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sciences - Page 36

  • Enfants surdoués: les reconnaître

    Le circuit de l'intelligence

    Selon les recherches de Richard Haier de l'université d'Irvine en Californie, il existe un chemin de l'intelligence qui se termine étrangement dans le cortex cingulaire (aire 32), situé dans le cerveau des émotions. C'est lui qui va prendre la décision définitive du choix ou de la solution, en éliminant celles qui paraissent trop risquées. C'est principalement la rapidité d'échange des informations entre ces régions du cerveau qui fait la différence en termes d'intelligence. Il a été prouvé en effet que la vitesse de conduction électrique dans le cerveau est corrélée aux résultats des tests de QI.

    (source: Le Cerveau, les clefs de son développement, du Pr Bernard Sablonnière)

     

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    Ils nous surprennent par leurs ­aptitudes, mais aussi par leurs échecs. Comment reconnaître un enfant surdoué? Et comment l'accompagner pour qu'il réussisse au mieux, Les dernières ­réponses des psychologues.

    C'est pour s'amuser que Maximilian Janisch a passé l'épreuve de maths du baccalauréat suisse. Et on ne sait pas ce dont il faut s'étonner le plus: du résultat qu'il a obtenu (la meilleure note) ou de son âge (10 ans). Les parents, un professeur de mathématiques à la retraite et une économiste, étaient si fiers qu'ils voulaient directement l'inscrire à la faculté, ce qui leur a été refusé, l'enfant n'ayant pas passé les autres matières. Le jeune garçon, actuellement au collège, fera toutefois sa rentrée à l'université de Zurich, où il a été autorisé à suivre un cours particulier. A la grande satisfaction du président de l'établissement, qui estime n'avoir jamais eu un élève aussi jeune et aussi doué. Maximilian, de son côté, se dit heureux de pouvoir améliorer son niveau. "Au lycée, tout comme à l'école primaire, il n'y a plus rien qui me stimule", se désole-t-il, dans une interview au journal SonntagsZeitung. Et, poursuit-il, "je ne trouve personne avec qui parler d'Archimède, et la plupart ne savent pas qui est Carl Friederich Gauss".

    Pour son père, ce n'est pas une surprise: son fils savait à peine parler qu'il mémorisait des nombres complexes.

    Même à cette période où le nivellement est roi, tout parent qui se respecte est friand de la moindre lueur de génie pouvant émaner de son enfant. Qu'il manifeste des aptitudes particulières en maths, en gymnastique ou en musique, qu'il brille à l'école ou qu'il décroche, pères et mères vantent leur petit surdoué. Pourtant, statistiquement, les élèves intellectuellement précoces (EIP), selon la dénomination retenue par l'Education nationale, ne représentent que 2 à 3 % de la population scolaire. Ils remplissent en cela le critère classique de l'appellation, soit un quotient intellectuel de 130 et plus.

    Souvent, les premières révélations se font par comparaison ou confrontation avec les autres, à l'entrée en maternelle ou au cours préparatoire, mais des signes avant-coureurs s'observent dès la naissance, par la manière dont l'enfant appréhende son environnement. "Privé de parole, il sait communiquer dès les premiers jours, par des mimiques, des regards intenses, des onomatopées", affirme le Dr Christian Peyrat, pédiatre à Toulouse. "Il donne le sentiment de s'intéresser à ce qui se passe autour de lui, note Monique de Kermadec, psychologue clinicienne. On le sent curieux, plus observateur, son regard se fait scrutateur." Ce nourrisson montre une sensibilité aux sons et aux lumières plus aiguë que celle des autres bébés.

    Un peu plus âgé, il fait preuve d'une grande vivacité d'esprit. Il est avide de connaissances, ne cesse de poser des questions, mémorise de manière impressionnante et apprend à la vitesse de la lumière. "Il s'interroge beaucoup, insiste Sophie Côte, fondatrice de l'Association française pour les enfants précoces, y compris sur des questions existentielles ; la fragilité de l'humanité ou les trous noirs de l'univers, et s'étonne que ses camarades n'aient pas les mêmes préoccupations."

    Ils ont plus besoin d'être rassurés que stimulés

    Autre particularité, il se distingue par son hypersensibilité et sa forte émotivité. Les études neurobiologiques ont montré une vulnérabilité particulière de l'amygdale, la zone du cerveau qui décode les émotions. Un fait insignifiant pour d'autres peut déclencher, chez lui, un cataclysme émotionnel. "De plus, ajoute la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin, il développe beaucoup d'empathie à l'égard d'autrui, s'impose un engagement non négociable à certaines valeurs, comme la justice, l'intégrité, l'honnêteté, la solidarité. Il est en quête d'absolu."

    Autant d'indices qui peuvent orienter vers un diagnostic, qui s'établit généralement après l'âge de 6 ans. Tous ces dons et qualités ne sont pourtant qu'un terreau. Comment ne pas le laisser en jachère, le protéger et l'épanouir?

    Pédiatres et psychologues s'accordent sur un point: ces enfants ont plus besoin d'être rassurés que stimulés. Aux parents d'être des observateurs attentifs et protecteurs, plutôt que des coachs maladroits. "L'objectif est, dès le plus jeune âge, de leur offrir un contexte favorable à l'éveil en les aidant à mettre des mots sur les choses et sur les sentiments pour qu'ils sachent identifier, décoder et gérer leurs émotions et celles des autres", poursuit Monique de Kermadec. Rien ne sert d'en faire des singes savants, bien au contraire. Il faut chercher à développer ce qu'on appelle l'intelligence émotionnelle, le fameux QE (voir encadré). Cette intelligence permet de s'adapter aux situations de façon efficace, de donner la bonne réponse au bon moment et de la bonne manière. C'est plus important pour leur bien-être et leur équilibre futur que de savoir lire et écrire dès 2 ans. Il en va de leur intégration et de leur place parmi les autres, mais aussi de la réussite de leur scolarité. Cela peut éviter que, dès la maternelle, ils soient rejetés par leurs camarades, voire par les enseignants, exaspérés par leurs interventions incessantes et intempestives.

    L'écueil pour les parents est de surjouer la précocité sans gérer les conséquences émotionnelles d'un état de fait qui peut s'avérer destructeur dans les relations avec les autres, y compris dans la famille.

    Ainsi, si le rythme de l'enfant est plus rapide, cela ne signifie pas pour autant qu'il faille brûler des étapes, sauter les sections de la maternelle pour l'intégrer rapidement au cours préparatoire. Ou encore passer du collège à la faculté de mathématiques, comme l'auraient souhaité les parents de Maximilian Janisch. Un saut de classe peut être bénéfique pour certains, tandis qu'il en perturbera d'autres pour une simple question de maturité. Comme les autres enfants, et sans doute plus, ils ont besoin de sentir qu'ils maîtrisent, qu'ils possèdent la matière. Sans oublier, pour les tout-petits, le contrôle de la motricité. Le geste qui donne accès à l'écriture peut venir plus ou moins tôt. Les esprits des petits précoces vont parfois plus vite que leurs mains…

    "Il n'y a pas de conduite unique et générale à tenir avec ces sujets. C'est au cas par cas. L'essentiel est qu'ils se sentent bien", souligne Monique de Kermadec. Mal géré, ce don ne donne pas forcément les clés d'une vie réussie. Selon des statistiques citées par Sophie Côte, un tiers ces surdoués est en échec à la fin de la troisième, tandis qu'un autre tiers fait des études médiocres mais retombe sur ses pieds. Seul le dernier tiers réussit ses études et sa vie professionnelle. Pourquoi tant de naufrages?

    Aux difficultés relationnelles que certains rencontrent avec les enseignants et avec leurs camarades s'ajoutent les inconvénients qu'engendre cette intelligence particulière. La médaille a son revers. Comme ils apprennent vite et mémorisent facilement, les petits génies ne vont pas toujours mettre en place les procédures d'apprentissage, tout simplement parce qu'ils n'en ont pas besoin. Autrement dit, ils n'acquièrent pas toujours le sens de l'effort, ni celui de la méthode. "Des études par IRM fonctionnelle ont montré que le cerveau de ces enfants absorbe deux fois plus vite les informations et, de fait, beaucoup plus d'informations, note Jeanne Siaud-Facchin. Ils vont tout voir, tout percevoir et tout traiter. Ils ont une pensée en arborescence, qui va se déployer très rapidement et dans tous les sens." Avec pour effet une intuition fulgurante et, en contrepartie, une peine à analyser de façon séquentielle.

    Il ne sait pas démontrer, argumenter, justifier

    Un enfant surdoué comprendra le début et la fin d'un problème, sans pouvoir forcément expliquer le cheminement de sa pensée. Il ne saura pas démontrer, argumenter, justifier. Ce qui peut l'handicaper par la suite. Sans oublier qu'il sera rarement dans le bon tempo. Il s'ennuie, il est en décalage et subit des conflits avec l'école qui demande aux élèves de se fondre dans la masse et de ne gêner personne. Pour peu qu'ils se sentent marginalisés, ils décrochent, voire développent des troubles du comportement et des phobies scolaires.

    "Pour les aider, il faut d'abord les identifier et prendre en considération leur différence", insiste Monique de Kermadec. Pour cela, le quotient intellectuel est l'outil le plus usité. Mais ce critère ne fait pas l'unanimité (voir encadré). Sophie Côte fait remarquer, avec bon sens, qu'"il y a parfois amalgame entre petits génies et enfants précoces. Ces derniers ont la caractéristique de comprendre plus rapidement que leurs condisciples, sans être pour autant toujours des génies". De son côté, Jeanne Siaud-Facchin fait valoir qu'être surdoué, c'est avoir une intelligence qualitativement différente, et qu'"un quotient intellectuel de 140 ne fait pas l'enfant précoce".

    Désemparés, de nombreux parents souhaitent des écoles spécifiques, car l'accompagnement scolaire reste encore sommaire. Le secteur privé est le plus avancé. Mais, dans le public, on ne compte qu'un seul établissement, le collège du Cèdre au Vésinet. "L'Education nationale refuse la création de nouvelles structures, s'insurge Sophie Côte. Sans doute garde-t-elle ses vieux réflexes idéologiques et ne souhaite-t-elle pas offrir un enseignement différent, au nom de l'égalité des chances." Cependant, on observe quelques progrès. Les associations sont parvenues à bousculer le "mammouth" et de récentes circulaires invitent les enseignants à la vigilance afin de reconnaître ces enfants atypiques et de prendre en compte leur particularité. "Mais, dans la réalité, nuance Jeanne Siaud-Facchin, les enseignants peuvent-ils parvenir à se pencher sur chacun des élèves?"

    Certains s'épanouissent dans les structures distinctes, mais d'autres parviennent à faire leur chemin dans un enseignement classique, doté d'enseignants informés et bienveillants. Avec, pour avantage, d'affronter les autres, d'accepter et de faire accepter cette intelligence différente et finalement de se confronter à l'école de la vie.

    A lire: Le Petit Surdoué de 6 mois à 6 ans, par Monique de Kermadec et Sophie Carquain, Albin Michel, 13,50 €.

    L'Enfant surdoué: l'aider à grandir, l'aider à réussir, par Jeanne Siaud-Facchin, Odile Jacob, 17 €.

  • Faucheurs de riz doré, faucheurs de vie

    Du riz doré, génétiquement modifié pour lutter contre les carences en vitamine A, a été détruit par des faucheurs volontaires aux Philippines.

    Par Anton Suwalki.

    Vous savez peut-être que des essais de riz doré ont été récemment détruits aux Philippines par des faucheurs volontaires. Ce riz transgénique, modifié pour produire du β-carotène, est destiné à lutter contre les carences en vitamine A qui affectent de nombreux pays en voie de développement, dont les Philippines. 500.000 enfants dans le monde deviendraient aveugles chaque année à cause de ces carences, et de 1 à 3 millions en mourraient.

    Dans la mesure où le riz est à la base de l’alimentation dans de nombreux pays touchés par le fléau, l’introduction du riz doré apparaît comme une solution simple et efficace, aux yeux de tout individu non englué dans son dogmatisme. C’est sans doute pour cela que ce projet a fait dès le départ l’objet de violentes attaques de la part de Greenpeace et de la mouvance anti-OGM.

    Malgré l’invraisemblable débauche de moyens déployés pour discréditer et empêcher le lancement du riz doré, le projet, (trop) lentement mais sûrement, a avancé, et il est sur le point d’aboutir. Des études ont mis en évidence la bonne bioconversion du β-carotène en vitamine A, et la possibilité d’en fournir la dose nécessaire sur la base d’une ration quotidienne normale de riz cuit. En 2014, les agriculteurs philippins pourraient bénéficier gratuitement de ce riz doré .

    Malgré le retard pris par le projet, Greenpeace n’aura pas réussi à le faire capoter. Ce qui explique sans doute que les disciples philippins de José Bové aient pris le relais sur le terrain. L’obscurantisme des faucheurs, qui a déjà de graves conséquences sous nos latitudes, devient criminel dans le cas du riz doré, quand bien même il ne ferait que retarder le projet. Rappelons-le, une fois de plus, c’est de la santé et de la vie de millions de personnes dont il est question. Quel argument pseudo-philosophique ou pseudo-scientifique peut-on opposer à cette urgence sanitaire ?

     

    Le dégout qu’inspire cet acte de vandalisme a abouti à cette pétition dont on peut simplement regretter le titre : " Global scientific community condemns the recent destruction of field trials of Golden Rice in the Philippines ".  En effet, il serait crucial que, bien au-delà de la seule communauté scientifique, n’importe quel individu ordinaire prenne conscience de la gravité de ces actes, et les condamne. Cela dit, scientifique ou pas, rien ne vous empêche de la signer.

     

    article wikipedia

     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Riz_dor%C3%A9

  • Un fossile de moustique de 46 millions d’années contenant… du sang

     

    Un fossile de moustique gorgé de sang datant d’il y a 46 millions d’années a été découvert aux Etats-Unis

    Un fossile de moustique datant d’il y a 46 millions d’années a été découvert aux Etats-Unis. Sa particularité : l’abdomen de l’insecte contient du sang. Une première.

    Du sang retrouvé dans un fossile vieux de 46 millions d’années, la nouvelle a de quoi rappeler un film de Steven Spielberg. Des scientifiques américains ont annoncé ce lundi 14 octobre la découverte d’un moustique fossilisé contenant du sang dans son abdomen, absorbé il y a 46 millions d’années comme dernier repas. Il s’agit là du premier fossile de moustique encore gorgé de sang retrouvé à ce jour. Ce dernier a été déniché dans la collection d’un entomologiste (spécialiste des insectes) qui en avait fait cadeau au Musée d’Histoire naturelle de Washington. L'insecte provient d'une couche sédimentaire d'un ancien lac dans la formation géologique Kishenehn, dans le nord-ouest de l'Etat du Montana aux Etats-Unis.

    14 000 espèces d’insectes se nourrissent de sang

    Ce n’est cependant pas le plus ancien fossile de moustique à avoir été mis au jour, loin de là, puisqu’un spécimen remontant à 95 millions d’années avait déjà été retrouvé. Mais il ne contenait aucune trace de sang. Or, si nous savons que 14 000 espèces d’insectes se nourrissent de sang (notamment les tiques, puces et moustiques), il n'y a quasiment pas eu de fossiles découverts témoignant de ce mode d'alimentation dans l'histoire de l'évolution.

    Mais pour ceux qui imaginent déjà un Jurassic Park dans la réalité, il faudra vite calmer ses ardeurs. Le fossile de l’insecte en question date d’il y a 46 millions d’années. Les dinosaures ont eux disparu de la surface du globe il y a 65 millions d’années.

     

  • Une nouvelle toxine botulique découverte

    Des scientifiques ont découvert le premier nouveau type de toxine botulique depuis 40 ans, et dans un geste très inhabituel, ils souhaitent conserver secrètes des données de la séquence génétique de la toxine pour le moment afin que personne ne puisse la faire dans un laboratoire avant qu’une antitoxine efficace puisse être développée.

    Jusqu'à présent, Clostridium botulinum était connu pour produire sept types de toxines, qui provoquent une paralysie en bloquant les neurotransmetteurs chez l’homme et l’animal. La dernière a été découverte en 1970.

    Les chercheurs ont découvert la nouvelle toxine, appelée neurotoxine botulique de type H, ou BoNT/H, suite à un cas de botulisme infantile. Ils ont annoncé cette découverte dans deux articles publiés cette semaine dans le Journal of Infectious Diseases. Des antitoxines sont disponibles pour les sept autres types de toxine botulique, mais pas pour la nouvelle toxine.

    La suite de l’article sur le site de CIDRAP News précité.

    Clostridium botulinum cultivé sur une gélose au jaune d'œuf montre des colonies possédant une lipase qui apparaît sous forme de zones brillantes autour de chaque colonie, après 72 heures d'incubation. CDC/Larry Stauffer, Oregon State Public Health Laboratory.

    Références

    Barash JR, Arnon SH. A novel strain of Clostridium botulinum that produces type B and type H botulinum toxins. J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Résumé]

    Dover N, Barash JR, Hill KK, et al. Molecular characterization of a novel botulinum neurotoxin type H gene. J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Résumé]

    Relman DA. "Inconvenient truths" in the pursuit of scientific knowledge and public health. (Editorial) J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Extrait]

    Hooper DC, Hirsch MS. Novel Clostridium botulinum toxin and dual use research of concern issues. (Editorial) J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Extrait]

    Popoff MR. Botulinum neurotoxins: more and more diverse and fascinating toxic proteins. (Editorial) J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Extrait]

  • En quoi consiste l'inspiration occitanienne?

     

    Simone Weil

    Pourquoi s'attarder au passé, et non s'orienter vers l'avenir? De nos jours, pour la première fois depuis des siècles, on se porte à la contemplation du passé. Est-ce parce que nous sommes fatigués et proches du désespoir? Nous le sommes; mais la contemplation du passé a un meilleur fondement.

    Depuis plusieurs siècles, nous avions vécu sur l'idée de progrès. Aujourd'hui, la souffrance a presque arraché cette idée hors de notre sensibilité. Ainsi nul voile n'empêche de reconnaître qu'elle n'est pas fondée en raison. On l'a crue liée à la conception scientifique du monde, alors que la science lui est contraire tout comme la philosophie authentique. Celle-ci enseigne, avec Platon, que l'imparfait ne peut pas produire du parfait ni le moins bon du meilleur. L'idée de progrès, c'est l'idée d'un enfantement par degrés, au cours du temps, du meilleur par le moins bon. La science montre qu'un accroissement d'énergie ne peut venir que d'une source extérieure d'énergie; qu'une transformation d'énergie inférieure en énergie supérieure ne se produit que comme contre-partie d'une transformation au moins équivalente d'une énergie supérieure en énergie inférieure. Toujours le mouvement descendant est la condition du mouvement montant. Une loi analogue régit les choses spirituelles. Nous ne pouvons pas être rendus meilleurs, sinon par l'influence sur nous de ce qui est meilleur que nous.

    Ce qui est meilleur que nous, nous ne pouvons pas le trouver dans l'avenir. L'avenir est vide et notre imagination le remplit. La perfection que nous imaginons est à notre mesure; elle est exactement aussi imparfaite que nous-mêmes; elle n'est pas d'un cheveu meilleure que nous. Nous pouvons la trouver dans le présent, mais confondue avec le médiocre et le mauvais; et notre faculté de discrimination est imparfaite comme nous-mêmes. Le passé nous offre une discrimination déjà en partie opérée. Car de même que ce qui est éternel est seul invulnérable au temps, de même aussi le simple écoulement du temps opère une certaine séparation entre ce qui est éternel et ce qui ne l'est pas. Nos attachements et nos passions opposent à la faculté de discriminer l'éternel des ténèbres moins épaisses pour le passé que pour le présent. Il en est ainsi surtout du passé temporellement mort et qui ne fournit aucune sève aux passions.

    Rien ne vaut la piété envers les patries mortes. Personne ne peut avoir l'espoir de ressusciter ce pays d'Oc. On l'a, par malheur, trop bien tué. Cette piété ne menace en rien l'unité de la France, comme certains en ont exprimé la crainte. Quand même on admettrait qu'il est permis de voiler la vérité quand elle est dangereuse pour la patrie, ce qui est au moins douteux, il n'y a pas ici de telle nécessité. Ce pays, qui est mort et qui mérite d'être pleuré, n'était pas la France. Mais l'inspiration que nous pouvons y trouver ne concerne pas le découpage territorial de l'Europe. Elle concerne notre destinée d'hommes.

    Hors d'Europe, il est des traditions millénaires qui nous offrent des richesses spirituelles inépuisables. Mais le contact avec ces richesses doit moins nous engager à essayer de les assimiler telles quelles, sinon pour ceux qui en ont particulièrement la vocation, que nous éveiller à la recherche de la source de spiritualité qui nous est propre; la vocation spirituelle de la Grèce antique est la vocation même de l'Europe, et c'est elle qui, au XIIe siècle, a produit des fleurs et des fruits sur ce coin de terre où nous nous trouvons.

    Chaque pays de l'antiquité pré-romaine a eu sa vocation, sa révélation orientée non pas exclusivement, mais principalement vers un aspect de la vérité surnaturelle. Pour Israël ce fut l'unité de Dieu, obsédante jusqu'à l'idée fixe. Nous ne pouvons plus savoir ce que ce fut pour la Mésopotamie. Pour la Perse, ce fut l'opposition et la lutte du bien et du mal. Pour l'Inde, l'identification, grâce à l'union mystique, de Dieu et de l'âme arrivée à l'état de perfection. Pour la Chine, l'opération propre de Dieu, la non action divine qui est plénitude de l'action, l'absence divine qui est plénitude de la présence. Pour l'Egypte, ce fut la charité du prochain, exprimée avec une pureté qui n'a jamais été dépassée; ce fut surtout la félicité immortelle des âmes sauvées après une vie juste, et le salut par l'assimilation à un Dieu qui avait vécu, avait souffert, avait péri de mort violente, était devenu dans l'autre monde le juge et le sauveur des âmes. La Grèce reçut le message de l'Egypte, et elle eut aussi sa révélation propre : ce fut la révélation de la misère humaine, de la transcendance de Dieu, de la distance infinie entre Dieu et l'homme.

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  • Cherchez pas docteur....

    Ce qui rendait le cerveau d'Einstein si spécial

    Les hémisphères gauche et droit du cerveau d'Albert Einstein étaient exceptionnellement bien reliés entre eux, une réalité qui a pu contribuer à son intelligence exceptionnelle, affirme l'anthropologue évolutionniste Dean Falk de l'Université d'État de la Floride et des collègues chinois.

    Cette Américaine affirme que son étude, plus que toute autre réalisée à ce jour, s'est concentrée sur l'" intérieur " du cerveau du scientifique mort aux États-Unis en 1955 à l'âge de 76 ans. Sa récente analyse du corps calleux permettrait, selon elle, de mettre en perspective ce que la science savait déjà de l'" extérieur " du célèbre organe.

    C'est grâce à une nouvelle technique mise au point en Chine que la Dre Falk a pu étudier la connectivité entre les hémisphères du cerveau d'Einstein. Elle affirme que la grande interactivité entre ces deux parties du cerveau a pu faciliter la communication interhémisphérique.

    Corps calleux 101

    •Cette partie du cerveau est une commissure qui relie les quatre lobes du cerveau entre eux (lobes frontaux, temporaux, pariétaux et occipitaux gauches et droits).

    •Il assure donc le transfert d'informations entre les deux hémisphères et ainsi leur coordination.

    •Il est composé d'un faisceau d'axones (fibres nerveuses) qui interconnecte les deux hémisphères cérébraux entre eux.

    La méthode chinoise permet ainsi de mesurer et de colorer les différentes épaisseurs de subdivisions du corps calleux sur toute sa longueur, là où les nerfs traversent d'un côté du cerveau à l'autre.

    Ces épaisseurs indiquent le nombre de nerfs qui se croisent, mais aussi comment les deux côtés du cerveau sont connectés entre eux, particulièrement dans les régions responsables de fonctions différentes.

    Par exemple, le mouvement des mains se coordonne au niveau du front, alors que les fonctions mentales liées à l'arithmétique se trouvent plutôt à l'arrière du cerveau.

    Ainsi, les chercheurs ont eu recours à la technique pour comparer l'organe appartenant à Einstein à ceux de deux échantillons :

    •15 personnes âgées

    •52 hommes de l'âge d'Einstein en 1905, c'est-à-dire 26 ans. Elle est considérée comme son " année miracle " en raison du nombre d'études (4) qu'il a publiées et de leur importance (relativité restreinte).

    Les comparaisons montrent que le savant possédait des connexions beaucoup plus nombreuses dans certaines parties de ses hémisphères cérébraux par rapport aux deux groupes témoins jeunes et plus âgés.

    Le détail de ces travaux est publié dans la revue Brain.

    De nombreux chercheurs se sont intéressés à son cerveau. Certains, dont les travaux sont plus anciens, affirment n'avoir rien découvert de particulier dans sa structure pouvant expliquer son génie. Plus récemment, certains déclaraient que certaines zones de son cerveau possédaient une proportion de cellules gliales très élevées. Un autre a affirmé que le sillon latéral présente une inclinaison particulière, ce qui augmenterait la taille de la zone du raisonnement abstrait au détriment de la zone du langage.

    Le saviez-vous?

    Le quotient intellectuel d'Albert Einstein est inconnu, puisqu'il n'a jamais passé de test officiel. Sa valeur estimée oscille entre 160 et 180.

     

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    Photo :  Université d'État de la Floride