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  • Des nouveautés qui, parfois, sont plus que risibles!

    Tweeting Bra : le soutien-gorge qui tweet pour lutter contre le cancer du sein

    Un nouveau gadget est né… pour la bonne cause ! Inventé par l’agence de communication Ogilvy Athens, en partenariat avec Nestlé Fitness, le Tweeting Bra est un soutien-gorge qui tweet tout seul dès qu’il est dégrafé. Le but ? Inciter ou sensibiliser les femmes à aller se faire dépister pour le cancer du sein.

    Dès qu’il est enlevé, le Tweeting Bra envoie directement un message sur le compte Twitter @tweetingbra.

     

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  • Qui a vraiment créé Internet ?

    Qui a vraiment été à l’origine d’Internet ? Al Gore comme il le dit ? Le gouvernement américain ? Ou plus prosaïquement des entrepreneurs et des entreprises privées ?

    Par le Minarchiste, depuis Montréal, Québec.

    Le gouvernement est-il responsable de la création d’Internet ? Pour plusieurs, sans interventionnisme gouvernemental, l’internet n’aurait pas vu le jour.

    " During my service in the United States Congress, I took the initiative in creating the Internet. ", Al Gore, 1999

    En fait, comme plusieurs autres technologies, Internet a d’abord été un projet du département de la défense et son objectif n’était pas commercial, ni social. Cependant, l’idée de base de l’internet provient en fait d’une entreprise privée, nommée Bolt, Beranek & Newman (BBN). C’est J.C. R. Licklider, un scientifique de BBN, qui, en 1960, a discuté d’un réseau informatique dans son rapport Man-Computer Symbiosis :

    " A network of such [computers], connected to one another by wide-band communication lines [which provided] the functions of present-day libraries together with anticipated advances in information storage and retrieval and [other] symbiotic functions. "

    Ce rapport contenait tous les éléments composant l’internet moderne. En octobre 1962, il fut embauché par l’agence gouvernementale DARPA, où il embaucha Ivan Sutherland et Bob Taylor pour travailler sur le projet ARPANET. En 1968, Taylor disposait d’un plan complet pour le réseau et confia à BBN Technologies (l’entreprise privée mentionnée plus haut) le mandat de le construire. En décembre 1969, les quatre premiers noyaux de l’internet était inter-reliés ; il s’agissait de quatre universités. Puis, au début des années 1970, Robert Kahn (en provenance de Bell Labs) et Vinton Cerf ont joint DARPA pour inventer ce qui allait lier tous les 37 internets entre eux : le Transmission Control Protocol (TCP) et le Internet Protocol (IP).

    Noeuds du réseau ARPANET

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     Carte Arpanet 1973

     

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     En 1989, ARPANET fut mis hors service, car il était devenu inutile. Ce n’est que vers 1995, quand le gouvernement a ouvert le réseau au secteur privé, que l’internet a réellement commencé à se développer et à être utile à la société. Autrement dit, pendant environ 25 ans, le gouvernement a gardé cette nouvelle technologie hors de la portée de la population. Le gouvernement bloquait l’entrée au secteur privé à travers la réglementation de la FCC. Croyez-vous que cela a accéléré ou ralenti son développement ? En fait, si Internet avait été inventé par des entreprises privées, son apparition aurait peut-être été plus tardive, mais au moins il aurait commencé à avoir un impact tangible dans nos vies bien avant 1995. D’ailleurs, la quasi-totalité des applications actuelles d’Internet ont été inventées par des entreprises privées ou des individus indépendants. Cela n’a pas empêché Al Gore de s’attribuer une part du mérite d’avoir " créé Internet ".

    Il ne faut cependant pas oublier que sans ordinateurs performants, Internet n’aurait jamais vu le jour, et que c’est suite à l’invention du transistor que l’ordinateur ainsi que l’électronique moderne ont pu prendre leur envol. Or, le transistor est une invention qui a émergé d’une entreprise privée nommée Bell Labs, une division de l’entreprise américaine AT&T fondée en 1925. L’entreprise croyait en la recherche scientifique fondamentale et n’imposait aucune contrainte à ses chercheurs, même si leurs recherches n’avaient aucun but précis. Ce laboratoire a entre autres engendré des inventions telles que le télescope radio (qui a capté les premières radiation du Big-Bang), le laser, le téléphone cellulaire, le système d’opération UNIX ainsi que les langages de programmation C et C++. Un total de sept prix Nobel ont été décernés pour des travaux ayant émergé de Bell Labs.

     Suite à la Seconde Guerre mondiale, Bell Labs a formé un groupe de recherche en physique des solides sous un dénommé William Shockley pour trouver une alternative aux tubes électroniques sous vide, qui étaient coûteux, volumineux et inefficients, et constituaient une barrière au développement de l’informatique. Au début des années 1950, il inventa le transistor, ce qui lui valu le prix Nobel. En 1955, il a joint l’entreprise Beckman Instruments pour fonder le Shockley Semiconductor Laboratory en Californie. Il recruta des gradués universitaires parmi les plus brillants et prometteurs pour y œuvrer, mais son style autocratique et ses orientations de recherche mal avisées leur déplaisaient énormément.

     

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    12/2/1965 William B. Shockley, Nobel Laureate in physics

     

    En 1957, les " Huit Traîtres ", menés par Robert Noyce, quittèrent Shockley pour former leur propre entreprise de semi-conducteurs en silicium dans la vallée de Santa Clara : Fairchild Semiconductor. Ceux-ci allaient commercialiser les premiers semi-conducteurs en silicium, qui allaient révolutionner l’électronique et l’informatique. Sur une période de 20 ans, les anciens employés de William Shockley allaient fonder 65 nouvelles entreprises, lesquelles formèrent le noyau de ce qu’on nomme aujourd’hui " Silicon Valley ". Silicon Valley  est une région située au sud de la baie de San Francisco, dans la vallée de Santa Clara.

    Les huit traîtres, à l'origine de la Silicon Valley

    Lorsqu’il quitta la direction de Fairchild, Robert Noyce démarra une nouvelle entreprise nommée " Intel ", qui allait commercialiser le premier micro-processeur, une pièce maîtresse de l’ordinateur moderne. Notez que c’est Texas Instrument qui avait inventé le micro-processeur en premier (1973), grâce aux avancées de Gordon Teal (un autre ancien de Bell Labs) et de Jack Kilby. C’est d’ailleurs TI qui a commercialisé les premières radios transistor (1954) et les premières calculatrices de poche (1967).

    L’Université Stanford a certainement eu un rôle à jouer dans Silicon Valley, surtout avec son parc industriel de Palo Alto, qui hébergea Hewlett-Packard à ses débuts. Cette institution privée a certainement fourni énormément d’employés qualifiés aux entreprises de Silicon Valley au cours de son évolution, mais n’est pas vraiment responsable de sa création. En fait, William Shockley avait établi son entreprise de semi-conducteurs dans les environs parce qu’il avait lui-même grandi à Palo Alto. En revanche, il avait été diplômé du MIT, comme la plupart des Huit Traîtres (sauf Grinich, le seul des huit qui était diplômé de Stanford). Par ailleurs, HP ne fut pas un précurseur en informatique.

    Conclusion :

    Il est vrai que c’est une agence du gouvernement américain qui est derrière la création de ce qui allait devenir l’internet. Cependant, il y a plusieurs bémols à ajouter à cette affirmation. Premièrement, l’idée et le savoir-faire sont venus d’entreprises privées comme BBN et Bell Labs. Deuxièmement, l’internet n’aurait pas été possible sans l’évolution essentielle de l’ordinateur grâce à l’invention du transistor et du circuit intégré en silicium, œuvres du secteur privé (Texas Insutruments et Fairchild), lesquelles ont mené au développement du micro-processeur (TI et Intel). Troisièmement, l’internet est demeuré une technologie sous-développée et inutile pendant plus de 25 ans, jusqu’à ce que le gouvernement la rende disponible au secteur privé, qui a depuis développé l’infrastructure et les applications nécessaires à l’éclosion de cette technologie, la rendant utilisable pour le commun des mortels.

    L’implication du gouvernement dans le développement de l’internet n’a certainement pas été nécessaire, et n’a possiblement pas été souhaitable non plus.

     

    Lectures complémentaires :

    http://mises.org/daily/2211

     

     

    Perso: mon premier site internet: novembre 1996 - environ 50 000 internautes en France!

    pas de Yahoo et pas de Google, je puis vous assurer, on glissait avec netscape et on cherchait des site en Français à l'étranger juste avec Altavista: maigres résultats, il n'y avait même pas 3000 sites...

    fallait partir en Belgique, Suisse, Canada... je copiais des URL sur un grand cahier car les moteurs de recherche de l'époque cherchait... pas grand chose...

    et puis avec un modem 24800 c'était tellement la croix et la bannière que même ma fille ne voulait pas s'y mettre sur la toile!

    Et c'était horriblement cher, à l'époque... pour 2 h de surf par mois, comptez 750 Frs.. et si vous êtes des as sans calculette, je vous laisse chercher et convertir... n'oubliez pas, 2 heures à peine pour ce prix-là! et au moins 20 mn pour 'monter' dans le site tellement le modem était rapide!

     

    Bon, ne cherchez plus: avec moins cher aujourd'hui, vous restez branché en permanence avec une vitesse, bzzzzz!

  • Des miroirs géants pour réfléchir la lumière du soleil

     

    Trois miroirs géants ont été installés sur les hauteurs d'une petite ville norvégienne, afin de pallier au manque d'ensoleillement.

    En Norvège une petite ville s'est dotée de miroirs géants pour capter la lumière du soleil qu'elle ne reçoit pas en hiver.

    Célèbre pour sa cascade, la petite ville industrielle de Rjukan, nichée au cœur des montagnes dans le comté de Telemark, au sud de la Norvège, compte désormais une nouvelle attraction. La ville s'est dotée de miroirs géants destinés à l'illuminer durant les longues périodes hivernales.

    L'idée n'est pas nouvelle. Rjukan est longtemps resté un centre industriel de pointe, possédant notamment, jusqu'au début des années 1970, la plus grande usine hydro-électrique du monde. Il y a près d'un siècle, son fondateur, l'industriel Sam Eyde, s'inquiétait déjà du peu de soleil que recevaient ses ouvriers. Il envisage la possibilité de construire un réflecteur sur les hauteurs de la ville mais abandonne cette idée, un peu trop novatrice en son temps, pour un simple téléphérique. Désormais les habitants de Rjukan n'auront plus à l'emprunter pour s'offrir un bain de soleil.

    Convaincu par un projet similaire, qui a été mis en place en 2006 dans le village de Viganella, dans le nord de l'Italie, le conseil municipal de Rjukan a finalement accepté d'investir les 640.000 euros nécessaires à la construction des miroirs.

    Martin Andersen, artiste et entrepreneur local originaire d'Oslo, et l'investigateur du projet, aura du redoubler de patience. Après cinq années de débats avec les responsables locaux, les miroirs, installés en juillet, n'ont vraiment commencé à fonctionner qu'à partir d'octobre, avec le début de l'hiver scandinave. Le système, dit "héliostat", suit automatiquement la course du soleil. Les trois miroirs, situé à 742 mètres d'altitude pour une surface totale de 51 m², s'ajustent d'eux même afin d'optimiser la réflexion en contrebas, sur la place du marché.

    Un système de miroirs réflecteurs en France?

    Aucune ville de France, en mal d'ensoleillement, ne semble pour l'instant envisager cette extrémité. La société anglaise Colt, fondée en 1931 et implantée dans 80 pays dont le nôtre, offre pourtant des installations de type héliostat. Colt exploite les éléments naturels pour optimiser le confort de vivre à l'échelle d'un bâtiment. Sa philosophie: "purifier l'environnement dans lequel les gens travaillent". Ainsi, entre autres brise-soleil et systèmes de ventilation naturels, elle propose de canaliser la lumière du jour pour éclairer "naturellement" des locaux sombres ou aveugles.

    Renato Pero, directeur général de Colt-France, confie que la gamme héliostat "ne décolle pas" dans l'Hexagone. Après avoir intriguée les architectes, le carnet de commande est finalement resté vide. Une désaffection qui est peut-être à rapprocher d'un manque d'intérêt français pour les filières photovoltaiques.

    Entre-temps Colt a reçu plusieurs demandes en Suisse et aux Etats-Unis pour des projets similaires à ceux de Rjuka et Viganella. Il est question, par exemple, d'installer à New-York des trackers solaires au sommets des buildings pour éclairer les jardins enclavés de la Grosse Pomme en attendant, un jour, d'illuminer une ville entière.

     

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  • Google et l'immortalité transhumaniste

    Définition

    Google vient d’adhérer au transhumanisme. Faut-il s’en étonner? Son siège social est voisin de la Singularity University fondée par Ray Kurzweil.

    La dénaturation de l’humanité s’accélère. Je n’aime pas la surenchère verbale, mais je constate que l’être humain évolue si rapidement en ce moment qu’on est toujours à court d’adjectif pour désigner son état actuel. Il y a quelques années, le verbe augmenter (traduction de to enhance)s’est imposé à nous. Car dans les milieux où s’ébauchent les tendances, tout, à l’instar de l’organe cible du viagra, pouvait ou pourrait être augmenté.

    Pour ce qui est du cerveau, l’augmentation fut si grande qu'il en est résulté une forte tendance à penser que notre personne entière se réduisait à cet organe et qu'il serait déjà immortel... sur un disque dur. Il était depuis longtemps le siège du quotient intellectuel, lequel est monté en grade avec lui. Les transhumanistes ont fait du QI la qualité par excellence de l’être humain; les parfaits cathares se reconnaissaient entre eux à leur sainteté, les transhumanistes se reconnaissent à leur QI. Ce sont des QuIstres (porteurs de hauts QI). Signalons que celui de l’héroïne d’Inferno est de 208, vs 200 pour Stephen Hawking!

    Ces QuIstres ont poussé à sa limite la révolte contre une réalité jusque là inéluctable, la mort «On ne peut pas vivre en un meilleur temps qu'aujourd'hui ou la mort est, ou sera bientôt anéantie pour un certain nombre de personnes privilégiées qui se seront vouées, consacrées à l'anéantir ou pour les bien nantis de la planète.» Death is obsolete. C’est le titre du dernier site in. Il est l’œuvre de Andy Walker, un ami intime de David Bunnel, fondateur de PC Magazine, PC World et MarWorld. Ces bienfaiteurs de l’humanité ont un grand mérite. Ils évitent la démagogie consistant à promettre à tous une solution finale dont ils savent très bien qu'elle sera réservée à quelques-uns.

    Les deux grands mystères dont parlait le psychiatre Karl Stern, la mort et la folie se réduisent sous nos yeux au second suite à la négation du premier. La seule façon de nier la mort dans le passé c’était de refuser d’y penser. Ce n’était qu'une demi-négation. Comme on se sentait et on se savait vivant, on se savait et on se sentait mortel. La vie était la chute d’un corps. Personne ne pouvait en douter. La révolte actuelle contre la mort en est la négation complète. Elle se répand comme la lumière parce qu'elle est le fait de personnes au sommet de la richesse et du quotient intellectuel, comme Stephen Hawking Larry Page, président de Google, Arthur Levinson, président de Apple, Pieter Thiel et Elon Musk co-fondateurs de Paypal.

    Larry Page vient de lancer, avec Arthur Levinson, une entreprise que le Time magazine a présentée sur sa page couverture en posant la question suivante : Can Google solve death? Solve ? Résoudre? La mort n’est-elle donc qu’un problème technique que l’on pourra résoudre comme on en a résolu tant d’autres? Nous avons échappé à la pesanteur, pourquoi n’échapperions-nous pas à l’entropie? Par le seul choix du verbe to solve, les éditeurs du Time prennent position en faveur des mutins. La révolte actuelle contre la mort est en effet l’équivalent d’une mutinerie sur le vaisseau terre. Les mutins ont déjà l’espoir que Elon Musk les transportera sur Mars. Il nous manque un mot, dérivé de mars, qui serait synonyme de lunatique!

    Les promesses actuelles de la technoscience sont des découvertes classiques devenues folles et elles suscitent un espoir, confirmé par Teilhard de Chardin. Un espoir qui est une autre de «ces vertus chrétiennes devenues folles» dont parlait Chesterton. Je n’en peux plus de disserter sur ce délire qu'on prend au sérieux parce qu'il est bien coté en bourse (mais pour combien de temps?) Les génies sont nus et ils sont fous. Ouvrons les yeux.

    Si le mystère de la mort ne nous immunisait pas contre celui de la folie, il en limitait la contagion. La mort c’était la vie, c’était la contradiction, le réel, c’était la chair, c’était la terre. Séparé d’elle, on s’expose au diagnostic du même Chesterton : «le fou est celui qui a tout perdu, sauf la raison», la raison instrumentale plus précisément. Il faut en effet avoir tout perdu pour se réjouir, comme le fait Stephen Hawking, de durer indéfiniment à l’état de logiciel sur un disque dur!

    Par comparaison, l’absurde de Camus est plein de sens : puisqu’il ne faut s’attendre à rien après la mort, faisons de chaque instant une chose inoubliable, ayons le bonheur et l’honneur d’avoir été juste sans attendre de récompense.

    Quand on s’éloigne de la mort, on s’éloigne du réel sous toutes ses formes et notamment du réchauffement climatique et des exigences du développement durable. Ne dureront désormais que les quelques élus d’Elon Musk, ceux qui seront assez riches pour monter à bord de ses vaisseaux martiens.

    Et malheur aux mortalistes, ceux qui restent attachés à la mort comme à une condition de leur épanouissement, tel Victor Hugo :

    "C'est une double issue ouverte à l'être double.

     Dieu disperse à cette heure inexprimable et trouble

     Le corps dans l'univers et l'âme dans l'amour." Hugo

    Nick Bostrom, le créateur de Skype, et l’un des maîtres à penser des transhumanistes, a montré les mortalistes du doigt comme de dangereux hérétiques au sein de la religion du progrès. Est-ce la première salve de la prochaine guerre de religion, celle des QuIstres immortels contre les mortels?

    On vient tout juste d’établir la preuve que l’espérance de vie en bonne santé diminue en Europe. On apprenait aussi récemment que les événements climatiques extrêmes provoquent la violence entre les peuples et même à l’intérieur des familles. Pour alléger ce fardeau on pratique l’eugénisme au début de la vie et l’euthanasie à la fin… et au nom du même progrès on voudrait prolonger indéfiniment la durée – qu'’il faut bien se garder de confondre avec la vie – des plus riches et des plus QuIstres? Nous les hommes efficaces, nous transformons tout en instrument. Nos idoles californiennes réussissent même à rentabiliser leur folie. Ray Kurzweil possède une usine de pilules de longévité. Larry Page sait compter lui aussi.

    L’entreprise qu'il vient de lancer, avec la complicité du magazine Time, une venture appelée Calico (California Life Company) a pour mission de ''se focaliser sur la santé et le bien-être, en particulier sur le défi du vieillissement et des maladies qui y sont associées". Larry Page savait, bien avant vous et moi, que le marché des produits anti-vieillissement devrait représenter 261,9 milliards de dollars fin 2013, selon une étude du cabinet BCC Reseach, et qu'il pourrait atteindre 345,8 milliards d'ici cinq ans, selon la même étude.

    Ce n’est pas le premier projet ambitieux de ce genre. En 1971, le président Richard Nixon déclarait la guerre au cancer. Aujourd’hui de nombreux spécialistes de la question, dont le docteur Nortin M.Hadler, sont d’avis que le principal progrès dans ce domaine a consisté à diagnostiquer les cancers plus tôt, à un moment où l’on peut difficilement prédire s’il s’aggravera ou s’il disparaîtra. Dans ces conditions, les chances de survie après cinq ans ne pouvaient qu'être meilleures.

    L’industrie du cancer, elle, par contre, a prospéré. Il en sera probablement de même de l’industrie de l’immortalité. Ce qui se complote et se mijote c’est une médicalisation massive des derniers âges de la vie. On avait bien des raisons de croire que cet objectif avait déjà été atteint et même largement dépassé. Ce n’était qu'un avant-goût. Il y a pour Google de fabuleux profits à l’horizon, parce que, dans la course vers la conquête de ce nouveau marché, le moteur de recherche jouit d’un avantage déterminant: la médecine est devenue une science de l’information. Pour réussir désormais dans ce domaine il faut être en mesure de faire une analyse fine des milliers d’articles qui paraissent chaque jour.

    Autre preuve de la montée du formalisme et de la désincarnation. La médecine est passée de la palpation à la digitalisation. Nous passons de l’incarnation à la cérébralisation.

    http://encyclopedie.homovivens.org/Dossiers/google_et_limmortalite_transhumaniste

  • Et si nous avions une peau bionique ?

    sur mon compte dailymotion, pseudo toulousejoyce, j'ai parlé d'une "nano-peau technologique, sorte d'ordinateur en forme de peau" il y a quelques années... on y vient doucement, semble-t-il....

     

    Si la robotique est un domaine de recherche très en vogue ces dernières années, cela aura aussi permis d’accélérer les découvertes technologiques dans de nombreux autres domaines. Ainsi, en s’attelant, il y a dix ans, à concevoir une peau pour nos robots, des chercheurs travaillent aujourd’hui à mettre au point notre peau bionique de demain.

    Takao Someya et son équipe auraient difficilement pu imaginer se retrouver où ils en sont aujourd’hui lorsque, il y a dix ans, ces chercheurs se sont lancés dans la conception d’une "peau" pour nos amis robots, leur permettant ainsi de ressentir les choses, grâce à la pression et à la température.

    Aujourd’hui, avec les avancées technologiques, l’équipe a mis au point une peau bionique d’une épaisseur de seulement un dixième de celle du cellophane et capable d’épouser les mouvements de notre peau sans porter atteinte à l’intégrer de ses circuits.

    Les possibilités d’une telle peau bionique sont infinies. On pourrait par exemple intégrer des moniteurs cardiaques ou tout autre appareil biomédical, lui adjoindre une connectivité WiFi, des LEDs organiques ou même des écrans tactiles… Affaire à suivre !

    [ Sources: Dvice]    

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  • Le bel avenir de la langue française

     

    Si notre langue est évincée des sommets mondialisés, elle se ressource dans le parler des peuples : c’est une garantie d’influence durable.

    Par Guy Sorman.

    La langue française n’est plus ce qu’elle était ? À en croire nos manuels d’histoire, il fut un temps où Voltaire correspondait en français avec le roi de Prusse, où la diplomatie ottomane n’utilisait que le français, ainsi que l’administration égyptienne. Au temps de l’indépendance américaine, Jefferson et Hamilton s’exprimaient parfaitement en français. Certes ! Mais c’est en anglais que Lafayette s’entretenait avec Washington. Et lorsqu’en 1830, Alexis de Tocqueville accosta à New York, il s’aperçut que ses rudiments d’anglais lui seraient insuffisants pour découvrir les États-Unis ; il se résolut à suivre des cours de langue.

    Le français fut-il ou non jamais " universel ", disons entre le siècle de Louis XIV et notre époque dominée par l’anglo-américain ? Le français serait-il en voie de marginalisation, et le concept de francophonie, créé originellement par le poète sénégalais Léopold Sédar Senghor, puis institutionnalisé depuis 1997, ne serait-il qu’un combat d’arrière-garde ? Ô surprise, la langue française, en vérité, n’a jamais été autant parlée dans le monde qu’aujourd’hui. On a pu concrètement le vérifier à New York au début du mois de septembre, lors de l’assemblée générale des Nations Unies. Trente-cinq chefs d’État et de gouvernement s’exprimèrent dans leur langue officielle, qui se trouve être le français.

    On ne niera évidemment pas que l’anglais universel, populaire sous le nom de Globish, est devenu le vecteur de la communication mondiale, écrite et parlée. Mais, le français fut-il jamais aussi universel qu’on le raconte ? Au temps où la Cour de Russie, celle d’Instanbul et de Postdam s’exprimaient en français, la plupart des Français, paradoxalement, le parlaient guère. Notre langue " nationale " ne l’est devenue véritablement qu’après la Première guerre mondiale, ce dramatique brassage de toutes les provinces françaises. Auparavant, l’on parlait français à Versailles et Berlin, pas à Quimper, ni à Draguignan, et le premier Prix Nobel français de littérature, Frédéric Mistral, écrivait en provençal.

    Ce paradoxe de la France de naguère vaut pour notre temps dans bien des pays francophones : qui parle vraiment français, comme première langue, dans les pays dont le français est la langue officielle ? En France, aujourd’hui, sans doute 99% de la population, si l’on déduit les immigrés les plus récents. Mais dans le monde francophone qui, à ce jour, compte deux cent vingt millions de locuteurs, chiffre officiel de la francophonie, il est évident que le français n’est souvent qu’une deuxième langue, en concurrence avec les parlers vernaculaires. Il en va de même pour l’anglophonie en Inde, par exemple, où l’anglais, langue officielle, n’est maîtrisé que par 10% à peine de la population mais bredouillé par tous. Et dans quelques pays d’Amérique du Sud, l’espagnol officiel est moins bien maîtrisé que, par exemple, le guarani.

    Il est donc arbitraire, en un instant donné, de vouloir photographier l’état et l’influence exacts de la francophonie. Sa dynamique, en revanche, me paraît infiniment plus intéressante : la langue française est un territoire en extension. Aux deux cent vingt millions de locuteurs présents, s’ajoutent cent seize millions d’étudiants, le français étant dans le monde la langue après l’anglais, qu’on apprend le plus volontiers. Plus spectaculaire encore est la projection démographique: en 2050, l’Organisation de la francophonie prévoit que sept cent quinze millions de personnes parleront français. Cette "explosion" linguistique sera indexée sur la forte croissance démographique de l’Afrique, le continent dont la population continue à s’accroître, tandis que partout ailleurs elle stagne ou régresse.

    En 2050, les principaux pays francophones, avant la France, seront donc la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire et le Cameroun. En Afrique, sans aucun doute, la langue française officielle deviendra de plus en plus populaire, évinçant (on peut le regretter) les langues vernaculaires, sous l’influence de l’enseignement toujours dispensé en français et des médias, par TV5 en particulier. Aux nostalgiques de la diversité linguistique locale et du monde pré-colonial, le Burkinabé Filippe Savadogo, qui représente la francophonie à l’ONU, oppose la raison pratique : le français – c’est ainsi – est la seule langue de communication à l’intérieur des pays africains autrefois colonisés et entre pays voisins. Si bien que la francophonie progresse dans ces populations anglophones mitoyennes de pays francophones comme on le constate en Gambie, au Ghana et au Nigeria.

    S’il fallait résumer en une formule simple l’histoire du français sur ces derniers siècles, on pourrait en dire que de la langue des élites (les Cours, la diplomatie), il est devenu la langue des peuples. Non que les élites mondialisées aient totalement renoncé à l’apprendre mais admettons un certain recul : il y a trente ans, on pouvait faire salle comble pour du théâtre en français au Caire, à Rio de Janeiro ou Athènes et cela n’est plus. Là, le Globish l’a emporté, avec l’aide décisive d’internet, virage décisif que la France bureaucratique engluée dans son Minitel n’a pas anticipé.

    Voici notre langue évincée des sommets mondialisés qui se ressource dans le parler des peuples : c’est une garantie d’influence durable. Et d’évolution constante du vocabulaire. De la présence française en Afrique du Nord et de l’immigration nord-africaine en France, nous avons intégré au langage mille mots et expressions: la campagne est devenue un "bled", le "klebs" nous accompagne et ce qui nous plaît "kiffe" de plus en plus. Quels termes empruntés au wolof ou au peul entreront demain dans le vocabulaire courant, on ne le sait pas encore, mais cela sera. Au vocabulaire, il convient d’ajouter la littérature (un Chinois, un Britannique et une Algérienne siègent à l’Académie française), la musique, le chant, le rythme même de la langue: le rap en est une expression.

    Aux puristes effrayés, on rappellera qu’il en fut toujours ainsi, à telle enseigne que nul ne sait aujourd’hui comment se prononçait la langue de Molière, au temps de Molière: disait-on le roi ou prononçait-on le "rrouet"? Seules les langues mortes n’évoluent pas. Le français est plus vivant qu’il ne le fut jamais, parce que notre langue ne coïncide plus avec le territoire national de ses origines: la langue en elle-même est devenue un territoire, le nôtre, en partage avec bientôt sept cent quinze millions de francophones aux accents les plus variés et tous d’une équivalente légitimité.