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Science/Tech - Page 53

  • Du rejet de la science et de ses conséquences

    Du rejet de la science et de ses conséquences

    Le rejet de la science a des conséquences concrètes, tous les jours. En 2011, 15 000 cas de rougeole ont été recensés, en bonne part à cause du rejet de la vaccination.

    Par Th. Levent.

    Laboratoire à l'université de Cologne (Crédits Magnus Manske Licence Creative Commons)Comme chacun sait, la science et ses applications sont les pires ennemis du genre humain, ne parlons même pas des bêtes. Pour illustrer notre propos, prenons l’exemple de la médecine.

    Le vaccin papillomavirus humain (HPV), particulièrement le Gardasil®, serait un horrible poison si l’on en croit la presse après la plainte d’une jeune fille l’accusant d’être à l’origine d’une maladie neurologique dont elle est victime.

    Bien entendu, personne ne s’intéresse à l’avis de la Société de Pathologie Infectieuse de Langue française qui rappelle que : " Les données australiennes démontrent que la vaccination HPV des jeunes filles est efficace pour la prévention des lésions précancéreuses de l’utérus et des cancers de l’utérus. L’analyse de risque effectuée par l’European Center for Diseases Control démontre le bénéfice de cette vaccination en termes de santé publique et ne fait pas apparaître de sur-risque de complication neurologique inflammatoire par rapport à la population non-vaccinée, information confirmée par la Food and Drug Agency. Dans l’état actuel des connaissances, aucun lien de causalité n’a été établi entre une vaccination contre le virus HPV et la manifestation d’une maladie neurologique inflammatoire chronique ".

    Il faut dire que ces remarques émanent d’une société savante, autrement dit d’un groupe d’idiots utiles forcément à la solde des grands groupes pharmaceutiques… Cela rappelle furieusement l’analyse d’autre sociétés savantes vis-à-vis de la célèbre non-étude de Séralini, totalement infirmée dans un silence médiatique assourdissant.

    La défiance savamment entretenue envers la vaccination peut avoir un impact très concret. En 2011, 15 000 cas de rougeole ont été notifiés en 2011, 1 000 cas ont présenté une pneumopathie grave, 31 une complication neurologique et 10 sont décédés.
 Ceci est directement lié à une diminution de la couverture vaccinale.

    Dans l’affaire qui n’en est pas une du Gardasil®, les notions de biais, de facteurs confondants, de limites d’interprétation épidémiologiques… etc., sont largement effacées des écrans radar. Trop compliqué nous dit-on. Sauf que ces informations sont fondamentales pour ne pas gober n’importe quoi.

    C’est donc sur l’ignorance et l’absence de culture scientifique, que jouent nombre de nostalgiques du " c’était mieux avant, la science c’est dangereux, on nous ment, le livre noir du scientisme est ouvert… ". Dézinguons avec application notre savoir-faire en biotechnologie, nanotechnologie et autres recherches sur la manière d’extraire au mieux les gaz de schiste par exemple. Jetons dans les poubelles de l’histoire les vaccins et antibiotiques, la chimie, les ondes hertziennes et les électrons qui ne sont pas verts au motif que tout ceci n’est pas très naturel et peut-être dangereux. La pusillanimité générale inhérente au principe de précaution constitutionnalisé défendu bec et ongle par nos visionnaires Verts tout particulièrement, commence à faire des ravages en gélifiant toute velléité de la moindre prise de risque. La sclérose administrative et psychologique est telle que de plus en plus de nos jeunes très bien formés en France en grande partie sur fonds publics, migrent vers des cieux plus riants, dynamiques et moins pleurnichards. Cela nous coûte la bagatelle de 10 milliards d’euros par an. Encore bravo s’exclament les pays accueillants qui finalement adorent la France.

    Il faut dire que rien n’est fait pour nous faire aimer et comprendre la science et son intérêt, à commencer par la formation scientifique de nos élites dirigeantes toutes ou presque sorties de l’ENA (des administrateurs) ou de HEC Paris (des commerciaux). Bref, tout sauf des créateurs et des chercheurs. Le Japon, l’Allemagne où la Chine n’hésitent pas à promouvoir des scientifiques au gouvernement. La France quant à elle, n’a pas de pétrole, mais possède des scientifiques de haut niveau qu’elle n’écoute pas, même en leur commandant des rapports tous plus instructifs et pragmatiques les uns que les autres (rapports Gallois, Lauvergeon… ) qui finissent tous dans les tiroirs. Un suicide à répétition.

    Deux rayons de soleil éclairent néanmoins cette fin d’année morose.

    Gilles-Éric Séralini va peut-être devoir passer à la caisse et rembourser les sponsors de la grande distribution qui avaient soutenus " en toute indépendance " l’inoubliable étude qui avait fait la Une du Nouvel Observateur (toujours en toute indépendance) sur la toxicité des OGM (tumeurs à tous les étages). La revue Food and Chemical Toxicology a retiré de sa publication cette étude, qui n’existe donc plus, après réexamen par un comité d’experts qui, de nouveau, confirme la nullité méthodologique des analyses statistiques. Un minimum de recul, de connaissance et d’analyse scientifique journalistique n’aurait certainement pas nui au débat et à l’intelligence des lecteurs. Corinne Lepage, la Brigitte Bardot des chromosomes torturés, reste étrangement silencieuse pour une fois. Seul l’hebdomadaire Marianne a relayé cette information écolo-incompatible.

    Michel Serres, philosophe au savoir immense, persiste à s’émerveiller devant les mutations technologiques, celles de l’information en particulier. Cela nous change du discours catastrophiste habituel des rabougris de l’innovation.

    Tout n’est peut-être pas perdu.

  • De tout, un peu

    La synthèse

    À l’heure où les réveillons se préparent, où l'on vérifie que les cadeaux sont bien emballés, la Terre continue encore de tourner. Et la science d'avancer. Les actus qu’il ne fallait pas manquer :

    •Apollo, 45 ans après. Le 24 décembre 1968, Frank Borman, Jim Lovell et William Anders, membres de la mission Apollo 8, étaient en orbite autour de la Lune quand ils ont aperçu depuis notre satellite un lever de Terre. Un moment aussitôt immortalisé par les astronautes, qui ont ramené ce cliché mémorable. Quarante-cinq ans après, pour célébrer l’événement, la Nasa a reconstitué les événements à travers une vidéo.

    •Batterie à avaler. Pour l’heure ce n’est encore qu’un prototype, mais des chercheurs viennent de présenter une batterie comestible qui fonctionne à partir d’un pigment naturel faisant office d’anode. Préparons-nous à une nouvelle génération de médicaments capables de surveiller notre physiologie profonde.

    •Redonner vie aux dinosaures (en anglais). Que ceux qui rêvent d’un Jurassic Park grandeur nature se rassurent. Si une étude récente a révélé qu’il était impossible de récupérer de l’ADN de dinosaure suffisamment bien conservé pour recréer ces géants du passé, les chercheurs imaginent d’autres solutions. Comme l’expliquera Alison Woodward, spécialiste de l’université d’Oxford, à la télévision britannique, ils espèrent se servir des oiseaux, les derniers dinosaures vivants, pour reconstituer l’ADN de leurs ancêtres disparus en faisant faire marche arrière à l’évolution.

    •Grossesse et allergies. Les médecins ont longtemps préconisé aux femmes enceintes de ne pas consommer d’aliments hautement allergéniques, comme les cacahuètes, durant la grossesse et l’allaitement, pour éviter que le bébé n’y devienne intolérant. Belle erreur de jugement ! Une étude vient de montrer que les futures mères n’ont pas de raison de se priver, au contraire. En en mangeant, elles limitent les risques d’allergies pour leur enfant.

    •Inégaux face à la grippe. Les femmes se montrent mieux immunisées que les hommes une fois vaccinées contre la grippe. En cause : la testostérone abaisserait l’efficacité du système immunitaire. Un inconvénient masculin qui, en d’autres circonstances, se révèle avantageux…

    •Fonte de l’Antarctique (en anglais). Le satellite Cryosat vient de révéler que les glaces à l’ouest de l’Antarctique fondaient plus vite que ce qui avait été calculé en 2010. En conséquence, l’augmentation du niveau des mers serait plus importante de 15 %.

    •Robespierre reconstitué. Maximilien de Robespierre est mort sur l’échafaud le 28 juillet 1794, il y a 219 ans. Mais d’après des témoignages de l’époque conjugués à deux masques mortuaires passés au crible, un légiste français, Philippe Charlier, vient de reconstituer en 3D le visage du célèbre révolutionnaire. D’après ses analyses, en plus de la variole qu’il aurait contractée, le politicien aurait également souffert d’une sarcoïdose, maladie inflammatoire potentiellement défigurante. Ce qui expliquerait toutes les balafres…

    •Trous noirs supermassifs. Parce que le nombre, en plus de l’union, fait la force, les scientifiques invitent tous les amateurs de trous noirs à les aider à les traquer à partir des données collectées par les radiotélescopes. Pour cela une adresse : le site de Radio Galaxy Zoo.

    •Néandertal, ce grand bavard (en anglais). On dit parfois des grands singes qu’ils ne leur manquent que la parole. Et de fait, leur anatomie les empêche de posséder un langage articulé comme le nôtre. Mais l’Homme de Néandertal, lui, n’avait pas cette contrainte et comme nous disposait des moyens physiques de s’exprimer avec des mots. Doté en plus du gène Foxp2, associé à la parole, il y a fort à parier que cet hominidé possédait une langue. Et peut-être a-t-il dialogué avec les Hommes anatomiquement modernes lorsqu’ils se sont rencontrés.

    •Père Noël traqué. Il est bon de finir avec un peu de légèreté. Et Google, qu’on accuse parfois de surveiller de trop près notre vie privée, se révèle encore un peu intrusif… pour le père Noël. Le géant américain propose son système GPS pour traquer le vieux barbu, le Santa Tracker, pour savoir où il se trouve à chaque instant. Vérifiez, il pourrait bientôt s’approcher de votre cheminée…

  • Vieillissement : des scientifiques rajeunissent les muscles d'une souris

    Vieillissement : des scientifiques rajeunissent les muscles d'une souris

    En augmentant la concentration de la molécule NAD, des scientifiques ont réussi à faire rajeunir les muscles d'une souris de 2 ans.

    Finis botox et chirurgie esthétique, des scientifiques ont peut-être trouvé une des clés du rajeunissement. Le nom de cette fontaine de jouvence présente en chacun de nous: le nicotinamide adénine dinucléotide (NAD). La concentration de cette enzyme dans les mitochondries des cellules diminue avec l'âge et accélère le processus de vieillissement.

    Afin de mieux comprendre les effets de la NAD, les chercheurs ont traité une souris de deux ans, en augmentant sa concentration. Et ce traitement a eu un effet spectaculaire,  rapportent-ils dans la revue Cell. En une semaine, les muscles de la " vieille " souris sont redevenus ceux d'une souris de six mois, et ce à plusieurs niveaux : la fonction mitochondriale, la résistance à l'insuline et à l'inflammation... Le muscle est redevenu fort et résistant. Très confiants, les chercheurs précisent que des tests sur des êtres humains pourraient commencer d'ici un an.

    Si cette découverte très impressionnante ne permet pas d'annuler complètement les effets de l'âge, elle constitue une étape majeure dans la compréhension du fonctionnement du vieillissement. Selon les chercheurs, cette découverte permettrait d'envisager des traitements pour des maladies liées à l'âge, les maladies inflammatoires et même le cancer. " Nous pensons que cela permettrait aux gens de vivre en bonne santé plus longtemps et d'éviter les maladies liées à l'âge ", a précisé le Pr David Sinclair, principal auteur de l'étude.

    Ce n'est en tout cas pas la première fois que des scientifiques s'intéressent au fonctionnement du vieillissement, ni qu'ils font rajeunir des souris. En 2010, une étude de l'université de Harvard mettait en évidence le rôle de la télomérase, une enzyme qui permet de préserver les télomères, l'extrémité des chromosomes, lors de la division cellulaire. Au fil du temps, ces télomères s'usent, raccourcissent, ce qui entraîne l'altération de la régénération de nos organes, et donc au vieillissement. Tout comme pour la molécule NAD, augmenter la concentration de télomérase chez les souris ralentit voire inverse le vieillissement des cobayes.

  • L'immunothérapie et le sommeil, en tête des découvertes de 2013

     

    La raison pour laquelle les êtres vivants dorment a été éclaircie cette année, une découverte qui trône au palmarès publié jeudi par le prestigieux magazine Science des 10 plus importantes percées scientifiques réalisées en 2013.

    Les chercheurs ont découvert, lors d'expériences sur des souris, que le sommeil permet au cerveau de se nettoyer en élargissant les canaux entre les neurones, ce qui facilite une meilleure circulation du liquide céphalo-rachidien.

    La première place est toutefois accordée aux percées réalisées dans le domaine de l'immunothérapie pour lutter contre le cancer. Plutôt que de s'en prendre directement aux tumeurs avec des produits chimiques, les scientifiques ont déterminé qu'ils peuvent stimuler le système immunitaire pour l'inciter à attaquer lui-même les cellules cancéreuses.

    Le domaine est maintenant jugé si prometteur que des entreprises pharmaceutiques qui le délaissaient complètement il y a quelques années à peine y investissent maintenant des sommes colossales.

    Le magazine note aussi des progrès dans le secteur des photopiles, de la manipulation génétique, de la vaccination, de l'imagerie médicale, des cellules souches et du développement d'"organoïdes" humains pour aider au diagnostic de maladies, en plus de souligner que les scientifiques ont finalement découvert que les rayons cosmiques proviennent des débris de supernovas.

    La dixième et dernière place revient aux milliards de milliards de bactéries qui colonisent le corps humain. De nouvelles découvertes ont permis de comprendre le rôle absolument crucial de ces bactéries, un facteur dont les médecins devront dorénavant tenir compte.

  • Le bourlingueur des étoiles

     

    Le satellite européen Gaia est parti rejoindre sa lointaine orbite, à plus d'un million de kilomètres de la Terre. Gaia, c'est une mission fondamentale, attendue par les astronomes depuis plus de 20 ans...

    C'est à une tâche immense, inédite, que le télescope européen Gaia va s'atteler, cinq ans durant, sur son orbite lointaine, à un million et demi de kilomètres de la Terre...arpenter le ciel entier, repérer, répertorier et analyser une à une un milliard d'étoiles de la Voie lactée, notre galaxie. Mesurer avec une sidérante précision, leur distance, leur mouvement dans la Voie lactée, leur éclat. A la clé, le plus prodigieux catalogue stellaire jamais réalisé, et surtout, pour la toute première fois dans l'histoire de l'astronomie, une vision nouvel
    le de notre galaxie, qui sera littéralement vue en 3D.

    être, ce qu'est cette mystérieuse matière noire, invisible et indétectable, et qui, pourtant, baigne la Voie lactée entière. Et puis Gaia se mesurera à Albert Einstein. Sa vertigineuse précision lui permettra, en suivant le trajet des rayons lumineux des étoiles dans la Galaxie, de vérifier que la célèbre théorie de la relativité générale, qui régit l'architecture de l'Univers, est vraie, ou si elle doit être dépassée par un nouveau paradigme.

    Gaia_mapping_the_stars_of_the_Milky_Way.jpg





    Pour achever ce portrait en majesté de la Galaxie, Gaia va déployer un arsenal technologique sans précédent, lui aussi. Une caméra d'un milliard de pixels, assez précise pour observer un cheveu sur la tête d'un parisien depuis la ville de Rome ! La rotation continue du satellite sur lui-même et sa rotation autour du soleil au cours de l'année vont permettre à Gaia de balayer le ciel en grands cercles successifs décalés les uns par rapport aux autres. En 4 mois, Gaia aura ainsi observé la totalité de la voûte céleste avant d'entamer un nouveau cycle. Au cours de sa mission de 5 ans, le télescope effectuera environ 100 observations par objet. Ces multiples mesures permettront une vision dynamique des astres observés, en particulier leur mouvement dans la Galaxie.

    Gaia va transmettre vers la Terre plus de 100 Go de données quotidiennement. Le traitement et le stockage d'une telle quantité d'information est un véritable défi informatique pour les scientifiques.

    Ceux-ci attendent impatiemment les résultats de cette mission astronomique fondamentale. Ce sont, sans doute, deux ou trois générations d'astronomes qui étudieront la nouvelle image du ciel révélée par Gaia. Une image inédite de la Voie lactée, surtout, car, comme nous sommes plongés dans son disque, il nous est impossible d'en avoir une image globale. Nous verrons, pour la première fois, la structure spirale de la Voie lactée, qui s'enroule autour du mystérieux trou noir central.

    Et pourtant... Si ce chiffre nous semble vertigineux, 1 milliard d'étoiles cela ne représente que 1% du contenu réel de la Galaxie. Cet échantillon suffira-t-il aux astronomes pour conter l'histoire de notre immense vaisseau d'étoiles, ou leur faudra-t-il reprendre l'arpentage du cosmos, pour, une à une, observer ses 200 milliards d'étoiles ?

  • Le coeur artificiel - suite

    Hôpital Georges-Pompidou

    Première mondiale : comment fonctionne le coeur artificiel

    Pour la première fois au monde, un coeur artificiel a été implanté chez l'homme. L'intervention a eu lieu à l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, sur un patient souffrant d'insuffisance cardiaque terminale.

    C’était une première mondiale et en plus française ! Un cœur artificiel total a été implanté chez un homme de 75 ans, le 18 décembre dernier, à l’hôpital européen Georges Pompidou (HEGP), à Paris. Mis au point par le Pr Alain Carpentier, le cœur artificiel total a été conçu par la société italienne Carmat. L'aboutissement de 25 années de recherche. Cette prothèse pourrait constituer une alternative aux greffes cardiaques. " Cette première implantation s’est déroulée de façon satisfaisante, la prothèse assurant automatiquement une circulation normale à un débit physiologique ", indiquait hier la société Carmat dans un communiqué. Trois autres patients devraient prochainement être opérés. A cette occasion, pourquoidocteur a réussi à interroger le Pr Christian Latrémouille, chirurgien cardiaque à l’HEGP, celui qui a implanté le 1er cœur artificiel au monde sur un homme. A notre micro, ce dernier ne cachait pas sa grande fierté et confiait l'émotion présente dans le bloc opératoire pendant l'intervention. Mais alors, comment fonctionne ce coeur artificiel, et quels sont les patients qui vont pouvoir bénéficier de cette invention extraordinaire.

    La meilleure réponse aux insuffisants cardiaques en phase terminale

    Comme l'explique la société CARMAT dans un communiqué de presse mis en ligne hier, ce projet de cœur artificiel, " le plus performant au monde ", constitue aujourd'hui la seule réponse crédible à tous les cas d’insuffisance cardiaque avancée en phase terminale.

    On parle d’insuffisance cardiaque lorsque le cœur n’arrive plus à assurer sa fonction essentielle de pompe du sang et d’irrigation de tous les autres organes. Les causes principales sont les maladies coronaires et l’hypertension artérielle. Les complications les plus fréquentes sont les troubles du rythme, les accidents thromboemboliques (formation de caillots) et l’insuffisance rénale. Il s’agit d’une maladie sévère, progressive et souvent fatale. Près de la moitié des patients décèdent dans l’année qui suit la première hospitalisation.

    A ce jour, plus de 20 millions de patients sont concernés par cette maladie en Europe et aux États-Unis. Alors, grâce à la poursuite du développement de son cœur artificiel total, CARMAT a pour ambition de pallier le manque notoire de greffons dont sont victimes aujourd'hui des dizaines de milliers de personnes souffrant d’insuffisance cardiaque avancée.

    Comment fonctionne ce coeur artificiel

    La prothèse créée par les ingénieurs de CARMAT comprend 2 cavités ventriculaires droite et gauche, chacune étant séparée par une biomembrane souple en 2 volumes, un pour le sang, un pour le liquide d’actionnement. Un sac externe souple contient le liquide d’actionnement et bat au rythme cardiaque.

    Par actionnement hydraulique via deux groupes moto-pompes miniatures, le liquide d’actionnement déplace cette biomembrane en reproduisant le mouvement de la paroi ventriculaire du cœur humain lors de la contraction. Ce mouvement provoque l’admission et l’éjection du sang dans des conditions optimales : mouvement habituel, contact seulement avec des matériaux biologiquement compatibles.

    Enfin, un dispositif électronique intégré régule le fonctionnement de la prothèse en fonction des besoins des patients à partir d’informations données par des capteurs et traitées par un microprocesseur. (voir la vidéo ci-dessous)

    Les exigences de cette innovation

    Tous les implants et appareils d’assistance ou de substitution d’organes en contact avec le sang posent le problème essentiel de leur hémocompatibilité, ce qui peut générer la destruction des hématies (hémolyse) ou activer la chaîne de coagulation (thrombose) qui entraîne la formation d’un caillot obturant un vaisseau sanguin et provoquer une embolie pulmonaire ou un accident vasculaire cérébral. Mais avec ce 1er coeur artificiel total, CARMAT a réussi à reproduire le mouvement physiologique d’éjection par la membrane, mimant la contraction ventriculaire et assurant le vidage des ventricules à chaque cycle. Et pour parfaire cette hémocompatibilité, ces ingénieurs ont utilisé des biomatériaux synthétiques et biologiques microporeux permettant un recouvrement protéique continu adhérant sur l’ensemble des surfaces en contact direct avec le sang. Ce coeur artifciel est aussi le seul dispositif utilisant des valves biologiques ayant démonté leur faible thrombogénicité à long terme.

    Par ailleurs, la société italienne a réussi la pari de la compatibilité anatomique. CARMAT a ainsi optimisé la forme de son cœur biomimétique et miniaturisé tous les sous-ensembles de la régulation médicale pour les intégrer à la prothèse, tout en conservant un volume d’éjection physiologique, même en cas d’effort soutenu.

    En outre, le pari de l'autonomie a également été relevé. CARMAT est à présent en mesure d'offrir au patient , un confort, une qualité de vie et un rythme de vie normal grâce à une autonomie très large dans un système léger et porté, soit au minimum 12 heures dans au maximum 3 kg grâce à une énergie compacte et renouvelable.

    Enfin, la dernière prouesse réalisée par le Pr Carpentier, et les ingénieurs de CARMAT, est celle de l'adaptation physiologique. Elle n'est pas des moindres. Ainsi, ce coeur artificiel réagit à ces besoins physiologiques en reproduisant, à l’aide d’algorithmes propriétaires, le réponse du cœur naturel, notamment en maintenant la pression aortique pour assurer en permanence une perfusion satisfaisante des organes. Cette innovation parvient aussi à ajuster le débit et la fréquence à l’activité pour éliminer l’inconfort lié à des paramètres fixes.

    Au final, au lendemain de l'intervention, les principaux protagonistes de cette prouesse restent toutefois prudents. " Nous nous réjouissons de cette première implantation, mais il serait bien entendu prématuré d’en tirer des conclusions car il s’agit d’une seule implantation et d’un délai post-chirurgical encore très court, " conclut Marcello Conviti, le Directeur Général de CARMAT.

    http://demaincestaujourdhui.hautetfort.com/archive/2013/12/19/revolution-technologique-dans-les-pacemakers-5250740.html