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société - Page 342

  • Suite de la note d'hier

    Obésité: Une piste épigénétique pour lutter contre la prise de poids et l’hypercholestérolémie

    Le nombre de cas d’obésité a doublé depuis 1980 : en 2014, plus de 600 millions d’adultes étaient touchés à l’échelle de la planète. Les causes de cette épidémie sont notamment environnementales et génétiques. Des chercheurs de l’Inra, en association avec des collègues de l’Institut Pasteur, de l’Inserm, du CNRS et de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni), révèlent qu’une protéine (BAHD1) participe aux mécanismes de régulation du taux de cholestérol et de la prise de poids, en contrôlant l’expression de certains gènes par des phénomènes épigénétiques. Ces résultats publiés le 3 Mars 2016 dans la revue PLoS Genetics pourraient ouvrir la voie à la recherche de nouvelles thérapies contre l’obésité, le diabète, et les maladies cardiovasculaires.

    Chez l’homme et les autres vertébrés, BAHD1 est une protéine contribuant à rendre certains gènes peu actifs, voire totalement inactifs, en compactant certaines régions des chromosomes. Jusqu’à présent, le rôle physiologique de BAHD1 était inconnu. Une équipe de chercheurs de l’Institut Micalis de l’Inra, en association avec l’Institut Pasteur, l’Inserm, le CNRS et l’Université de Cambridge (Royaume Uni), révèlent aujourd’hui que BAHD1 participe aux mécanismes de régulation du taux de cholestérol et de la prise de poids.

    Une déficience en protéine BAHD1 entraîne une baisse de la cholestérolémie et de la graisse corporelle

    Pour comprendre le rôle de cette protéine, les chercheurs ont produit des souris qui ne possèdent plus le gène BAHD1. A la naissance, les souris sans BAHD1 sont petites. Au cours de la croissance, ces animaux rattrapent la taille de leurs congénères chez lesquels la protéine s’exprime, mais restent plus maigres. Les chercheurs ont observé que les adultes sans BAHD1 avaient un taux de cholestérol sanguin, une glycémie et une masse graisseuse plus faibles que chez les souris témoins.

    L’ablation du gène BAHD1 provoque donc une diminution de la cholestérolémie et de la quantité de graisse corporelle chez les souris. Elle provoque aussi un mauvais fonctionnement du placenta et une réduction du poids des fœtus. BAHD1 est donc un élément clé des réseaux de régulation du développement du placenta pendant la phase embryonnaire, et du stockage de la graisse corporelle chez l’adulte.

    Les scientifiques ont également recherché les gènes dérégulés chez la souris par l’inactivation de BAHD1, ou in vitro par la surexpression de BAHD1 dans des cellules humaines. Ils ont découvert que, dans ces deux modèles, BAHD1 modifie l’expression de plusieurs gènes importants dans le contrôle du métabolisme du cholestérol, des hormones stéroïdiennes, des lipides et des sucres.

    La protéine BAHD1, élément clé d’un mécanisme épigénétique

    Les chercheurs ont aussi mis en évidence que BAHD1 agit avec d’autres protéines, comme des enzymes appelées histones déacétylases et méthyltransférases, pour déclencher des changements dits épigénétiques. Ce sont des variations dans l’activité des gènes qui interviennent non pas par des mutations dans la séquence de l’ADN, mais par des changements de son état de compaction, à la suite de modifications chimiques de l’ADN ou des protéines histones (dans lesquelles l’ADN est enroulé, formant une fibre appelée la chromatine). Ainsi par exemple, BAHD1 régule l’expression d’un gène codant pour un récepteur aux oestrogènes (des hormones sexuelles qui influencent le poids) en agissant sur la méthylation de l’ADN et des histones dans la région de ce gène.

    Les résultats de ces travaux montrent que ces mécanismes épigénétiques agissent comme une commande du stockage ou de la consommation d'énergie dans l'organisme, à différentes phases de la vie. Ils pourraient, par des approches ciblées sur BAHD1, ses partenaires ou ses gènes cibles dans certains tissus, ouvrir la voie à de nouvelles thérapies contre l’obésité, le diabète et les maladies cardiovasculaires.

    Source

     Role of the BAHD1 Chromatin-Repressive Complex in Placental Development and Regulation of Steroid Metabolism, PLoS Genetics, 3 mars 2016

    Goran Lakisic, Alice Lebreton, Renaud Pourpre, Olivia Wendling, Emanuele Libertini, Elizabeth J. Radford, Morwenna Le Guillou, Marie-France Champy, Marie Wattenhofer-Donzé, Guillaume Soubigou, Slimane Ait-Si-Ali, Jean Feunteun, Tania Sorg, Jean-Yves Coppée, Anne C. Ferguson-Smith, Pascale Cossart, Hélène Bierne

  • Vous êtes ce que vos parents ont mangé !

    Des scientifiques de Helmholtz Zentrum de Munich, en collaboration avec des chercheurs de l’Université technique de Munich et du Centre allemand de recherche sur le diabète (DZD), ont montré que l’obésité induite par l’alimentation et le diabète peut être épigénétique*, héritée par la descendance. via les ovocytes et les spermatozoïdes. Les résultats ont été publiés récemment dans la revue Nature Genetics.

    Pour son étude, l’équipe de l’Institut de génétique expérimentale (IEG) a utilisé des souris qui étaient devenues obèses et qui ont développé un diabète de type 2 en raison d’un régime alimentaire riche en matières grasses. Leur progéniture a été obtenue uniquement par fécondation in vitro (FIV) à partir d’ovocytes et de spermatozoïdes isolés, de sorte que les changements dans la progéniture ne pouvaient être transmis par l’intermédiaire de ces cellules. Les descendants ont été portés et sont nés via des mères porteuses saines. Cela a permis aux chercheurs de se prononcer sur d’autres facteurs tels que le comportement des parents et des influences de la mère pendant la grossesse et l’allaitement.

    "Les résultats ont montré qu’ensemble les ovocytes et les spermatozoïdes ont transmis l’information épigénétique, qui en particulier dans la progéniture femelle a conduit à une obésité sévère", a déclaré le professeur Johannes Beckers, qui a dirigé l’étude. Dans la descendance mâle, en revanche, le taux de glucose sanguin est plus affecté que dans la fratrie féminine. Les données montrent également que – comme chez les humains – la contribution maternelle au changement dans le métabolisme de la progéniture est supérieure à la contribution paternelle.

    Ceci peut être une explication possible de la propagation rapide du diabète dans le monde entier.

    " Ce genre d’hérédité épigénétique d’un trouble métabolique due à une mauvaise alimentation pourrait être une autre cause majeure de l’augmentation globale spectaculaire de la prévalence du diabète depuis les années 1960 ", a déclaré le professeur Martin Hrabe de Angelis, directeur de l’IEG et initiateur de l’étude. L’augmentation observée de patients diabétiques dans le monde entier peut difficilement être expliquée par des mutations dans les gènes eux-mêmes (ADN) parce que l’augmentation a été trop rapide. L’hérédité épigénétique – par opposition à l’héritage génétique – est en principe réversible, et de nouvelles possibilités d’influer sur le développement de l’obésité et le diabète se produisent à partir de ces observations, selon les scientifiques.

    Dans leurs théories sur l’hérédité et l’évolution, Jean-Baptiste Lamarck et Charles Darwin ont explicitement établi que les caractéristiques et les traits que les parents acquièrent au cours de leur vie grâce à l’interaction avec l’environnement pourraient être transmis à leur progéniture. Ce n’était pas jusqu’à la néo-darwiniste " Théorie synthétique de l’évolution ", qui a combiné les théories de la sélection naturelle de Darwin et la génétique de Gregor Mendel, que l’hérédité des caractères acquis a été rejetée. " Du point de vue de la recherche fondamentale, cette étude est importante car elle prouve pour la première fois qu’un trouble métabolique acquis peut être transmis de façon épigénétique à la descendance via les ovocytes et les spermatozoïdes semblable aux idées de Lamarck et de Darwin ", a déclaré le professeur. Johannes Beckers.

    * Épigénétique : Contrairement à la génétique, le terme ‘épigénétique’ se réfère à l’héritage des traits qui ne sont pas déterminées dans la séquence primaire de l’ADN (les gènes). Jusqu’à présent, les transcrits d’ARN et les modifications chimiques de la chromatine (par exemple, sur l’ADN ou des histones) ont été considérés comme des porteurs de cette information épigénétique.

    Un colloque scientifique: épigénétique et évaluation des risques se tiendra les 14 et 15 juin prochain à Valence, en Espagne, source EFSA.

    A suivre

  • A l'escolo, c(h)ul me le trambolo, à l'oustal, c(h)ul me fa mal!

    A l'escolo, cul me le trambolo, à l'oustal, cul me fa mal!

    (on prononce mé lé

    et tchoul pour cul) occitan mais bon, je dois faire de fautes....

    En allant à l'école, j'ai tellement peur que mes fesses tremblent, à la maison, les fesses me font mal (car le maître m'a donné des coups de baguettes)

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    Il n’est pas inutile de se pencher sur les programmes de l’Education nationale, y compris du primaires et du collège. Ce qu’on y trouve est surprenant: sur des pages et des pages, une jacasserie verbeuse, inconsistante, moralisante, prétentieuse, sans queue ni tête. L’école pour apprendre à lire, à écrire et à calculer?

    Quelle ringardise! Quelle plaisanterie! Beaucoup parler pour ne rien dire, fuir le monde des réalités, le regard des élèves, noyer l’essentiel dans un jargon aux connotations idéologiques dignes d’un régime totalitaire. Le principe est celui du nivellement par le bas.

    L’Education nationale ne semble pas avoir pour objectif de fixer un objectif à atteindre, un horizon identique de savoir, de connaissance, mais au contraire, de s’aligner sur le plus petit commun dénominateur, renoncer à toute idée d’exigence collective, d’effort, d’élévation par l’acquisition du savoir. L’égalitarisme se substitue au principe d’égalité des chances. Morceau d’anthologie: Les enfants qui arrivent au cycle 2 sont très différents entre eux. Ils ont grandi et ont appris dans des contextes familiaux et scolaires divers qui influencent fortement les apprentissages et leur rythme. La classe s’organise donc autour de reprises constantes des connaissances en cours d’acquisition et si les élèves apprennent ensemble, c’est de façon progressive et chacun à son rythme. Il s’agit de prendre en compte les besoins éducatifs particuliers de certains élèves (élèves allophones nouvellement arrivés, en situation de handicap, éprouvant des difficultés importantes à entrer dans l’écrit, entrant nouvellement à l’école, etc.) qui nécessitent des aménagements pédagogiques appropriés. Voici formulés le culte de la médiocrité et du renoncement, l’abandon du principe de la réussite par le travail, l’intelligence, la méritocratie républicaine, comme on disait jadis…

    Nulle part ce programme ne parle de l’acquisition des savoirs fondamentaux. On sent bien l’idée, consciente ou inconsciente, qui se profile derrière cette mélasse pseudo-intellectuelle, cet écoulement nihiliste de mots pompeux : abêtir une génération, la priver des outils intellectuels de résistance de manière à la livrer pieds et poings liés à toutes les manipulations commerciales et idéologiques.

    Maxime TANDONNET

    https://maximetandonnet.wordpress.com/2016/03/21/le-destruction-de-lintelligence/

     

  • TOUS POURRIS

    Sylvie Andrieux: condamnée à de la prison ferme, elle reste députée. Je suis scandalisée

    LE PLUS. Sylvie Andrieux, exclue du PS après sa condamnation pour détournement de fonds publics, siège encore à l'Assemblée Nationale et elle a même pu voter pour la loi Renseignement. Comment une députée condamnée à quatre ans de prison, dont un ferme, peut-elle encore faire partie des élus de la République? C'est justement la question que se pose Dom Bochel Guégan.

    L'analyse du scrutin du vote sur le projet de loi Renseignement, votée en majorité par les députés le 5 mai, est riche de renseignements.

    Outre le fait de savoir ce que votre député a voté ou non (le mien a voté contre), il révèle les frondeurs de pacotille, ceux dont on aurait pu espérer mieux et d'une manière générale, une dérive sécuritaire inquiétante autant qu'une méconnaissance du secteur numérique (mais ceci est un autre sujet).

    La lecture de ce scrutin révèle surtout que le monde politique est un monde définitivement hors sol et qui creuse lui-même la fosse à purin dans laquelle il patauge. C'est à ce moment que je réalise que Sylvie Andrieux (ex-PS), condamnée en appel en septembre 2014 à quatre ans de prison dont un ferme est toujours députée...

    Du coup, je réalise que Sylvie Andrieux est toujours députée malgré sa condamnation à 4 ans de prison en 2014 http://t.co/fOCFJCEbNW

    Ainsi, le mardi 5 mai, la longue liste des votants nous apprend que Sylvie Andrieux en est et qu'elle a voté pour soit dit en passant.

    Condamnée pour détournement de fonds publics

    Pour rappel, Sylvie Andrieux a été condamnée pour détournement de fonds publics, il n'est pas inutile de rappeler que qui dit "fonds publics" dit l'argent des contribuables, autrement dit le nôtre.

    Sylvie Andrieux a beau clamer qu'elle aurait agi "en son âme et conscience", il n'en reste pas moins qu'elle a été condamnée pour avoir déversé des "charrettes de billets" auprès d'associations fictives dans un but électoraliste. Pire, ce système a perduré malgré un signalement de Tracfin en 2007, des avis défavorables de l'administration (certains datant de 2002) et l'alerte d'une contractuelle qui s'en était inquiétée.

    Si on résume, Sylvie Andrieux a été condamnée une première fois à 5 ans d'inéligibilité en 2013 pour des faits datant des années 2000 et elle a vu sa peine alourdie en appel en septembre 2014 d'une année de prison supplémentaire.

    La réponse du PS à l'époque s'était limitée à lui demander son retrait du groupe socialiste, mais en aucun cas à son départ des bancs de l'assemblée nationale.

    Si le fait de se pouvoir en cassation "suspend" l'exécution de la décision du tribunal permettant à Sylvie Andrieux de siéger encore à l'assemblée, le fait d'y voir une députée pourtant lourdement condamnée pour avoir usé de l'argent public à son seul profit est tout bonnement scandaleux.

    La lenteur de la justice quand elle concerne des mandats législatifs ne fait que rendre les condamnations illusoires, rappelons-nous les 18 années de procédure pour les époux Tiberi qui n'avaient finalement aboutis qu'à une condamnation à dix mois de prison avec sursis (pour laquelle ils comptent encore faire appel).

    Les politiques promettent et ne font pas grand chose

    Le déficit de confiance envers les politiques qui s'aggrave d'année en année se partage désormais entre méfiance, dégoût et lassitude envers nos élus.

    En 2013 déjà, 77% des français estimaient que les politiques étaient corrompus. En 2014, 88% des français estimaient que les politiques ne se préoccupaient que d'eux-mêmes.

    Abstention, votes extrêmes, désengagement vis à vis de la vie politique en sont les conséquences directes. Les classes moyennes aujourd'hui estiment que les politiques promettent beaucoup et ne font pas grand chose, rêvent d'un "coup d'état citoyen" et estiment que la France gaspille beaucoup l'argent public alors que nos conditions de vie s'aggravent.

    Une classe politique trop préoccupée d'elle-même et qui n'a de démocrate que le nom, un changement promis à chaque élection et qu'on ne voit jamais venir. une classe politique qui semble se protéger, s'émancipant des règles qu'elle produit pour les autres.

    Tous pourris, tous corrompus

    L'exemple de cette élue, pourtant condamnée en 2013, puis en 2014 et toujours présente parmi ses pairs n'est qu'une illustration de plus de cette déconnexion entre la vie ordinaire et la vie politique.

    La parole de Sylvie Andrieux, ses opinions comme ses recommandations n'ont plus aucune valeur. Cependant, lire de sa plume que "la France doit être exemplaire", que la "confiance est nécessaire" ou lire son rappel du principe de liberté, d'égalité et de fraternité qui est le nôtre, peut paraître quelque peu indécent.

    A l'heure des promesses de transparence, d'exemplarité, de République irréprochable sans cesse répétées, la présence (très très discrète) de Sylvie Andrieux à l'assemblée devient insupportable tout en nourrissant le "tous pourris", "tous les mêmes", si cher à Marine le Pen (bien que son parti ne soit pas exempt de reproches), faisant ainsi un peu plus le lit du FN pour 2017.

    Comment peut-on justifier aujourd'hui, alors que le fossé entre politiques et peuple n'en finit plus de se creuser, qu'une élue qui a volé l'argent de ses concitoyens et électeurs puisse deux ans après avoir été condamnée être encore payé(e) par ces mêmes contribuables (6755€ par mois hors indemnités selon sa déclaration) qu'elle a spoliés?

    Parmi les maux de la politique, la prévarication est l'un des pires puisqu'il viole le contrat moral passé entre l'électeur et l'élu, le détournement de biens publics est à la politique ce que le plagiat est à la création intellectuelle, dès lors, une condamnation pour détournement d'argent public devrait automatiquement, systématiquement et sans délai éloigner le ou la fautive de tout mandat législatif et/ou public.

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1364769-sylvie-andrieux-condamnee-a-de-la-prison-ferme-elle-reste-deputee-je-suis-scandalisee.html

     

  • Question au secrétaire d’État chargé des transports, Alain Vidalies

    Monsieur le Ministre, lundi, la SNCF a annoncé des pertes abyssales : 12 milliards d’euros pour 2015. Or, dans le même temps, on trouve des cheminots encartés CGT pour manifester contre le projet de loi El-Khomri, quand des préavis de grève ne sont pas déposés afin de perturber la vie des voyageurs. Cela fait des années que des associations comme Contribuables Associés dénoncent la gabegie de la SNCF, gabegie financière qui, rappelons-le, ne s’accompagne même pas de l’excellence du service.

    L’accident mortel du test du TGV en novembre dernier ou les conclusions du rapport sur l’accident de Brétigny-sur-Orge sont là pour témoigner du caractère parfaitement perfectible du service ferroviaire français. Monsieur le Ministre, nous sommes face à une équation simple : nous payons trop cher pour un service médiocre et monopolistique.

    Pourriez-vous, Monsieur le Ministre, faire un point, en tant qu’actionnaire unique de la SNCF, sur la stratégie de la SNCF et les nécessaires restructurations que le management compte mettre en œuvre ? Quelles décisions l’État va t-il prendre pour améliorer la qualité de service tout en travaillant sur la structure de coûts ?

    Contrepoints.org

  • 4 de race blanche

    Le journal 20minutes a été accusé de racisme pour avoir parlé de 4 blancs morts dans un attentat.

    "14 civils, dont 4 de race blanche". C’est par ces mots qu’Hamed Bakayoko, ministre de l’Intérieur de Côte d’Ivoire, confirmait le bilan macabre de l’attaque terroriste de Grand-Bassan.

    On comprend donc que dix des victimes étaient vraisemblablement de race noire, puisque le ministre ne juge pas utile de préciser plus, et que la nationalité des quatre de race blanche n’est pas encore tout à fait établie; ce que le ministre s’empresse d’ailleurs de confirmer: "nous avons identifié une d’elles de nationalité française et une allemande", il reste donc deux victimes de race blanche dont on ne connait pas à ce moment la nationalité.

    Alors bien sûr, on pourrait rétorquer à M. Bakayoko qu’en français moderne, le terme de race ne s’applique qu’aux espèces animales domestiques et donc, que l’usage de ce mot n’est pas approprié. On pourrait mais on ne le fera pas, parce qu’avec deux doigts de jugeote, on imagine bien, d’une part, que le ministre de l’Intérieur ivoirien a un peu autre chose à faire que de se perdre en considérations sémantiques alors que son pays est victime du terrorisme et on comprend bien, d’autre part, qu’il nous donne les informations dont il dispose à ce moment : concrètement, dix victimes ont la peau, à peu près, noire et quatre autres ont la peau, à peu près, blanche.

    Pas de microagression

    Personnellement et étant blanc moi-même, je ne me sens en rien micro-agressé par cette référence à des personnes de race blanche; je n’y vois aucune forme de racisme ni de volonté de dénigrer l’histoire de ma famille et encore moins ma culture. J’y vois un ministre sous pression qui expose des faits. Point barre.

    Sauf que voilà, quand 20Minutes.fr reprend cette déclaration ministérielle en omettant, il est vrai, de la mettre entre guillemets, cette même phrase prend étrangement une toute autre dimension. Le canard a peine le temps de publier son papier, son titre " Côte d’Ivoire : l’attaque d’une station balnéaire revendiquée par Aqmi, 14 civils tués dont 4 blancs. " fait immédiatement l’objet d’une campagne d’indignation dont seuls les Guerriers de la Justice Sociale ont le secret. " Quoi? Comment? Vous n’avez pas honte? " s’insurgent en chœur les chasseurs de fascistes et autres suspects habituels.

    Pourtant, 20Minutes.fr a essayé de bien faire. Si vous y prêtez attention, vous observerez que le mot race a disparu de la citation (telle qu’elle apparaît dans le titre et dans l’article original) ce qui, incidemment, explique parfaitement bien pourquoi les guillemets ont disparu dans les deux cas.

    Alors quoi? Que reproche-t-on à 20Minutes.fr exactement? De ne pas avoir remplacé blancs par de type caucasien? Un ministre ivoirien pourrait donc utiliser la notion de race blanche sans que personne ne s’en offusque tandis qu’un journal français n’aurait pas le droit de parler de blancs? Accuse-t-on 20Minutes.fr de donner plus d’importance à la mort de quatre blancs qu’à celle de dix non-blancs? Fait-on le même procès d’intention à M. Bakayoko?

    Non. En réalité, on ne reproche rien à 20Minutes.fr. Ils n’ont fait que leur métier: informer un public français que, lors d’un attentat commis dans un pays d’Afrique dans lequel vivent beaucoup de nos compatriotes, quatre blancs figurent parmi les victimes.

    Bref, cette micro-vague de micro-indignation collective confine au ridicule le plus achevé; elle est, encore une fois, le fait d’un quarteron d’indignés professionnels qui se sont jurés de dénicher des racistes partout; même s’il n’y en a objectivement pas la moindre trace; même si, pour se faire, ils diffament publiquement des innocents; même si, à force de jouer à ce petit jeu, ils crédibilisent le discours de ce même Front National qu’ils prétendent combattre.

    Contrepoint.org