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Nutrition - Page 11

  • La neuro-amélioration à l’épreuve de l’éthique... et de la sémantique

    La neuro-amélioration à l’épreuve de l’éthique... et de la sémantique

    La formule de Boileau est souvent répétée : " Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement". Les sages du comité d’éthique ont récemment pu vérifier la sagesse de cet adage en s’intéressant" aux techniques biomédicales en vue de "neuro-amélioration" chez la personne non malade". Leur longue introduction met en effet en évidence la difficulté de trouver un terme français qui puisse rendre compte des aspects recouverts par les notions de "brain enhancement " ou " neuro enhancement ". Les expressions " d’augmentation cérébrale", "amélioration cérébrale" ou encore "optimisation cérébrale" ont en effet été tour à tour proposées, diversité qui met en évidence "la difficulté de rendre compte en français de la dimension à la fois quantitative (augmentation) et qualitative (amélioration) du terme "enhancement". Finalement, les sages ont décidé de retenir le terme de "neuro-amélioration".

    Des données très parcellaires

    Cette expression choisie, fallait-il encore circonscrire le champ de la "neuro-amélioration". De tout temps en effet, comme le notent les sages, les hommes ont cherché, par diverses méthodes, à améliorer les performances de leur esprit. Mais il s’agit aujourd’hui de s’intéresser plus précisément à la "neuro-amélioration biomédicale". C'est-à-dire finissent par préciser les sages "le recours par des sujets non malades à des techniques biomédicales (médicaments et dispositifs médicaux) détournés de leur utilisation en thérapeutique ou en recherche dans un but d’amélioration psycho-cognitive". Le sujet promet d’être passionnant, mais il conviendrait en préambule, avant de s’intéresser aux enjeux éthiques de la neuro-amélioration de déterminer dans quelle mesure elle est une tentation pour nos contemporains . Premier constat du Comité d’éthique: "Il n’y a pas d’études en France (…) qui permettrait de mieux cerner sa fréquence "observe le professeur Marie-Germaine Bousser, co rapporteur de l’avis publié cette semaine. Le manque de données touche tous les domaines. Il est par exemple impossible de déterminer la part de jeunes enfants Français utilisant la ritaline aux seules fins d’améliorer leurs résultats scolaires. Aux Etats-Unis, les enquêtes sur ce thème sont plus nombreuses. On sait par exemple que 8 à 25 % des étudiants ont recours à des médicaments neurostimulants. Par ailleurs, les projets de recherche sur ce thème se multiplient soutenus notamment par les militaires.

    Invitation à la prudence

    Prise de médicaments (anxiolytiques, antidépresseurs, inhibiteurs de la cholinestérase mais surtout stimulants), stimulation cérébrale transcrânienne non invasive, neurofeedback ou encore stimulation cérébrale profonde : les méthodes employées afin d’améliorer l’homme sont très nombreuses et très différentes. Leur efficacité " a pu être observée mais elle est inconstante, modeste, parcellaire et ponctuelle " estiment les sages. Ils notent également que "le rapport bénéfice/risque à long terme" est " totalement inconnu". Aussi, invitent-ils à la plus grande prudence. Signalant un "risque probable d’addiction", ils recommandent notamment de soustraire les sujets les plus vulnérables, les enfants et les adolescents, à ce type de pratiques. Ils soulignent par ailleurs la nécessité de disposer de davantage d’études sur le sujet. Leur message s’adresse en outre au "corps médical", dont il "est indispensable "qu’il soit" informé des divers enjeux de la neuro-amélioration biomédicale". A cet égard, le Comité d’éthique relève que "l’élargissement du champ de la médecine à la neuro-amélioration biomédicale du sujet non malade, comporterait un risque majeur de distorsion des priorités de santé, risque qui ne pourrait que s’aggraver si les ressources publiques étaient engagés".

    Une portée politique

    On le voit, la portée de cet avis est également politique. D’ailleurs, les sages soulignent que l’un des risques de la neuro-amélioration est de voir émerger d’une part un "culte de la performance favorisant une coercition souvent implicite" et d’autre part une caste privilégiée d’individus augmentés qui ne viendrait que renforcer les différences entre riches et pauvres. Plus globalement, les sages observent que la neuro-amélioration entraîne une vision probablement " fragmentée " de l’être humain. En tout état de cause, ils estiment qu’une "veille éthique" est indispensable face à un sujet où il faudrait se garder "de verser tant dans l’optimisme des mélioristes que dans le pessimisme des antimélioristes".

    Ce sujet passionnant et la prise de position des sages qui, une nouvelle fois, se refusent à envisager l’homme comme une machine, susciteront sans doute de très nombreuses réflexions.

     

  • Une nouvelle toxine botulique découverte

    Des scientifiques ont découvert le premier nouveau type de toxine botulique depuis 40 ans, et dans un geste très inhabituel, ils souhaitent conserver secrètes des données de la séquence génétique de la toxine pour le moment afin que personne ne puisse la faire dans un laboratoire avant qu’une antitoxine efficace puisse être développée.

    Jusqu'à présent, Clostridium botulinum était connu pour produire sept types de toxines, qui provoquent une paralysie en bloquant les neurotransmetteurs chez l’homme et l’animal. La dernière a été découverte en 1970.

    Les chercheurs ont découvert la nouvelle toxine, appelée neurotoxine botulique de type H, ou BoNT/H, suite à un cas de botulisme infantile. Ils ont annoncé cette découverte dans deux articles publiés cette semaine dans le Journal of Infectious Diseases. Des antitoxines sont disponibles pour les sept autres types de toxine botulique, mais pas pour la nouvelle toxine.

    La suite de l’article sur le site de CIDRAP News précité.

    Clostridium botulinum cultivé sur une gélose au jaune d'œuf montre des colonies possédant une lipase qui apparaît sous forme de zones brillantes autour de chaque colonie, après 72 heures d'incubation. CDC/Larry Stauffer, Oregon State Public Health Laboratory.

    Références

    Barash JR, Arnon SH. A novel strain of Clostridium botulinum that produces type B and type H botulinum toxins. J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Résumé]

    Dover N, Barash JR, Hill KK, et al. Molecular characterization of a novel botulinum neurotoxin type H gene. J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Résumé]

    Relman DA. "Inconvenient truths" in the pursuit of scientific knowledge and public health. (Editorial) J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Extrait]

    Hooper DC, Hirsch MS. Novel Clostridium botulinum toxin and dual use research of concern issues. (Editorial) J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Extrait]

    Popoff MR. Botulinum neurotoxins: more and more diverse and fascinating toxic proteins. (Editorial) J Infect Dis 2013; online publication Oct 7 [Extrait]

  • Le saviez-vous?

     

    Le temps des vendanges est venu et avec lui celui des questions scientifiques sur le vin. La caséine contenue dans le lait permet de corriger la couleur des vins blancs, mais aussi de décolorer partiellement le vin rouge.

    Comme son goût, ses effluves, la couleur du vin est le résultat d'un subtil équilibre chimique, fruit d'un savoir-faire ancestral.

    S'il reste des mystères à élucider, on sait que la couleur est en grande partie liée à des molécules appelées anthocyanes que l'on trouve en majorité dans la peau du raisin. Un raisin rouge pourra ainsi donner un vin blanc, rosé ou rouge, en fonction du temps de macération de la peau avec le jus. A lui seul, un raisin blanc ne pourra en revanche jamais donner un vin rouge.

    Les anthocyanes sont des molécules assez fragiles qui s'associent aux tanins du vin pour former des complexes stables. Ces derniers peuvent être piégés par la caséine contenue dans le lait, comme nous le montrons dans la petite expérience ci-dessus. Un petit tour de magie que les vignerons connaissent sous le nom technique de "collage", un traitement permettant, notamment, de rafraîchir la couleur du vin et de diminuer sa teneur en fer.