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  • Voiture connectée

    Pierre Gandel met l'électromagnétisme au service la voiture connectée

    Pierre Gandel, actuel PDG du groupe Sonceboz a récemment reçu le prix Marius Lavet récompensant l'ingénieur-inventeur pour ses travaux dans l'électromagnétisme et la mécatronique.

    Un innovateur?

    Le baccalauréat en poche, Pierre Gandel entame un parcours scientifique orienté micromécanique et microtechniques. Il entre en effet à l'ENSMM de Besançon, entreprend une Maîtrise de Mécanique Appliquée puis un DEA avant de clore ses études par une thèse. L'histoire d'amour entre Pierre Gandel et l'électromagnétisme, cette science basée sur la résolution des équations de Maxwell, appliquée à des circuits magnétiques très spécifiques, est née ensuite, dès sa rencontre avec un grand scientifique du domaine :" J'ai eu la chance de faire la connaissance du Dr Claude Oudet, qui m'a appris mon métier. Dès lors, je suis devenue créateur de nouveaux types de circuits électriques basés sur l'électromagnétisme ". Plus concrètement, Pierre Gandel définit cette science ainsi :" Tout ce qui transforme un signal électrique en un mouvement mécanique, c'est cela le cœur de la science de l'électromagnétisme". En 1990, après un début de carrière dans la société suisse de microtechnologie pour moteur, Portescap, il figure parmi les co-fondateurs de Moving Magnet Technologies (MMT), une entreprise de recherche dans le domaine de l'électromagnétisme, acquis en 1995 par le groupe Sonceboz dont il est l'actuel PDG. Mais Pierre Gandel se démarque par sa vision particulière de l'innovation :" L'innovation, c'est une invention qui a réussi, qui a percé sur le marché ; c'est une solution technologique à un problème rencontré par un client". Autrement dit l'innovation ne dort pas dans un placard, c'est bel et bien une idée commercialisable qui répond à un besoin réel du marché.

    L'idée disruptive?

    Avant d'entrer dans le cœur de son innovation, Pierre Gandel, dont le nom est cité dans 34 familles de brevets, tient à insister sur le collectif". Personne n'invente réellement seul, il existe toujours une équipe à la base d'une innovation". Alors en quoi consiste l'innovation apportée par Pierre Gandel et ses collaborateurs à MMT? Il s'agit d'un capteur de couples pour colonnes de direction," notre plus grand standard mondial", commente l’innovateur. Le capteur de couple est à l’origine de la gestion du système de direction assistée. En effet, il mesure la force de direction appliquée par l’automobiliste et la répercute sur la commande de sensibilité de l’assistance de direction électrique. 

    Voiture connectée

    Aujourd'hui, tout véhicule est doté d'une assistance électrique et c'est là que les capteurs de couples entrent en jeu. Sans capteurs, pas d'assistance car ceux-ci entraînent une réaction proportionnelle par un moteur électrique. Jusqu'alors, les capteurs de couples étaient" résistifs, avec contact". Pierre Gandel et son équipe ont développé" un capteur de couples sans contact, magnétique, multipolaire, avec une durée de vie et une fiabilité très importante" dont l'objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

    Il rappelle l'aspect sécuritaire lié aux colonnes de direction". Il est nécessaire d'être sûr de son signal car l'assistance électrique en dépend. Le conducteur souhaite bien sûr être certain que son véhicule soit assisté de manière fiable. Sentir un à-coup au moment de la manipulation du volant serait directement lié à une mauvaise précision de ce capteur".

    En quoi cela nous impacte?

    L'innovation de Pierre Gandel se cache derrière de nombreux appareils électriques et de pièces. Actionneurs, moteurs et capteurs électromagnétiques peuplent en effet l'industrie, notamment automobile, mais pas que. Les rasoirs électriques de Panasonic par exemple fonctionnent grâce un actionneur produit par MMT. Aujourd'hui, Pierre Gandel revendique l'utilisation de ses produits innovants au service de la réduction des émissions de CO2 dans le domaine automobile "Dans tous les véhicules, la plupart des fonctions qui sont 'sous capot', soit les fonctions-moteur, sont en train de s’électrifier. On retrouve des actionneurs, des petits moteurs ainsi que des capteurs sous le capot, qui viennent dépolluer et réduire la consommation". L'inventeur cite notamment un produit développé pour la marque de voitures BMW: un actionneur de levée de soupapes électromagnétique, qui permettrait de sauver" 3 à 5% de la consommation des véhicules", par voie de conséquence, réduirait leurs émissions de CO2.

    Et à l'avenir?

    Évidemment, la voiture connectée ou" la voiture autonome" comme la nomme Pierre Gandel, constitue un grand terrain de jeu pour ses innovations". La prochaine grande révolution dans le domaine des capteurs et des moteurs aura lieu dans le monde automobile avec l'avènement dans 10 ou 15 ans des véhicules autonomes, les voitures du futur et c'est dans ce secteur que nous travaillons aujourd'hui". Équipées de nombreux capteurs, moteurs, actionneurs, les voitures de demain seront de plus en plus automatisées". Ce qui paraît déplacer d'envisager aujourd'hui sera possible dans un futur proche Quand on voudra téléphoner ou répondre à ses emails au volant de sa voiture pris dans un embouteillage, le véhicule se prendra en charge lui même grâce à tous les capteurs, moteurs et actionneurs. On pourra alors tranquillement vaquer à nos occupations".

    http://www.atelier.net/trends/articles/portrait-innovateur-pierre-gandel-met-electromagnetisme-service-voiture-connectee_434885

  • Saviez-vous que la terre avait une soeur jumelle?

    La naissance de la lune serait bien due à une collision entre la Terre et sa sœur jumelle Théia

    Si proche de nous et plusieurs fois explorée, la Lune continue de renfermer de nombreux secrets. Le plus grand de tous: l'histoire de sa naissance. Une étude publiée vendredi 10 avril lève cependant peut-être un coin du voile sur ce mystère.

    L'hypothèse généralement envisagée pour imaginer l'apparition du satellite est la collision de notre planète -alors qu'elle était en pleine formation il y a 4,5 milliards d'années- avec un objet céleste de la taille de Mars dénommé Théia. Selon les scientifiques, les débris occasionnés par ce terrible choc se seraient ensuite agglomérés pour former la Lune (voir la vidéo en tête d'article).

    Il y a cependant un problème avec cette théorie: si un objet étranger a bel et bien heurté la Terre, a été détruit et vu ses restes constituer la Lune, des composants qui lui sont propres devraient y être retrouvés aujourd'hui. Or, l'analyse des roches prélevées par les missions d'exploration sur place depuis 1969 mettent principalement en évidence des éléments que l'on trouve sur notre planète.

    Composition semblable

    Pour que la théorie de l'impact géant tienne la route, il faudrait donc envisager que l'impacteur (Théia) ait en fait eu une composition très similaire à celle de la Terre et ne soit pas si étranger que ça. Une probabilité que les chercheurs estimaient à 1%... jusqu'à maintenant.

    Une étude menée par une équipe de scientifiques internationaux, publiée dans la revue scientifique Nature, a revu ce chiffre considérablement à la hausse.

    En effectuant des simulations sur ordinateur, Alessandra Mastrobuono-Battisti, Hagai Perets et Sean Raymond ont en effet découvert qu'il y a 4,5 milliards d'années, entre 20 à 40 % des objets de cette taille qui entraient en collision autour du Soleil partageaient une composition relativement semblable.

    "Cela lève un obstacle majeur au scénario le plus simple de formation", a commenté pour Le Figaro Marc Chaussidon, spécialiste de la formation du Système solaire au Centre de recherches pétrographiques et géochimiques de Nancy, tout en restant prudent sur les autres hypothèses qu'il reste à étudier sur l'idée d'une collision entre la Terre et une sœur jumelle.

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    Animation (échelles non respectées) de Théia se formant à un point de Lagrange du système Terre-Soleil, puis, perturbée par la gravité, entrant en collision et aidant à la formation de la Lune. L'animation progresse au rythme d'une année par image, donnant l'impression que la Terre ne bouge pas. La vue est prise du pôle sud.

     

     

  • Technologies persuasives:

    la bienveillance ne suffit pas

    Les technologies persuasives nous influencent à notre insu dans nos choix quotidiens. Conçues pour nous aider dans nos décisions, elles peuvent aussi empiéter sur nos libertés.

    Une interview rapide accordée à Atlantico vendredi dernier me donne l’occasion de revenir sur la question des technologies persuasives, dont on doit à Fogg d’avoir énoncé le premier l’expression. Mais c’est une formule sans doute inexacte.

    La persuasion est ce que les psycho-sociologues et les publicitaires étudient depuis bien longtemps, et pour lequel le modèle ELM de Petty et Cacioppo est central en faisant du changement d’attitude un processus à double route qu’aiguille une combinaison de motivations et de compétences. Ce sont d’ailleurs ces deux variables que l’on retrouve chez Fogg. L’inexact c’est que pour la publicité la persuasion passe par un changement d’opinion, et que dans le cas des technologies l’action s’opère directement au moment de la décision, dans ce fragment de seconde qui précède l’action, sans forcément demander de changements d’opinion.

    Voilà une différence majeure entre la communication dans l’univers des mass media et celle qui se déroule dans le monde digital entre des consommateurs appareillés et des machines. C’est une question d’échelle : l’une s’adresse à la relation générale qui réside entre ce que nous pensons et ce que nous faisons (cf. la théorie de l’action raisonnée), c’est-à-dire à notre capacité délibérative, l’autre s’adresse aux micro-décisions, à nos réflexes, et très certainement à nos automatismes mentaux. Cette notion de technologie persuasive est convaincante, mais elle mériterait d’être plus proprement dénommée " technologie prescriptive ".

    Examiner les dispositifs techniques et les construire en prenant en compte les biais cognitifs auxquels notre décision est soumise (et ces biais peuvent être nombreux comme l’indique cette liste de wikipedia) constituent la problématique clé de ce domaine de recherche et de conception. Il peut emprunter à la psychologie de la motivation, tout particulièrement à la question du contrôle (locus of control, perceived behavioral control, self-efficacy, level of construct…), à l’économie comportementale qui est en plein essor, tout autant qu’à la philosophie politique du nudge.

    Du côté des dispositifs il y a sans doute une typologie à établir car ceux-ci couvrent une grande variété de formes. Ils jouent sur l’effet d’influence sociale en se matérialisant sous la forme de notes et d’avis. Ils peuvent prendre un caractère prédictif comme dans le cas des moteurs de recommandation qui anticipent les désirs ou du moins les excitent. Ils vont se diffuser à grande échelle sous la forme de boucles de feed-back avec les objets connectés et leurs applications.

    Le problème politique et moral se pose simplement en rappelant la définition du nudge que Sunstein, Thaller et Baltz proposent : un élément de l’architecture du choix qui aide les gens à faire ce qu’ils veulent faire. L’architecte est celui qui conçoit l’environnement du choix : sa connaissance des comportements, des limites cognitives des individus et de leurs buts doit le guider dans la conception de ces dispositifs d’influence.

    Prenons l’exemple élémentaire de la sécurité routière. Pour réduire la vitesse moyenne et les accidents, outre l’option autoritaire des radars, on imagine désormais des dispositifs qui calculent le style de conduite et en informent le conducteur ; certains assureurs sont prêts à récompenser ceux qui adoptent et maintiennent une conduite plus souple et prudente. Le rôle de l’architecte est de concevoir un tel dispositif, de telle manière à ce qu’il produise effectivement – même partiellement – les changements de styles de conduite souhaités.

    Ces dispositifs peuvent varier selon différentes modalités : formulation des options par défaut (dans notre cas, un régulateur de vitesse), évitement des erreurs attendues, feed-back (un cadran de consommation d’essence instantané plus visible que le compteur de vitesse), mapping, structuration des décisions et des incitations (un bonus pour les assurés qui acceptent le système).

     

    Il va de soi que si le souci de faire le bien de l’usager (en réduisant le risque d’accident, la pollution et l’économie d’essence) est légitime, ces mêmes dispositifs peuvent être aussi conçus pour inciter à d’autres actions plus favorables à l’intérêt de l’architecte : l’assureur pourrait être tenté d’infléchir sur le choix de la route dans le but de nous amener sur des parcours moins accidentogènes (l’autoroute) quitte à ce que cela nous coûte plus cher. On imagine que cela pourrait se faire de façon furtive, en biaisant les indications de direction fournies par le GPS. Nous perdrions alors la liberté d’aller au plus court (notre intérêt).

    Bien sûr ces auteurs inscrivent le nudging dans la perspective d’un paternalisme bienveillant et libertarien dont nous pensons qu’elle mérite plus d’écho à la fois parce qu’elle permet, face à la crise démocratique, de réfléchir aux nouvelles justifications et aux nouveaux rôles de l’action publique, mais surtout parce qu’elle est essentielle pour penser les interférences du digital dans nos décisions qui, pour suivre Raphaël Suire par exemple, peuvent détruire l’espace de liberté qu’est ou que fut internet.

    Pour s’en tenir aux technologies persuasives, l’architecture du choix n’exige pas simplement le consentement des personnes vulnérables dont on veut prendre soin (à supposer qu’elles ne sont pas toujours en condition de faire les meilleurs choix pour elles-mêmes), mais aussi un moyen de contrôle sur ces dispositifs, au minimum la connaissance de leur existence et de leurs mécanismes, la transparence algorithmique.

    Mais ce n’est pas tout. Les technologies persuasives dans le monde digital ne sont pas uniquement développées pour aider des consommateurs limités cognitivement à faire de meilleurs choix, elles le sont aussi pour inciter à des comportements qui rendent plus attractives les collectivités qui habitent les plateformes. Quand facebook expérimente sur des centaines de milliers de sujets l’effet d’un algorithme de filtrage qui favorise un contenu positif, le problème n’est pas simplement celui d’une éthique de l’expérimentation qui interdit que les sujets de l’expérience n’en soient pas informés, mais celui de la finalité de la technique (le filtrage) qui ne correspond pas de manière évidente à l’intérêt propre des individus. La gouvernementalité de l’algorithmie à l’œuvre viole ici clairement la liberté en intervenant de manière arbitraire dans la décision.

    On comprendra qu’en parallèle de l’effort de recherche visant à développer des nudges et autres technologies prescriptives, dont l’utilité ne doit pas être mise en cause dans la mesure où la science a désormais établi que nous ne sommes pas toujours en condition de prendre des décisions informées et optimales, une réflexion politique, morale et juridique doit en accompagner le développement.

    Christophe Benavent free (Benavent C) / CC BY-NC-ND 3.0

    contrepoints.org

  • Télémédecine

    Surveiller les constantes vitales en filmant le visage

    Surveiller la température du visage pour suivre les constantes vitales. C’est ce que met au point une équipe américaine. L’outil serait efficace avec toutes les couleurs de peau.

    Une caméra pour remplacer les appareils de mesure de la tension, du niveau d’oxygène, du rythme cardiaque… simplement en observant le visage. Une équipe de l’université Rice, à Houston (Texas, Etats-Unis) met au point un dispositif qui s’oriente vers un suivi sans fil des patients. Ils décrivent dans Biomedical Optics Express le fonctionnement d’un nouvel algorithme.

    "Actuellement, les techniques de référence pour mesurer les constantes vitales s’appuient sur des capteurs de contact ", notent les chercheurs dans leur étude. Chez des patients fragiles, comme les bébés, ces capteurs – raccordés à des fils – peuvent entraîner des blessures. " L’histoire a commencé en 2013, lorsque nous avons visité l’hôpital pour enfants du Texas pour parler aux médecins et obtenir des idées, se souvient Mayank Kumar, étudiant à l’université Rice. Nous avons vu un nouveau-né dans l’unité de soins intensifs néonataux. De nombreux fils étaient attachés aux enfants".

    Applicable sur des peaux plus foncées

    Le système mis au point à l’université Rice, Distance PPG, s’appuie sur un système utilisant une caméra. Elle évalue des signes vitaux comme la respiration ou le rythme cardiaque grâce aux variations de température du visage. La technique n’est pas nouvelle, mais jusqu’à présent, elle ne pouvait être utilisée que dans des pièces lumineuses ou avec des peaux claires.

    Mayank Kumar, aidé de deux professeurs, a mis au point un algorithme qui nuance l’analyse des données. Il permet maintenant de réaliser le même suivi dans des environnements moins éclairés, ou sur des peaux plus sombres. " Notre découverte clé, c’est que la puissance des changements de carnation diffère selon les zones du visage ; nous avons donc développé un algorithme qui établit des moyennes, explique l’étudiant. Il améliore la précision des signes vitaux, en étendant rapidement la portée, la viabilité, l’étendue et l’utilité de cette surveillance des signes vitaux fondées sur la caméra. " Selon lui, le logiciel pourrait même être installé sur des téléphones portables, des tabttes ou des ordinateurs avec une même efficacité.

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  • Voiture autonome : Delphi réussit sa traversée des Etats-Unis

    L'Audi Q5 autonome, préparé par Delphi, a relié San Francisco à New York, sans aucun problème et sans que personne ne touche au volant. Près de 5 500 kilomètres parcourus, dont plus de 99% en mode automatisé et cela sans problème selon l'équipementier.

    Le 22 mars 2015, un Audi Q5 autonome préparé par Delphi Automotive prenait le départ du Delphi Drive, de San Franscico pour rallier New York.

    Cette première traversée des Etats-Unis en voiture autonome avait pour but de tester sur longue distance l’ensemble des solutions de conduite automatisée de l’équipementier.

    Le périple de plus de 5 500 km s’est effectué sans encombres, pour s’achever juste à temps pour l’ouverture du salon de l’automobile de New York.

    A l’épreuve de la route: autonome Delphi Drive sans les mains

    Durant neuf jours, l’équipe de chercheurs qui s’est relayée à bord a fait face à tous les types de  situations de conduite.

    Carrefours, giratoires, travaux, tunnels, conducteurs agressifs, conditions climatiques diverses,... “notre véhicule a particulièrement bien réagi pendant toute la durée du trajet et a même dépassé nos attentes“, a déclaré Jeff Owens, le directeur de la Technologie chez Delphi.

    Pour réussir ce challenge, l’Audi Q5 à conduite automatisée embarquait  certaines technologies équipant déjà de série des voitures (radar, caméras, systèmes d’alertes anticollisions, de franchissement de ligne,...).

    Durant le trajet, les ingénieurs de Delphi ont pu étudier et collecter trois téraoctets de données. Cette masse d’informations permettra de les optimiser et d’accélérer le développement des technologies de sécurité active futures.

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  • Vers la création de nouveaux sens pour les humains

    Pour le neuroscientifique David Eagleman, les technologies peuvent élargir les perceptions sensorielles humaines.

    Lors de la dernière conférence TED qui s’est tenue du 16 au 20 mars à Vancouver, le neuroscientifique David Eagleman membre du Collège de médecine Baylor (à Houston) est venu présenter ses travaux sur la réparation et l’augmentation des sens. Ce spécialiste de la perception du cerveau est convaincu que les technologies peuvent nous permettre de substituer des sens perdus ou de nous munir de nouveaux sens.

    Durant son intervention, il est tout d’abord revenu sur le fonctionnement du cerveau : un formidable outil d’analyse capable d’extraire des informations à partir des données qu’il reçoit et de leur attribuer des significations précises en se basant sur les données déjà stockées dans les neurones.

    Le cerveau a pour particularité intéressante de pouvoir décrypter des signaux quelle que soit leur origine (après un entraînement), du fait de sa grande plasticité. C’est notamment le cas des aveugles qui apprennent à lire le Braille, ou qui développent un sens du toucher étendu au fil du temps. Dès lors, il serait a priori possible de fournir au cerveau des données provenant de dispositifs de perception artificiels. Autrement dit, d’offrir à l’être humain des sens radicalement nouveaux !

    Pour prouver cette théorie, David Eagleman a lancé un projet de recherche visant à accroître le champ de perception des humains à l’aide d’une veste bourrée de petits nodules motorisés qui convertissent des informations en vibrations : le Versatile extra-sensory transducer (VEST) ou Transducteur de variables extra-sensorielles (en français). Un dispositif de substitution sensorielle qui a d’ailleurs fait l’objet d’une campagne Kickstarter l’année dernière.

    L’un des principaux objectifs de cette "veste" est de permettre aux sourds de retrouver l’ouïe sans passer par la chirurgie (implant cochléaire) en convertissant les mots prononcés en vibrations, que le cerveau apprend à décrypter de la même manière que les aveugles apprennent à lire les lettres en braille. Les essais réalisés jusqu’ici montrent que quelques semaines suffisent pour que le porteur commence à maîtriser au moins partiellement le "langage par vibration" .

    Cependant, cette technologie prometteuse pourrait à terme aller beaucoup plus loin en passant de la simple substitution des sens à leur augmentation :

    Accroître les capacités visuelles des humains en leur permettant de voir en infrarouge ou en ultraviolet, ou en leur offrant une vision à 360 degrés.

    Donner la possibilité aux investisseurs de ressentir les fluctuations boursières en temps réel, aux astronautes de connaître l’état de santé de la Station spatiale internationale ou aux soldats de déterminer la position de leurs alliés les plus proches sur le champ de bataille, etc.

    Durant la conférence TED, David Eagleman a testé lui-même la veste pour ressentir les conversations Twitter relatives à son intervention en direct : les messages postés par les spectateurs lui ont été transmis sous forme de vibrations dont le motif variait selon le caractère positif ou négatif des mots employés !

     

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    Par Aymeric Pontier

    Contrepoint.org