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LA VERITE! - Page 444

  • Et si nous avions une peau bionique ?

    sur mon compte dailymotion, pseudo toulousejoyce, j'ai parlé d'une "nano-peau technologique, sorte d'ordinateur en forme de peau" il y a quelques années... on y vient doucement, semble-t-il....

     

    Si la robotique est un domaine de recherche très en vogue ces dernières années, cela aura aussi permis d’accélérer les découvertes technologiques dans de nombreux autres domaines. Ainsi, en s’attelant, il y a dix ans, à concevoir une peau pour nos robots, des chercheurs travaillent aujourd’hui à mettre au point notre peau bionique de demain.

    Takao Someya et son équipe auraient difficilement pu imaginer se retrouver où ils en sont aujourd’hui lorsque, il y a dix ans, ces chercheurs se sont lancés dans la conception d’une "peau" pour nos amis robots, leur permettant ainsi de ressentir les choses, grâce à la pression et à la température.

    Aujourd’hui, avec les avancées technologiques, l’équipe a mis au point une peau bionique d’une épaisseur de seulement un dixième de celle du cellophane et capable d’épouser les mouvements de notre peau sans porter atteinte à l’intégrer de ses circuits.

    Les possibilités d’une telle peau bionique sont infinies. On pourrait par exemple intégrer des moniteurs cardiaques ou tout autre appareil biomédical, lui adjoindre une connectivité WiFi, des LEDs organiques ou même des écrans tactiles… Affaire à suivre !

    [ Sources: Dvice]    

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  • Le bel avenir de la langue française

     

    Si notre langue est évincée des sommets mondialisés, elle se ressource dans le parler des peuples : c’est une garantie d’influence durable.

    Par Guy Sorman.

    La langue française n’est plus ce qu’elle était ? À en croire nos manuels d’histoire, il fut un temps où Voltaire correspondait en français avec le roi de Prusse, où la diplomatie ottomane n’utilisait que le français, ainsi que l’administration égyptienne. Au temps de l’indépendance américaine, Jefferson et Hamilton s’exprimaient parfaitement en français. Certes ! Mais c’est en anglais que Lafayette s’entretenait avec Washington. Et lorsqu’en 1830, Alexis de Tocqueville accosta à New York, il s’aperçut que ses rudiments d’anglais lui seraient insuffisants pour découvrir les États-Unis ; il se résolut à suivre des cours de langue.

    Le français fut-il ou non jamais " universel ", disons entre le siècle de Louis XIV et notre époque dominée par l’anglo-américain ? Le français serait-il en voie de marginalisation, et le concept de francophonie, créé originellement par le poète sénégalais Léopold Sédar Senghor, puis institutionnalisé depuis 1997, ne serait-il qu’un combat d’arrière-garde ? Ô surprise, la langue française, en vérité, n’a jamais été autant parlée dans le monde qu’aujourd’hui. On a pu concrètement le vérifier à New York au début du mois de septembre, lors de l’assemblée générale des Nations Unies. Trente-cinq chefs d’État et de gouvernement s’exprimèrent dans leur langue officielle, qui se trouve être le français.

    On ne niera évidemment pas que l’anglais universel, populaire sous le nom de Globish, est devenu le vecteur de la communication mondiale, écrite et parlée. Mais, le français fut-il jamais aussi universel qu’on le raconte ? Au temps où la Cour de Russie, celle d’Instanbul et de Postdam s’exprimaient en français, la plupart des Français, paradoxalement, le parlaient guère. Notre langue " nationale " ne l’est devenue véritablement qu’après la Première guerre mondiale, ce dramatique brassage de toutes les provinces françaises. Auparavant, l’on parlait français à Versailles et Berlin, pas à Quimper, ni à Draguignan, et le premier Prix Nobel français de littérature, Frédéric Mistral, écrivait en provençal.

    Ce paradoxe de la France de naguère vaut pour notre temps dans bien des pays francophones : qui parle vraiment français, comme première langue, dans les pays dont le français est la langue officielle ? En France, aujourd’hui, sans doute 99% de la population, si l’on déduit les immigrés les plus récents. Mais dans le monde francophone qui, à ce jour, compte deux cent vingt millions de locuteurs, chiffre officiel de la francophonie, il est évident que le français n’est souvent qu’une deuxième langue, en concurrence avec les parlers vernaculaires. Il en va de même pour l’anglophonie en Inde, par exemple, où l’anglais, langue officielle, n’est maîtrisé que par 10% à peine de la population mais bredouillé par tous. Et dans quelques pays d’Amérique du Sud, l’espagnol officiel est moins bien maîtrisé que, par exemple, le guarani.

    Il est donc arbitraire, en un instant donné, de vouloir photographier l’état et l’influence exacts de la francophonie. Sa dynamique, en revanche, me paraît infiniment plus intéressante : la langue française est un territoire en extension. Aux deux cent vingt millions de locuteurs présents, s’ajoutent cent seize millions d’étudiants, le français étant dans le monde la langue après l’anglais, qu’on apprend le plus volontiers. Plus spectaculaire encore est la projection démographique: en 2050, l’Organisation de la francophonie prévoit que sept cent quinze millions de personnes parleront français. Cette "explosion" linguistique sera indexée sur la forte croissance démographique de l’Afrique, le continent dont la population continue à s’accroître, tandis que partout ailleurs elle stagne ou régresse.

    En 2050, les principaux pays francophones, avant la France, seront donc la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire et le Cameroun. En Afrique, sans aucun doute, la langue française officielle deviendra de plus en plus populaire, évinçant (on peut le regretter) les langues vernaculaires, sous l’influence de l’enseignement toujours dispensé en français et des médias, par TV5 en particulier. Aux nostalgiques de la diversité linguistique locale et du monde pré-colonial, le Burkinabé Filippe Savadogo, qui représente la francophonie à l’ONU, oppose la raison pratique : le français – c’est ainsi – est la seule langue de communication à l’intérieur des pays africains autrefois colonisés et entre pays voisins. Si bien que la francophonie progresse dans ces populations anglophones mitoyennes de pays francophones comme on le constate en Gambie, au Ghana et au Nigeria.

    S’il fallait résumer en une formule simple l’histoire du français sur ces derniers siècles, on pourrait en dire que de la langue des élites (les Cours, la diplomatie), il est devenu la langue des peuples. Non que les élites mondialisées aient totalement renoncé à l’apprendre mais admettons un certain recul : il y a trente ans, on pouvait faire salle comble pour du théâtre en français au Caire, à Rio de Janeiro ou Athènes et cela n’est plus. Là, le Globish l’a emporté, avec l’aide décisive d’internet, virage décisif que la France bureaucratique engluée dans son Minitel n’a pas anticipé.

    Voici notre langue évincée des sommets mondialisés qui se ressource dans le parler des peuples : c’est une garantie d’influence durable. Et d’évolution constante du vocabulaire. De la présence française en Afrique du Nord et de l’immigration nord-africaine en France, nous avons intégré au langage mille mots et expressions: la campagne est devenue un "bled", le "klebs" nous accompagne et ce qui nous plaît "kiffe" de plus en plus. Quels termes empruntés au wolof ou au peul entreront demain dans le vocabulaire courant, on ne le sait pas encore, mais cela sera. Au vocabulaire, il convient d’ajouter la littérature (un Chinois, un Britannique et une Algérienne siègent à l’Académie française), la musique, le chant, le rythme même de la langue: le rap en est une expression.

    Aux puristes effrayés, on rappellera qu’il en fut toujours ainsi, à telle enseigne que nul ne sait aujourd’hui comment se prononçait la langue de Molière, au temps de Molière: disait-on le roi ou prononçait-on le "rrouet"? Seules les langues mortes n’évoluent pas. Le français est plus vivant qu’il ne le fut jamais, parce que notre langue ne coïncide plus avec le territoire national de ses origines: la langue en elle-même est devenue un territoire, le nôtre, en partage avec bientôt sept cent quinze millions de francophones aux accents les plus variés et tous d’une équivalente légitimité.

  • Comment le sommeil nettoie notre cerveau

    NEUROSCIENCES 

    L'expression “sommeil réparateur” devrait-elle être remplacée par “sommeil nettoyeur” ? Il semblerait, d'après les conclusions d'une étude publiée dans la revue américaine Science selon laquelle dormir permettrait au cerveau de se nettoyer des déchets accumulés pendant l'éveil.

    Dormir permettrait au cerveau de se laver

    Dormir ne permet pas que de se reposer : pendant ce temps, le cerveau se nettoie des toxines accumulées. Un mécanisme observé chez la souris par une équipe de scientifique américaine.

    Les expériences de privation de sommeil l'ont démontré : dormir est une fonction vitale, d'ailleurs présente chez quasiment toutes les espèces animales. Et ce, malgré les risques que cela représente : un individu dans les bras de Morphée étant en effet plus susceptible qu'un autre de se retrouver entre les pattes d'un prédateur.

    Pour que l'évolution ait conservé ce comportement chez des êtres vivants aussi différents que la mouche ou l'éléphant, c'est qu'il a forcément une utilité. Mais laquelle ? Menée par le docteur Maiken Nedergaard, de l'université de Rochester à New York, l'équipe de scientifiques qui s'est penchée sur la question a trouvé un élément de réponse chez la souris.

    Un “lavage de cerveau” nécessaire

    Le rongeur, dont le fonctionnement du cerveau peut être comparé à celui de l'humain, a été étudié de près grâce à une nouvelle technologie d'imagerie qui a permis de mettre en évidence le système de nettoyage cérébral se mettant en branle lorsque l'animal s'endort.

    Pendant le sommeil de leurs cobayes, les chercheurs ont observé que l'espace entre les cellules du cerveau s'accroissait de 60 %. Entre alors en branle le système dit glymphatique, qui profite de la place ainsi faite pour nettoyer les toxines accumulées pendant l'éveil du fait de l'activité neuronale. À ne pas confondre avec le système lymphatique qui, lui, concerne le reste du corps, mais dont le cerveau est isolé par de nombreuses barrières.

    Intégré dans le système sanguin du cerveau, le système glymphatique pompe à travers les tissus le fluide cérébro-spinal dans lequel baigne le cerveau, pour le renvoyer purifié. Les déchets sont alors transportés par le sang jusqu'au foie, qui les élimine. La plupart des maladies neurologiques, comme celle d'Alzheimer, étant dues à l'accumulation de ces déchets, l'étude plus approfondie du système glymphatique devrait permettre de mieux comprendre et traiter ces dernières.

  • La banquise et la régression vers la moyenne

     

    La banquise arctique en croissance ou pas ? Analyse critique d’un article sceptique.

    Par Acrithène.

    Contrepoints a publié récemment une image bien scientifique montrant que la couverture glacière de l’Arctique était très largement supérieure en août 2013 qu’un an auparavant. La preuve est à nouveau faite, le réchauffement climatique est en pause ! Et les commentateurs enthousiastes de s’interroger sur quelle galipette les promoteurs de la théorie du réchauffement climatique vont bien pouvoir réaliser pour retomber sur leur pattes.

    Comme j’ai trouvé l’article indigent, je m’y colle. Connaissez-vous ce phénomène qu’on appelle la régression vers la moyenne ?

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    Imaginons par exemple le jeu suivant. J’effectue une répétition de lancers d’un dé à 6 faces et j’en note les scores. Avant chaque nouveau lancer, j’ajoute 1 à chaque face du dès. Ainsi le premier lancer est fait avec un dé dont les faces vont de 1 à 6, le second avec un dé allant de 2 à 7, et ainsi de suite… Tout le monde est d’accord pour dire qu’un tel processus est caractérisé par une tendance haussière.

    Mais imaginez qu’au lancer numéro 4 (mon dé va alors de 4 à 9) j’obtienne un score de 9. Quelle est la probabilité que j’obtienne un score inférieur au coup d’après ? J’aurais alors un dé allant de 5 à 10, et la probabilité de faire un score inférieur sera de 4/6, c’est-à-dire d’obtenir 5, 6, 7, ou 8. Et ce bien que j’ai lancé un dé dont les faces sont supérieures à celles du dé précédent. Autrement dit, la personne qui, observant que j’ai obtenu 9 au lancer #4 et 7 au lancer #5, en conclurait que les faces du lancer #5 ont des plus petites valeurs commettrait une grossière erreur d’interprétation. Ou, si l’erreur est volontaire, un sophisme.

    Le phénomène s’appelle « regression toward the mean » et décrit le fait que lorsqu’une variable obtient un score très élevé (respectivement très faible), la probabilité conditionnelle d’une décroissance (respectivement croissance) à l’observation suivante s’élève. Mathématiquement, ce phénomène est entièrement imputable à la partie aléatoire du processus étudié, et non à une éventuelle tendance.

    Ce phénomène statistique est très trompeur. Il nous fait par exemple croire que punir est plus efficace que récompenser. Par exemple, la note d’un enfant à l’école dépend à la fois de son travail et d’un facteur chance. La mère qui punit les mauvaises notes et récompense les bonnes notes aura le sentiment que les punitions sont plus efficaces, car elles sont statistiquement suivies d’une amélioration alors que les récompenses sont statistiquement suivies d’une dégradation. Mais le lien de causalité n’existe sans doute pas et la mère est peut-être trompée par la régression vers la moyenne du facteur chance. Autrement dit, le fait que la performance de son enfant s’améliore après une mauvaise note vient pour partie de la probabilité que cette mauvaise note était un accident. Et symétriquement qu’une bonne note était un coup de chance.

     

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    Revenons-en à la belle image publiée par Contrepoints. Indépendamment de toute tendance au réchauffement  ou au refroidissement, si la banquise était particulièrement peu étendue en 2012, il est logique qu’elle se retrouve plus étendue en 2013. Cette variation ne vient pas d’une tendance, mais du retour vers la moyenne de la partie aléatoire du climat.

    Comme l’article de Contrepoints citait la NASA en argument d’autorité, j’y reprends ce graphique issu du NSIDC (National Snow and Ice Data Center) qui confirme totalement mon interprétation. L’année 2012 constituait une année extrême au regard de la moyenne historique. Le fait que l’année 2013 offre une banquise plus étendue est donc une prévision logique de la régression vers la moyenne. En revanche, le graphique montre que l’étendue de la banquise en 2013, fusse-t-elle bien plus grande qu’en 2012, est bien en-dessous de la moyenne des 30 dernières années.

    Source NSIDC

     

    Je ne me lance pas dans le débat sur le réchauffement, je tenais juste à montrer que la démonstration offerte par l’article de Contrepoints n’avait pas la moindre valeur scientifique. Elle n’est qu’un sophisme statistique connu depuis Francis Galton, un scientifique du XIXème siècle.

  • Où serez-vous le 26 Août 2032?

    Un (très) gros astéroïde ne menacerait pas la Terre en 2032

    Le 26 août 2032, notez cette date dans vos agendas. Des astronomes ukrainiens ont détecté un astéroïde de 410 mètres qui fonce dans notre direction. Le risque d’impact est minime, mais c’est le risque le plus sérieux pour notre planète à court terme. Et il est le deuxième objet à atteindre le niveau 1 sur l’échelle de Turin. Mais c’est quoi l’échelle de Turin? Que signifie ce niveau 1? Faut-il dès à présent faire des provisions?

    L’échelle de Turin va de 0 à 10. Le niveau 0 correspond à un objet qui ne pose absolument aucun risque soit parce qu’il va se consumer entièrement en entrant dans l’atmosphère, soit parce qu’il va passer super méga loin de nous. Par contre le niveau 10, c’est un énorme astéroïde qui va s’écraser sur la planète et détruire toute forme de vie ou presque.

    Donc, l’astéroïde baptisé 2013 TV135 et découvert par nos amis Ukrainiens n’est qu’au niveau 1 sur l’échelle de Turin et voici ce qu’en dit la NASA :

    Une découverte de routine avec un passage prévu à proximité de la Terre qui ne pose aucun niveau inhabituel de danger. Les calculs actuels montrent que les risques de collisions sont extrêmement faibles et que le public n’a pas besoin de s’inquiéter, ni d’être averti. De nouvelles observations devraient le réévaluer en niveau 0.

    Les scientifiques ne savent pas encore si cet astéroïde va frapper notre planète. Et il y a très peu de risque. Ils vont par contre le surveiller de près jusqu’à ce qu’ils puissent mesurer avec précision sa trajectoire. Il représente un " danger " car il va s’approcher à moins de 7,5 millions de km de l’orbite terrestre. Dans notre cas, il pourrait même approcher jusqu’à 1,7 million de kilomètres. L’autre élément à prendre en compte est sa taille. S’il frappe la Terre, 2013 TV135 pourrait dégager une énergie de 2500 mégatonnes de TNT " 50 fois plus que la plus grosse bombe nucléaire jamais déclenchée ". C’est assez pour détruire une région entière et changer le climat dans le monde entier.

    2013 TV135, notre nouvel astéroïde vient de rejoindre 2007 VK184 sur l’échelle de Turin, le seul autre astéroïde de niveau 1. VK184 mesure 184 mètres de diamètres et il a une chance sur 1750 de s’écraser sur Terre entre 2048 et 2075.

    Heureusement, le risque posé par TV135 est très bas, mais pas impossible. Pour l’instant, les meilleures estimations montrent qu’il a une chance sur 63 000 de frapper la Terre en 2032. En d’autres termes, c’est 99,9984% de chances de rater la terre. Et ce chiffre va changer dans les années à venir au fur et à mesure que les calculs de sa trajectoire vont s’affiner.

     

    futurologie, société, sciences, techniques, informatique, femme, fille, mec

     

     

     

     

  • En direct du passé... pour imaginer l'avenir

    La Pangée était habitée par de petits insectes

    Une aile d'insecte fossile datant du carbonifère découverte dans une mine de charbon d'Avion, dans le Pas-de-Calais.

    Il y a 320 millions d'années, à l'ombre des libellules géantes, guêpes ou scarabées étaient minuscules.

    C'est ce qui s'appelle, au sens propre, aller au charbon. Ce sont dans les résidus d'exploitation de la mine de charbon (fermée depuis 1974) de la ville d'Avion, dans le Nord-Pas-de-Calais, que des paléontologues français (épaulés pour les analyses par des Russes, Tchèques, Américains, Chinois, Polonais, Allemands, Libanais), ont découvert un bien étonnant trésor: il s'agit des plus anciens représentants des insectes modernes, qui vivaient il y a quelque 320 millions d'années (étude publiée dans la revue Nature). Des trouvailles qui chamboulent ce que l'on pensait savoir des insectes de cette époque.

    En ce temps-là, il y a entre 360 et 300 millions d'années, la Pangée, ce continent unique rassemblant toutes les terres émergées, est en voie de formation. Elles sont presque toutes soumises à un climat tropical. La végétation est luxuriante, les grands arbres se multiplient. Cette période, baptisée carbonifère (car d'immenses dépôts de charbon se forment alors dans les très nombreux et vastes marécages de ce qui deviendra l'Amérique du Nord et l'Eurasie), est synonyme de gigantisme. Certains fossiles montrent des insectes "géants" avec trois paires d'ailes.

    Un travail de bénédictin

    "Heureusement que des amateurs éclairés comme Patrick Roques sont là, soupire André Nel, professeur de paléo-entomologie au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, premier auteur de l'étude. Lui et d'autres ont mené un vrai travail de bénédictins dans le terril pour examiner à la loupe tous les fragments qu'ils pouvaient. Et puis on a passé tout ça au microscope, optique ou à balayage. Résultat, grâce à l'excellente préservation des ailes, on sait maintenant que des insectes très petits, de 4 à 14 mm, existaient au carbonifère. Un peu comme des versions miniatures des descendants actuels." Ainsi, la plus ancienne guêpe fossile connue jusqu'ici datait de 100 millions d'années de moins. "Ces nouveaux fossiles réconcilient enfin les datations issues de la biologie moléculaire et le terrain paléontologique", se réjouit le Pr Nel.

    Les terrils de l'ancienne mine d'Avion constituent un gisement paléontologique exceptionnel. Des fossiles de libellules géantes ou de végétaux, très bien préservés, y ont été trouvés. "Mais dans l'état actuel des choses, ces terrils restent instables, avec parfois des combustions spontanées, donc dangereux. On ne peut y étudier les roches en toute sécurité, regrette André Nel. D'autant qu'ils servent également à faire du gravier. Dans dix ans, il n'y aura plus rien." Il ne restera plus que les noms donnés aux fossiles découverts à Avion, par exemple une guêpe baptisée Avioxyela gallica, "Avio" pour Avion, "Xyela" pour le nom de genre et "Gallica" pour Gaule. Quel dommage…