe  Agobert, le PDG de la jeune entreprise, fait le pari du design sur celui des performances. Cela fait près de deux ans que le dirigeant y réfléchit. Deux années nécessaires pour trouver 10 associés et lever 500 000 euros de fonds. Équipé d'une batterie de secours en plus des habituels composants micro (puce Intel Core i5 ou i7), ce PC sans fil (souris et clavier Bluetooth) est annoncé à un tarif commençant à 700 euros. Pour l'instant livré avec Windows 8.1 et Windows 7 Professionnel, il sera bientôt possible de l'acheter avec une distribution Linux, voir même sans OS.

     

    futurologie, société, informatique,

     

     

     

     

     

     

     

    Une version pro

    Vous habitez à Revel ? (heu... non, j'ai déménagé de ST Félix il y a 8 ans, dommage -NDLRédactrice)

    Enrichissez-vous des meilleures pratiques IT au cours de la Matinée Débats organisée le 2 décembre à Toulouse par la rédaction du Monde Informatique   La start-up travaille également sur la version professionnelle de son poste de travail : " Nous pensons à nous associer avec des sociétés de GED ou CRM pour fournir des outils prêt à l'utilisation et crée pour ". Le design sera personnalisable et l'objet pratique, modulable et nomade : " Nous travaillons avec une clinique qui veut équiper ses services avec des Kubb, ils seront aux couleurs de la clinique ".

    La société garde bien sûr un œil sur toutes les innovations du secteur  : " Nous allons intégrer une technologie qui permet de verrouiller l'accès à l'ordinateur depuis son smartphone, il sera réactivé seulement si le smartphone est posé à coté de l'ordinateur ". Le Trentotto,  le premier magasin où le Kubb sera commercialisé se situe à Toulouse. Là, l'ordinateur se retrouvera au milieu de meubles et produits designs. Avec une capacité de production maximale - en France - de 1 500 machines par mois, Bleujour espère vendre entre 4 000 à 6 000 pièces par an afin d'atteindre l'objectif de 4,5 M€.

     

  • Bien au chaud, Volcano.

    Explorer l'intérieur des volcans avec un robot

    Un robot capable de descendre dans les failles des volcans a été mis au point par des chercheurs de la NASA. Baptisé VolcanoBot, cet engin pourrait également permettre d'explorer les volcans extraterrestres.

    D'ici quelques semaines, le robot VolcanoBot 2 descendra dans les profondeurs du volcan Kilauea (Hawaï), comme le révèle un article publié le 10 janvier 2015 sur le site de Sciences et Avenir. Sa mission ? Prouver qu'il est possible de descendre jusqu'au fond d'une fissure volcanique, et d'en dresser une cartographie 3D.

    Conçu par des ingénieurs du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, le robot VolcanoBot pourrait permettre aux vulcanologues d'explorer l'intérieur des volcans de la planète, afin d'en percer les secrets.

    Et ce n'est pas tout. Car la technologie mise en œuvre dans ce robot, dont la dernière version mesure à peine 25 centimètres de long, pourrait également permettre à terme d'explorer les volcans d'autres planètes. Comme par exemple ceux de Mars ou d'Encelade, cette lune glacée de Saturne.

    Pour en savoir plus, lire sur Sciences et Avenir : "VolcanoBot, un robot pour visiter les entrailles des volcans"

     

     

  • Un implant neuronal a vaincu la paralysie chez des rats

    Un implant neuronal, qui a permis à des rats paraplégiques de remarcher, pourrait un jour aider des personnes paralysées à retrouver en partie leur mobilité, selon une étude parue dans "Science".

    Une équipe suisse de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL) a développé un implant neuronal qui a la particularité de permettre à des rats paraplégiques de pouvoir remarcher. Cette prothèse, appelée " e-Dura " en référence à la dure-mère, la gaine qui protège la moelle épinière et le cerveau, est implantée directement sur la moelle épinière. Elle contient à la fois des électrodes et un mécanisme de libération de médicaments, expliquent les auteurs helvétiques de cette recherche publiée jeudi dans la revue américaine Science.

    Grâce à son élasticité, cet implant a des propriétés presque identiques aux tissus vivants avec qui il est en contact. Ceci réduit fortement les frictions et l'inflammation : la prothèse est donc très bien tolérée. Jusqu’à présent, les prothèses neuronales testées étaient rigides, ce qui entrainait d’importants dommages dans les tissus nerveux.

    L'implant reste en place pendant de longues périodes

    Le prototype d'implant e-Dura posé sur des rats n'a provoqué ni dommage ni rejet et ce même après deux mois, selon ces chercheurs.

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    Infographie de l'application de l'implant développé par l'EPFL

    " Notre implant e-Dura peut rester en place pendant de longues périodes sur la moelle épinière ou le cortex précisément parce qu'il a les mêmes propriétés mécaniques que la dure-mère elle-même ", explique Stéphanie Lacour, professeur à l'EPFL, co-auteur de ces travaux.

     " Cette avancée offre de nouvelles possibilités thérapeutiques pour des personnes souffrant d'un traumatisme ou de troubles neurologiques, surtout les sujets paralysés à la suite d'une blessure de la moelle épinière ", précise-t-elle.

    La prothèse e-Dura pourrait à l’avenir être fixée sur le cerveau pour traiter par exemple l'épilepsie, la maladie de Parkinson et la douleur chronique. Si des rats dont la moelle épinière avait été lésée ont pu remarcher grâce à cette prothèse, il reste encore de nombreuses étapes à franchir avant de pouvoir envisager de l'expérimenter chez l'homme. Il va notamment falloir miniaturiser e-dura pour le rendre implantable. Chez les rats, l'ensemble du dispositif était relié à l'extérieur par des fils.

    Une étude proche, et réalisée par le même établissement, avait été publiée en octobre dans la revue Science Translational Medicine.

     

  • Le portrait-robot génétique arrive en France

    Une enquête de Soren Seelow

    "Sexe: masculin – yeux: marron tendance foncée – peau: claire tendance mâte – cheveux: châtain ou brun/noir tendance foncée." Cette description quelque peu sommaire est un document unique. Elle restera dans l’histoire criminalistique française comme le premier "portrait-robot génétique" réalisé dans le cadre d’une enquête policière: celui du suspect d’une série de viols qui a hanté la ville de Lyon entre octobre 2012 et janvier 2014.

    Cette nouvelle technique d’aide à l’enquête – consistant à extraire d’une trace génétique des renseignements sur l’apparence physique d’un suspect inconnu – était jusqu’à il y a peu interdite en France. Seule était autorisée la comparaison d’une liste de dix-huit segments de l’ADN, strictement définis par la loi, avec les profils enregistrés dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg) à des fins d’identification.

    En dehors du sexe – exception tolérée par le législateur –, ces dix-huit segments ne livraient aucune information sur la morphologie de la personne. L’analyse des segments de l’ADN renseignant l’apparence d’un individu était réservée aux domaines scientifique et médical, au nom de la protection de la vie privée.

    Cette distinction appartient désormais au passé. Dans un arrêt du 25 juin, passé relativement inaperçu, la Cour de cassation a jugé que le" portrait-robot génétique" ordonné par un juge d’instruction lyonnais était conforme au droit, contre l’avis du ministère de la justice. Prise de cours, la chancellerie, qui qualifie pudiquement le sujet de "sensible", multiplie depuis cet été les consultations et réfléchit au meilleur moyen d’encadrer cette nouvelle technique d’enquête.

    Un verrou juridique a sauté: de nouveaux horizons s’ouvrent aux services de police, que seuls les progrès de la génétique limitent désormais. Les scientifiques travaillent déjà sur de nouveaux marqueurs exploitables: écartement des pupilles, largeur de la mâchoire, volume de la boîte crânienne… "Nous n’en sommes qu’à la préhistoire", prévient Christian Doutremepuich, directeur du laboratoire d’hématologie médico-légale de Bordeaux, qui a réalisé le portrait-robot. A terme, c’est bien une "photographie génétique" que les laboratoires font miroiter aux enquêteurs.

    Pour comprendre la genèse de cette révolution juridique, il faut revenir fin 2012, à Lyon, dans les ruelles du 8e arrondissement. En l’espace de trois mois, cinq étudiantes sont agressées sexuellement dans ce quartier universitaire. Le mode opératoire est toujours le même: la nuit, un homme, cagoulé et armé d’un cutter, attaque ses victimes de dos. Aucune description n’a pu être versée au dossier mais la police en est convaincue: il s’agit du même individu. L’affaire du" violeur du 8e" fait irruption dans les journaux.

    Soumis à une intense pression médiatique, les enquêteurs de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Rhône exploitent toutes les techniques d’enquête à leur disposition. Les traces d’ADN prélevées sur les victimes sont comparées aux profils du Fnaeg, qui recense quelque 2 millions d’auteurs d’infractions. En vain. Une souricière géante est mise en place: les gardes à vue des porteurs d’armes blanches sont systématisées afin d’enregistrer leur profil génétique. Sans plus de résultat.

    "L’enquête classique n’avait rien donné, et nous avions la certitude qu’il frapperait encore", explique Albert Doutre, patron de la DDSP. En accord avec les policiers et le procureur de Lyon, le juge d’instruction chargé de l’enquête, Michel Noyer, décide de dresser un portrait-robot du suspect à partir de son ADN. Le 27 mai 2013, il demande au laboratoire d’hématologie médico-légale de Bordeaux de faire ressortir" tout élément utile relatif aux caractéristiques morphologiques du suspect".

    Laurent Pene avance un autre argument en faveur d’une intervention du législateur:" Les segments d’ADN exploitables pour un portrait-robot ne sont pas définis, les labos peuvent aujourd’hui faire ce qu’ils veulent." Un exemple illustre le flou juridique actuel: l’origine ethnique des suspects. Le directeur du laboratoire de Bordeaux exclut cette donnée de ses analyses au motif qu’elle ne constitue pas une" caractéristique morphologique publique", mais appartient à "l’histoire privée de l’individu". L’INPS, au contraire, prévoit de faire figurer l’origine "bio-géographique" dans ses résultats.

    Pour autant, le Dr Doutremepuich estime que toute loi serait par avance condamnée à être dépassée par les progrès de la génétique. Là encore, la question de l’origine ethnique illustre la difficulté pour le législateur à anticiper les avancées de la science. Lors de la création du Fnaeg, les dix-huit segments d’ADN retenus par la loi ne devaient fournir aucune information privée sur les profils enregistrés. Or, les chercheurs se sont aperçus au fil des années qu’ils permettaient de faire ressortir l’origine ethno-géographique des individus.

    Et la génétique ne cesse de défier l’imagination du législateur. Le laboratoire d’hématologie médico-légale de Bordeaux, qui analyse aujourd’hui trois" caractéristiques morphologiques apparentes" (peau, yeux, cheveux), travaille déjà sur de nouveaux critères: la pilosité intersourcilière, la présence d’une fossette au menton et le décollement des oreilles.

    Certains laboratoires étrangers vont plus loin. Dans une étude publiée le 13 septembre 2012, une équipe internationale emmenée par Manfred Kayser, chercheur à l'université Erasme de Rotterdam, a identifié un lien entre cinq gènes et certaines caractéristiques du visage comme la largeur de la mâchoire ou l’écartement des pupilles. A l’université de Pennsylvanie, le chercheur américain Mark Shriver a croisé en 2013 les analyses de 24 segments d’ADN avec un logiciel afin de sortir une image en 3D de la structure faciale d’un individu.

    S’ils font rêver les services d’enquête, ces travaux sont pourtant loin de faire l’unanimité dans la communauté scientifique. A la différence de l’analyse classique, qui permet d’identifier un individu en le comparant à un autre ADN enregistré au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg), le portrait-robot génétique relève de l’analyse prédictive. S’agissant de la couleur des yeux, par exemple, l’INPS parvient à un pourcentage de certitude de 95 % s’ils sont bleus ou marron, mais le chiffre tombe à 74 % pour les couleurs" intermédiaires" comme le vert.

    Pour Catherine Bourgain, généticienne à l’Inserm, l’idée d’un portrait-robot génétique repose sur" une vision génocentrée du vivant"." On est encore loin de pouvoir prédire certaines caractéristiques apparentes avec une probabilité satisfaisante, explique-t-elle. A métissage égal, vous pouvez avoir deux résultats morphologiques très différents. Idem pour la taille, qui dépend de l’environnement, ou les cheveux, dont la couleur peut évoluer au cours d’une vie."

    Conscients des limites actuelles de cette technologie, ses partisans sont néanmoins convaincus qu’on parviendra, à terme, à une" photographie génétique" avec un degré de probabilité satisfaisant. Pour Sylvie Moisson, procureure générale de Lyon," cette technique d’aide à l’enquête est déjà intéressante", le portrait-robot traditionnel, tiré d’un témoignage par nature subjectif, n’offrant" pas plus de certitude".

    L’analyse du laboratoire de Bordeaux ne renseignait pas l’origine ethnique du suspect des viols de Lyon. Ses caractéristiques morphologiques, elles, correspondaient bien à la réalité. K., un chauffeur de bus de 37 ans, a été arrêté en flagrance le 3 janvier. Alerté par des cris, un riverain avait appelé le 17. L’histoire retiendra que ce ne sont pas ses gènes qui l’ont trahi, mais le civisme d’un voisin.

    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/societe/visuel/2014/12/18/le-portrait-robot-genetique-arrive-en-france_4541590_3224.html#9h0Pjb3UZ6LGoV4m.99

  • L'ère des robots est enfin venue et c'est une opportunité pour la France

    Les robots sortent aujourd’hui du champ de la science-fiction pour s’immerger dans la réalité. Syntec Numérique, en partenariat avec Odoxa, a interrogé les français pour savoir ce qu'ils pensaient de la robotique et s'ils la voyaient comme une aubaine ou une menace. 

    Une majorité de Français semble d'ores et déjà convaincue par le développement et l'intérêt de la robotique, et ce, qu’il s’agisse de robots dédiés à la santé (84 %), aux personnes âgées (75 %) ou aux différents usages domestiques (74 %). Même son de cloche pour les applications professionnelles et les usages pour diminuer la pénibilité du travail ou effectuer des tâches complexes ou dangereuses (72 % et 64 % de la population).

    "Les robots sortent définitivement du ghetto de la science-fiction pour venir révolutionner la vie à domicile, les conditions de travail, la médecine et les sciences, explique Bruno Vanryb, Président du collège éditeurs de Syntec Numérique. Il faut reconnaitre que les applications domestiques de la robotique telles que l’aspirateur ou la tondeuse à gazon autonomes ont fait beaucoup pour rendre plus accessible le recours aux machines". 

    Convaincues de leur utilité, 42 % des personnes interrogées possèdent au moins un robot dans leur vie quotidienne ou souhaiteraient en acquérir un. Son développement semble seulement limité au prix : 33 % des français les trouvant encore trop onéreux. "Ce frein lié aux coûts de conception et de fabrication ne devrait pas en rester un très longtemps, si une véritable filière industrielle et scientifique de la robotique se met en place avec des entrepreneurs engagés, comme ce fut le cas pour l’explosion de l’informatique dans les années 80, de la téléphonie mobile à la fin des années 90 et plus généralement du numérique depuis les années 2000" ajoute Bruno Vanryb.

    Ainsi, la création d’une vraie filière française de la robotique est perçue comme une véritable opportunité pour une grande majorité de la population. "Une nouvelle ère de croissance pourrait ainsi s’ouvrir pour l’industrie du futur, nouvelle ère qui permettra de compenser largement la seule inquiétude exprimée par les Français sur la robotique, à savoir la possible destruction d’emplois que pourrait provoquer la généralisation des robots !" conclut Bruno Vanryb.

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