Sous couvert de sécurité, le Parlement Européen entend embaucher plus d’une centaine de chauffeurs de maître.
Nouveau scandale à Bruxelles selon le journal Politico, qui révèle que le Parlement Européen tente de faire recruter 110 chauffeurs supplémentaires! L’information publiée hier n’a pas été reprise en France à l’heure de l’écriture de cet article.
Des coûts qui explosent et des chauffeurs aux uniformes hors de prix
La mesure ferait augmenter de 50% les coûts de transport du Parlement et coûterait plus de 3 millions € par an au contribuable européen. Rien qu’en uniformes des nouveaux chauffeurs, c’est 116 000€ qui sont prévus, soit plus de 1 000€ par chauffeur et par an. De quoi habiller les chauffeurs du Parlement Européen chez Hugo Boss… et se demander aussi si l’austérité imposée aux contribuables est valable également pour les administrations européennes.
La sécurité comme excuse
Le prétexte avancé pour de telles dépenses somptuaires est, une fois de plus, la sécurité. Selon un mémo du secrétaire général du Parlement, Klaus Welle, avoir des chauffeurs permettrait de contrôler plus efficacement leur background avant embauche. Selon ce même mémo, le programme serait mis en place en février 2017. Pourtant, le système actuel, moins onéreux de 3 millions d’après les informations de Politico, serait probablement adaptable, en exigeant des background checks de la part des sous-traitants qui gèrent ces services actuellement.
En outre, les justifications de sécurité sont mises en doute par l’absence, dans la proposition obtenue par Politico, des coûts des équipements de sécurité: " the fine print says “security scanners” for official cars and IT equipment such as “tablet, mobile phone” haven’t been factored into the price tag ". Autrement dit, les équipements censés justifier l’intérêt de la démarche ne sont même pas chiffrés et devraient encore alourdir la note pour le contribuable si la proposition actuelle était adoptée.
Une proposition fraîchement accueillie
La proposition, qui vient après une internalisation identique de la sécurité du Parlement, choque même à Bruxelles. Selon une source anonyme citée par Politico: " Frankly I don’t see a reason to do it for cost or security issues. [..]The MEPs can’t take a taxi like everyone else?”. Soit, en français: " je ne vois aucune raison de faire cela, ni pour le coût, ni pour la sécurité. [..]Les députés européens ne peuvent pas prendre le taxi comme tout le monde? "
En réaction à l’article de Politico, la porte-parole du parlement Marjory Van Den Broeke a confirmé comme motivation du projet la sécurité, ainsi que " des inquiétudes sur les droits sociaux des chauffeurs utilisés jusque là ".
La proposition est à ce stade en cours de discussion au Bureau du Parlement Européen, qui regroupe son président, le socialiste Martin Schulz, ainsi que ses 14 vice-présidents.
Contrepoint.org