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philosophie

  • Sidérant!

    Le groupe socialiste  refuse la venue de CHOMSKY, 88 ans, un des plus grands intellectuels  de notre temps, à l'assemblée nationale, alors qu'on y accueille PAMELA ANDERSON

    Prévue initialement ce mercredi au Palais Bourbon, cette cérémonie a finalement été organisée ailleurs et au dernier moment.

    “Je suis citoyen des États-Unis et j’ai une part de responsabilité dans ce que fait mon pays. J’aimerais le voir agir selon des critères moraux respectables. Cela n’a pas grande valeur morale de critiquer les crimes de quelqu’un d’autre – même s’il est nécessaire de le faire, et de dire la vérité. Je n’ai aucune influence sur la politique du Soudan, mais j’en ai, jusqu’à un certain point, sur la politique des États-Unis“ [Noam Chomsky, The Guardian, 20 janvier 2001)

    http://www.les-crises.fr/chomsky-romain-herreros-illustre-les-methodes-de-travail-du-journalisme-actuel/

    https://www.monde-diplomatique.fr/2001/04/BRICMONT/1829

     

    En 2001, l'étranger était DEJA consterné par la "vie" "intellectuelle française

    extraits, lire le texte sur le lien ci dessus

    La mauvaise réputation de Noam Chomsky

    Telle qu’elle est relayée par les grands médias, la vie intellectuelle française suscite parfois la consternation à l’étranger : phrases extraites de leur contexte, indignations prévisibles, "polémiques" de pacotille, intellectuels de télévision qui prennent la pose à l’affût du mot trop rapide qui servira de pâture à leurs éditoriaux indignés. En France, Noam Chomsky a été l’objet de campagnes de disqualification d’autant plus vives et régulières qu’il a su détailler, calmement, l’imposture d’un discours à géométrie variable sur les "droits de l’homme", lequel, souvent, couvrait les forfaits de l’Occident.

    Le New York Times, qui n’aime guère Noam Chomsky (c’est réciproque), admet néanmoins qu’il compte au nombre des plus grands intellectuels vivants. En dehors des départements de linguistique, et des colonnes du Monde diplomatique, il reste néanmoins ignoré en France.

    Son engagement est fondé sur des principes comme la vérité et la justice, et non sur le soutien à un camp historique et social, quel qu’il soit.

    Dans un monde où des cohortes d’intellectuels disciplinés et de médias asservis servent de prêtrise séculière aux puissants, lire Chomsky représente un acte d’autodéfense. Il peut permettre d’éviter les fausses évidences et les indignations sélectives du discours dominant. Mais il enseigne aussi que, pour changer le monde, on doit le comprendre de façon objective et qu’il y a une grande différence entre romantisme révolutionnaire - lequel fait parfois plus de tort que de bien - et critique sociale simultanément radicale et rationnelle

     

  • LA VIE APRÈS LA MORT

    Lundi matin 13 juin, j'ai consulté mon ophtalmo car avec les traitements durs que je prends, je dois consulter deux fois par an. Ce lundi, comme une fois par an, j'ai du réaliser deux exercices de vérification. Par hasard, et regardez comme ce petit malin fait bien les choses, je suis assise dans une salle d'attente (vide) sur ces sièges qui sont accolés (par quatre en l'occurrence) que l'on trouve dans tous les hôpitaux et centres médicaux en France. Sur le siège à côté un magazine.

    Il s'agit de “Psychologies Magazine“, genre de lecture que, si l'on n'est pas dans la profession d'analyste, il vaut mieux ne pas s'abonner. Pourquoi? Les textes qui y figurent sont très ardus à intégrer et malgré la tentative d'explication le plus simpliste possible afin d'être accessible au plus grand nombre, je pense que le simple quidam ne doit pas le lire. Sauf, peut-être, si vous voyez par hasard le titre de la une et qu'il vous semble qu'un des articles peut vous aider dans un problème du quotidien. Et encore. Je dirais, pour ne pas m'attirer, à juste titre, les foudres de ce magazine qu'il vaut mieux s'abonner après 35 ans, quand la personnalité est stabilisée.

    Dans ce numéro du mois de mars 2016 est traité comme sujet: le paranormal. Dès que je me trouve devant l'orthoptiste, je lui demande si je peux emporter cet exemplaire. Elle accepte volontiers. Je n'ai pas l'habitude d'emporter des magazines des salles d'attentes… mais, je consulte cette personne depuis 25 ans, alors, je me permets de lui demander cela.

    Je lui explique que cela fais 33 ans que je sévis dans la profession de “voyante“ et que pour une fois que je lis dans un magazine sérieux que l'on parle du “paranormal“, j'aimerais bien lire les articles qui lui sont concédés. Je suis encore sous le coup de mon émotion “coléreuse“ d'avoir découvert que Carbonnier fait des conférences avec une “medium“ (j'en ris encore) pour certifier que la vie après la mort existe.

    De même, tout le long du chemin depuis Fenouillet à la Clinique St Jean, j'en ai discuté avec “mon chauffeur“: lui croit en la vie après la mort, “un peu m'a-t-il dit, j'ai besoin de cette béquille psychologique, mais elle n'est pas très solide“, tandis que je lui ai dit: “ayant perdu ma petite sœur à côté de moi lorsque nous jouions ensemble sur le trottoir et mon papa quand j'avais douze ans –sans compter une tante très, très chère à mon cœur, partie en 2008- et avec mes 43 années d'études sur les pouvoirs du cerveau, je me dis que si quelqu'un devait avoir des informations sur l'après-vie, je serais sans doute plus à même que beaucoup d'autres pour ce faire. Comme je l'ai souvent indiqué, je ne crois pas en grand-chose.

    L'orthoptiste m'écoute et quand je parle de Charbonnier, elle me dit: allez-le voir!

    “Heu, cela m'étonnerait qu'il me donne la possibilité de lui parler. Il de doit écouter que les gens qui parlent de ses mêmes croyances; c'est toujours ainsi, il suffit qu'un idiot utile tombe précisément au moment où une personne se pose des questions et hésite entre deux solutions pour que l'idée devienne acceptable à cette dernière. Pourtant, Charbonnier était bien parti en disant que notre cerveau ne contient pas tous nos souvenirs et qu'ils devaient se trouver, ailleurs mais qu'il était instantanément possible de les retrouver et les raconter“.

    J'appelle cela “l'agrégation“: Tout être a la faculté de vibrer, cette vibration pouvant être reçue et enregistrée dans l'inconscient collectif (Cf. Jung). La vibration vous relie à l'inconscient collectif ou à ces “annales akashiques“ où sont vivantes toutes les pensées, toutes les émotions, tous les souvenirs de tous les humains qui nous ont précédés. Cette vibration contient aussi individuellement votre vie, vos bonheurs, vos souffrances d'une manière détaillée et précise. Cet agrégat de nos sentiments sont dans un “sac“? ou un “tiroir“, bref, donnez-lui le nom que vous voulez.

    L'orthoptiste m'a dit qu'elle a lu un de ses ouvrages. J'ai dis: pas moi. Inutile d'engraisser les auteurs de bouquins quand on sait d'avance ce qui est écrit. Puis, surprise, elle me dit: “il est ici“. “Vous êtes sûre? je croyais qu'il était à la Clinique de L'Union!

    “Non, non…. il est ici

    “Ben, si vous le croisez, dites-lui qu'il se fourvoie en écoutant les médiums qui sont, soi-disant, l'oreille attentive des morts!". Mais, elle me répond que non, elle ne le fera pas. Ce n'est pas son problème semble-t-elle faire accroire. Je pense surtout que Carbonnier est un “ponte“ et qu'elle n'a pas fait les mêmes études; le voisinage de travail ne doit pas lui sembler une ouverture à parler à ce monsieur…. les relations entre gens de médecine sont un peu incompréhensibles aux profanes.

    J'en reviens à Psychologies Magazine. Au moment où j'écris, j'ai à peine survolé les articles. J'y lis pourtant qu'il y a un interview de Stéphane Allix, dont j'avais pu apprécier les reportages vus sur M6 et une autre “petite chaîne“. Ces reportages m'ont parus très sérieux, bien documentés. Il a, bien sûr, écrit un livre comme indiqué dans le magazine. Je vous écris le laïus: L'indispensable – Le test de Stéphane Allix

    En juin 2013, le père de l'auteur décède. Avant sa disparition, le journaliste avait évoqué avec lui la possibilité qu'il puisse se manifester après sa mort.

    Stéphane Allix glisse dans le cercueil quatre objets et un mot qu'il est le seul à connaitre.

    Puis, il consulte 6 médiums. Quatre sont capables de découvrir ce qu'il avait caché.

    Pour lui, pas de doute: son père est intervenus au cours des séances.

    Fascinant (écrit le critique du livre).

    Et puis, on indique sa page Facebook dans laquelle Stéphane Allix partage ses recherches et raconte les expériences qui l'on transformé.

    Dans ses reportages, Stéphane Allix est allé interviewer des médiums américains. Je ne doute pas que la plupart des 6 médiums contactés par lui sont des U.S.A. Je ne crois pas que l'on est beaucoup de ces aussi puissants médiums en France. Comme je sais quels sont les puissants pouvoirs de notre télépsychie, je n'ai pas besoin de lire ces soi-disant preuves qui permettent de certifier que la vie après la mort existe.

    Monsieur Stéphane Allix, pardonnez-moi d'infirmer vos propos: je dois vous dire que ces preuves sont surtout la certitude que les 4 médiums qui on trouvé la nature des objets dans le cercueil sont d'exceptionnels très bons voyants.

    Rien à voir avec votre papa. Toutes mes condoléances pour cette perte immense… mais vous ne pouvez pas contacter l'esprit de votre père, ce n'est pas lui qui vous transmet des messages.

    Mme Josyane JOYCE

     

     

  • Intelligence : le pessimisme culturel d’Erwin Schrödinger

    Le célèbre physicien Erwin Schrödinger est né à Vienne le 12 août 1887. Une occasion de découvrir ses réflexions philosophiques pessimistes sur l’avenir de l’intelligence.

    Alors que nous fêtons aujourd’hui l’anniversaire de la naissance d’Erwin Schrödinger, il est bon de rappeler que le célèbre physicien pionnier de la théorie quantique fut aussi passionné de philosophie des sciences, en particulier des applications de la théorie darwinienne de l’évolution.

    Dans un essai publié en 1958 intitulé : L’esprit et la matière, il exprime une vision assez pessimiste, mais assez représentative de l’idéologie scientiste de l’époque, concernant l’évolution de l’intelligence au sein d’un monde moderne qui semble avoir mis entre parenthèses toute compétition dans l’évolution culturelle. C’est cette vision assez noire de l’effacement de l’intelligence face à la généralisation de la stupidité qui a été popularisée par le film de Mike Judge Idiocracy, dans lequel l’absence de pression de sélection favorisant les individus intelligents les fait disparaître de la surface du globe :

    “Je crois que la mécanisation et la « bêtification » croissantes de la plupart des processus de fabrication ont pour conséquence la menace sérieuse d’une dégénérescence générale de l’organe de notre intelligence. Plus les chances dans la vie d’un travailleur intelligent et celles d’un travailleur borné sont égalisées par la répression de l’habileté manuelle et par la généralisation du travail fastidieux et ennuyeux sur la chaîne de montage , plus un bon cerveau, des mains habiles et une vue perçante deviennent superflus. En effet, l’homme stupide qui, naturellement, trouve facile de se soumettre à un labeur ennuyeux, sera favorisé ; il sera vraisemblablement plus facile pour lui de prospérer, de s’établir et d’engendrer une descendance. Le résultat peut même revenir à une sélection négative des talents et des dons.

    La dureté de la vie industrielle moderne a conduit à certaines institutions conçues pour l’atténuer, comme la protection des travailleurs contre l’exploitation et le chômage, et beaucoup d’autres mesures d’assistance sociale et de sécurité. Elles sont à juste titre considérées comme avantageuses, et sont devenues indispensables. Pourtant, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le fait qu’en allégeant la responsabilité qu’a l’individu de s’occuper de son propre sort, et en nivelant les chances de tous les hommes, elles tendent aussi à exclure de la compétition des talents et à être ainsi un frein à l’évolution biologique.

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    Erwin Schrödinger, L’esprit et la matière, Seuil, traduction M. Bitbol, pp. 228-29.

  • Insensibilité, mère des déraisons

    Insensibilité, mère des déraisons

    Jocelyn Giroux


    «Notre cher Kant a le mérite incommensurable pour le monde, et pourrais-je dire, pour moi, d’associer dans sa critique du jugement l’art et la nature et de leur accorder à eux deux le droit d’agir sans but par principe. Depuis toujours Spinoza m’avait inculqué la haine des causes finales absurdes. La nature et l’art sont trop grands pour aspirer à des fins et n’en ont pas besoin, car il y a un tissu de relations en tous sens, et les relations sont la vie.»Goethe

     
    Goethe a reconnu l'importance capitale de Kant lorsqu'il s'agit de penser lucidement le rapport de l'homme à l'univers. Il retrouvait  chez le génie de Könisberg «la haine des causes finales» qu'il avait retenue de Spinoza. Le rejet d'un finalisme transcendant est une des composantes de la vision immanente du monde. L'univers n'obéit pas aux désirs de l'homme et il est vain d'y projeter nos fantasmes en les objectivant inconsciemment.

     Ainsi répond Spinoza dans sa correspondance avec Hugo Boxel qui dans une lettre, s’émerveillait de  la beauté et de la perfection de l’univers : «la beauté, Monsieur, n’est pas tant une qualité de l’objet considéré qu’un effet se produisant en celui qui le considère. Si nos yeux étaient plus forts ou plus faibles, si la complexion de notre corps était autre, les choses qui nous semblent belles nous paraîtraient laides et celles qui nous semblent laides deviendraient belles. La plus belle main vue au microscope paraîtra horrible. Certains objets qui vus de loin sont beaux, sont laids quand on les voit de près, de sorte que les choses considérées en elles-mêmes  ou dans leur rapport à Dieu  ne sont ni belles ni laides. Qui donc prétend que Dieu a créé le monde pour qu’il fût beau, doit nécessairement admettre ou bien que Dieu a fait le monde pour l’appétit et les yeux de l’homme, ou bien qu’il a fait l’appétit et les yeux de l’homme pour le monde.»

     Alain a dit la même chose autrement : « la sagesse consiste à éliminer, autant qu’on peut, cette part de soi-même dans ce qu’on connaît. Qu’on y arrive, c’est ce que montre la suite des sciences mais la difficulté est grande pour cette partie de nos visions qui naît de mouvements tumultueux du corps humain et des passions qui en résultent, comme la peur ou l’espérance. L’imagination projette parmi les choses les reflets de nos émotions».

     Cela dit, sans présumer ce que sera la nature humaine dans 100,000, 50,000, 10,000, 5,000 ou même 1,000 ans, nous pouvons soutenir que l'état des connaissances permet d'affirmer que l'Homme n'a pas évolué pour vivre désincarné dans un laboratoire blanc cru où la raison régnerait seule. La morale, l’art, l'amitié, l'amour, la quête de sens sont impossibles sans la médiation de la sensibilité. L'évolution a retenu dans le développement de notre adaptation au monde l'émotion et la raison. Il ne faut négliger ni l'une ni l'autre. «La capacité d’exprimer et de ressentir des émotions est indispensable à la mise en œuvre des comportements rationnels. Et lorsqu’elle intervient, elle a pour rôle de nous indiquer la bonne direction, de nous placer au bon endroit dans l’espace où se joue la prise de décision, en un endroit où nous pouvons mettre en œuvre correctement les principes de la logique».

     

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    L'astronome,  Johannes Vermeer


    Quel est le sujet du tableau de Vermeer reproduit plus haut ? La lumière ? La couleur ? Le silence ? La science ? L'astronome de Vermeer est sérieux mais serein. Il tourne doucement le globe céleste. Une draperie veloutée recouvre une partie de la surface de la table près d’un livre d’astronomie. On entrevoit un compas et un astrolabe en partie cachés mais illuminés par un flot de lumière entrant par la fenêtre.

    Que deviendrait la scène sans cette lumière ? Imaginez que la fenêtre est murée. Dans ce chef-d’œuvre, j'interprète cette lumière qui inonde l'astronome et les symboles de sa science comme une  métaphore de la sensibilité qui donne chaleur et couleur à notre rapport au monde. Cette scène intimiste est pour moi une allégorie de notre lien avec l'univers. Que serait pour nous la science dans le noir ou la lumière sans savoir ?

    Trop de lumière aveugle. Apparaît alors le finalisme qui est un débordement analogue à l'amour fou. Ou la peur, le vertige ou la déréliction même comme je le perçois dans Le Moine au Bord de la Mer de David Caspar Friedrich.

     

  • Des miroirs géants pour réfléchir la lumière du soleil

     

    Trois miroirs géants ont été installés sur les hauteurs d'une petite ville norvégienne, afin de pallier au manque d'ensoleillement.

    En Norvège une petite ville s'est dotée de miroirs géants pour capter la lumière du soleil qu'elle ne reçoit pas en hiver.

    Célèbre pour sa cascade, la petite ville industrielle de Rjukan, nichée au cœur des montagnes dans le comté de Telemark, au sud de la Norvège, compte désormais une nouvelle attraction. La ville s'est dotée de miroirs géants destinés à l'illuminer durant les longues périodes hivernales.

    L'idée n'est pas nouvelle. Rjukan est longtemps resté un centre industriel de pointe, possédant notamment, jusqu'au début des années 1970, la plus grande usine hydro-électrique du monde. Il y a près d'un siècle, son fondateur, l'industriel Sam Eyde, s'inquiétait déjà du peu de soleil que recevaient ses ouvriers. Il envisage la possibilité de construire un réflecteur sur les hauteurs de la ville mais abandonne cette idée, un peu trop novatrice en son temps, pour un simple téléphérique. Désormais les habitants de Rjukan n'auront plus à l'emprunter pour s'offrir un bain de soleil.

    Convaincu par un projet similaire, qui a été mis en place en 2006 dans le village de Viganella, dans le nord de l'Italie, le conseil municipal de Rjukan a finalement accepté d'investir les 640.000 euros nécessaires à la construction des miroirs.

    Martin Andersen, artiste et entrepreneur local originaire d'Oslo, et l'investigateur du projet, aura du redoubler de patience. Après cinq années de débats avec les responsables locaux, les miroirs, installés en juillet, n'ont vraiment commencé à fonctionner qu'à partir d'octobre, avec le début de l'hiver scandinave. Le système, dit "héliostat", suit automatiquement la course du soleil. Les trois miroirs, situé à 742 mètres d'altitude pour une surface totale de 51 m², s'ajustent d'eux même afin d'optimiser la réflexion en contrebas, sur la place du marché.

    Un système de miroirs réflecteurs en France?

    Aucune ville de France, en mal d'ensoleillement, ne semble pour l'instant envisager cette extrémité. La société anglaise Colt, fondée en 1931 et implantée dans 80 pays dont le nôtre, offre pourtant des installations de type héliostat. Colt exploite les éléments naturels pour optimiser le confort de vivre à l'échelle d'un bâtiment. Sa philosophie: "purifier l'environnement dans lequel les gens travaillent". Ainsi, entre autres brise-soleil et systèmes de ventilation naturels, elle propose de canaliser la lumière du jour pour éclairer "naturellement" des locaux sombres ou aveugles.

    Renato Pero, directeur général de Colt-France, confie que la gamme héliostat "ne décolle pas" dans l'Hexagone. Après avoir intriguée les architectes, le carnet de commande est finalement resté vide. Une désaffection qui est peut-être à rapprocher d'un manque d'intérêt français pour les filières photovoltaiques.

    Entre-temps Colt a reçu plusieurs demandes en Suisse et aux Etats-Unis pour des projets similaires à ceux de Rjuka et Viganella. Il est question, par exemple, d'installer à New-York des trackers solaires au sommets des buildings pour éclairer les jardins enclavés de la Grosse Pomme en attendant, un jour, d'illuminer une ville entière.

     

    miroire geants.jpg

     

     

     

     

     

     

  • Google et l'immortalité transhumaniste

    Définition

    Google vient d’adhérer au transhumanisme. Faut-il s’en étonner? Son siège social est voisin de la Singularity University fondée par Ray Kurzweil.

    La dénaturation de l’humanité s’accélère. Je n’aime pas la surenchère verbale, mais je constate que l’être humain évolue si rapidement en ce moment qu’on est toujours à court d’adjectif pour désigner son état actuel. Il y a quelques années, le verbe augmenter (traduction de to enhance)s’est imposé à nous. Car dans les milieux où s’ébauchent les tendances, tout, à l’instar de l’organe cible du viagra, pouvait ou pourrait être augmenté.

    Pour ce qui est du cerveau, l’augmentation fut si grande qu'il en est résulté une forte tendance à penser que notre personne entière se réduisait à cet organe et qu'il serait déjà immortel... sur un disque dur. Il était depuis longtemps le siège du quotient intellectuel, lequel est monté en grade avec lui. Les transhumanistes ont fait du QI la qualité par excellence de l’être humain; les parfaits cathares se reconnaissaient entre eux à leur sainteté, les transhumanistes se reconnaissent à leur QI. Ce sont des QuIstres (porteurs de hauts QI). Signalons que celui de l’héroïne d’Inferno est de 208, vs 200 pour Stephen Hawking!

    Ces QuIstres ont poussé à sa limite la révolte contre une réalité jusque là inéluctable, la mort «On ne peut pas vivre en un meilleur temps qu'aujourd'hui ou la mort est, ou sera bientôt anéantie pour un certain nombre de personnes privilégiées qui se seront vouées, consacrées à l'anéantir ou pour les bien nantis de la planète.» Death is obsolete. C’est le titre du dernier site in. Il est l’œuvre de Andy Walker, un ami intime de David Bunnel, fondateur de PC Magazine, PC World et MarWorld. Ces bienfaiteurs de l’humanité ont un grand mérite. Ils évitent la démagogie consistant à promettre à tous une solution finale dont ils savent très bien qu'elle sera réservée à quelques-uns.

    Les deux grands mystères dont parlait le psychiatre Karl Stern, la mort et la folie se réduisent sous nos yeux au second suite à la négation du premier. La seule façon de nier la mort dans le passé c’était de refuser d’y penser. Ce n’était qu'une demi-négation. Comme on se sentait et on se savait vivant, on se savait et on se sentait mortel. La vie était la chute d’un corps. Personne ne pouvait en douter. La révolte actuelle contre la mort en est la négation complète. Elle se répand comme la lumière parce qu'elle est le fait de personnes au sommet de la richesse et du quotient intellectuel, comme Stephen Hawking Larry Page, président de Google, Arthur Levinson, président de Apple, Pieter Thiel et Elon Musk co-fondateurs de Paypal.

    Larry Page vient de lancer, avec Arthur Levinson, une entreprise que le Time magazine a présentée sur sa page couverture en posant la question suivante : Can Google solve death? Solve ? Résoudre? La mort n’est-elle donc qu’un problème technique que l’on pourra résoudre comme on en a résolu tant d’autres? Nous avons échappé à la pesanteur, pourquoi n’échapperions-nous pas à l’entropie? Par le seul choix du verbe to solve, les éditeurs du Time prennent position en faveur des mutins. La révolte actuelle contre la mort est en effet l’équivalent d’une mutinerie sur le vaisseau terre. Les mutins ont déjà l’espoir que Elon Musk les transportera sur Mars. Il nous manque un mot, dérivé de mars, qui serait synonyme de lunatique!

    Les promesses actuelles de la technoscience sont des découvertes classiques devenues folles et elles suscitent un espoir, confirmé par Teilhard de Chardin. Un espoir qui est une autre de «ces vertus chrétiennes devenues folles» dont parlait Chesterton. Je n’en peux plus de disserter sur ce délire qu'on prend au sérieux parce qu'il est bien coté en bourse (mais pour combien de temps?) Les génies sont nus et ils sont fous. Ouvrons les yeux.

    Si le mystère de la mort ne nous immunisait pas contre celui de la folie, il en limitait la contagion. La mort c’était la vie, c’était la contradiction, le réel, c’était la chair, c’était la terre. Séparé d’elle, on s’expose au diagnostic du même Chesterton : «le fou est celui qui a tout perdu, sauf la raison», la raison instrumentale plus précisément. Il faut en effet avoir tout perdu pour se réjouir, comme le fait Stephen Hawking, de durer indéfiniment à l’état de logiciel sur un disque dur!

    Par comparaison, l’absurde de Camus est plein de sens : puisqu’il ne faut s’attendre à rien après la mort, faisons de chaque instant une chose inoubliable, ayons le bonheur et l’honneur d’avoir été juste sans attendre de récompense.

    Quand on s’éloigne de la mort, on s’éloigne du réel sous toutes ses formes et notamment du réchauffement climatique et des exigences du développement durable. Ne dureront désormais que les quelques élus d’Elon Musk, ceux qui seront assez riches pour monter à bord de ses vaisseaux martiens.

    Et malheur aux mortalistes, ceux qui restent attachés à la mort comme à une condition de leur épanouissement, tel Victor Hugo :

    "C'est une double issue ouverte à l'être double.

     Dieu disperse à cette heure inexprimable et trouble

     Le corps dans l'univers et l'âme dans l'amour." Hugo

    Nick Bostrom, le créateur de Skype, et l’un des maîtres à penser des transhumanistes, a montré les mortalistes du doigt comme de dangereux hérétiques au sein de la religion du progrès. Est-ce la première salve de la prochaine guerre de religion, celle des QuIstres immortels contre les mortels?

    On vient tout juste d’établir la preuve que l’espérance de vie en bonne santé diminue en Europe. On apprenait aussi récemment que les événements climatiques extrêmes provoquent la violence entre les peuples et même à l’intérieur des familles. Pour alléger ce fardeau on pratique l’eugénisme au début de la vie et l’euthanasie à la fin… et au nom du même progrès on voudrait prolonger indéfiniment la durée – qu'’il faut bien se garder de confondre avec la vie – des plus riches et des plus QuIstres? Nous les hommes efficaces, nous transformons tout en instrument. Nos idoles californiennes réussissent même à rentabiliser leur folie. Ray Kurzweil possède une usine de pilules de longévité. Larry Page sait compter lui aussi.

    L’entreprise qu'il vient de lancer, avec la complicité du magazine Time, une venture appelée Calico (California Life Company) a pour mission de ''se focaliser sur la santé et le bien-être, en particulier sur le défi du vieillissement et des maladies qui y sont associées". Larry Page savait, bien avant vous et moi, que le marché des produits anti-vieillissement devrait représenter 261,9 milliards de dollars fin 2013, selon une étude du cabinet BCC Reseach, et qu'il pourrait atteindre 345,8 milliards d'ici cinq ans, selon la même étude.

    Ce n’est pas le premier projet ambitieux de ce genre. En 1971, le président Richard Nixon déclarait la guerre au cancer. Aujourd’hui de nombreux spécialistes de la question, dont le docteur Nortin M.Hadler, sont d’avis que le principal progrès dans ce domaine a consisté à diagnostiquer les cancers plus tôt, à un moment où l’on peut difficilement prédire s’il s’aggravera ou s’il disparaîtra. Dans ces conditions, les chances de survie après cinq ans ne pouvaient qu'être meilleures.

    L’industrie du cancer, elle, par contre, a prospéré. Il en sera probablement de même de l’industrie de l’immortalité. Ce qui se complote et se mijote c’est une médicalisation massive des derniers âges de la vie. On avait bien des raisons de croire que cet objectif avait déjà été atteint et même largement dépassé. Ce n’était qu'un avant-goût. Il y a pour Google de fabuleux profits à l’horizon, parce que, dans la course vers la conquête de ce nouveau marché, le moteur de recherche jouit d’un avantage déterminant: la médecine est devenue une science de l’information. Pour réussir désormais dans ce domaine il faut être en mesure de faire une analyse fine des milliers d’articles qui paraissent chaque jour.

    Autre preuve de la montée du formalisme et de la désincarnation. La médecine est passée de la palpation à la digitalisation. Nous passons de l’incarnation à la cérébralisation.

    http://encyclopedie.homovivens.org/Dossiers/google_et_limmortalite_transhumaniste