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Loisirs - Page 3

  • MDR

    A bac + 5, Il ne sait pas écrire "Mauriac" et n’en a jamais entendu parler!

    J’ai quelques innocentes petites manies, dont celle d’avoir toujours dans mes livres les quelques classiques incontournables que j’ai lus et aimés dans ma jeunesse: Maupassant, Zola, Dumas, Hugo, Montaigne, et puis Jules Verne et d’autres. François Mauriac par exemple.

    (félicitations: moi aussi. NdlaR)

    Ayant perdu "Le Nœud de vipères" dans un déménagement, je suis entrée hier dans une FNAC pour l’acheter en livre de poche.

    Ne l’ayant pas trouvé j’ai demandé à un jeune vendeur de m’aider. Sa première question a été: "comment vous écrivez Mauriac, Madame"?…

    J’ai sursauté, j’ai cru que les yeux me tombaient de la tête, et je lui ai dit du tac au tac: "comment ça, vous ne savez pas comment on écrit Mauriac?".

    Ce jeune, qui n’était même pas d’une inculte diversité, avec ses grands yeux bien bleus, m’a répondu, très calme: – Non, Madame. C’est la première fois que j’entends parler de ce monsieur!

    – La première fois? (J’en bégayais presque)…Et au lycée, au collège, jamais entendu parler?

    – Non! Jamais.

    – Mais c’est un grand auteur classique du XXe siècle! Écrivain engagé, prix Nobel de littérature…Vous pourriez au moins le connaître de nom.

    – Mais moi, Madame, je suis du XXIe siècle !…dit-il fièrement, balayant d’un beau geste plein de panache tout ce qui avait été écrit avant.

    – D’accord vous êtes du XXIe siècle, mais cela ne doit pas vous empêcher d’avoir lu quelques auteurs précédents! Sinon comment comprendre notre époque?

    (Pas possible: un vendeur de livres? NdlaR)

    – Oh moi, je lis surtout des mangas. Quelques rares polars, aussi. Très rarement. Vous avez déjà lu des mangas?

    – Euh non mais j’en connais de nom…

    – Ah vous voyez, ça vous manque! Vous devriez les lire, dit-il, d’un ton judicieux, comme si finalement c’était à lui de m’apprendre quelque chose.

    Je promis d’essayer les mangas, mais je n’en pensais pas moins.

    – Bon alors Mauriac ça s’écrit m, a, u, r, i, a, c.

    C’était, pour moi, surréaliste. Mauriac est décédé en 1970, ce n’est pas si ancien que cela! Cela ne remonte pas à Néanderthal! Le jeune vendeur a pris note très sérieusement. Il l’a commandé. J’étais étonnée qu’une grande Fnac n’ait que deux livres de Mauriac, "Thérèse Desqueyroux" et "Le livre de raison de Malagar".

    Je suis allée faire un tour dans la librairie (car on était, quand même, dans une librairie, avec c’est vrai pas mal de mangas et de BD). Puis je suis revenue vers lui et m’excusant, je lui ai demandé son niveau d’études. Je m’attendais un peu à un CAP de manutentionnaire…métier d’ailleurs très utile dans une librairie.

    Il m’a répondu qu’il avait un bac + 5, c’est à dire qu’il avait fait après le bac un DUT d’études commerciales, suivi de deux années d’études de création et gestion d’entreprise. Ce n’était pas la Sorbonne, mais quand même…

    Mais il m’affirma que jamais, au grand jamais, il n’avait entendu parler de Mauriac, nulle part, ni au lycée ni ailleurs. Bon, il reconnaissait qu’il ne s’était jamais intéressé à la littérature, que ça l’ennuyait profondément. Mais finalement il était plein de bonne volonté.

    Je concédai que Mauriac, ce n’est pas toujours très facile, ni très engageant, mais qu’il pouvait commencer par Maupassant, Zola. Il promit qu’il essaierait, un jour. Et je ne partis pas sans un petit couplet sur sa sortie "je suis du XXIème siècle", plaidant que quand même, les siècles qui nous ont précédés, ce n’est pas totalement inintéressant…Il était d’accord.

    Bref finalement il avait manqué à ce jeune une Education Nationale digne de ce nom. Une instruction qui se tienne, qui tente au moins de lui faire savoir que nous avons en France un patrimoine littéraire qui ne doit pas devenir un archipel totalement perdu à l’est de l'illettrisme, ou de l’ignorance, superbe (c’était son cas) ou honteuse.

    Une instruction qui, à défaut de l’avoir baigné dans la littérature, ou de lui en avoir au moins laissé une teinture, aurait donné à ce jeune au minimum la connaissance que la littérature existe, et le moyen de s’y intéresser un jour, si l’envie lui en prenait. Et davantage, si affinités.

    Si la littérature française ennuie à ce point un jeune, c’est qu’il n’a eu que de très mauvais profs, selon moi. Sans même oser parler de littérature étrangère.

    Comment ne pas s’inquiéter pour l’avenir de notre culture, si un jeune bac +5 de nos jours n’a jamais entendu parler de Mauriac? Ou alors convenons tout de suite que notre culture est morte. De profundis.

    Ne sachant même pas qui était Mauriac, c’est tout un pan de culture qui lui échappe.

    Comment alors goûter ce bon mot d’André Frossard, (dont il ne doit même pas soupçonner l’existence), essayiste, journaliste, académicien, qui rentre un jour de Rome et croise Mauriac dans le hall du Figaro. Mauriac demande à Frossard: "alors, Rome?".

    Réponse de Frossard: "un nœud de vicaires, mon cher, un nœud de vicaires!".

    Sophie Durand

     

    Source:

  • Journées du patrimoine: mon œil!

    Basilique St Sernin de Toulouse

    Le musée des traditions et arts populaires - raconté par un ancien

    Le musée était assez difficile d'accès car en plein jardin d'acclimatation donc il fallait beaucoup marcher à pied pour s'y rendre. Le musée était divisé en sections par région, il y avait beaucoup d'objets en exposition et bien plus dans les réserves, d'ailleurs à l'époque ils espéraient trouver un local plus grand pour pouvoir montrer plus de collections.

    Il y avait une collection de maquettes de types d'exploitation agricole en fonction du lieu géographique.

    Outils agricoles, architectures régionales, il était réellement intéressant et unique en son genre. Par contre visiblement laissé dans un abandon total.

    Ils ont eu sa peau c'était prévisible

    "Bien sûr, nous sommes résolument cosmopolites. Bien sûr, tout ce qui est terroir, béret, bourrées, binious, bref, franchouillard ou cocardier, nous est étranger, voire odieux.

    Le musée des traditions et arts populaires a été fermé au prétexte de créer le mucem musée de la civilisation européenne et méditerranéenne.

    Vous remarquez que le mot France est soigneusement évité. C'est en fait un plan général du pouvoir remplaciste section ministère de la culture. Par exemple il existait avant un musée des monuments français dont le nom est devenu maison de l'architecture. Le musée des colonies est finalement devenu musée de l'immigration après un passage arts océaniques et africains. Une partie des collections planquée en cave à servi pour le musée des arts "premiers" anciennement primitifs. On a bien failli réussir à faire sauter le musée de la marine. Le musée de l'homme est passé à la sauce progressiste, là il y avait l'argent de la rénovation que soi-disant ils ne trouvaient pour celui des traditions.

    Le plus frappant c'est que concomitamment à cet effacement ont été créés des musées très identitaires mais pour certaines minorités: le musée d'art et histoire du judaïsme, un département des arts islamiques au Louvre alors qu'on avait déjà l'institut du monde arabe, etc.“.

    Eradiquer l'identité et le passé du petit peuple de souche. Ensuite prétendre que nous ne valons rien et que l'Afrique nous a tout apporté.

    La gauche républicaine de Blum était d'ailleurs très respectable. Mai 68 a été un grand remplacement idéologique de la gauche.

    La SFIO serait classée d'extrême-droite avec la gauche actuelle.

  • On croit rêver!!!!

    Pour Pompili, la gastronomie française, c’est le kebab dans du carton !

    Pompili la pompeuse, l’islamo-écolo dans ses œuvres: pour la Pompili, les kebabs sont écolo-compatibles quand ils sont servis dans des emballages recyclables!

    Elle ne peut ignorer que la viande qui les compose provient de l’abattage halal, et cependant, elle se vante d’en ingurgiter; donc elle se fout de la souffrance animale et des problèmes sanitaires qu’induit ce mode d’abattage!

    Et quelle curieuse conception de la gastronomie français…. mais les écolos ont-ils quelque chose de Français !? Trahison de la France et trahison de l’écologie, c’est ça la Pompili !

     

    Personnellement, c’est kebab complet – salade, tomates, oignons – sauce algérienne (dans une boîte en carton !).

        Et vous ? pic.twitter.com/Jt0YYV27ZR

        — Barbara Pompili (@barbarapompili) July 1, 2021

    Défendez, partout où vous êtes -ou allez- la gastronomie française!

    Tout est bon dans le cochon!

  • Les 400 ans de la naissance de La Fontaine

    Le chiens et les chacals

    Du coquin que l'on choie, il faut craindre les tours
    Et ne point espérer de caresse en retour.
    Pour l'avoir ignoré, maints nigauds en pâtirent.
    C'est ce dont je désire, lecteur, t'entretenir.

    Après dix ans et plus d'homériques batailles,
    De méchants pugilats, d'incessantes chamailles,
    Un chien estoit bien aise d'avoir signé la paix
    Avecque son voisin, chacal fort éclopé
    A l'allure fuyante, que l'on montroit du doigt,
    Qui n'avoit plus qu'un œil, chassieux de surcroît,
    Et dont l'odeur, partout, de loin le précédoit.

    Voulant sceller l'événement
    Et le célébrer dignement,
    Le chien se donna grande peine
    Pour se montrer doux et amène.
    Il pria le galeux chez lui,
    Le fit entrer, referma l'huis,
    L'assit dans un mœlleux velours
    Et lui tint ce pieux discours :

    « Or donc, Seigneur Chacal, vous êtes ici chez vous !
    Profitez, dégustez, sachez combien je voue
    D'amour à la concorde nouvelle entre nous !
    Hélas, que j'ai de torts envers vous et les vôtres,
    Et comme je voudrois que le passé fût autre !
    Reprenez de ce rôt, goûtez à tous les mets,
    Ne laissez un iota de ce que vous aimez ! »

    L'interpellé eut très à cœur
    D'obéir à tant de candeur.
    La gueule entière à son affaire,
    Il fit de chaque plat désert
    Cependant que son hôte affable
    Se bornoit à garnir la table.

    Puis, tout d'humilité et la mine contrite,
    En parfait comédien, en fieffée chattemite,
    Il dit : « Mais, j'y songe, mon cher,
    Nous voici faisant bonne chère
    Quand je sais là, dehors, ma pauvrette famille :
    Mes épouses, mes fils, mes neveux et mes filles,
    Mes oncles et mes tantes que ronge la disette,
    Toute ma parentèle tant nue que maigrelette.
    Allons-nous les laisser jeûner jusqu'au matin ? »

    « Certes non ! » répliqua, prodigue, le mâtin,
    Qui se leva, ouvrit, et devant qui passèrent
    Quarante et un chacals parmi les moins sincères.

    Sans tarder cliquetèrent les prestes mandibules
    Des grands et des menus, même des minuscules.
    Ils avoient tant de crocs, de rage et d'appétit,
    Ils mangèrent si bien que petit à petit
    Les vivres s'étrécirent comme peau de chagrin
    Jusqu'à ce qu'à la fin il n'en restât plus rien.

    Ce que voyant, l'ingrat bondit :

    « Ah ça, compère, je vous prédis
    Que si point ne nous nourrissez
    Et tout affamés nous laissez
    Tandis que vous allez repu,
    La trêve entre nous est rompue ! »

    Ayant alors, quoi qu'il eût dit,
    Retrouvé forces et furie,
    Il se jeta sur son mécène,
    Et en une attaque soudaine
    il lui récura la toison,
    Aidé de toute sa maison.

    Puis, le voyant à demi mort,
    De chez lui il le bouta hors.
    Et l'infortuné crie encore
    « La peste soit de mon cœur d'or ! »

    Retenez la leçon, peuples trop accueillants :
    À la gent famélique, point ne devez promettre.
    Vous en invitez un, l'emplissez d'ortolans,
    Et c'est jusqu'à vos clefs qu'il vous faut lui remettre.

    Pastiche à la manière de Jean de la Fontaine

    Source:

  • Saint-Valentin

    Geoffrey Chaucer et les origines littéraires de la Saint-Valentin

    Auteur: Jonathan Fruoco

    Chercheur associé au CEMA, Sorbonne Université, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières

    The Conversation France

    CC BY ND

    La Saint-Valentin est là et avec elle les éternelles questions relatives à ses origines. Tout le monde y va de sa théorie mais semble s’accorder sur le fait qu’à un moment donné un prêtre du nom de Valentin a violemment été mis à mort, cruelle augure pour une fête de l’amour!

    Remontons donc ensemble le temps de quelques siècles. La Saint-Valentin appartient depuis le Moyen Âge à une tradition poétique dite " valentine ", tradition où se mêlent les conventions héritées de l’amour courtois articulées autour d’une date bien précise, le 14 février. Avant d’être un phénomène sociologique fixe, la Saint Valentin a vu ses codes se formaliser progressivement, notamment grâce à l’œuvre d’un poète médiéval anglais, fort (mé)connu en France, Geoffrey Chaucer.

    Inutile de s’attarder plus longtemps sur l’association de la Saint Valentin avec les divinités de l’amour ou sur le fait qu’on ne sache pas précisément de quel Valentin nous parlons (il en existe au moins deux, un prêtre de Rome, un évêque de Terni, tous deux mis à mort). Contentons-nous de noter qu’au début des années 1380, Chaucer composa un poème narratif intitulé " Le Parlement des oiseaux " dans lequel des oiseaux justement se réunissent lors d’un parlement présidé par Nature le jour de la Saint-Valentin afin de choisir leur partenaire dans une douce ambiance printanière.

    Je vous vois d’ici penser:: “Le printemps en février," Et bien oui! La date du début du printemps n’était alors pas aussi clairement établie qu’elle ne l’est aujourd’hui et la tradition antique, notamment sous la plume de Pline l’Ancien, Ovide et Ptolémée, plaçait même son arrivée début février. La Rome et Grèce antique marquaient d’ailleurs les saisons à mi-chemin entre équinoxe et solstice, ce qui nous donnait alors le retour du printemps aux alentours du 6-9 février. De nombreux calendriers, en particulier ceux écrits en Angleterre dans les villes de Winchester et Durham entre les IXe au XIVe siècles, notaient d’ailleurs que février marquait la reprise de l’activité agricole et le retour du chant des oiseaux, et ce même si les livres d’heures associent très souvent février à un mois d’hiver (comme le montre l’illustration ci-contre).

    Chaucer s’inspira donc d’une tradition calendaire particulière et en regardant un calendrier en février, il n’aurait pas eu de mal à voir en Valentin un choix de patron idéal pour cette saison: retour du printemps, du chant des oiseaux et début de l’accouplement d’un grand nombre d’espèces (comme la grive draine, la corneille), tout semblait coller.

    Il n’inventa pas à proprement parler la tradition amoureuse associée à la Saint-Valentin (qui remonte au moins à l’Antiquité), mais il fixa en revanche sa date et l’articula, via son utilisation des oiseaux, avec les traditions populaires liées au printemps. Mais pourquoi le 14, Et bien, d’une part, parce que la date correspond aux estimations du début du printemps en Angleterre de son vivant. Et d’autre part, il faut avouer que les autres noms que l’on retrouve dans les calendriers anglais et les martyrologies entre le 7 et le 14 février ne se prêtaient pas vraiment à la poésie.

    Pourriez-vous imaginer offrir des chocolats à l’élu-e de votre cœur pour la Saint Austreberte le 10, Eulalia le 12 ou Eormenhilde le 13, Pas vraiment. Qui plus est, la Saint Valentin était alors suffisamment récente pour représenter aux yeux d’un poète un canevas blanc. Aucune légende populaire n’était véritablement attachée à ce jour précis (si ce n’est les récits des martyrologies sur la mort du Saint), ce qui en faisait la date et le patron idéal pour ce que Chaucer avait en tête.

    Même s’il n’invente pas complètement la totalité de cette fête, Chaucer semble bien être le premier avec "Le Parlement des oiseaux" à concentrer son attention sur cette tradition, à la rendre annuelle et à définir Saint Valentin comme patron des amoureux. Il insiste d’ailleurs sur l’importance de la cérémonie visant à unir les oiseaux, cérémonie qu’il décrit comme étant annuelle. Nature " pleine de grâce, invita chaque oiseau à prendre place, la même qu’ils occupent chaque année, se tenant là pour la Saint-Valentin " (v. 319-22).

    Chaucer définit de même les règles de cette célébration lorsqu’il fait dire à Nature: " Vous savez bien qu’à la Saint-Valentin, par mon statut et sous ma gouvernance, vous choisissez tous vos partenaires – et vous vous envolez suivant vos voies " (v. 386-9). Puis enfin, une fois la journée finie, Chaucer nous invite à célébrer le retour prochain de l’été: " Saint Valentin, toi si haut dans le ciel, ainsi les oiseaux ont pour toi chanté: bienvenu, été, dont le doux soleil, a le froid de l’hiver secoué " (v. 683-5).

    Chaucer définit donc clairement l’aspect traditionnel de cette cérémonie annuelle. Il y est explicite, et définit subtilement chaque aspect de la fête, ce qui tend à nous faire penser que la tradition n’avait alors rien de bien traditionnel. Ce poème nous donne l’impression que Chaucer définit et explique à son public ce qu’est la Saint-Valentin. La suite de détails fait donc du " Parlement " le premier poème valentin, ce qui a permis aux poèmes suivant (de Chaucer ou de ses continuateurs) d’être bien plus concis quant aux spécificités de cette fête.

    Chaucer et la suite des festivités

    Pour résumer donc, la relation entre Valentin et la fertilité n’est, en quelque sorte, que le résultat d’une coïncidence et résulterait essentiellement de la proximité de sa fête avec des pratiques agricoles ancestrales propres à février et visant à préparer la terre au retour de l’été.

    Chaucer fut néanmoins le premier à associer définitivement ces spécificités calendaires avec l’amour, les oiseaux à la date du 14 février. " Le Parlement des oiseaux " lui permit de définir les aspects de cette cérémonie. Une fois la chose faite, il put se permettre, en 1385 dans le prologue d’une " Complainte de Mars ", d’entrer directement dans le vif du sujet en invitant les oiseaux à chanter à " l’aube grise " (v. 1) avant d’ajouter: " Saint Valentin, un chant d’oiseau j’ouïs/en ce jour, avant le lever du soleil " (v. 13-4).

    Ce positionnement de la fête le 14 février, cet enthousiasme et cette célébration de l’été vient nuancer la dureté de l’hiver, qui touche bientôt à sa fin. Dans sa " Complainte ", Chaucer développe une histoire d’amour malheureuse entre Mars et Vénus, équilibrée par l’imagerie printanière du début du poème. Cet hiver du cœur au printemps est révélateur du génie de Chaucer. Dans le " Parlement des oiseaux " et la " Complainte de Mars " il déplaça purement et simplement une imagerie poétique printanière habituellement associée à avril ou mai en février, un choix d’autant plus percutant qu’il permit un contraste entre les deux saisons et donc entre leurs émotions respectives.

    Fabrice Rousselot

    Directeur de la rédaction