sur l’administration française
Chaque année, les États-Unis repèrent et invitent les futures élites françaises à Washington pour une opération de charme. Mais ce n’est qu’une facette d’une stratégie d’influence plus globale. La plupart des grands cabinets d’avocats et des banques d’affaires de Paris sont aujourd’hui américains. Peu à peu, ils imposent leur langue, leurs normes et leur idéologie.
Le "soft power", ou diplomatie douce, a été théorisé par les États-Unis pour influencer leurs partenaires en s’appuyant sur la conviction ou la séduction. Concrètement, depuis les années 1940, l’ambassade des États-Unis à Paris repère chaque année ceux qui deviendront les futures élites françaises. Elle mise sur eux et les invite outre-Atlantique pour participer à un programme d’échanges avec les futures élites américaines.
- Une infiltration systématique des cabinets ministériels et de la haute fonction publique
La French-American Foundation (FAF), via son programme Young Leaders, a placé depuis des décennies des dizaines de ses alumni (anciens élèves) à des postes clés de l’administration française. Ces derniers occupent des fonctions stratégiques dans les ministères, les cabinets ministériels, les agences publiques et même à l’Élysée.
1.1. Des alumni à des postes clés
Sur les 600 alumni que compte la France (on ne dispose pas de la répartition exacte par secteurs d’activité), on peut citer, dans le monde politique:
Emmanuel Macron (promotion 2012): président de la République, ancien ministre de l’Économie.
Édouard Philippe (2011): Premier ministre, maire du Havre.
Gabriel Attal (2019): Premier ministre, ancien ministre de l’Éducation nationale.
Christophe Castaner (2010): ancien ministre de l’Intérieur, député.
Nathalie Loiseau (2006): ancienne ministre des Affaires européennes, députée européenne.
Aquilino Morelle (1998): ancien conseiller politique de François Hollande, haut fonctionnaire.
Pascal Confavreux (2025): porte-parole et directeur adjoint de la communication du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.
François Hollande (1996): ancien président de la République.
Laurent Wauquiez (2006): président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Pierre Moscovici (1996): ancien ministre de l’Économie, commissaire européen, président de la Cour des comptes.
Najat Vallaud-Belkacem (2026): ancienne ministre de l’Éducation nationale.
Alain Juppé: ancien Premier ministre et ministre des Affaires étrangères.
Ces personnalités ne sont pas des cas isolés: elles illustrent une stratégie de long terme visant à influencer les orientations de l’État français.