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politique - Page 214

  • Les neurosciences, ce que dit la loi, ce que dit l’Eglise

    Les neurosciences, ce que dit la loi, ce que dit l’Eglise

    En 2011, la France a autorisé le recours à l’imagerie cérébrale dans le domaine judiciaire.

    Ce que dit la loi

    Science émergente permettant d’accéder à l’intimité de la personne – sa pensée – et pouvant conduire à une forme d’augmentation de l’homme, la neuro-médecine suscite des interrogations proches de la génétique, justifiant que le législateur en ait conçu un encadrement très semblable.

    Outre l’usage à des fins médicales ou de recherche scientifique, les lois de bioéthique de 2011 ont fait de la France le premier pays au monde à autoriser, dans un texte législatif, le recours à l’imagerie cérébrale dans le domaine judiciaire, par exemple pour déterminer le préjudice subi par une victime, ou la vulnérabilité particulière d’une personne.

    Cette utilisation est toutefois soumise à conditions. Le consentement exprès de la personne doit être recueilli préalablement à la réalisation de l’examen, après qu’elle a été dûment informée de sa nature et de sa finalité. Ce consentement est révocable.

    Ce qui pourrait changer

    Au vu de la quantité et de l’utilité de nouvelles connaissances apportées par l’imagerie cérébrale depuis les années 1970, on voit mal comment le législateur pourrait délibérément freiner l’avancée de la recherche. Plusieurs chercheurs en neurobiologie, comme Pierre-Marie Lledo (Institut Pasteur) ou Olivier Oullier (université Aix-Marseille), ont d’ailleurs anticipé cette éventualité en estimant qu’on ne pouvait freiner la science en la matière.

    En revanche, comme dans beaucoup de domaines où les sciences sont intimement intriquées avec les technologies, on peut envisager d’encadrer plus sérieusement certains usages et applications de l’IRM. Ainsi, bien qu’on en soit encore très loin, selon plusieurs neurobiologistes, l’accessibilité à la pensée de l’autre pourrait être strictement limitée, après accord de la personne, aux médecins ou aux psychologues.

    Ce que dit l’Église

    Pour les évêques de France, les récents résultats en matière de neurosciences, qui montrent une influence de l’environnement sur les neurones (plasticité cérébrale) et même sur l’expression des gènes (épigénétique), ainsi qu’une influence du vécu sur le cerveau, illustrent la nécessité de considérer l’homme non pas comme une "machine vivante", mais comme un ensemble corps-­psychisme-esprit.

    Ainsi, le groupe de travail bioéthique de la Conférence des évêques de France indique : "Respecter l’humain, y compris en tentant d’en augmenter les capacités, n’est envisageable qu’au regard de sa complexité et de l’interpénétration de ses dimensions biologique, psychique et spirituelle“.

    La Croix

  • Ce que j'ai su intuitivement quand j'avais 18 ans..

    en mai 68 et que je me levais à 6 heures du matin pour aller à l'usine....

     

    Ce que j’ai retenu de mai 68…

    " J’avais 21 ans en 1968. J’étais étudiant"

    Par Thierry Foucart.

    La plupart des articles et des émissions sur mai 68 décrivent un mouvement plein d’imagination créatrice, libérateur de la parole et du sexe, inspiré par une jeunesse généreuse, courageuse devant les CRS, méprisant les politiciens, d’une audace incroyable, abhorrant l’ordre bourgeois, contestant le savoir et la culture classiques, dénigrant les notables…

    Tout cela donne une apparence sympathique et glorieuse à un mouvement qui ne l’était pourtant pas pour tous et qui est devenu un mythe aux yeux de certains.

    J’avais 21 ans en 1968. J’étais étudiant. J’ai regardé le documentaire sur FR3 68, sous les pavés, les flics: je l’ai trouvé bien, représentatif des événements à Paris. Les hésitations  du gouvernement sont bien décrites, ainsi que le rôle de De Gaulle, voulant imposer la fermeté à tout prix, et celui du préfet Grimaud qui a su éviter toute violence grave en contournant les ordres reçus. Le départ de De Gaulle pour Baden, son retour et son discours ont rétabli l’autorité politique. Tout cela est déjà connu.

    Les commentaires des policiers et CRS interrogés montrent une mentalité à l’opposé des insultes qui leur étaient adressées par les manifestants: pour une fois, on leur a donné la parole.

    Ce qui manque, c’est une analyse approfondie des revendications des manifestants, rapportée à l’époque, une explication de la contagion de ce mouvement au départ très marginal, et la recherche des conséquences de ce mouvement au plan universitaire et démocratique.

    Mon mai 68…

    J’étais à l’époque étudiant en troisième année de licence de mathématiques à Orléans, calme ville de province. Je n’ai pas connu personnellement les événements violents à Paris ni ailleurs: il n’y a eu aucune violence à Orléans, à part l’intrusion soudaine d’un mouvement d’extrême droite dans une cité universitaire d’étudiantes.

    Je me souviens par contre du dernier cours auquel j’ai assisté. J’ai forcé sans difficulté le piquet de grève qui tentait de m’empêcher d’y aller – il faut dire que j’en connaissais les membres – et ai rejoint la salle. Le professeur nous expliquait le calcul différentiel lorsqu’un de ses collègues est venu l’interrompre en disant que les évènements à Paris étaient d’une telle gravité qu’il devait arrêter son cours. Il ne lui a pas laissé le choix.

    Personne en fait n’a eu le choix: des étudiants sont venus nous expliquer que les pavés et les cocktails Molotov répondaient aux violences policières, qu’il fallait des barricades pour empêcher l’expulsion de ceux qui occupaient les lycées, les universités, les théâtres et autres bâtiments publics, et nous ont dit qu’il fallait participer à la révolution en cours.

    On nous a incités à créer des comités de réflexion sur la politique, la pédagogie, la science, la santé, l’armée, l’entreprise, les conditions de travail, la constitution, le communisme, le capitalisme, bref sur des sujets sur lesquels nos compétences et notre longue expérience de jeunes de 20 ans étaient indiscutables puisque pas encore complètement déformées par l’endoctrinement réactionnaire que nous recevions. Il fallait supprimer les examens, les jurys, revoir les programmes, favoriser l’imagination créatrice, la spontanéité…

    J’ai très peu participé aux réunions, après que l’une d’entre elles a démoli l’enseignement d’un professeur que je trouvais très compétent et très dévoué. Les chefs d’entreprise étaient tous coupables d’exploiter le prolétariat, les ouvriers travaillaient dans des conditions épouvantables, les salaires étaient trop bas alors que les actionnaires s’en mettaient plein les poches, les jeunes ne trouvaient pas d’emploi… Ces excités prétendaient détruire la société ignoble dans laquelle le peuple était contraint de vivre.

    Cette société, c’était celle des trente glorieuses que ceux qui ne les ont pas connues considèrent maintenant – à tort d’ailleurs – comme une période faste ! Ils voulaient reconstruire une société idéale, qui ne pouvait être que socialiste. Ma mère, professeur, pourtant socialiste, était stupéfaite de cette contestation qui l’atteignait dans sa profession même, mon père, directeur régional d’une société de conseils, de droite, exaspéré et très inquiet. Quant à moi, la seule revendication qui m’intéressait était la libération sexuelle !

    La démocratie des uns consiste à priver de démocratie les autres

    Les manifestants de mai 68 prétendaient aussi défendre la démocratie: sur l’ensemble des étudiants de l’université d’Orléans (quelques milliers d’étudiants peut-être), les assemblées générales rassemblaient au maximum 300 ou 400 personnes, parfois bien moins, les votes étaient à mains levées, jamais comptés rigoureusement.

    Ils exigeaient la liberté: oui, la leur, qui consistait à en priver les autres. J’ai voulu prendre la parole une fois: on m’a très vite enlevé le micro. Ils croyaient refaire la révolution d’octobre 1917 et instaurer enfin la démocratie à la place du régime " fasciste " (sic !) de De Gaulle. Leur démocratie n’était que leur dictature. Beaucoup d’autres étaient partis profiter du beau temps qui a régné tout l’été.

    Mai 68, c’est l’affrontement entre une jeunesse mal dans sa peau et la génération de ses parents sidérée par sa violence. Mais c’est aussi le soutien à Castro et à Guevara, héros de la révolution cubaine qui ont fait fuir, emprisonné ou exécuté des milliers de Cubains, à Mao Tse Toung, avec ses gardes rouges et les millions de morts de sa révolution culturelle, à Staline dont les exactions avaient été pourtant dévoilées par Khrouchtchev…

    L’idéologie marxiste, sous les formes léniniste, trotskyste ou maoïste, était omniprésente parmi les contestataires étudiants et universitaires, et se manifestait par des drapeaux rouges et l’Internationale: ils ne voyaient que l’intervention américaine au Vietnam, qu’ils jugeaient contraire aux droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, mais justifiaient celles de l’URSS en Europe de l’est qui, au contraire, avaient mis ou maintenu au pouvoir un régime stalinien, et n’espéraient que l’avènement en France du communisme quel qu’en soit le prix. Les étudiants qui n’étaient pas de gauche se laissaient entraîner dans cette dynamique faute de soutien s’ils y résistaient.

    Les intellectuels et universitaires qui soutenaient les contestataires, comme Jean-Paul Sartre qui cachait la réalité du régime soviétique aux prolétaires pour "ne pas désespérer Billancourt", le cinéaste Jean-Luc Godard qui soutenait les gardes rouges et la révolution culturelle de Mao, et bien d’autres, professeurs à l’université, artistes de renom, écrivains, journalistes, etc. ont une très grande responsabilité dans la poursuite du mouvement.

    Ils ont joué un rôle indigne de leur fonction: au lieu de défendre la démocratie, qui est l’application de la loi votée par le peuple ou ses représentants, ils l’ont dénaturée en reconnaissant le pouvoir de la rue. Les autres responsables se sont tus, à part quelques personnalités comme Raymond Aron, bien isolé à la Sorbonne et peu entendu. Toute opposition rationnelle était impossible, et le régime politique démocratique dépassé.

    Mai 68: la violence légitime

    Le mouvement de mai 68 a montré la faiblesse à la fois politique et populaire de la démocratie. En 1968, on pouvait s’opposer au pouvoir politique en toute légalité: malgré le monopole de l’ORTF sur les radios télévisions, le régime était de nature démocratique, avec des élections libres, des journaux non censurés, une opposition légale. L’Humanité n’avait jamais été interdite, et Raymond Aron critiquait régulièrement le gouvernement gaulliste dans Le Figaro.

    Pour Max Weber, dans une démocratie, l’État est le seul détenteur de la violence légitime. Les violences commises par des gens qui ne respectent pas la loi sont donc les premières à devoir être condamnées et réprimées, par la violence réciproque nécessaire des forces de l’ordre chargées de maintenir le régime démocratique. Mais c’est la violence de la police qui a été la plus critiquée, alors que c’est elle qui était conforme à la démocratie et qui a été la plus maîtrisée.

    C’est encore cette situation qui prévaut: certains syndicalistes et responsables politiques considèrent que l’occupation de locaux par des grévistes est légitime, et que l’expulsion par les forces de l’ordre ne l’est pas. Ils acceptent la force pour la contestation, mais la refusent pour le retour à la normalité. Ils risquent de provoquer une réaction violente des individus opposés aux contestataires, et de provoquer une guerre civile.

     

    Ne nous leurrons pas: la guerre civile en France en 1968 a été évitée par le comportement responsable des syndicats ouvriers, et le retour de De Gaulle de Baden, où il avait rencontré le général Massu, n’y est pas pour rien.

    Universités: éternel mai 68 ?

    Mai 68, ce fut un feu d’artifice d’illusions généreuses, de jeux de mots, d’idées farfelues, d’utopies délirantes, d’excès dangereux, de discours démagogiques: un chahut gigantesque, une logorrhée sans fin. Mais c’est un feu qui couve encore. Tous les ans depuis 1968, particulièrement à chaque réforme, il y a eu des grèves de lycéens et d’étudiants dans les lycées et universités sans même parfois qu’ils sachent pourquoi, avec le soutien actif de collègues et même parfois de doyens de faculté.

     

    Les étudiants ne subissent aucune conséquence de leurs grèves, contrairement aux salariés: les sujets des examens sont toujours adaptés aux grèves et ne portent que sur la partie du programme traité, et les taux de réussite plus élevés qu’à l’habitude.

    Les enseignements seraient-ils inutiles? Les revendications marxistes restent très présentes, en particulier à l’école normale supérieure, dont un professeur, Alain Badiou, soutenait en 1979 les Khmers rouges en train d’assassiner leur propre peuple.

    Mai 68 a perverti le fonctionnement des universités et au-delà de la démocratie. On trouve maintenant acceptable que des manifestants – pas seulement étudiants mais salariés d’entreprises, exploitants agricoles, chauffeurs routiers,  etc. occupent des locaux, les dégradent, bloquent les routes et les trains, déversent des tonnes de fumier devant les préfectures ou les hypermarchés, empêchent les gens de travailler: on peut comprendre leur exaspération devant des réformes parfois incompréhensibles, mais cela ne justifie pas des actions dont la violence commence dès qu’elles empiètent sur la liberté des autres. La démocratie, c’est l’opposition par des manifestations respectueuses des autres, et par le vote.

    Ceux qui glorifient actuellement mai 68, qui soutiennent les zadistes, qui protestent contre les violences policières, qui  "continuent le combat", vont-ils défendre les black blocs dont les actions et les slogans rappellent étrangement ceux des manifestants de 68 ? Regardons les images: leur violence est-elle pire que celle des étudiants ? La seule différence est leur tenue paramilitaire.

    Comment condamner la violence d’Action directe en France, de la Fraction armée rouge en Allemagne, des Brigades rouges en Italie sans condamner ce mouvement qui leur a donné naissance ? Évidemment, leurs membres tuaient des individus, mais les régimes défendus par Jean-Paul Sartre, Daniel Cohn-Bendit, Alain Geismar, Jacques Sauvageot, Jean-Luc Godard et autres avaient commencé de cette façon et s’étaient renforcés par des assassinats en masse.

    La France a un gros problème éducatif en amont de ces mouvements de folie collective. Elle fabrique des enfants rois qui ne supportent pas la moindre frustration ni chez eux, ni dans les établissements scolaires, qui, petits, trépignent jusqu’à obtenir satisfaction, et, plus grands, se croient tout permis et éduquent leurs enfants dans cet état d’esprit. La démocratie se limite pour eux à l’exercice de leur propre volonté: ils ne respectent pas la règle du jeu.

    L’audace, l’intolérance, le courage, l’hystérie exercent une sorte de fascination sur la population que, dans un régime démocratique, la police et la gendarmerie sont chargées de protéger. Cela rend bien difficile l’exercice de l’autorité politique et le travail des forces de l’ordre.

    Toutes les réformes sociales d’envergure seront confrontées à ces difficultés tant que ce problème éducatif n’aura pas été résolu, et que les partis politiques continueront de privilégier leurs intérêts à court terme  à la défense d’un régime qui leur garantit pourtant d’exister.

     

  • GAFA: manipulations

    Comment nos cerveaux sont-ils influencés par les plateformes numériques?

    Alors que le scandale de Facebook et Cambridge Analytica continue d'alimenter l'actualité, la mise en lumière des techniques d'influences numériques n'est pas ou peu abordée.  Elles conditionnent pourtant l'économie de la donnée au cœur du modèle des entreprises de plateformes numériques. Gratifications cognitives, brouillage des repères sensoriels, suppression des efforts cognitifs et autres syndromes de manques ou de récompenses : comment nos cerveaux sont-ils influencés par les plateformes numériques?

    Dès 2016, Facebook avait été dénoncé pour ses expériences d'influence de ses utilisateurs : la contagion émotionnelle de masse par les modifications de flux de news avait été testée sur 670 000 utilisateurs anglophones du réseau social, avec succès.

    Prochain article "Pourquoi Facebook veut-il connaître les émotions de ses utilisateurs?"

    Fin 2017, d'anciens responsables de Facebook dénonçaient les "dangers" du réseau social, ses effets néfastes:

    "Sean Parker, l’ancien président du groupe qui possède encore des parts dans l’entreprise, dénonçait un réseau social qui " exploite la vulnérabilité de l'humain et sa psychologie ". Quant à Justin Rosenstein, le créateur du bouton " J’aime " qu’il décrit comme de " vives frémissements de pseudo-plaisir ", il dit avoir drastiquement limité son utilisation du réseau."

    L'utilisation massive des plateformes via des smartphones est devenue la règle et commence à poser de nombreux problèmes : troubles du sommeil, de la concentration, lien social altéré, comportements obsessionnels, manques, insatisfactions, compulsions, et autres modifications émotionnelles en sont les principaux. En France, sortir avec son smartphone est devenu aussi naturel et indispensable que de sortir habillé, avec l'angoisse perpétuelle de ne pas pouvoir le consulter. "Le temps de cerveau" mis à disposition des plateformes numériques est impressionnant : 92% des Français utilisent leur smartphone sur leur lieu de travail, 90% ne sortent jamais de chez eux sans lui, 84% l'utilisent en même temps qu'ils regardent la télévision…

    La question du "pourquoi" cette nouvelle forme d'addiction de masse existe n'est pas encore franchement débattue, alors que les raisons sont scientifiques, savamment développées dans des laboratoires de recherche des grandes firmes et s'appuient sur les neurosciences. La science de l'influence numérique a un nom, la captologie, et les Français—  plus ou moins jeunes — ne passent pas des heures chaque jour à appuyer sur des icônes, répondre à des messages, des sollicitations, vérifier les "j'aime" Facebook, les "flammes" snapchat ou retweeter, par pur choix délibéré et envie consciente de le faire : les interfaces sont conçues à l'aide de techniques activant certaines parties du cerveau des utilisateurs afin de les inciter, les influencer et les motiver.

    Biais cognitifs : les failles du cerveau humain exploitées par les plateformes

    Les biais cognitifs — de manière simplifiée — sont des mécanismes de la pensée qui permettent une déviation du jugement de façon inconsciente. Savoir les utiliser permet à des annonceurs et des entreprises Internet d'amener les utilisateurs à agir, se comporter, obtenir une compréhension dans un sens déterminé. L'une des techniques les plus simples et efficaces que les plateformes numériques utilisent est le système de notifications : les sons ou la vibration qui nous alertent des dizaines ou centaines de fois par jour — d'une nouvelle intéraction numérique — ont un effet direct sur le cortex sensoriel et notre lobe pariétal. Les spécialistes en dynamiques cérébrales et cognition estiment que ces "déclencheurs d'attention" sont très importants pour notre cerveau réptilien, et ce, depuis le début de l'humanité puisqu'ils permettaient de savoir si des menaces s'approchaient. Ce détournement d'attention par l'alerte sonore est excessivement difficile à contrôler et appelle l'utilisateur à intéragir en permanence. Ce biais cognitif a été exploité par les constructeurs de smartphone et les developpeurs d'applications pour inciter les utilisateurs à les utiliser en permanence.

     Un autre phénomène en lien avec le cerveau est crucial pour les plateformes numériques : la libération de dopamine chez l'utilisateur. Logique, puisque cette molécule est un neurotransmetteur ainsi qu'une neuro-hormone produite par une partie du cerveau, l'hypothalamus, qui permet l'activation "du circuit de la récompense". La dopamine est aussi appelée "l'hormone du plaisir" :

    Le circuit de la récompense a pour rôle de favoriser les comportements utiles à la survie de l'organisme. Il incite la personne à reproduire les expériences qui lui ont procuré du plaisir. La dopamine assure la bonne transformation des éléments chimiques entre les neurones et provoque une sensation de satisfaction. ("Les effet de la dopamine", dopamine.fr)

    Une action agréable libère de la dopamine — comme manger quelque chose de très bon ou avoir des relations sexuelles —  et cette neurhormone incite la personne à renouveler l'expérience afin de retrouver la satisfaction que celle-ci a engendrée. Le comportement des individus est donc directement lié à la dopamine puisqu'elle agit en quelque sorte sur la motivation humaine. Le manque de dopamine peut d'ailleurs créer une dépression nerveuse et des comportements apathiques. Les neuroscientifiques travaillant pour les firmes Internet ont donc compris qu'il était possible d'influencer directement le cerveau de l'utilisateur par des gratifications instantanées, aléatoires permettant la libération de dopamine : Les "j'aime" des amis Facebook, les retweets et favoris de ses abonnés Twitter, les "flammes" de ses correspondants Snapchat, etc, sont autant de redoutables activateurs du circuit de la récompense et libèrent donc de la dopamine dans les cerveaux des utilisateurs, et ce, quotidiennement.

    Immersion, captation de l'attention

    Le neuro-marketing numérique est en perpétuelle évolution et ne cesse de s'affiner. Les recherches pour capter et conserver l'attention des utilisateurs continuent d'agiter les spécialistes du domaine, en collaboration avec les développeurs d'applications. Le principe d'immersion, par exemple, est de plus en plus mis en œuvre pour empêcher l'internaute de décrocher d'une plateforme en créant une continuité permanente de nouveaux "objets d'attention" : vidéos, informations, tout doit s'enchaîner automatiquement dans un même contexte, avec des algorithmes s'adaptant le plus possible aux goûts de l'internaute afin de ne pas le laisser "souffler" et le forcer à attendre le prochain élément visuel.

    Le monde de l'écran en "choix automatiques continus" compresse ainsi le temps et immerge visuellement celui qui le regarde. Ce phénomène exploite des méthodes de brouillage des repères sensoriels et de suppression de l'effort cognitif gérés par le cortex visuel. Les spécialistes expliquent très bien la fonction de ces méthodes immersives : pousser à la surconsommation de contenus, capter l'attention au maximum et créer des phénomènes de "gloutonnerie visuelle". Les sites de pornographie pratiquent massivement ces techniques qui leur assurent des millions de personnes ne pouvant plus s'arrêter de regarder les nouvelles vidéos proposées.

    …et peur de manquer

    Les méthodes utilisées par les neurosciences sur internet ne peuvent être décrites — et ne sont probablement pas toute connues — mais le système basé sur "la peur de manquer" reste un  classique qui devrait questionner les internautes le subissant. Que ce soient des images présentes "seulement quelques instants" sur une plateforme, des articles déclarés comme "le dernier en stock" ou le "ce que vous avez manqué" de Twitter, le principe reste celui de faire appel à une partie précise du cerveau, l'amygdale :

     "Située dans la partie frontale du lobe temporal, elle regroupe plusieurs circuits d’alarme et joue un rôle essentiel dans le décodage de nos émotions, principalement dans le mécanisme de la peur. L’amygdale est également en étroite connexion avec l’hippocampe où sont stockés des souvenirs. Ainsi, une peur peut être déclenchée par le seul souvenir d’une frayeur passée, ou par tout contexte associé à un événement vécu comme traumatisant."

    La crainte de perdre, de passer à côté de quelque chose, de ne pas être au courant, de rater une opportunité est entretenue par des algorithmes ciblant très précisément les profils des utilisateurs grâce à la collecte de leurs données personnelles permettant ainsi de réveiller dans leur cerveau les manques — et surtout peurs de manquer — les plus importants pour eux.

     

     A l'heure des campagnes marketing pour les casques virtuels, de la réalité numérique "augmentée" — alors que d'anciens responsables ou salariés de firmes Internet alertent sur les campagnes d'influence et de manipulations en ligne — le questionnement sur l'utilisation des neurosciences par les entreprises du Net ne semble toujours pas émerger. Le Règlement sur la protection des données (RGPD) ne permettra pas de stopper cette économie de l'influence et de l'attention (appelée aussi "capitalisme cognitif"), puisqu'il permettra seulement aux utilisateurs d'autoriser que leurs plateformes préférées continuent à utiliser leurs données pour mieux… profiter des biais cognitifs, afin de les influencer et les captiver…

    A quand un grenelle du neuro-marketing en ligne?

    tv5monde

  • C'est quoi ces guignols? dehors!

     

    Evreux (27): la communauté turque manifeste contre la stèle dédiée au génocide arménien

    Des drapeaux turcs, quelques drapeaux français. Et un même mot d’ordre, scandé en boucle: "Laissons l’histoire aux historiens“. Ce samedi 12 mai, entre cent (suivant la police) et trois cents personnes (suivant les organisateurs) ont manifesté leur mécontentement dans les rues d’Évreux. Les raisons de la colère  L’inauguration, il y a quelques semaines, d’une stèle dédiée aux victimes arméniennes de 1915, sur laquelle est inscrit le mot génocide.

    "C’est ce mot qui nous dérange le plus. Nous souhaitons que ce mot soit enlevé de la stèle" confirme Remzi Sekerci, le président de l’association franco-turque d’Évreux, organisateur du rassemblement. Porteurs d’un message "de paix " et de "vivre ensemble",  (MENTEURS! Ils veulent nous imposer leur façon de vivre et de se comporter… dehors!) les manifestants se sont toutefois arrêtés devant ce monument de la discorde, situé près du nouveau palais de justice. Une stèle placée sous la protection de policiers armés, pour éviter tout débordement ou provocation. Ce que le président de l’association réprouve, c’est que "la politique s’immisce dans l’histoire“.  Il en tient rigueur à la municipalité d’Évreux, qui prêterait selon lui le flanc à ceux qui chercheraient la haine, l’hostilité et la violence de l’histoire, en déformant notre passé conjoint" a-t-il déclaré. La France, comme une vingtaine d’autres pays, a cependant reconnu l’existence dudit génocide par une loi mémorielle promulguée en janvier 2001.

    www.paris-normandie.fr

    1) Destitution de la nationalité française

    2) Expulsion manu militari IMMEDIATEMENT

    On n'en veut pas en taule: il faudrait encore les nourrir!

     

  • A Toulouse on dit: …conne comme la lune!

    Après les pansements, Rokhaya Diallo s’attaque au fond de teint, aux oreillettes, aux collants couleur chair et au CAP coiffure racistes; aux robes de mariées???? aux roses blanches?????

    J'ai supprimé l'écriture inclusive dans ce texte: je vais pas tomber dans la conn... de ces filles débiles! SVP: plus d'insultes à l'intelligence humaine!

    "Quelques personnes m’ont signalé l’existence de pansements conçus pour des peaux sombres: ces pansements existent aux Etats-Unis, pays éminemment capitaliste où les besoins des minorités sont pris en compte par les industries tout simplement parce qu’ils rapportent de l’argent. Mais en France je n’en ai jamais vus de mes yeux. Il est possible de s’en procurer mais il faut les commander sur Internet quand il suffit a d’autres de se rendre au supermarché du coin. Ces détails qui peuvent sembler anodins, sont en réalité la source de nombreux tracas pour les personnes dont l’apparence ne correspond pas à la norme dominante.

    "Il n’y a pas que les sparadraps qui sont inadaptés aux personnes noires. Il y a le maquillage, les shampoings, les oreillettes sur les plateaux télé, les collants couleur " nude (hein?) ", les lunettes…"

    En France, le CAP de coiffure ne forme pas les diplomées au soin des cheveux crépus. Ce diplôme pourtant délivré par l’Etat, censé être celui de tous les Français-e ne tient pas compte des besoins d’une part non négligeable de la population. Comme si cette population n’existait pas. (quand on est en France, on se démerde… ma pauvre fille! y'a plein de salon maintenant pour des couil… de ton genre… la France, c'est pour les vrais Français: que ça te plaise ou pas… et si ça te plait pas, retourne sur ton baobab!)

    Cette omission se traduit de manière très concrète dans le quotidien de ces personnes. Elles sont contraintes de fréquenter des salons de coiffure concentrés dans certains quartiers (quand elles ont la chance de vivre dans de grandes villes et en particulier à Paris), de solliciter les services de coiffeuses à domicile ou de se rendre dans les quelques salons haut de gamme réservés à celles et ceux qui en ont les moyens. Dans tous les cas, le choix est réduit et le coût amplifié. Lorsque pour la première fois de ma vie mes cheveux crépus ont été coiffés correctement dans un salon de coiffure confortable, j’avais 35 ans! Il m’a fallu des années pour rencontrer Nicole Pembrook, (vas-y la pub pour la pouffe qui te resemble!) une coiffeuse capable de me proposer une véritable coiffure, imaginée pour mes cheveux crépus. Or Nicole est une Afro-Américaine qui une fois installée à Paris n’en est pas revenue de l’état désolant des cheveux des femmes noires qu’elle croisait dans la rue. (les produits anti-frisages, y'a un peu longtemps que ça existe en France!!!)

    Dans la même logique, le fait de ne pas pouvoir trouver facilement des produits cosmétiques adaptés à sa carnation ou à son type de cheveux est un casse-tête pour beaucoup d’entre nous. Certains grands groupes comme Garnier ou L’Oreal ont lancé leurs propres gammes (dont certaines proposent curieusement un même produit pour cheveux frisés et défrisés comme si les besoins étaient indifférents.). C’est une belle avancée, mais cela ne règle pas le problème du peu de choix et de l’accessibilité de ces produits qui devraient être disponibles dans n’importe quelle pharmacie ou supermarché ce qui est loin d’être le cas. (…) (menteuse, ça fait des tas d'années qu'on en trouve… t'a qu'a chercher, hé grosse andouille!)

    www.buzzfeed.com

     

  • Cette gauchiasse qui en fait trop!!!!

    73 ans après le 8 mai 1945, nous sommes tous juifs

    Nous sommes tous juifs, parce que l’Holocauste hante notre histoire et nous impose un devoir de mémoire à l’égard de ses victimes. C’est pourquoi il faut éviter les analogies politiques douteuses qui servent les intérêts politiques du moment.

    Par Drieu Godefridi.

    En cette période de mémoire de l’assassinat de six millions de Juifs par les criminels nazis et leurs suppôts, il est utile de réfléchir à notre rapport comme Européens à cette abomination qui fait partie intégrante de notre histoire, pour en tirer quelques leçons actuelles.

    Né trente ans après la Seconde guerre mondiale, j’ai toujours éprouvé une forte réticence à l’égard d’un certain discours consistant à nous présenter, en tant qu’Européens, comme co-responsables de ce crime contre l’humanité.

    Cette idée de co-responsabilité repose sur des mythes qui sont précisément ceux qui fondent l’antisémitisme, savoir la responsabilité collective et la responsabilité collective à travers les âges.

    Ce sont les mêmes billevesées que soutenaient les auteurs tâchant d’imputer aux Juifs contemporains la co-responsabilité de la mort du Christ et autre fait historique. Jean-Paul Sartre a démontré tout cela dans sa Question juive, même s’il n’en a pas tiré les conséquences qui s’imposaient.

    Nous sommes responsables de nos actes

    Nous ne sommes responsables que de nos actes, et non des crimes de nos ancêtres. Mais nous ne sommes pas non plus des créatures abstraites, jaillies directement du sein de la Terre. Nous sommes les héritiers d’une civilisation et d’une histoire, que l’on tient à juste titre pour l’une des plus fabuleuses de mémoire d’homme.

    Or, c’est précisément dans le cœur de cette civilisation qu’est née l’abomination national-socialiste : ne nous voilà pas de retour au point initial, celui d’une sorte de co-responsabilité à l’égard de crimes qui ont précédé notre naissance ?

    Je ne le crois pas. Car ce n’est pas la civilisation occidentale qui est l’auteur de ce crime, pas même la culture allemande. Ce sont des idées et des idéologies précises, qui furent développées et formulées bien avant que Hitler et ses sbires n’accèdent au pouvoir. (Cette généalogie intellectuelle est retracée dans La passion de l’égalité — essai sur la civilisation socialiste).

    Les nazis étaient socialistes et nationalistes

    Hitler et les théoriciens nationaux-socialistes étaient, idéologiquement parlant, des socialistes au sens strict — ils ne se sont pas revendiqués du socialisme par hasard ! — dont la plupart des catégories étaient d’ailleurs marxiennes ; leur spécificité étant de marier ce socialisme au nationalisme racial.

    Ce n’est pas l’individu et la liberté qu’exaltaient les nationaux-socialistes allemands, c’est la communauté, la solidarité, l’égalité réelle : la solidarité raciale que proclamait Hitler dans un discours infect de 1920 (infect parce que porteur d’une haine virulente et si manifeste qu’elle annonçait nettement tout ce qui allait suivre).

    Nous avons le devoir de nous souvenir de quelle source intellectuelle les crimes nazis sont nés. Les crimes politiques ne naissent pas de la malveillance d’un esprit : ils sont la résultante de la mise en pratique d’idées fausses.

    Dans le cas de l’Holocauste, ces idées sont le national-socialisme qui, en exaltant le collectif de la race, réduit l’individu au statut d’utilité, de rouage, de variable disponible ; d’ennemi mortel quand il relève d’un autre groupe ou qu’il cultive sa propre individualité (le bourgeois, qu’Hitler exécrait autant que Marx, souvent dans les mêmes termes !). Loin d’être le fruit maudit de la civilisation occidentale, le national-socialisme en est la négation absolue, en valeurs comme en théorie.

    Éviter les analogies douteuses

    Nous avons le devoir de respecter la singularité de ces crimes, en nous préservant d’analogies douteuses. Quand, de nos jours, une certaine gauche qualifie de rafles des opérations de police visant à contrôler des personnes en séjour illégal sur le territoire européen, elle convoque de façon perfide les fantômes du passé.

    Car s’il est vrai qu’historiquement le mot rafle existait avant les Nazis et Vichy, il ne l’est pas moins que les rafles de Juifs par les Nazis ont si cruellement stigmatisé notre histoire que toute utilisation du mot “rafle”, en français, mobilise nécessairement le spectre sordide de ce régime.

    Cet amalgame fait injure à nos forces de l’ordre — assimilées du fait même à des SS, à ces Einsatzgruppen avides de meurtre qui écumaient les campagnes — il est une injure aux enfants, aux hommes et aux femmes gazés par les nazis, abattus d’une balle dans la nuque, torturés, néantisés dans leur humanité parce que Juifs. Le but, l’objet même, de la rafle nazie était le meurtre.

    Les justes

    De même, le fait de qualifier de “justes” les personnes qui hébergent des migrants en situation illégale. Les Justes furent reconnus comme tels par Israël pour avoir caché des Juifs pendant la guerre.

    Ces justes — ils l’étaient, infiniment, et courageux au sens vrai de ce terme ! — quand on les arrêtait, étaient torturés, déportés vers des camps d’extermination, quand ils n’étaient pas exécutés sur place, souvent avec des membres de leur famille. Là encore, la comparaison n’est pas seulement fausse, elle est impardonnable.

    Nous sommes tous Juifs, parce que l’Holocauste hante notre histoire et nous impose un devoir de mémoire à l’égard de ses victimes.

    Contrepoints.org