LA VERITE! - Page 87
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Dessin politique
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Enfin, bonne nouvelle sur le virus!
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FRANCE, j'écris ton nom!
La Marseillaise
Premier couplet
Allons, enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie
L'étendard sanglant est levé, (bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes !
Refrain:
Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur
Abreuve nos sillons !
Couplet 2
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (bis)
Français, pour nous, ah ! quel outrage !
Quels transports il doit exciter !
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
Refrain
Couplet 3
Quoi ! des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! ces phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (bis)
Grand Dieu ! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
Refrain
Couplet 4
Tremblez, tyrans, et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis,
Tremblez ! vos projets parricides
Vont enfin recevoir leurs prix ! (bis)
Tout est soldat pour vous combattre,
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre !
Refrain
Couplet 5
Français, en guerriers magnanimes,
Portez ou retenez vos coups !
Épargnez ces tristes victimes,
À regret s'armant contre nous. (bis)
Mais ces despotes sanguinaires,
Mais ces complices de Bouillé,
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
Refrain
Couplet 6
Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs.
Liberté, Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (bis)
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents,
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
Refrain
Couplet 7
(dit "couplet des enfants“)
Nous entrerons dans la carrière
Quand nos aînés n'y seront plus,
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus (bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
Refrain
FRANCE, j'écris ton nom:
LIBERTÉ D'EXPRESSION
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Deux apostats de l’islam témoignent…
Les apostats s’unissent dans leur rejet total de la religion et la perte de foi est souvent précédée d’une période d’enquête sincère. Ces derniers voulaient mieux comprendre leur Dieu, devenir plus fidèles ou répondre aux attaques.
Kamel, 51 ans : la première fois que j’ai affiché mon apostasie à des inconnus…
Je suis né et j’ai grandi en région parisienne, de 1969 à encore aujourd’hui. Mon enfance n’était pas sous une pression religieuse qui était fort peu présente tant dans la demeure familiale que dans la cité HLM, sauf peut-être chez les femmes voilées catholiques portugaises ou espagnoles dans les années 70 et début 80. Néanmoins, du côté algérien, les cultes de Boumédiène et du FLN étaient très forts. En ce début des années 80, alors âgé de 11 ou 12 ans, j’avais observé chez mon père un début de changement d’état d’esprit. Mais avant cela, il y a eu un épisode dramatique pour moi et que j’ai longtemps occulté de mon esprit, à savoir la circoncision de façon barbare sur ma personne, mais cette expérience n’aura aucune incidence sur mon retrait définitif de l’islam, 15 ans plus tard.
Même ce pauvre mouton égorgé dans la salle de bain et le pitoyable tapis en peau de mouton qui puait dans le salon et que mon père avait en objet de culte n’ont eu d’impact sur la décision que j’ai prise. N’étant pas un intellectuel et n’ayant pas les moyens d’acheter des livres pendant mes jeunes années, mon islam ne se basait pas sur le Coran mais sur l’observation des musulmans ou plutôt fraîchement musulmans, car l’immense majorité d’entre eux sont passés d’un système à un autre, par exemple les Algériens du FLN ou les Tunisiens de Bourguiba. Cas différent pour les Marocains, car c’était déjà un système musulman déjà bien installé et c’est de cette observation que germeront mes premiers doutes. J’ai appliqué cette méthode sur l’Algérie et les Algériens de ma cité, l’idolâtrie pour le pays est incroyable mais ils restent quand même ici en France sous la pluie froide de l’automne.
Cette contradiction est celle que j’observais de plus en plus chez nos musulmans des années 90 et pas seulement dans mon entourage, mais aussi dans mon milieu professionnel. En 1987, je suis devenu technicien en électrotechnique. Un jour, j’ai fait la connaissance d’étudiants maghrébins qui se divisaient en deux groupes, les musulmans et les apostats. C’était ma première rencontre avec des apostats. Dans un premier temps, j’étais proche des musulmans puis je me suis vite senti proche du groupe des apostats que je trouvais plus intéressant et plus honnête intellectuellement, plus calme, drôle, à l’écoute et agréable. Cet amalgame de mes observations, cette rencontre et enfin une dernière expérience vont précipiter mon retrait de l’islam vers 1995.
Après ma rencontre avec ces groupes, j’ai annoncé à mes amis étudiants que j’étais devenu un apostat et l’un des deux m’a alors dit qu’avant de prendre une telle décision, je devais lire le Coran. J’ai alors acheté le Coran, j’ai tenté de lire mais comme Mein Kampf de Hitler, Das Capital de Marx ou l’Ancien Testament, j’ai vite capitulé tellement c’était indigeste à lire. Donc j’en ai parlé à mes amis étudiants musulmans qui m’ont répondu que lire le Coran ne sert à rien car difficile d’accès mais qu’il fallait lire les interprétations par des imams. Il existe des livres d’interprétations du Coran en français, mais le fait qu’il me fallait des intermédiaires pour lire à défaut de comprendre feront que je ne reviendrais pas sur ma décision. C’est comme ça que je suis devenu un apostat. Un apostat discret pendant quinze années, mais aussi discret que l’on soit, en cité HLM à forte population musulmane, on est vite repéré donc discret et en isolement, telle était ma politique et ne surtout ne pas répondre aux agressions verbales ou aux intimidations, voire à une menace par courrier postal de manière anonyme écrite à la main.
En 2010, le jour de l’An, à la suite d’un mail envoyé par ma cousine pour me fêter le nouvel an, elle l’envoya à une centaine de personnes, elle en envoya un autre cinq minutes plus tard d’une haine incroyable contre les juifs, les chrétiens, les Français etc. Ce qui me poussa à faire une réponse à tous pour dénoncer ce mail de la honte, ce qui s’ensuivit pendant une dizaine de jours d’un "seul contre tous". C’était la première fois que publiquement j’affichais mon apostasie à des inconnus.
Gabriel M, 27 ans: quand j’ai quitté l’islam, j’ai cessé d’être dépressif
J’ai vécu une enfance et une adolescence plutôt agréables, ces bons moments m’ont permis de faire abstraction de Dieu, je n’avais pas besoin de lui pour me sentir mieux dans ma peau. Je faisais déjà correctement le job sans son aide. À l’âge de 19 ans, je suis tombé en dépression après une rupture amoureuse. J’avais en quelque sorte perdu le goût de la vie, c’est pourquoi j’ai eu besoin de m’attacher à quelque chose pour me redonner de l’espoir et qui de mieux pour vous donner de l’espoir que le Tout-Puissant. J’ai été séduit par les enseignements de l’islam et en me liant d’amitié avec des musulmans, je me suis mis peu à peu à le devenir.
Ces musulmans qui m’appréciaient beaucoup ont tout fait pour me convertir; pour cela ils m’ont montré leurs preuves de la véracité du message d’Allah et ça a tout de suite eu un effet sur moi. Je crois que ce qui m’a fait rester dans cette religion, c’est son embellissement de la création par son créateur, une sorte d’amour qui transcende l’esprit. C’est ainsi que je suis devenu musulman. Je faisais les prières quotidiennes, le jeûne du Ramadan etc. À peine une semaine après ma conversion, mes premiers doutes sont apparus, mes amis musulmans qui m’avaient convertis m’ont dit que c’était le Diable qui essaie de détourner les nouveaux musulmans.
Étant fermement croyant, j’ai cru à cette affirmation qui, je dois l’avouer de mon regard actuel d’ancien musulman, ne reposait sur rien, seulement sur de la peur. Mes doutes ont refait surface quand j’ai lu les versets violents du Coran et les actes horribles commis par Mahomet. J’ai poursuivi ma réflexion en me disant que Dieu n’aurait jamais permis à son prophète de commettre de tels actes et ne les lui aurait certainement pas commandités. Un choix devait être fait: quitter ou assumer la religion. J’ai donc reparlé de mes doutes à mes amis musulmans qui me disaient que je devais davantage me rapprocher de Dieu pour qu’il puisse me protéger de la ruse de Satan. J’en avais marre de ne pas avoir de réponses aux différents doutes que j’avais, j’ai décidé de couper les ponts avec le Coran et tout le reste et mes amis musulmans m’ont tourné le dos car j’étais devenu selon eux, un kafir, un mécréant.
Bizarrement, une fois que j’ai eu quitté cette communauté, mon état de dépression s’est arrêté.
Propos recueillis par Hassan Ejaaibi
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La “marche“ des immigrés
Nos amis immigrés illégaux, après avoir utilisé des voitures pour “marcher” vers Paris, ont été arrêtés à SENS dans l’Yonne (89) ce jour. Toutes leurs manifestations dans le 89 sont désormais interdites.
Et ceux malgré le pathos étalé par tartines entières de nos bons journalistes…
À vos mouchoirs et surtout, à votre porte-monnaie ”siou plaît, une pièce, un ticket restaurant ou un billet de train pour Paris!”
Le journaliste confirme: “Au total 4 000 euros ont été récoltés pour permettre d’offrir des repas mais aussi des trajets en bus ou en train pour faciliter la progression des marcheurs.
Ben oui, des marcheurs qui marchent, ça fatigue !!! Et puis ça use les semelles…
Et comme le courage de nos zouaves du pavé est inversement proportionnel aux donc récoltés.
C’est pas chez eux que les futurs Nelson Mandela ou Che Guevara vont se trouver, on aime son confort avant tout et se confronter aux vraies épreuves pour sculpter un caractère ou une légende, c’est bon pour les livres.
Déjà rien que cela nous faisait rire.
Mais en plus la décision du préfet d’interdire les activités des pseudo-marcheurs, mendiants, nous prouve que notre action n’est pas restée sans résultat.
Nous les avons arrêtés à SENS. Du balai et hop…
Pour le 77 et le 75, si des volontaires se sentent des envies de continuer, l’équipe est prête à les soutenir.
Merci de prendre connaissance de notre affiche
Le Facebook
https://www.facebook.com/lor.france.18Voici ce qui existe chez Riposte laïque :
https://ripostelaique.com/aux-actes-citoyens-intolerable-marche-des-clandestins-1.html
https://ripostelaique.com/aux-actes-citoyens-2-il-faut-les-stopper.html
https://ripostelaique.com/aux-actes-citoyens-3-premiere-victoire.html
https://ripostelaique.com/aux-actes-citoyens-4-tous-a-sens-89.html
https://ripostelaique.com/aux-actes-citoyens-5-maintenant-ils-savent.html
https://ripostelaique.com/aux-actes-citoyens-6-comptons-nous.html
https://ripostelaique.com/aux-actes-citoyens-7-rebelles-2-0.htmlAutre :
JULIEN D. GAROFALO
https://www.youtube.com/watch?v=1ZZ_eYEaOgY -
Les leçons de grammaire du coronavirus
Le/la Covid? Réouvrir ou rouvrir?
Lorsqu’un mot entre dans la langue, il arrive que les règles régissant son usage ne soient pas fixées du premier coup.
Le Covid-19 a apporté son lot de nouveaux mots (lundimanche, apérue, coronabdos, voire encore corona-boomeurs, whatsappéros ou coronapéro), mais aussi de nouveaux débats linguistiques. (N'importe quoi!)
Exit le match "pain au chocolat vs chocolatine", (NON, ya pas débat: c'est chocolatine, un point c'est tout: pourquoi? parce que l'on peut faire du pain au chocolat, AVEC DE LA PÂTE A PAIN,
et que les chocolatines sont réalisées avec DE LA PÂTE FEUILLETÉE. CQFD)
et place à des questionnements davantage en rapport avec les nouvelles réalités auxquelles sont désormais confrontés les francophones.
Doit-on dire "le" ou "la" Covid-19?
"Rouvrir" ou "ré-ouvrir": que faut-il dire et écrire? Et sinon, faut-il dire "quatorzaine" ou "quarantaine"? Sur les réseaux sociaux, les internautes échangent des arguments en faveur de l’une ou de l’autre réponse à ces questions, sans jamais réussir à se mettre d’accord.
Le ou la Covid-19?
Dans le cas du mot covid-19, le débat porte sur le genre du mot. Doit-on dire la Covid-19, puisqu’il s’agit d’une maladie; ou le Covid-19, puisque c’est un virus? Quand l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé ce terme le 11 février dernier, elle n’a pas précisé son genre (car en anglais la question ne se pose pas).
Aussi, à partir de la mi-mars, et malgré l’utilisation du féminin sur le site français de l’OMS, les journalistes de France ont spontanément pris l’habitude de l’employer avec des articles masculins (le, un, ce, etc.).
La règle voulant qu’en français, le genre de l’acronyme soit déterminé par le genre du premier mot (co- vient de "corona", vi- de "virus" et d- de l’anglais disease qui veut dire "maladie"; 19 indique l’année de l’apparition du virus), et que le genre du mot corona soit masculin en français.
Puis les internautes leur ont emboîté le pas. C’est ainsi que l’usage du masculin s’est installé dans les pratiques des Français, comme le montre ce graphique réalisé à partir des requêtes sur Google au cours des 90 derniers jours en France. La séquence "la covid" est quasiment inexistante en face de la séquence "le covid":
Outre-Atlantique en revanche, très tôt, une note a circulé encourageant l’usage du féminin ("la covid"), laquelle a été suivie quasi immédiatement d’une notice de l’Office québécois de la langue française (OQLF), le grand organisme qui régule la langue au Québec. Si bien qu’aujourd’hui les deux variantes sont en concurrence dans la Belle Province.
Les Québécois garderont-ils les deux genres, ou basculeront-ils du côté du féminin? Difficile de répondre à cette question pour le moment, il faudra encore être patient pour voir si l’une des deux formes prend le dessus sur l’autre.
Dans l’Hexagone, France Terme, qui publie les résultats de la Commission d’enrichissement de la langue française chargée de nommer en français les réalités nouvelles et les innovations scientifiques et techniques, n’a pas encore proposé de recommandations (alors qu’elle a établi une liste de termes alternatifs aux anglicismes liés au Covid-19 qui commençaient à gagner du terrain).
Quant à l’Académie française, elle vient de rendre son verdict, en optant pour l’usage du féminin, suivant en cela l’OMS et l’OQLF. Mais c’est sans doute déjà trop tard…
Des écoles qui rouvrent ou ré-ouvrent?
Le couple rouvrir/ré-ouvrir a également fait l’objet de pas mal de débats sur les réseaux sociaux.
L’argument invoqué par les opposants à la variante ré-ouvrir est que cette forme est peu plaisante à l’oreille (les linguistes diraient qu’elle n’est pas euphonique), en raison du fait qu’elle comporte deux voyelles contiguës (ce qu’on appelle techniquement un hiatus).
Les Français n'ont qu'à articuler (et parler lentement sans mitrailler), au lieu de zézéter et de taratater.
Pourtant la plupart des dictionnaires commerciaux et libres la mentionnent dans leurs nomenclatures, comme le rappelle le linguiste belge Michel Francard. On trouve ré-ouverture dans les pages du Larousse (mais il est absent du Robert), dans le TFLi (mais pas dans le Littré).
Quand on y pense bien, ce n’est pas étonnant, sachant qu’existent dans la langue de nombreux verbes commençant par le préfixe ré- (et non r-) suivi d’une voyelle: ré-approvisionner, ré-entendre, ré-écouter, etc.
En jetant un coup d’œil aux pratiques des twittos en France (Twitter permet de ne chercher que dans les tweets envoyés pendant les neuf derniers jours), on peut voir que même si l’utilisation de rouvrir est majoritaire, celle de ré-ouvrir est loin d’être nulle:
La variante ré-ouvrir reste toutefois fort stigmatisée, ce qui explique sans doute pourquoi elle est moins employée (trois fois moins, proportionnellement) que sa concurrente rouvrir.
Les internautes ont en effet tendance à l’associer à une mauvaise maîtrise de la langue française, qui serait le propre "- des jeunes qui ne savent plus parler".
Que diraient pourtant ces censeurs s’ils savaient qu’on trouve cette forme déjà au début XVIIe siècle, puis régulièrement sous la plume d’écrivains aussi célèbres que Céline ou Stendhal, et tout récemment dans le discours de notre premier ministre Édouard Philippe ou dans les tweets du ministre de l’Éducation, Jean‑Michel Blanquer? (incompétent et inculte!)
Quarantaine ou quatorzaine?
Un autre néologisme qui irrite pas mal d’internautes, le terme quatorzaine, qui tend à remplacer depuis quelques semaines le classique quarantaine. Sémantiquement, le mot quarantaine est une sorte de terme générique pouvant évoquer une durée variable, alors que quatorzaine est beaucoup plus précis, ce qui explique son succès dans le contexte que l’on vit actuellement, comme l’explique notre collègue Myriam Bergeron Maguire. Beaucoup ont argumenté que le mot n’est pas légitime car il ne figure pas dans les dictionnaires.
Mais quand on y pense bien, est-ce là un motif valable pour le rejeter, sachant que tous les néologismes ont d’abord commencé par ne pas être dans "le" dictionnaire, par la force des choses? En sont témoin les mots déconfinement et re-confinement, qui ont connu une notoriété soudaine plus ou moins au même moment dans les médias, mais qui ne figurent ni dans le Robert, ni dans le Larousse (le premier vient tout juste d’apparaître dans le Wiktionnaire.
Comment les mots entrent dans la langue?
Lorsqu’un mot nouveau entre dans la langue, il arrive que les règles régissant son usage (masculin ou féminin, formes de pluriel, dérivations, etc.) ne soient pas fixées du premier coup, et que des variantes concurrentes circulent. C’est ensuite l’usage – des internautes, des journalistes, des écrivains mais aussi des simples locuteurs – qui permet de faire pencher la balance en faveur de l’une ou de l’autre variante. En bout de chaîne, ce sont les dictionnaires qui entérinent l’issue de ces débats.
Si l’une des deux variantes prend clairement le dessus, l’autre est soit abandonnée (elle sort alors de l’usage, et n’est pas reprise par les dictionnaires), soit considérée comme "marquée" (régionale, archaïque, technique ou autre). Ce sera sans doute le cas du genre féminin de covid, qui devrait être accompagné de l’étiquette " régional " dans les dictionnaires fabriqués en France.
Signalons toutefois que ce genre de question n’est jamais réglé rapidement: le processus peut prendre du temps, et les usages coexister pendant des siècles (voir notamment le couple rouvrir/ré-ouvrir).
Enfin, les chances de voir apparaître de nouveaux mots dans la nomenclature des dictionnaires dépendent de leur vitalité, sur le long terme. Les processus de déconfinement et de re-confinement seront-ils des réalités avec lesquelles il faudra apprendre à vivre dans les années à venir? Pendant combien de temps mettra-t-on encore les gens en quatorzaine? Les réponses à ces questions seront cruciales pour les lexicologues en charge des prochaines éditions de dictionnaires.
Mathieu Avanzi
Maître de conférences en linguistique française, Sorbonne Université
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