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technologie - Page 3

  • Ils vont vous aider à retrouver la vue

    Pixium développe trois implants rétiniens conçus pour remplacer les photorécepteurs et restaurer la vision des personnes malvoyantes ou non voyantes, qui l’ont perdue suite à des pathologies dégénératives de l’œil telles que la rétinopathie pigmentaire ou la dégénérescence maculaire. Ces pathologies détruisent les photorécepteurs, des cellules spécialisées de la rétine qui transforment la lumière en un signal nerveux codé et transmis au cortex visuel du cerveau. Cependant, les cellules neuronales de la rétine qui forment le nerf optique (appelées cellules ganglionnaires rétiniennes) demeurent intactes et continuent de fonctionner normalement.

    Ces systèmes sont généralement composés de plusieurs éléments, dont :

    •L’implant rétinien : c’est une plaque d’électrodes placée à l’intérieur de l’œil, dans la rétine. Les électrodes reçoivent des informations visuelles d’un transmetteur sans fil et envoient des signaux électriques de stimulation aux cellules rétiniennes. Ces signaux arrivent, par le nerf optique dans le cerveau, au niveau du cortex visuel, où les images sont interprétées.

    •Une interface visuelle, qui prend la forme d’une paire de lunettes dotée d’une caméra. Celle-ci capture les images de l’environnement, qu’un ou plusieurs émetteurs transmettent à la puce électronique implantée dans l’œil (en plus de lui fournir de l’énergie).

    •Une unité de traitement du signal : il s’agitd’un ordinateur de poche. Cet élément, qui est en cours de développement (Dans le futur, Pixium a pour objectif d’utiliser un smartphone), fournit de l’énergie à tout le système et traite les données visuelles générées par la caméra. Il les transforme en signaux électriques qui seront ensuite transmis à la plaque d’électrodes.

    Pixium développe trois implants rétiniens conçus pour remplacer les photorécepteurs et restaurer la vision des personnes malvoyantes ou non voyantes, qui l’ont perdue suite à des pathologies dégénératives de l’œil telles que la rétinopathie pigmentaire.

     

     

    futurologie, société, santé, technologie, informatique

     

     

     

     

     

    Vous trouverez ci-dessous un aperçu des systèmes en cours de développement. Des informations plus détaillées sont disponibles dans les onglets dédiés.

    IRIS1 est un implant épi-rétinien, actuellement en phase d’essais cliniques dans le but d’obtenir un marquage CE en 2014.

    IRIS2 est un implant basé sur IRIS1, mais offrant une meilleure acuité visuelle (résolution accrue) grâce à plusieurs technologies de rupture.

    PRIMA est un implant sous-rétinien de nouvelle génération. Il repose sur des technologies révolutionnaires et a le potentiel d’améliorer significativement la vision par rapport à IRIS1 et IRIS2.

    http://www.pixium-vision.com/fr/

  • Il s'appelle Solar

    L'avion solaire qui veut faire le tour du monde sans kérosène

    L'avion expérimental Solar Impulse 2, dont l'aile fait 72 mètres d'envergure, a été présenté mercredi à Payerne (Suisse).

    Le premier appareil lancé en 2010 avait prouvé la faisabilité d'un avion propulsé par la seule énergie solaire. L'équipe suisse Solar Impulse a dévoilé mercredi à Payerne son nouvel avion destiné cette fois à boucler le premier tour du monde sans combustible fossile. Mais il est bien difficile de cacher un engin dont l'aile fait 72 mètres d'envergure (soit plus longue que celle d'un Boeing 747). Cette dernière dépassait largement du grand rideau noir censé cacher l'appareil.

    "Voici le seul avion au monde qui peut voler sans jamais s'arrêter, qui peut voler jour et nuit sans brûler la moindre goutte de kérosène ", a présenté fièrement André Borschberg, le pilote professionnel suisse qui a fondé le défi Solar Impulse avec l'aventurier Bertrand Piccard.

    Avec son immense envergure, ses ailes toutes droites et sa structure ultralégère, le Solar Impulse 2 n'est pas bâti pour battre des records de vitesse, mais bien pour voler des heures d'affilée à très haute altitude. Sa seule source d'énergie provient des panneaux solaires qui recouvrent chaque centimètre carré de ses ailes et du haut du fuselage. Ils alimentent en courant quatre petits moteurs électriques, qui font tourner lentement de grandes hélices. La puissance de chaque moteur ne fait que 17,5 ch, l'équivalent de celle d'un scooter, mais l'avion est tellement léger que cela suffit à le faire décoller et grimper jusqu'à 9 000 mètres d'altitude. La nuit, des batteries au lithium prennent le relais en attendant le prochain lever de soleil.

     "La réduction du poids est l'obsession permanente du programme, et nous a obligés à développer des solutions nouvelles pour réussir à faire voler cet avion ", explique avec enthousiasme Claude Michel, responsable du programme Solar Impulse chez Solvay, l'un des principaux partenaires technologiques du projet suisse. "Nous avons notamment développé un polymère qui remplace l'aluminium du vérin du train d'atterrissage et qui permet de faire un gain de masse de 80 % sur cet élément."

    Le groupe chimique belge a aussi contribué à la composition des éléments des batteries lithium-ion, afin d'augmenter la quantité d'énergie stockée tout en réduisant la masse. Malgré son envergure géante, l'avion ne pèse qu'un peu plus de 2 tonnes, l'équivalent d'un gros 4 × 4, dont 600 kg de batteries. Cette masse réduite n'a été possible que grâce à l'utilisation de composites de carbone assemblés à Lausanne par le chantier naval Décision, l'un des meilleurs spécialistes dans le monde des voiliers de course ultralégers. Les bandes de carbones utilisées pour construire la structure de l'avion pèsent seulement 25 g/m2, trois fois moins qu'une feuille de papier d'imprimante, grâce à une technologie utilisée au départ sur les catamarans de course de l'équipe suisse Hydros.

    Le premier Solar Impulse pouvait déjà en théorie voler indéfiniment, puisqu'il était capable de rester en l'air une nuit entière après avoir rechargé ses batteries au soleil pendant la journée. Mais en pratique, l'engin était limité par l'endurance de son pilote et sa capacité à maintenir la fragile structure en l'air en l'absence de tout système de pilotage automatique. Le plus long vol de Solar Impulse 1 avait ainsi duré 26 heures en juillet 2012, et sa plus longue distance parcourue d'une traite dépassait 1.000 km, à 50 km/h de moyenne. "Avec le premier avion nous avions l'équivalent d'un siège de classe économique, et avec le deuxième, nous avons un bon siège de classe affaires, dans lequel on peut être assis pour piloter, s'allonger pour dormir et même bouger pour faire de l'exercice ", raconte André Borschberg.

    Après des premiers vols d'essais prévus cette année, l'avion tentera en 2015 de faire un tour du monde en 5 étapes, dont la plus longue, au-dessus du Pacifique, entre la Chine et les États-Unis, prendra au moins 5 jours et 5 nuits.

     

  • Innorobo 2014: robots en agriculture

     

    L’édition 2014 d’Innorobo, le rendez-vous européen de l’innovation robotique,  vient de s’achever à Lyon. Les robots s’infiltrent dans tous les domaines des activités agricoles. Depuis toujours, les agriculteurs cherchent à mécaniser leurs tâches, à la fois pour permettre des travaux pénibles et pour augmenter la productivité. Submergés par des obligations réglementaires de plus en plus nombreuses (documentation, traçabilité…), ils trouvent aujourd’hui dans la robotique un moyen d’accélérer la modernisation de leur outil de production grâce à des robots simples d’utilisation et d’entretien, capables non seulement de les soulager, mais aussi de les aider à prendre des décisions dans une logique de développement durable.

    Premier exemple: la traite. Tâche répétitive par excellence, dévoreuse de temps et de main-d’oeuvre, elle fut pionnière dans le domaine de l’automatisation, qui remonte aux années 1980. Elle connaît de nombreux développements effectués par les grands du secteur, qu’il s’agisse de Lely (Pays-Bas), de GEA Farm Technologies (Allemagne), DeLaval (Suède) ou, plus récemment, de Sac Christensen (Danemark). La difficulté principale concerne le repérage de la disposition des tétines de la vache, très variable d’un animal à l’autre, mais aussi pour la même vache en fonction de la période. Sac Christensen a ainsi mis au point un bras robotisé industriel qui repère les trayons grâce à son système de vision doté d’un laser et d’une caméra, et assure le branchement des vaches dans deux stalles parallèles. Le système, baptisé Rds FutureLine, permet la traite de 120 vaches laitières à raison de trois traites par jour.

    Ces constructeurs ont enrichi leur offre avec des robots mobiles, aussi appelés drones terrestres, tels que Robagro, développé par BA Systèmes, capable de se déplacer librement dans l’étable pour rechercher du fourrage et des céréales dans des conteneurs dédiés et de les acheminer au pied des vaches laitières. Le robot Jeantil Automatic Feeding, proposé par la PME bretonne du même nom, embarque, lui, un mélangeur qui prépare automatiquement les rations à l’aide d’un logiciel dédié et les distribue dans la journée au rythme prévu par l’éleveur. À l’aide d’un collier présent sur la vache, certains drones peuvent même réaliser une portion personnalisée en fonction de l’animal et des paramètres saisis par l’exploitant.

    Avec le Lely Juno, la corvée de raclage du sol et de repousse du fourrage le long des couloirs d’alimentation est éliminée. Juno se repère à l’aide de capteurs à ultrasons et d’une bande métallique qu’il peut suivre pour retourner automatiquement à sa station de recharge. Le nettoyage des bâtiments, tâche ingrate et chronophage, a aussi trouvé sa solution : le robot mis au point par Dussau Distribution en Aquitaine parcourt la stabulation et nettoie quasiment en temps réel les déjections animales. Son bras articulé portant la buse de nettoyage comprend une tête sensitive qui lui permet de contourner les obstacles.

    Dans le domaine de la céréaliculture ou du maraîchage, l’automatisation à l’aide de drones terrestres n’est pas encore aussi présente que dans le domaine de l’élevage. Des PME innovantes commencent néanmoins à investir le marché. La société française Naïo Technologies a lancé, en 2013, son premier robot autonome, baptisé Oz. Équipé d’un capteur laser, il identifie les rangées de légumes et les suit pour effectuer un désherbage mécanique. Outre le gain de temps — d’après le constructeur, cinq minutes suffisent pour désherber mécaniquement une rangée de 100 mètres, contre quatre heures pour un humain —, le robot évite l’épandage de produits chimiques. Pourvu d’une autonomie de quatre heures, il se recharge simplement sur une prise électrique…

    Plus innovant encore, l’entomologiste américain David Dorhout s’est inspiré de la communication chimique chez les fourmis pour mettre au point des engins autonomes capables d’améliorer le rendement des terres agricoles en optimisant les techniques d’ensemencement. Nommés Prospero, ces robots communiquent entre eux par infrarouge et se déplacent en “horde” — jusqu’à une centaine d’unités selon la taille de la parcelle — pour disperser les graines de façon optimale. Chaque robot marque la position de ses graines par un point blanc, puis enregistre précisément cette position afin de pouvoir lui appliquer par la suite différents engrais et insecticides et éviter que d’autres machines plantent au même endroit.

    Les fruits bénéficient aussi de la robotisation, pour en réduire le coût d’exploitation mais aussi pour les mettre à disposition sans stockage et sans conservateurs, en étant cueillis à la demande : le Citrus Robot ou le projet Vision Robotics permettent ainsi de repérer et de récolter les agrumes. L’espagnol Agrobot et le japonais Shibuya Seiki ont conçu des modèles capables de ramasser les fraises à maturité. Leurs caméras reconnaissent les fruits parmi les feuilles et jugent s’ils sont mûrs en fonction de leur couleur. Ils calculent leur emplacement et avancent leurs pinces pour les cueillir délicatement. Ces robots peuvent travailler la nuit (avec des lampes) et fournir des fraises vraiment fraîches pour le marché du lendemain. Des recherches sont en cours pour étendre leur utilisation à d’autres fruits et légumes, tels que le raisin ou la tomate, où la couleur joue un rôle important.

     

  • Une imprimante 3D donne une nouvelle main à une victime de guerre

     Comment une imprimante 3D a permis à un jeune adolescent amputé par l’explosion d’une bombe de retrouver un bras – et une raison de vivre.

    Par Alyssa Hertig.

     

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    Daniel Omar avec sa nouvelle prothèse de bras, qui a été créé par une imprimante 3D à un coût coût modique.

    Daniel Omar a perdu ses bras en mars 2012 quand il n’avait que 14 ans durant un bombardement exécuté par des avions soudanais, cette attaque faisant partie de la tentative du gouvernement visant à réprimer des rebelles. Daniel s’est abrité derrière un arbre pour se protéger des explosions, mais quand le vacarme a cessé ses deux mains avaient disparu. Selon The Guardian, " conscient du poids qu’il représentait pour sa famille, en 2012, Daniel Omar a déclaré à un envoyé spécial du Time qu’il aurait dû mourir sous les avions Antonov de l’État lorsqu’ils ont largué leur charge mortelle. " Il pensait ne jamais pouvoir reprendre une simple cuillère de sa vie.

    Cependant, l’imprimante 3D apporte une solution incroyablement simple et économique. Mick Ebeling, qui dirige la start-up nommée avec optimisme Not Impossible Labs, était horrifié à la lecture de l’histoire de Daniel Omar. Après l’avoir trouvé dans les montagnes de Nouba, Ebeling a enfilé sur le moignon de Daniel une prothèse de bras réalisée par impression 3D. Sa conception a coûté à Ebeling un peu moins de 100$. " Project Daniel " apporte de l’espoir à plus de 50.000 personnes amputées durant les périodes de troubles soudanaises et nous donne un aperçu des futures possibilités qui nous sont offertes par cette machine.

    The Guardian raconte :

    “C’était un moment fabuleux de voir ce garçon sortir de sa coquille ", a déclaré Ebeling, se rappelant du moment où Daniel prenait une cuillère pour la première fois depuis son accident. " Permettre à Daniel de pouvoir se nourrir par lui-même était un accomplissement personnel aussi important à mes yeux que la naissance de mes enfants."

    Le Sud du Soudan a été brisé par une sombre guerre civile entre ethnies divisées depuis une prise de pouvoir en suspens commencée en décembre 2013. La situation est si déplorable que des groupes humanitaires comme Médecins Sans Frontières ne peuvent endiguer la propagation des cas d’amputations violentes.

    Ebeling est d’ailleurs déçu par l’insuccès des campagnes étrangères de soutien et cherche à produire une solution alternative. Il est retourné chez lui à Los Angeles, mais il a laissé derrière lui quelques imprimantes 3D afin que les locaux autochtones puissent apprendre à les utiliser. Ils arrivent à présent à assembler un membre par semaine pour les personnes accidentées de la région.

    Harry McCracken dans le Time :

    “Cette innovation ne parviendra pas à obtenir la moindre attention à côté des télévisions 4K, tablettes et autres gadgets durant l’émission de cette semaine – il est pourtant difficile d’imaginer d’autres dispositifs susceptibles de rendre le monde meilleur.

    L’attention des masses a surtout été orientée vers les applications controversées de cette technologie innovante, mais les gens peuvent utiliser des imprimantes 3D avec d’autres objectifs que la production artisanale d’armes à feu. Elle est au cœur de nombreux développements révolutionnaires dans une grande variété de domaines : soins dentaires, biotechnologies, lunettes, art, cuisine, géographie et architecture.

    Dans un monde aux disparités économiques, politiques et technologiques importantes, l’imprimante 3D délivre une lueur d’espoir pour des citoyens piégés dans des régions politiquement fragilisées.

     

  • Le robot comme un homme?

    La chose est inquiétante car pendant que l'homme en est de plus réduit à vivre plutôt qu'à fonctionner et s'assimile par là à la machine, on met dans la bouche du robot des paroles où il prétend pouvoir s'élever jusqu'à l'homme et même le dépasser. La trajectoire de l'homme est descendante, celle du robot est ascendante. Elles vont inévitablement se croiser.

    Erewhon de Samuel Butler

    L'intérêt de ce livre tient au fait que l'auteur, Samuel Butler, était un lecteur attentif et critique de Charles Darwin, son compatriote et son contemporain. Là où, à première vue, nous est présentée une simple attitude vis-à-vis des machines, il faut voir souvent un argument pour ou contre tel ou tel aspect de la théorie darwinienne de l'évolution. Et en plus d'être un penseur et un amateur éclairé de biologie, Samuel Butler est un humoriste, ce qui complique encore les choses. On ne sait pas toujours à laquelle de ces trois identités il faut attribuer tel ou tel passage.

    Erewhon est un anagramme de Nowhere. Ce nulle part, Butler le situe par-delà les montagnes en Nouvelle-Zélande. Après avoir franchi une passe dangereuse, on débouche sur une terre habitée par des humains d'une extraordinaire beauté, mais aux mœurs étranges. Ils semblent avoir lu Darwin. Ils considèrent, par exemple, la maladie et la pauvreté comme un crime, ce qui dans la perspective darwinienne de la survivance du plus apte n'est pas dénué de sens. S'avouer malade dans ce pays, c'est plaider coupable. C'est la solution la plus efficace que les Erewhoniens ont trouvée pour échapper aux méfaits encore plus graves de la médicalisation. Ils ont pour les mêmes raisons interdit la pratique de la médecine et si quelques médecins continuent à oeuvrer, au noir, dirons-nous, ils le font à leurs risques et périls. On les a mis à l'écart pour éviter qu'ils n'aient trop de pouvoir sur les familles et les villes entières auprès desquelles ils interviendraient.

    C'est dans un court chapitre intitulé "Le livre des machines" que Butler expose ses idées sur le progrès technique, par la bouche de sages Erewhoniens. Le premier discours nous aide à comprendre pourquoi les Erewhoniens ont détruit toutes leurs machines. À son arrivée dans leur pays, le narrateur portait une montre, ce qui lui valut la prison. C'était un crime en effet que de rester attaché à un tel symbole d'un passé honni.

    Darwin avait adopté le modèle mécaniste. L'évolution résultait à ses yeux du fait que mécaniquement, au hasard des mutations, tel animal était doté d'un caractère nouveau présentant pour lui un avantage dans la lutte pour la survie. Telle était l'interprétation de Butler et de bon nombre de ses contemporains.

    Cet aspect de la doctrine darwinienne, Butler le rejetait toutefois énergiquement. Comment, se demandait-il, la conscience a-t-elle pu apparaître dans ces conditions? Bien des auteurs ayant cru depuis pouvoir répondre à cette question, elle n'est plus aujourd'hui a priori une objection majeure. Mais pour Butler, c'en était une. Et c'est ici qu'intervient l'humoriste. Pourquoi les Erewhoniens ont-ils détruit toutes leurs machines? Parce que, s'il est vrai que dans une première évolution purement mécanique la conscience a pu apparaître, elle devrait apparaître aussi à une étape donnée de l'évolution des machines.1 Et alors qu'adviendrait-il de l'humanité si, ayant pris conscience de leur nombre et de leur force, les machines, aujourd'hui esclaves des hommes, se révoltaient contre leurs maîtres? (Capek décrira cette révolte dans R.U.R).

     "Ou bien, précise le sage Erewhonien, un grand nombre d'actions considérées comme purement mécaniques et inconscientes contiennent plus d'éléments de conscience qu'on ne l'a admis jusqu'ici, ou bien l'être humain descend de choses qui n'ont aucune espèce de conscience. Dans ce cas, il n'y a aucune improbabilité a priori que des machines conscientes, et plus que conscientes, descendent des machines qui existent actuellement."

    Raisonnement impeccable. Aujourd'hui, on invoquerait l'argument de l'auto organisation pour expliquer l'évolution des machines vers la conscience. N'ayant pas cet argument à sa disposition, Butler est obligé de reconnaître que ce sont les hommes qui président à l'évolution des machines, ce qui donne lieu à l'exposition d'une seconde thèse, contredisant la première, où les machines apparaissent comme pouvant être utiles et sans danger aussi longtemps qu'elles sont bien conçues et bien utilisées.

    C'est l'envers de ce tableau toutefois qui est le plus intéressant : ces machines qui les servent si bien, les hommes ne les servent-ils pas encore mieux? Suit un passage éloquent sur le mal que les hommes se donnent pour fabriquer et faire fonctionner les locomotives et les bateaux à vapeur.

    On se demande ce que Butler aurait fait et dit s'il avait su que le charbon produisait des gaz à effet de serre et provoquait ainsi le réchauffement de la planète. Peut-être un nouveau sage erewhonien, émigré dans l'humanité se lèverait-il aujourd'hui parmi les hommes pour soutenir qu'il faudrait, logiquement, soit détruire les machines comme ses ancêtres l'ont fait chez eux, soit en fabriquer de nouvelles qui assumeraient toutes les tâches ingrates.

    C'est ce qu'on fait aujourd'hui dans l'ensemble de l'humanité, mais en faisant courir à tous de nouveaux risques dont celui d'abandonner tout le pouvoir aux ingénieurs programmeurs. Leur profession, l'informatique (dont la robotique et la domotique sont des branches), est en effet devenue une méta profession réduisant les autres, toutes sont sous son influence, réduites à un rôle secondaire. Un robot pourrait aujourd'hui pratiquer la médecine, depuis le diagnostic fondé sur des tests et des systèmes experts, jusqu'à la chirurgie où les robots jouent un rôle de plus en plus important. Presque toutes les professions se vident de leur substance dans le nouveau contexte.

    Il y a quelques décennies, quand un touriste entrait dans Rome en voiture, il pouvait facilement recruter un guide qui le pilotait en le précédant en motocyclette. Le GPS a fait tomber les métiers de ce genre en désuétude, ce qui a fait apparaître un nouveau danger pour l'humanité : la substitution de la machine à l'homme dans les tâches les plus humaines.

    C’est le retour en gloire de Samuel Butler. Il faut relire son chef d’œuvre, Erewhon. Cet ouvrage futuriste du XIXème siècle jette un éclairage singulier sur cette question de l'émergence de la conscience, qui vient de quitter la science-fiction pour faire une entrée remarquée sur la scène scientifique

    "C'est dans un court chapitre intitulé ‘’Le livre des machines’’ que Butler expose ses idées sur le progrès technique, par la bouche de sages Erewhoniens. Le premier discours nous aide à comprendre pourquoi les Erewhoniens ont détruit toutes leurs machines. À son arrivée dans leur pays, le narrateur portait une montre, ce qui lui valut la prison. C'était un crime en effet que de rester attaché à un tel symbole d'un passé honni.

    Darwin avait adopté le modèle mécaniste. L'évolution résultait à ses yeux du fait que mécaniquement, au hasard des mutations, tel animal était doté d'un caractère nouveau présentant pour lui un avantage dans la lutte pour la survie. Telle était l'interprétation de Butler et de bon nombre de ses contemporains.

    Cet aspect de la doctrine darwinienne, Butler le rejetait toutefois énergiquement. Comment, se demandait-il, la conscience a-t-elle pu apparaître dans ces conditions? Bien des auteurs ayant cru depuis pouvoir répondre à cette question, elle n'est plus aujourd'hui a priori une objection majeure pour une majorité d’auteurs. Mais pour Butler, c'en était une.(Il importe ici préciser que Butler était aussi un humoriste. Pourquoi les Erewhoniens ont-ils détruit toutes leurs machines? Parce que, s'il est vrai que dans une première évolution purement mécanique la conscience a pu apparaître, elle devrait apparaître aussi à une étape donnée de l'évolution des machines.

    Et alors qu'adviendrait-il de l'humanité si, ayant pris conscience de leur nombre et de leur force, les machines, aujourd'hui esclaves des hommes, se révoltaient contre leurs maîtres? (Capek décrira cette révolte dans R.U.R).

     "Ou bien, précise le sage Erewhonien, un grand nombre d'actions considérées comme purement mécaniques et inconscientes contiennent plus d'éléments de conscience qu'on ne l'a admis jusqu'ici, ou bien l'être humain descend de choses qui n'ont aucune espèce de conscience. Dans ce cas, il n'y a aucune improbabilité a priori que des machines conscientes, et plus que conscientes, descendent des machines qui existent actuellement."

  • Un vrai Robocop conçu par des étudiants américains ?

    Un vrai Robocop conçu par des étudiants américains ?

    Que diriez-vous si vous étiez amenés à vous faire contrôler en voiture par un… robot ?! C'est le projet qui est en train de voir le jour à l'université internationale de Floride.

    Telebot. Voici le nom donné par des étudiants de l'université internationale de Floride (Etats-Unis) à leur création : un robot d' 1 mètre 80 et de 34 kg.

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    Lancé en 2012 grâce au don de 20 000 dollars de Jeremy Robins, un lieutenant de l'armée américaine, le projet est développé par les étudiants du Discovery Lab (laboratoire de découvertes, ndlr) de leur université. Si le robot sera en grande partie inspiré du film Robocop, quelques différences sont tout de même à noter.

    En effet, contrairement au film, Telebot n'est pas une armure dans laquelle se trouve un homme. Le robot sera commandé à distance par "un casque Oculus Rift, une veste et des gants équipés de capteurs de mouvements" selon 20 minutes. Pour percevoir et s'approprier au mieux les espaces environnants, le "pilote" à distance pourra profiter des installations dernier cri dont bénéficie le robot. À savoir, trois caméras HD et une multitude de capteurs.

    Dernière nouveauté, la fonction du robot. Alors que Robocop est connu pour faire respecter l'ordre en tant que flic, Telebot sera lui aussi bien commandé par des militaires que des policiers invalides. Après les drones commandés par la gestuelle, voilà une nouvelle invention qui confirme notre passage dans une nouvelle ère technologique.

    D'ailleurs, à tous les passionnés, le concours Open Web est le principal révélateur des talents des nouvelles technologies. Pensez-y !