Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Savoir - Page 249

  • La fin de la civilisation est proche selon la NASA

     

    C’est autre chose que la prédiction des Mayas, mais le résultat est le même. Selon une étude de la NASA notre civilisation serait vouée à disparaître. Ici, il n’est pas question d’apocalypse, d’Armageddon, de Paco Rabanne ou Nostradamus, de nature qui reprend ses droits et dévaste tout sur son passage, juste l’homme qui par ses agissements crée les conditions qui mèneront à sa perte. Et ce, depuis (presque) la nuit des temps.

    L’étude financée par le Centre de vols spatiaux Goddard de la NASA (présentée par The Guardian et la RTBF) dresse un constat sans appel : la civilisation industrielle mondiale telle que nous la connaissons pourrait s’effondrer dans les prochaines décennies en raison d’une gestion des ressources naturelles calamiteuse et d’une mauvaise répartition des richesses.

    L’étude repose sur un nouvel outil analytique, baptisé " HANDY ", pour Human And Nature DYnamical, un modèle de disciplines croisées, et elle est conduite par le mathématicien Safa Motesharri de la National Science Foundation des États-Unis.

     Pour " preuve de sa crédibilité ", la RTBF précise que l’étude a été publiée par le " très sérieux " Elsevier journal Ecological Economics.

    Ainsi, en partant de faits historiques avérés et en se penchant précisément sur la " dynamique nature-humanité " de civilisations disparues, les chercheurs ont tenté de comprendre comment celles-ci avait périclité. Ils se sont rendu compte que l’effondrement des civilisations est un phénomène récurrent dans l’histoire, presque inéluctable. Comme pour l’Empire Romain ou la civilisation Mayas, certains facteurs communs peuvent expliquer ce phénomène. Cette série de facteurs visibles à travers le temps est principalement le climat, la population, l’eau, l’agriculture et l’énergie.

    Comme le souligne la RTBF, c’est l’ensemble de ces facteurs conjugués entre eux qui mènerait à la catastrophe en générant " deux fonctions sociales essentielles " :

    La rareté des ressources provoquée par la pression exercée sur l’écologie et la stratification économique entre riches et pauvres ont toujours joué un rôle central dans le processus d’effondrement. Du moins au cours des cinq mille dernières années.

    En d’autres termes, il existe une disparité criante entre riches et pauvres : la majorité des ressources sont accaparés par les " élites " quand les " roturiers " se contentent de miettes pour survivre. Ce type de comportement ne serait pas viable et aboutirait à la disparition des catégories les plus pauvres, puis de la société dans son ensemble. La technologie n’apporterait rien de significatifs à long terme. Les changements technologiques peuvent augmenter l’efficacité d’utilisations des ressources, mais aussi la surconsommation et l’ampleur de l’extraction des ressources

    En effet, l’apport de la technologie ces deux derniers siècles a, certes permis d’augmenter la productivité agricole et industrielle et donc la production de ressources, mais ces dernières n’ont profité qu’à une frange de la population.

    L’étude menée par Safa Motesharri et ses collègues conclut que dans ces conditions " reflétant mieux la réalité du monde d’aujourd’hui… nous constatons que l’effondrement est difficile à éviter ". De là, découle deux scénarios possibles pour notre civilisation.

    Le premier scénario se déroulerait ainsi :

    Les élites consomment trop, ce qui entraîne une famine parmi les roturiers et finalement provoque l’effondrement de la société. Il est important de noter que cet effondrement est dû à une famine causée par l’inégalité, qui entraîne une disparition de travailleurs, plutôt que d’un effondrement de la nature.

    Le second scénario se base sur le maintien de l’exploitation des ressources: la surconsommation déboucherait sur le déclin rapide des populations pauvres suivi de près par les élites maintenues un temps dans un plein essor artificiel.

     C’est ce maintien artificiel des élites dans une certaine opulence, leur permettant de poursuivre le " business as usual ", face à l’effondrement d’une autre catégorie qui finit par les conduire à leur perte et la civilisation entière avec. Cette même " inconscience des élites " qui a entraîné la disparition des Empires Romains et Mayas et certainement d’autres encore.

    Néanmoins, pour ces scientifiques, ces scénarios peuvent être évités mais il devient urgent d’agir avec des politiques appropriées et des changements structurels afin de refondre notre conception du vivre ensemble pour une civilisation plus stable.

     Pour cela il faudrait réduire les inégalités économiques afin d’assurer une répartition plus équitable des ressources mais aussi s’attaquer à la surconsommation en s’appuyant sur une exploitation moins intensive des ressources renouvelables et une réduction de la croissance de la population.

    Pour The Guardian, cette étude de la NASA basée sur l’outil HANDY est une mise en garde hautement crédible à l’encontre des gouvernements, sociétés et consommateurs afin qu’ils prennent la mesure de l’enjeu et réalisent que le " business as usual " (business tel qu’il se pratique actuellement) ne peut tenir, des mesures urgentes devant être prises.

    Le quotidien britannique poursuit en soulignant que, bien que cette étude soit en grande majorité théorique, d’autres études plus focalisées sur l’axe empirique ont abouti aux mêmes constats et averti qu’une " convergence des crises alimentaires, énergétique et de l’eau " pourrait déboucher sur une " tempête parfaite " d’ici à 15 ans.

     

  • Nano pas tout bon dans le corgnolon!

    Nanotechnologies et nanoparticules dans l’alimentation humaine

    Les nanoparticules sont des particules de très petites tailles. Il existe des nanoparticules naturellement présentes dans notre environnement et dans l’alimentation.

    À ce jour, l’industrie alimentaire n’utilise pas de substances pour leurs propriétés particulières liées à leur dimension "nano". Il n’y a donc pas de type particulier d’aliments dans lesquels on peut trouver des nanoparticules.

    Cependant, certains ingrédients utilisés depuis longtemps se retrouvent qualifiés de "nanoparticule" du fait d’une évolution de la définition réglementaire. Ils sont sur le marché depuis des décennies, évalués, sans que des effets néfastes ne leur aient été attribués. La réglementation européenne prévoit une réévaluation à tout moment si des données nouvelles sont disponibles. Il est important de rappeler que le secteur alimentaire est l’un des plus contrôlés et des plus évalués, la sécurité des denrées étant un prérequis à toute mise sur le marché.

    Lors d'un vote en session plénière à Strasbourg le 12 mars dernier, les eurodéputés ont dit non à la définition proposée par l'exécutif européen relative aux nanomatériaux dans la chaîne alimentaire. Selon eux, cette définition exclue les aliments avec des additifs contenant des nanomatériaux, qui sont pourtant déjà commercialisés.

    La résolution précise que compte tenu des incertitudes actuelles sur la sécurité des aliments, il serait opportun de fixer une valeur seuil pour les nanoparticules utilisées dans les denrées alimentaires, par exemple 10%.

    Dans quels aliments trouve-t-on des " nanos " ?

    Il est difficile d’apporter une réponse catégorique à cette question du fait de l’absence d’un registre officiel et public. Par exemple, de la nanosilice est utilisée depuis plusieurs années comme additif antiagglomérant (par exemple dans le sel). Toutefois, il semble bien que les utilisations alimentaires soient pour l’instant très limitées.

    Mais les perspectives ne manquent pas… Grâce aux nanos, les industriels pourraient enrichir plus facilement les boissons en arômes ou substances à but nutritionnel. Traditionnellement insolubles dans l’eau, certaines vitamines, une fois "nanoencapsulées", pourraient être ajoutées à votre soda préféré sans en altérer l’aspect. D’autres applications sur la texture des aliments ou le masquage d’odeurs sont évoquées. Aux États-Unis, quelques produits alimentaires ayant impliqué des nanotechnologies sont disponiblessur le marché. Il s’agit principalement de suppléments diététiques.

    Mais c’est sans doute avec des emballages " actifs et intelligents " que les nanos pourraient faire leur entrée dans nos cuisines. Des nanoparticules métalliques incluses dans l’emballage permettraient de capter l’oxygène ou de prévenir le développement de germes. De minuscules capteurs situés au contact de l’aliment pourraient détecter d’éventuels agents pathogènes… De quoi augmenter les durées de conservation et limiter les risques d’intoxication alimentaire.

    Parmi toutes ces innovations, il reviendra au consommateur de distinguer les avancées réelles et utiles des simples " gadgets " dont l’industrie est si friande.

    L’évaluation des risques

    Dans l’Union européenne, le Règlement " Novel Food " établit le cadre légal d’autorisation de toute une série de produits " exotiques " (plancton, larves d’insectes…), mais aussi des aliments produits grâce aux nouvelles technologies comme les nanos.

    Tout ingrédient sous la forme de nanomatériaux ou tout aliment issu d’un moyen de production utilisant des nanotechnologies devra donc faire l’objet d’une évaluation au niveau communautaire. Avant sa mise sur le marché, il devra prouver son innocuité (études de toxicité prouvant qu’il n’y a pas de danger pour le consommateur). Afin de garantir l’information du consommateur, les nano-ingrédient approuvés seront mentionnés sur l’étiquetage alimentaire.

    En ce qui concerne les emballages comprenant des nanomatériaux, l’Autorité européenne de sécurité des aliments sera chargée d’en évaluer la toxicité, comme pour toute nouvelle substance destinée à entrer en contact avec les denrées alimentaires.

    En raison de nombreuses zones d’ombre sur les propriétés des nanomatériaux et de leur effet sur la biologie et la santé humaine, la question des risques éventuels pour la santé et l’environnement reste posée. Ainsi, dans son rapport sur les nanotechnologies alimentaires, rendu public le 14 octobre 2008, l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments pointait de nombreuses incertitudes tant en ce qui concerne la détection des nanoparticules dans l’alimentation que l’évaluation de leurs éventuels effets toxiques.

    La plus grande prudence et le choix

    La CLCV demande un affichage de la présence de nanotechnologies dans les produits de grande consommation. En ce qui concerne l’alimentation, compte tenu des incertitudes existant sur les conditions d’utilisation et le manque de données sur les conséquences sanitaires, l’utilisation des nanotechnologies paraît prématurée. Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) soutient qu’il " faut adapter le cadre législatif européen de manière à assurer une utilisation sûre des nanomatériaux, dans les produits de consommation en particulier, comme la nourriture et les cosmétiques ".

    De son côté, le Conseil national de l’alimentation, dans un avis du 19 juin 2009, recommande, concernant les composants et les aliments issus des nouvelles technologies, " qu’en cas d’absence de méthodologie d’évaluation des risques ou de données reconnues comme suffisamment fiables (ce qui est le cas aujourd’hui des nanomatériaux manufacturés), la mise sur le marché de toute denrée alimentaire, additif, arôme, enzyme, emballage et objet au contact des denrées alimentaires issu de ces nouvelles technologies, ne soit pas autorisée ".

    DÉJÀ DANS LES EMBALLAGES ET LES ADDITIFS ALIMENTAIRES

    Mais elles sont aussi, et de plus en plus, présentes dans le secteur alimentaire pour les innombrables propriétés qu'elles font miroiter – pour les emballages en particulier. Enfin, elles sont directement incorporées dans les aliments via les additifs alimentaires. La silice par exemple. Selon le ministère de l'agriculture, "des produits à l'échelle nanométrique sont utilisés depuis de nombreuses années enEurope et en France dans les aliments courants : la silice, autorisée au niveau européen depuis des années, est produite sous forme nano comme additif anti-agglomérant".

    Or, cet ingrédient – noté E 551 sur les emballages, par exemple dans des sauces tomates et vinaigrées – n'est pas identifié comme "nano", notait l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, devenue Anses, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) dans un rapport de 2008 (PDF). Car l'organisme européen en charge des additifs alimentaires considère qu'il n'est pas conçu comme un nanomatériau visant à obtenir des propriétés bien spécifiques, différentes de celles de son cousin aux particules plus grandes. D'après lui, d'ailleurs, "il n'y a pas d'additifs alimentaires produits par les nanotechnologies". Néanmoins, note l'Anses, "il fautsouligner que les agrégats et agglomérats de SAS [silices amorphes synthétiques] doivent être considérés comme des entités nano-structurées".

    En Europe, les nanomatériaux conçus intentionnellement pour l'industriealimentaire sont encore assez marginaux, et plutôt au stade de recherche & développement. Aux Etats-Unis par contre, une étude publiée par Environmental Science & Technology montre qu'ils ont déjà fait leur entrée dans les garde-manger : un Américain consommerait chaque jour des nanoparticules de dioxyde de titane, utilisées comme colorant blanc (E171) dans de nombreux dentifrices et aliments – en particulier les friandises, comme les chewing-gums Trident, les M&M's ou les Mentos. Du coup, les enfants y sont encore plus exposés.

    DANS QUELS ALIMENTS TROUVE-T-ON DES NANOPARTICULES ?

    Les industriels n'étant pas sommés, jusqu'ici, de déclarer les produits contenant des nanoparticules, l'information à ce sujet se fait rare et partielle. S'il existeplusieurs inventaires de ces produits dans le commerce, ils se fondent uniquement sur ce qu'affichent les entreprises – or, l'usage des nanotechnologies est de moins en moins brandi comme argument commercial – sans vérification possible.

    Néanmoins, l'inventaire le plus complet est celui du "Project on emerging nanotechnologies"  réalisé par le think tank Woodrow Wilson Institute. En 2011, il recensait 1 371 produits dans le monde, dont 367 en Europe. Près d'un sur dix concernait le secteur alimentaire : revêtement intérieur des bouteilles de bière Corona, eau pour femmes enceintes et bébés (de La Posta del Aguila), nombreux compléments alimentaires, vitamines et produits amaigrissants... En France – où l'inventaire se borne à des produits cosmétiques, comme le parfum Coco Mademoiselle de Chanel –, il existe une autre base de données de l'Anses, Nano3... qui n'est pas ouverte au public.

    Selon un rapport des Amis de la Terre – qui cite aussi de nombreux produits, de la vitamine E soluble de BASF au revêtement intérieur des réfrigérateurs LG Electronics – "beaucoup des plus grandes entreprises de l'industrie alimentaire, dont Nestlé, Unilever et Kraft, font des recherches en nanotechnologies pour la transformation et l'emballage des aliments". D'après l'association, BASF, Cadbury Schweppes, Danone, Mars Inc. ou encore Pepsico font aussi partie des principales firmes qui investissent dans la recherche sur ces nanomatériaux.

    DES APPLICATIONS VARIÉES

    Les nanoparticules sont à peu près bonnes à tout faire, pour des applications plus ou moins utiles. Dans les emballages alimentaires, elles peuvent servir à barrer la route aux UV, à imperméabiliser un contenant, mais aussi de filtre anti-microbien, d'agent anti-odeurs, de capteur d'humidité... Le nano-aluminium, par exemple, rend le papier aluminium plus réfléchissant et moins collant. De manière générale, noteun rapport de la Food and Agriculture Organization (FAO) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), elles améliorent "la sûreté, la traçabilité et la durée de conservation des produits alimentaires".

    Au sein des aliments, leurs propriétés sont tout aussi variées. Elles peuventrenforcer les arômes ou les effets nutritionnels d'un aliment, et, selon les Amis de la Terre, réduire les graisses et les calories qu'il contient, augmenter le nombre de fibres, de protéines, ou encore de vitamines, changer sa couleur... "La réduction à l'échelle nanométrique des substances bioactives améliorerait aussi l'acceptation, l'absorption et la biodisponibilité dans l'organisme", notent la FAO et l'OMS.

    UNE INFORMATION RARE

    Malgré toutes ces promesses et cette "entrée silencieuse dans l'alimentation" des nanoparticules, les identifier et les recenser relève toujours du casse-tête. Dans un rapport de 2009, l'ex-Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments, fusionnée avec l'Afsset pour devenir l'Anses) constatait par exemple qu'il n'était "pas possible d'identifier les produits commercialisés relevant des nanotechnologies à partir de notifications ou d'autorisations existantes en l'état actuel de la réglementation dans le champ alimentaire". Et que, "considérant ces incertitudes, l'agence, de même que d'autres instances internationales, a conclu à l'impossibilité d'évaluer l'exposition du consommateur et les risques sanitaires liés à l'ingestion de nanoparticules".

    Face à ces lacunes, les initiatives se multiplient pour renforcer l'expertise dans ce domaine : mise en place d'un groupe de travail permanent à l'Anses en novembre,création d'une plateforme de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) en décembre... Avec parfois un succès mitigé pour gagner la confiance du public : en mai dernier, l'Allemagne annonçait le lancement d'une étude d'une ampleur sans précédent sur les dangers des nanoparticules sur la santé humaine, afin d'établir, si besoin est, des seuils maximaux d'exposition. Elle l'a confiée à la firme BASF, géant de la chimie, en pointe dans le secteur des nanotechnologies

    SOUPÇONS SUR LES RISQUES POUR LA SANTÉ HUMAINE

    La première question qui se pose est celle de l'infiltration, au fin fond de notre corps, des nanoparticules que l'on mange. Plusieurs études montrent qu'elles peuvent franchir les barrières de protection physiques, interférer sur le système immunitaire, pénétrer dans les vaisseaux sanguins, le système lymphatique et divers organes. Selon l'Afssa, "le foie et la rate seraient des organes cible, mais certaines nanoparticules sont retrouvées dans les reins, les poumons, la mœlle osseuse et le cerveau". En outre, la taille des nanoparticules est déterminante dans leurs pérégrinations à travers notre organisme, comme le montre une étude menée sur des souris et citée par l'OMS et la FAO : "Les plus petites particules [d'or] ont été retrouvées dans les reins, le foie, la rate, les poumons et le cerveau, alors que les plus grandes sont presque entièrement restées dans l'appareil digestif."

    La seconde question est celle de l'effet de ces nanoparticules sur notre santé. Question complexe, et jusqu'ici, pas entièrement résolue. En effet, selon Eric Gaffet, directeur de recherche au CNRS, "il est difficile de généraliser sur la toxicité des nanoparticules, car elle dépend de divers paramètres : leur taille, leur morphologie, leur composition chimique... Il suffit qu'un paramètre change pour que leur toxicité change."

    Du côté des nanoparticules de silice par exemple, l'Afsset cite des études montrant que, si elles ne semblent ni cancérogènes ni génotoxiques, elles produisent un effet sur nos cellules : "L'interférence avec [certains constituants cellulaires] peut mener à un dysfonctionnement de la division cellulaire et perturberle trafic cellulaire." Une autre étude publiée en 2012 dans Toxicological Sciences a testé l'effet du nano-argent in vitro et in vivo, injecté dans le sang de rats. Conclusion : les nanoparticules ont été retrouvées jusque dans le noyau des hépatocytes, des cellules du foie, et sont hautement cytotoxiques (altérant des cellules) dans cet organe vital. "Cette étude présente des preuves de la toxicité et du caractère inflammatoire potentiel des nanoparticules d'argent dans le foie, après ingestion.

     

     

  • À quoi ressemblera un monde sans antibiotique ?

    Après 85 ans d’existence, les antibiotiques sont de moins en moins efficaces. À quoi ressembleront la médecine, l’agriculture et la vie quotidienne si nous les perdons complètement ? Ce texte qui tente de répondre à ces interrogations a été écrit par Maryn McKenna, en collaboration avec le Food & Environment Reporting Network, journal d’investigation bénévole. Il a été publié dans sa version anglaise sur Medium. En voici la traduction française.

    Juste un homme.

    Il y a quelques années, j’ai commencé à parcourir le web pour en apprendre un peu plus sur l’histoire de ma famille. Je me suis inscrite sur Ancestry.com, j’ai renseigné le peu de choses que je connaissais, et, très vite, j’ai été retrouvée par une cousine dont j’ignorais jusqu’ici l’existence, la petite-fille de la sœur aînée de mon grand-père. Nous avons commencé à échanger des documents : la copie d’un extrait de naissance, une photo d’un vieil album de mariage… Au bout de quelques mois, elle m’a envoyé quelque chose d’étrange.

    C’était un scan, en noir et blanc, d’un article découpé du journal Argus de Rockaway Beach, New York – désormais disparu. Sur le scan, l’encre était délavée, il y avait des trous et des irrégularités dus à l’usure du papier journal. L’article avait dû être plié et emporté partout pendant un bout de temps avant que quelqu’un le recolle et le mette de côté.

    Ma famille ne parlait jamais beaucoup du passé, et encore moins de Joe. Je savais qu’il avait été pompier à New York et qu’il était mort jeune, et que son décès avait frappé sa famille d’un chagrin dont elle ne s’était jamais remise. Je savais aussi qu’on avait appris à mon père, encore enfant, lorsque Joe était mort, à le prendre comme modèle. Je savais, enfin, que lorsque mon père avait fait sa Confirmation, quelques années plus tard, il avait choisi comme gardien spirituel le saint du nom de son oncle : saint Joseph, patron de la bonne mort.

    La révolution pénicilline

    On m’avait toujours dit que Joe était mort dans l’exercice de ses fonctions. Il n’avait pas été brûlé, mais blessé et coupé par la chute d’une lourde buse de tuyau en laiton. L’article m’a appris ce qu’il s’est passé ensuite. L’une de ses éraflures s’est infectée. Après quelques jours, il eut très mal à l’épaule ; deux jours plus tard, une fièvre se déclarait. Sa femme et le médecin de famille se relayèrent pendant deux semaines pour le sauver, puis hélèrent un taxi et le conduisirent, 15 miles plus loin, à l’hôpital de la ville où vivaient mes grands-parents. Il y resta une semaine, tremblant et frissonnant, maugréant à cause des hallucinations. Ses organes finirent par défaillir et il sombra dans le coma. Dans un élan désespéré pour le sauver, ses collègues de caserne firent la queue pour lui donner du sang. Peine perdue. Il mourut à 30 ans, en mars 1938.

    " Cinq ans après la mort de mon grand-oncle, la pénicilline changeait la médecine à jamais. Des infections qui, jusqu’alors, étaient synonymes d’une mort certaine purent, du jour au lendemain, être guéries en peu de temps. "

    Cette date n’est pas anodine. Cinq ans après la mort de mon grand-oncle, la pénicilline changeait la médecine à jamais. Des infections qui, jusqu’alors, étaient synonymes d’une mort certaine – qu’elles viennent des champs de bataille, d’accidents industriels, d’accouchements – purent, du jour au lendemain, être guéries en peu de temps. Quand j’ai lu pour la première fois le récit de la mort de Joe, j’ai pu imaginer ce que devait être la vie avant que les antibiotiques nous sauvent. Depuis quelques temps, cette histoire a pris un sens différent. Dans la mort de Joe, je vois ce que la vie pourrait devenir, dans le futur, si les antibiotiques venaient à disparaître.

    Les prédictions sur la mort de l’antibiotique ont émergé dès sa création. La pénicilline fut découverte en 1928 et administrée pour la première fois de manière non-expérimentale en 1943 sur les champs de batailles, sauvant rapidement des soldats sur le point de mourir. À peine deux ans plus tard, l’homme qui découvrit le médicament, Sir Alexander Fleming, prévenait déjà que les bénéfices pourraient être seulement temporaires.

     antiflemming.jpg

     

     

     

     

     

    Sir Alexander Fleming par Howard Coster.

     

    En acceptant le Prix Nobel de 1945, il dit : " Il n’est pas difficile de rendre les microbes résistants à la pénicilline en laboratoire, il suffit de les exposer à des concentrations trop faibles pour les tuer… Voilà le danger: un homme ignorant peut facilement sous-doser ses prises, et, en exposant les microbes à des quantités non-létales pour eux, rendre ces derniers plus résistants. "

    Fleming, en bon biologiste, savait que l’évolution était inévitable : tôt ou tard, la bactérie allait développer des défenses contre les composés que la toute jeune industrie pharmaceutique lui opposait. Ce qui le préoccupait, c’était la possibilité qu’un mauvais usage de la pénicilline accélère le processus. Chaque prescription inappropriée, à une dose insuffisante, aurait éliminé les bactéries les plus faibles tout en laissant les plus fortes survivre (c’est le principe des stimulateurs de croissance utilisés en agriculture, qui furent inventés quelques années après le discours de Fleming). Une bactérie peut muter en une petite vingtaine de minutes : chaque année, des dizaines de milliers de générations de bactéries allaient élaborer des stratégies de survie – de quoi dépasser rapidement les nouveaux médicaments, même puissants.

    La prédiction de Fleming s’avéra correcte. Un staphylocoque résistant à la pénicilline émergea en 1940, alors que très peu de patients bénéficiaient déjà du remède. La tétracycline fut introduite en 1950, et une bactérie résistante à la tétracycline vit le jour en 1959. Alors que les antibiotiques devenaient plus accessibles, moins chers et plus utilisés, les bactéries développèrent des défenses de plus en plus vite. La méticilline arriva en 1960, la bactérie qui y résistait en 1962 ; la lévofloxacine arriva en 1996 et on nota les premiers cas résistants la même année ; Le linézolide en 2000 et la bactérie résistante en 2001, la daptomycine en 2003 et les premiers signes de résistance en 2004.

    Avec les antibiotiques perdant de leur utilité si rapidement — et donc n’amortissant pas leur coût de création, estimé à 1 milliard de dollars par médicament –, l’industrie pharmaceutique a perdu son enthousiasme pour en créer davantage. En 2004, il y avait seulement cinq nouveaux antibiotiques en développement, contre plus de cinq cents médicaments contre les maladies chroniques, pour lesquelles la résistance n’est pas un problème — et qui, contrairement aux antibiotiques, sont pris durant des années, pas pour quelques jours.

    " En septembre, le docteur Thomas Frieden, directeur du centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies, lançait un avertissement sans fard : " Si nous ne sommes pas prudent, nous serons bientôt dans une ère post-antibiotique. Pour certains patients et certains microbes, nous y sommes déjà. "

    Depuis, les microbes résistants ont encore augmenté en nombre, et, en partageant leur ADN les uns avec les autres, sont devenus encore plus durs à traiter avec les quelques médicaments qui restent. En 2009, et de nouveau cette année, les chercheurs en Europe et aux États-Unis ont sonné l’alarme à propos d’une forme inquiétante de résistance connue sous le nom de CRE, pour laquelle seul un antibiotique fonctionne encore.

    Les autorités sanitaires ont lutté pour convaincre le public qu’il y a une crise. En septembre, le docteur Thomas Frieden, directeur du centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies, lançait un avertissement sans fard : " Si nous ne sommes pas prudent, nous serons bientôt dans une ère post-antibiotique. Pour certains patients et certains microbes, nous y sommes déjà. " Le directeur médical en chef du Royaume-Uni, Dame Sally Davies , qui qualifie la résistance aux antibiotiques de menace aussi sérieuse que le terrorisme, a récemment publié un ouvrage dans lequel elle imagine ce qui pourrait se produire ensuite. Elle dresse le portrait d’un monde où la contagion est si dangereuse que n’importe qui, même avec des symptômes mineurs, serait mis en quarantaine jusqu’à ce qu’il guérisse ou meure. C’est une vision pessimiste, pensée pour choquer. Mais il se peut en fait que cela sous-estime ce que la perte des antibiotiques signifierait.

    En 2009, trois médecins new-yorkais ont soigné un homme de soixante-sept ans qui avait subi une intervention chirurgicale majeure et avait ensuite contracté une infection nosocomiale qui était pan-résistante, ce qui signifie qu’elle ne réagissait à aucun antibiotique. Il décéda quatorze jours plus tard. Quand ses médecins ont raconté son cas dans un journal médical quelques mois après, ils semblaient toujours sous le choc. " C’est une rareté pour un médecin dans le monde développé d’avoir un patient qui meurt d’une infection irrésistible pour laquelle il n’y a pas d’options thérapeutiques ", racontent-ils, appelant le décès de l’homme " le premier cas, dans notre expérience clinique, pour lequel nous n’avions pas de traitement efficace à offrir ".

    " Comme les infections deviennent maintenant plus dangereuses, l’industrie médicale sera encore moins disposée à prendre des risques. "

    Ils ne sont pas les seuls médecins à endurer ce manque d’options. Le docteur Brad Spellberg de l’école de Médecine David Geffen, de l’UCLA, a entretenu une telle colère face à inefficacité des antibiotiques qu’il en a écrit un livre. Aussi sinistre qu’ils puissent être, les décès en hôpital dus à des infections résistantes sont faciles à rationaliser : peut-être que ces personnes étaient juste âgées, déjà malades, différentes de nous d’une manière ou d’une autre. Mais des décès comme celui-ci sont en train de changer la médecine. Pour protéger leurs propres installations, les hôpitaux marquent les nouveaux patients qui pourraient porter des bactéries intraitables.

    La plupart de ces patients viennent de maisons de repos médicalisées et d’unités de soins intensifs à long terme (une alternative de soins intensif où celui qui a besoin d’un ventilateur pour des semaines ou des mois peut rester). Il y a tellement de patients dans ces institutions qui sont porteurs de ces bactéries hautement résistantes que les employés des hôpitaux les isolent quand ils arrivent et s’inquiètent du danger qu’ils posent aux autres. Comme les infections deviennent maintenant plus dangereuses, l’industrie médicale sera encore moins disposée à prendre des risques.

    Ces calculs de risques s’étendent bien au-delà du fait d’admettre des patients possiblement contaminés d’une maison de repos médicalisée. Sans la protection offerte par les antibiotiques, des catégories entières de pratiques médicales seraient repensées. Beaucoup de traitements requièrent d’éliminer le système immunitaire, afin d’aider à éliminer le cancer ou pour permettre de garder un organe transplanté d’une façon viable.

    Cette suppression rend les patients inhabituellement vulnérables à l’infection. Les antibiotiques réduisent la menace : sans eux, la chimiothérapie ou le traitement par rayons seraient aussi dangereux que le cancer qu’ils cherchent à guérir. Le docteur Michael Bell, qui dirige un service de prévention des infections au CDC, m’a dit : " Nous nous occupons de ce risque pour le moment en chargeant les gens avec des antibiotiques avec un large spectre, parfois pendant des semaines. Mais si on ne peut plus faire ça, la décision de prendre en charge quelqu’un prend une autre dimension éthique. De même pour les transplantations. Et les brûlures graves sont fortement sensibles aux infections. La tâche de garder les gens en vie pour les unités de brûlés deviendrait très, très difficile. "

    La chirurgie en difficulté

    Les médecins pratiquent régulièrement des procédures qui comportent un risque d’infection extraordinaire si des antibiotiques ne sont pas utilisés. La plus courante de ces pratiques pourrait être n’importe quel traitement qui requiert la mise en place de portails dans le flux sanguin et qui donne aux bactéries une route directe au cœur ou au cerveau. Cette situation écarte donc la médecine avec soins intensifs, avec ses ventilateurs, ses cathéters et ports — mais aussi quelque chose d’aussi banal qu’une dialyse de reins, qui filtre mécaniquement le sang.

    " Ces bactéries sont bénignes dans leurs habitats habituels dans le corps, mais introduisez-les dans le sang, comme peut le faire la chirurgie, et les infections sont pratiquement garanties. "

    Prochain sur la liste : la chirurgie, spécialement sur des parties du corps qui abritent de larges populations de bactéries tel que l’intestin et l’appareil urinaire. Ces bactéries sont bénignes dans leurs habitats habituels dans le corps, mais introduisez-les dans le sang, comme peut le faire la chirurgie, et les infections sont pratiquement garanties. Et elles se transmettront aux appareils implantés, parce que les bactéries peuvent former des couches collantes d’infection sur la surface de l’appareil qui ne peuvent être détruites que par des antibiotiques.

    Le docteur Donald Fry, membre de l’Académie Américaine de Chirurgie, diplômé de médecine en 1972, déclare : " Au cours de ma vie professionnelle, j’ai été époustouflé de voir ce qu’on peut faire avec des prothèses en matériaux de synthèse : articulations, vaisseaux sanguins, valves cardiaques. Mais lors de ces opérations, l’infection représente une catastrophe. " Des économistes de la santé britanniques ont récemment calculé le coût de la résistance aux antibiotiques. Pour examiner la manière dont elle affecte les opérations, ils ont étudié son impact sur la pose de prothèses de hanches, une opération ordinaire chez les Baby Boomers. Ils ont estimé que, sans les antibiotiques, une personne sur six décèderait des suites de l’opération.

    Les antibiotiques sont administrés prophylactiquement avant des opérations lourdes telles que les interventions à cœur ouvert, de même qu’avant les opérations de routine comme les césariennes et les ablations de la prostate. Sans ces médicaments, les risques posés par ces opérations changeraient, de même que la propension des chirurgiens à les effectuer.

    " Vu l’occurrence de fautes professionnelles de nos jours, pensez-vous qu’un docteur voudra faire une greffe de moelle osseuse, sachant qu’il fait face à un très haut risque d’infection mortelle ? " interroge le docteur Louis Rice, titulaire de la chaire de médecine à l’université Brown. " De plus, les soins de santé sont, de nos jours, un système plutôt capitalistique : les gens font des opérations car elles sont rentables. Mais d’ici cinq ou dix ans, nous recevrons probablement une somme fixe pour nous occuper des patients. Et nous considérons alors que certaines opérations ne vaudront plus le risque d’être effectuées. "

    Les interventions médicales peuvent induire un risque important, mais nos vies quotidiennes sont relativement risquées elles aussi. Une des premières personnes à recevoir de la pénicilline de manière expérimentale était un policier britannique, Albert Alexander. Son corps était tellement infecté que son cuir chevelu suintait de pus, et il a fallu lui retirer un œil. L’origine de cette infection : une éraflure avec un bouton de rose. Du fait de la très faible quantité de pénicilline disponible à l’époque, Albert Alexander a montré des signes de rétablissement, mais mourut lorsque les antibiotiques vinrent à manquer.

    Avant les antibiotiques, cinq femmes sur mille décédaient lors de l’accouchement. Une personne sur neuf affligée d’une infection cutanée en décédait, même lorsqu’elle provenait d’une simple éraflure ou d’une piqûre d’insecte. Sur dix personnes souffrant de la pneumonie, trois en mourraient. Les otites provoquaient la surdité ; les maux de gorge étaient suivis de défaillances cardiaques ; dans un monde sans antibiotiques, feriez-vous le mariole avec des outils électriques ? Laisseriez-vous votre enfant grimper à un arbre ? Feriez vous un deuxième enfant ?

    " Aujourd’hui, si vous voulez être un bon hipster pur jus et vous faire faire un tatouage, vous ne mettez pas votre vie en danger " affirme Michael Bell. " Les injections de Botox, les liposuccion, induiraient un risque mortel. Même conduire jusqu’à votre lieu de travail ! On se repose sur les antibiotiques pour transformer un accident majeur en quelque chose de surmontable, et non pas en peine de mort. "

    La prédiction de Michael Bell reste une hypothèse, mais les infections résistant aux antibiotiques sont de plus en plus présentes dans la vie de tous les jours. Des dizaines d’athlètes universitaires et professionnels, tout récemment Lawrence Tynes des Buccanners de Tampa Bay, n’ont pu participer à des matchs, voire à des saisons entières à cause du SARM, un staphylocoque résistant aux antibiotiques. Des jeunes filles ont perdu leurs sourcils du fait d’une infection à cause de tatouages maquillage permanent. L’an dernier, trois membres d’une famille du Maryland — une vieille femme et ses deux enfants — ont succombé à une pneumonie résistante qui s’est déclarée après de simples cas de grippe.

    SARM, staphylocoque résistant.

    À l’université de Los Angeles (UCLA), Brad Spellberg a traité une femme atteinte de ce qui semblait être une simple infection des voies urinaires – mais qui a résisté à deux traitements aux antibiotiques. La femme était en choc septique, et l’infection avait détruit son épine dorsale. Un traitement de la dernière chance du dernier antibiotique non encore testé lui sauva la vie, mais elle a perdu l’usage de ses jambes. " Voici le danger qui nous menace : des personnes vivant des vies normales, et qui soudainement développent des infections quasi intraitables ".

    En 2009, Tom Dukes — un homme de cinquante-quatre ans adepte de roller et de body-building — a développé une diverticulose, un problème plutôt banal qui provoque la création de poches dans les parois intestinales. Il s’en occupait normalement, faisant attention à son alimentation et suivant l’évolution des symptômes, quand des brûlures d’intestin motivèrent son transfert aux urgences. Une des poches s’était déchirée et avait déversé des bactéries intestinales dans son abdomen — mais pour des raisons que personne ne parvint à expliquer, ces bactéries qui auraient dû n’être que des E. coli normales firent montre d’une remarquable résistance aux médicaments. Les chirurgiens procédèrent à l’ablation de vingt centimètres de colon. Au fil des mois, Dukes parvint à se rétablir grâce à l’aide d’antibiotiques de dernier recours administrés par intraveineuse. La douleur et la fatigue se sont cependant poursuivies sur plusieurs années après l’intervention chirurgicale. " Je vivais ma vie, une vie très saine. Je ne m’étais jamais douté que cela aurait pu m’arriver. "

    Dukes est persuadé, bien qu’il n’ait aucune preuve, que la bactérie qui se trouve dans ses intestins est résistante aux médicaments puisqu’il mangeait de la viande issue d’animaux quotidiennement nourris à base de substances antibiotiques. Ce ne serait pas surprenant : la plupart du bétail est élevé de cette façon aux États-Unis. À des degrés divers en fonction de leur taille et de leur âge, les bovins, les cochons et les poulets – et dans d’autres pays, les poissons et les crevettes – reçoivent des doses régulières d’antibiotiques pour accélérer leur croissance, augmenter leur poids, et les protéger des maladies. En termes de poids, 80 % des antibiotiques vendus chaque année aux États-Unis sont utilisés dans l’agriculture, principalement pour engraisser les animaux et les protéger de l’environnement dans lequel ils sont élevés.

    La résistance animale

    Une part de plus en plus importante de la recherche scientifique met en relation l’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage des animaux et l’apparition de bactéries résistantes aux antibiotiques : dans les intestins mêmes des animaux, dans les engrais que les fermiers utilisent sur leurs récoltes ou gardent en réserve sur leur sol et aussi dans les maladies humaines. La bactérie résistante se transmet des animaux aux humains, par les eaux souterraines, la poussière, les mouches et la viande issue de ces animaux.

    Une étude annuelle sur la viande vendue au détail conduite par la Food and Drug Administration – faisant partie d’un projet plus large engageant le CDC et le département d’agriculture américain et s’intéressant aux animaux, à la viande et aux maladies humaines – identifie des organismes résistants chaque année. Dans son rapport de 2011, publié en février dernier, la FDA a trouvé (parmi d’autres résultats) que 65 % des poitrines de poulet et 44 % du bœuf haché portaient des bactéries résistantes à la tétracycline, et 11 % des côtelettes de porc portaient des bactéries résistantes à cinq classes de médicaments. Si vous ne la manipulez pas avec soin, la viande transporte ces bactéries dans votre cuisine, puis, si vous ne la cuisez pas suffisamment longtemps, dans votre corps – et des infections résistantes en résultent.

    " Le monde agricole et l’industrie pharmaceutique vétérinaire s’y sont opposés, prétextant que les antibiotiques agricoles n’avaient pas d’effet avéré sur la santé humaine. "

    Des chercheurs et des militants ont essayé pendant des années d’inciter la FDA à limiter l’utilisation abusive d’antibiotiques dans les fermes, généralement sans succès. Dans les années 1970, l’agence tenta de contrôler les méthodes agricoles en révoquant la permission d’utiliser la pénicilline et la tétracycline comme " accélérateurs de croissance " mais cette tentative n’a jamais abouti. Le monde agricole et l’industrie pharmaceutique vétérinaire s’y sont opposés, prétextant que les antibiotiques agricoles n’avaient pas d’effet avéré sur la santé humaine.

    Cependant, peu se sont demandés ce que les bactéries résistantes à plusieurs médicaments peuvent signifier pour la protection des animaux de ferme. Une ère post-antiobiotique menacerait l’agriculture, ainsi que la médecine. En plus des accélérateurs de croissance, les éleveurs de bétail utilisent des antibiotiques au cours d’une procédure intitulée " prévention et contrôle " administrant des doses régulières pour traiter et protéger des animaux, individuellement ou par troupeaux entiers. Si ces antibiotiques s’avéraient inefficaces, alors les animaux souffriraient : les maladies individuelles ne pourraient pas être traitées, et dans les conditions de surpeuplement dans lesquelles la plupart du bétail est élevé, la plupart des maladies se propageraient rapidement.

    Les vaches d’élevage, traitées aux antibiotiques, par Vaarok.

    De plus, si la suppression des antibiotiques oblige à changer les méthodes d’élevage, les fermiers en pâtiraientt aussi. D’autres méthodes visant à protéger les animaux des maladies – élargir les granges, diminuer le surpeuplement, et retarder le sevrage pour que le système immunitaire des animaux ait plus de temps pour se développer – sont coûteuses à mettre en place et les marges bénéficiaires de l’agriculture sont déjà minces. En 2002, les économistes du National Pork Producers Council ont estimé que le retrait des antibiotiques dans l’élevage de porc obligerait les fermiers à dépenser 4,50 $ de plus par cochon, un coût qui se répercuterait par la suite sur les consommateurs.

    H. Morgan Scott, un épidémiologiste vétérinaire de l’université de l’état du Kansas m’apprit comment les antibiotiques sont utilisés pour contrôler une maladie majeure affectant le bétail, le complexe respiratoire bovin. " Si un éleveur décide de sevrer ses veaux à l’automne et de les transporter, cela est risqué pour le veau, et une des choses qui permet à cette situation de perdurer est l’usage des antibiotiques. Si ces antibiotiques n’étaient pas disponibles, soit les gens paieraient un prix bien moins important pour ces mêmes veaux, soit l’éleveur les garderait probablement tout l’hiver " en payant des coûts supplémentaires pour les nourrir. C’est pourquoi, sans antibiotiques, ces fermiers seraient confrontés soit à des revenus plus bas, soit à des coûts plus élevés.

    L’élevage du bétail n’est pas le seul aspect de la production alimentaire qui compte sur les antibiotiques et qui serait menacé si ces médicaments venaient à devenir inefficaces. Ces médicaments sont administrés systématiquement sur des poissons et des crevettes d’élevage, surtout en Asie, afin de les protéger contre les bactéries qui se répandent dans les bassins d’élevage où les fruits de mers sont nourris : par conséquent, cette industrie souffre énormément des maladies liées à la résistance aux antibiotiques et se presse de trouver une alternative. Aux États-Unis, ces antibiotiques sont utilisés afin d’empêcher les maladies affectant les arbres fruitiers de se répandre, mais leur champ d’action est limité.

    En 2000, le " feu bactérien ", une infection capable de résister à la streptomycine, a failli détruire toutes les récoltes de pommes et de poires du Michigan. L’année dernière, cette même bactérie a fait son apparition dans certains vergers dans la partie nord de l’État de New York, l’un des plus importants producteurs de pommes, derrière celui du Michigan. " Nos producteurs n’ont jamais vu un problème d’une telle ampleur, et ils ne sont pas parés à affronter cela " nous explique Herb Aldwinckle, professeur en phytopathologie à l’Université de Cornell. " Notre analyse mène à penser qu’il ne reste qu’un seul antibiotique utile. "

    " En réalité, l’industrie pharmaceutique, la seule encore capable d’empêcher ce déluge, aura le devoir de se replonger dans un marché qu’elle juge peu enviable. "

    Dans des pays comme le Danemark, la Norvège ou encore les Pays-Bas, la réglementation gouvernementale des antibiotiques utilisés en médecine et en agriculture, a permis d’aider à maîtriser l’évolution rapide de la bactérie avant qu’elle ne devienne trop résistante. Mais aux États-Unis, il n’a jamais été question d’instituer de telles mesures, l’alternative libérale consistant à demander aux médecins et aux consommateurs d’utiliser les antibiotiques de manière conventionnelle, a été mise en application depuis plusieurs décennies, en vain. Comme cette lutte de longue haleine visait à réduire les antibiotiques utilisés en agriculture, le FDA (Food and Drug Administration – l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux) compte prochainement établir de nouvelles règles concernant l’agriculture, une démarche qui sera dénommée " conseils pour l’industrie ", purement volontaire et en aucun cas une mesure législative.

    Arrêter le déluge

    En réalité, l’industrie pharmaceutique, la seule encore capable d’empêcher ce déluge, aura le devoir de se replonger dans un marché qu’elle juge peu enviable. Le besoin de nouveaux composants pourraient bien forcer le gouvernement fédéral à inciter les entreprises à développer ces médicaments, notamment par l’extension des brevets ou encore l’adaptation aux besoins de l’industrie pour les essais cliniques. Mais à chaque fois que la recherche sur les médicaments est relancée, l’apparition d’une nouvelle substance prend au moins dix ans, de sa conception à sa commercialisation. Étant donné l’inflexibilité du développement de cette bactérie, il n’y a pas de solution possible pour les années à venir, et encore moins de solution immuable. En attendant, l’industrie médicale ressort des vieilles techniques telles que la propreté irréprochable dans les hôpitaux, mais explore également de nouvelles pistes.

    Bactériophage, virus guérisseur.

    C’est le cas par exemple de la mise en œuvre de détections informatisées concernant les prescriptions des patients dans leurs dossiers médicaux, qui débouche sur des prises de décisions instantanées afin de s’assurer que les médicaments ne sont pas prescrits de manière abusive. La menace de l’arrivée de cette ère post-antibiotique inciterait même à reconsidérer les " phages ", ces assemblages de virus qui étaient le pilier des soins médicaux utilisés par l’Union Soviétique pendant la Guerre Froide. Jusque-là, le FDA les avait autorisés sur le marché américain uniquement pour garantir l’hygiène lors de la conception d’aliments industriels et non pas pour des soins médicaux.

    En attendant que quoi que ce soit de cela ne se réalise, la perspective d’une ère post-antibiotique doit être prise au sérieux. Les observateurs continuent à affirmer que cette tendance reste toujours peu probable. " Personne ne souhaiterait se retrouver dans une unité de soins intensifs, branché à un respirateur artificiel, tout ça à cause d’antibiotiques " affirme Rice de la Brown University, au Texas. " Une fois que c’est arrivé, en général, on préférerait vraiment l’oublier ", ajoute-t-il.

    Quand j’imagine comment pouvoir faire face à cet avenir éventuel, je prends le temps de relire la nécrologie de mon grand-oncle. Cet avis de décès abritait des traces d’un langage désuet, qui portait également le chagrin d’une petite ville. Le monde est rempli de personnes communes, et c’est principalement pour cela qu’aucun éditorial ne leur est consacré. Pourtant, parmi ces femmes et hommes du quotidien, dont aucun d’eux n’était réellement talentueux, aussi bien dans le domaine de la politique que du social, de la religion, de l’économie ou de quelconque spécialité de la sorte, il reste de temps en temps un petit nombre d’individus qui sortent du lot : ceux qui défendent des qualités immuables, celles qui sont du domaine du sacré.

    " Joe McKenna était ce genre d’homme. Il mourut dans la fleur de l’âge. "

    Joe McKenna était ce genre d’homme. Il mourut dans la fleur de l’âge. Joe n’était pas ce qu’on appelle " quelqu’un de talentueux ". Pourtant, peu d’hommes ne furent regrettés davantage par leurs voisins que ce jeune homme, à la chevelure rousse; et par " regretté“, je parle d’une désolation sincère et réelle.

    Je fis défiler le curseur de ma souris au-dessus de ce scan délabré, plié et froissé, ravagé par des années de maltraitance à être transporté ici et là. Je m’imaginais la grand-mère de mon cousin aplatir ce morceau de papier si fragile, comme si elle caressait délicatement le front de son frère ; puis de lire cet éloge de mon grand-oncle, qu’elle a sans doute dû apprendre par cœur, avant de le refermer. Je me souviens des quelques histoires que me racontait mon père, où comment le décès de Joe avait brisé notre famille: mon grand-père était devenu un personnage rempli d’amertume, ma grand-mère était, elle, devenue haineuse et distante.

    Je me suis imaginé à la place de Joe, la trentaine, fraîchement marié, admiré par ses semblables, fasciné par l’attrait de son boulot. Si seulement il avait su que quelques années plus tard, sa vie aurait pu être sauvé en quelques heures à peine. Je pense qu’il aurait adoré les antibiotiques, il les aurait vénérés même. Et notre manque de considération envers ces antibiotiques, ceux qui l’auraient sauvé, aurait été une réelle peine pour lui.

    http://ragemag.fr/a-quoi-ressemblera-monde-sans-antibiotiques-56706/

     _______________________________________________________________________

    Ma grand-mère paternelle espagnole, venue en France en 1915, a eu 11 enfants… 5 garçons et 6 filles… de ces 6 filles, 5 sont décédées de ces maladies infantiles que l'on soigne aujourd'hui avec des antibiotiques. Ce sont les Américains qui nous ont amené la pénicilline juste après la guerre, ici, en Europe.

    En 1958, j'ai, personnellement fait ce que l'on appelait à l'époque, une “broncho-pneumonie double“. On m'a traité à la pénicilline… j'avais 8 ans… pour un enfant, ça valait le coup d'utiliser un antibiotique… ils étaient chers à l'époque… il n'y avait même pas d'ambulance à prendre la nuit… et, de toute façon, j'étais intransportable dixit le médecin… il a dit à mes parents que je ne passerai sans doute pas la nuit, cette nuit du 24 décembre 1958…. tu parle d'un Noël…

    le médecin avait cette habitude que ces maladies ne se guérissait jamais…

    la pénicilline, on ne l'a trouvait pas partout, en France….

    ce Flemming… ne l'oubliez jamais… il vous a déjà sauvé la vie, j'en suis sûre!

     

  • Pendant ce temps-là, en Chine....

    Politique technologique

    Retour sur les dix événements scientifiques chinois phares de l'année 2013

    Pour la vingtième année consécutive, l'Académie des sciences de Chine (CAS) et l'Académie d'ingénierie de Chine (CAE) ont sélectionné les 10 meilleures avancées scientifiques chinoises qui ont marqué l'année 2013 :

    1) L'atterrissage en douceur de Chang'e-3 sur la Lune

    La Chine a lancé le 2 décembre 2013 la sonde lunaire Chang'e 3 depuis le centre de Xichang dans le Sichuan. Une partie de la sonde a effectué un alunissage en douceur le 14 décembre pour déposer un petit véhicule d'exploration (rover, dénommé Yutu, "lapin de jade"), lequel a une durée de vie nominale de trois mois. La sonde et le rover ont tous deux été développés par la China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), avec un coût de développement qui serait de l'ordre de 1,4 milliard de yuans (environ 170 millions d'euros).

     Avec Chang'e 3 la Chine est devenue le troisième pays à effectuer un alunissage en douceur, après l'Union soviétique (Luna-9 en février 1966) et les Etats-Unis (Surveyor-1 en avril 1966).

     

    2) Le lancement réussi du vaisseau spatial Shenzhou X

    Le 11 juin 2013, la Chine a lancé avec succès sa cinquième mission spatiale habitée, Shenzhou X. L'équipage de la mission, composé de trois taïkonautes (deux hommes et une femme), a décollé du centre de lancement de Jiuquan, propulsé par une fusée de type Longue Marche 2F. Pendant cette mission de 15 jours, la plus longue mission habitée réalisée par la Chine, les taïkonautes ont réalisé deux arrimages de leur vaisseau au module Tiangong-I, laboratoire spatial dans lequel ils ont séjourné 12 jours pour réaliser des expériences médicales, des travaux de maintenance, des tests techniques, et des tests d'arrimage manuel. C'est également depuis le module Tiangong-I que les taïkonautes ont donné à des lycéens un cours sur les principes de base de la physique, retransmis à la télévision.

     

    3) La première observation expérimentale de l'effet Hall quantique

    Les scientifiques chinois ont fait la toute première observation expérimentale d'un phénomène connu sous le nom de l'effet Hall quantique (Quantum Anomalous Hall, effet QAH), une découverte qui pourrait accélérer la révolution informatique et le développement d'équipements électroniques de faibles puissances. Cette découverte permettrait de réduire la consommation d'énergie inutile découlant de collisions irrégulières d'électrons et ainsi de construire un supercalculateur de la taille d'une tablette.

     

    4) La découverte de l'origine de la grippe aviaire H7N9 et les importants progrès faits dans l'étude de la transmission inter-espèces de la grippe aviaire H5N1

    La Chine a connu une émergence de grippe aviaire H7N9 à partir de février 2013, qui a provoqué plus de 130 cas d'infection. D'après des scientifiques de l'université de Fudan à Shanghai, le virus de la grippe aviaire H7N9 proviendrait d'oiseaux sauvages de l'Est de la Chine. Grâce au séquençage génétique, ils auraient découvert que le sous-type NA du N9 trouverait son origine dans le lac Hongze dans la province du Jiangsu. Par ailleurs, les scientifiques chinois ont découvert qu'un sous-type du virus H7N9 pouvait se lier à un récepteur humain. Un article publié dans la revue Science en date du 23 mai 2013 par le centre de recherche commune sur la grippe (State Key Laboratory of infectious diseases de Shantou), rapporte que la souche H7N9 infecte les voies respiratoires supérieures des furets et des porcs, et se propage par contact direct. La transmission de mammifère infecté à mammifère sain est exclue, ce qui suggère que les cas humains d'infection à virus H7N9 sont très probablement causés par contact direct avec des oiseaux infectés ou leurs déjections.

     

    5) Tianhe-2 à la première place des supercalculateurs les plus puissants du monde

    En juin 2013, la Chine a pris la première place mondiale des supercalculateurs avec Tianhe-2, devant les Etats-Unis et le Japon. La liste du Top 500 des supercalculateurs classe deux fois par an, en juin et en novembre, les supercalculateurs les plus puissants du monde. Depuis le tout premier supercalculateur Yinhe-I construit en 1983, c'est la deuxième fois que la Chine assemble le supercalculateur le plus puissant du monde. Tianhe-1A avait remporté le titre en novembre 2010, avant d'être détrôné par l'ordinateur japonais K six mois plus tard.

     Construit en 15 mois par l'université nationale de technologie de la défense (UNTD) à Changsha (province du Hunan), Tianhe-2 possède une capacité de calculs 11 fois supérieurs à son prédécesseur Tianhe-1A.

     

    6) Le développement du matériau le plus léger du monde

    Une équipe de recherche chinoise de l'université du Zhejiang près de Shanghai a développé le matériau nanoporeux le plus léger du monde qui présenterait notamment des qualités remarquables pour le traitement des pollutions aux hydrocarbures.

     Le professeur GAO Chao et son équipe de recherche sur les nano-polymères du département de sciences et d'ingénierie des polymères auraient en effet développé un aérogel de graphène d'une densité de 0,16 mg par centimètre cube, soit un sixième de celle de l'air. Selon les tests effectués par l'équipe de recherche, l'aérogel serait en mesure d'absorber rapidement les composés organiques. Ainsi, 1 gramme d'aérogel pourrait absorber 68,8 grammes de matières organiques par seconde. De fait, l'aérogel de carbone pourrait être appelé à jouer un rôle important dans le traitement des pollutions et la purification de l'eau et de l'air.

     

    7) Le développement d'un dispositif diode laser à rayonnement ultraviolet profond unique au monde

    Une diode laser à rayonnement ultraviolet profond, développé par l'Académie des sciences de Chine (CAS), a passé les premiers tests de fonctionnement, faisant de la Chine le premier pays en possession d'un tel instrument. Le dispositif utilise un cristal de difluoroborate de béryllium potassium (KBBF), cristal non-linéaire permettant de convertir la lumière d'un laser en rayons ultraviolets profonds, de longueur d'onde inférieure à 200 nm propice à l'étude de la surface des supraconducteurs. L'équipe de chercheurs entre actuellement dans la seconde phase du projet qui consiste à développer, grâce à un programme du ministère chinois des finances, six autres dispositifs de diode laser à rayonnement ultraviolet profond.

     

    8) Spectroscopie Raman à ultra-haute résolution

    Des chercheurs de l'université de science et technologie de Chine (USTC) sont parvenus à atteindre la plus grande résolution possible à ce jour par spectroscopie Raman. D'une valeur inférieure à 1nm, cette résolution pourrait permettre la caractérisation chimique d'une seule molécule.

     

    9) La construction d'un générateur d'énergie nucléaire avec la plus grande capacité du monde

    Avec ces deux réacteurs EPR d'une capacité installée de 1 750 MW, soit la puissance par unité la plus élevée au monde, la centrale nucléaire de Taishan est en cours de construction dans le sud de la province du Guangdong. De technologie française, cette centrale nucléaire est construite et sera exploitée par la Taishan Nuclear Power Joint Venture Co (TNPJVC), une joint-venture créée en 2008 entre la China General Nuclear Power Holding Corporation (CGNPC à 51%), Electricité de France (EDF à 30%) et, depuis 2012, l'électricien du Guangdong Yuedian (19%).

     

    10) Le premier ordinateur mimétique au monde

     

    En s'appuyant sur de nouveaux concepts informatiques basés sur la bionique, les sciences cognitives et des nouvelles technologies de l'information, des scientifiques chinois de l'Académie d'ingénierie de Chine (CAE) ont développé le premier ordinateur au monde à configuration variable dynamique capable de s'adapter aux différents besoins des utilisateurs.

  • Des muscles artificiels à base de filets de pêche

    Des muscles artificiels à base de filets de pêche

    Des chercheurs de l’université de Dallas-Texas, aux États-Unis ont mis au point un muscle artificiel, cent fois plus puissant qu'un muscle humain, à base de... filet de pêche et de fil à coudre.

    Des chercheurs de l’université de Dallas-Texas, aux États-Unis ont mis au point un muscle artificiel, cent fois plus puissant qu'un muscle humain, à base de... filet de pêche et de fil à coudre.

    L'invention. Vos objets du quotidien peuvent avoir des vertus insoupçonnés. Des chercheurs de l’université de Dallas-Texas, aux États-Unis ont mis au point un muscle artificiel, cent fois plus puissant qu'un muscle humain, à base de... filet de pêche et de fil à coudre. Leur invention, présentée vendredi dans la revue Science, permet notamment au muscle de fonctionner à l’énergie thermique, à la lumière ou même avec du carburant.

    Des muscles surpuissants. Précisément, les muscles sont fabriqués à base de polymère, matériaux très résistants présents dans les filets de pêche et le fil à coudre. Et ils peuvent soulever 100 fois plus de poids qu’un muscle humain.

    "Les applications possibles pour ces muscles polymères sont multiples. Aujourd’hui, les robots humanoïdes les plus avancés, les membres prosthétiques et les exosquelettes portables sont limités par des moteurs et des systèmes hydrauliques, dont la taille et le poids restreignent la dextérité, forcent la génération et la capacité de travail", explique le Dr Ray Baughman, à l'origine de la trouvaille.

  • 10 avancées médicales de 2013 !

    10 avancées médicales de 2013 !  

    Même si LA nouveauté de l'année est la première implantation d'un coeur artificiel définitif, 2013 a apporté son lot d'avancées significatives. Rétrospective.

    Par Anne Jeanblanc - Point.fr

    1 - La première implantation mondiale d'un larynx artificiel a été réalisée en France en juin 2012, mais n'a été dévoilée qu'en octobre dernier. Elle donne aux malades atteints d'un cancer de la gorge l'espoir d'éviter une trachéotomie et donc de vivre presque normalement. Cette prothèse a été mise au point au CHU de Strasbourg.

    2 - Un stimulateur cardiaque dépourvu de sonde a été implanté pour la première fois chez un malade français en novembre dernier au CHU de Grenoble ; dix fois plus petit qu'un pacemaker classique, il est amené dans le coeur par un cathéter qui emprunte les vaisseaux sanguins, à partir de la veine fémorale.

    3 - Actuellement, 80 % des femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus vivent dans des pays en développement, le frottis, qui en permet le dépistage, étant trop coûteux. Une méthode bon marché vient d'être validée: si, une minute après l'application de vinaigre sur le col utérin à l'aide d'un coton-tige, les tissus deviennent blancs, ils sont précancéreux; sinon leur couleur ne change pas.

    4 - Des chercheurs sont parvenus à aller détruire les stocks de virus "planqués" dans des cellules du système immunitaire, notamment les macrophages; un brevet français vient d'être déposé pour la molécule permettant d'y parvenir. C'est un espoir de venir définitivement à bout du redoutable HIV.

    5 - La radio-embolisation, qui consiste à injecter des billes radioactives dans les artères hépatiques pour une irradiation localisée, est à l'essai dans une vingtaine d'établissements français pour soigner des personnes atteintes d'un cancer du foie. Les résultats sont prometteurs.

    6 - Les paralysés pourraient bientôt à nouveau bouger grâce au Neurogel, une substance conçue pour être implantée dans la moelle épinière et qui permettrait de rétablir la connexion entre le cerveau et les membres inertes.

    7 - Des chercheurs ont montré que les bactéries intestinales viennent en renfort de la chimiothérapie pour l'aider à agir encore plus efficacement contre les cellules tumorales. L'importance du microbiote (les cent mille milliards de bactéries qui prospèrent dans nos entrailles) composé est encore confirmée.

    8 - Non seulement les cellules souches du sang assurent le renouvellement continu de nos cellules sanguines, mais elles sont en plus capables de produire, à la demande et en urgence, les globules blancs qui aident l'organisme à faire face à une inflammation ou une infection.

    9 - Un nouveau mécanisme de régulation de l'appétit vient d'être découvert. Il ouvre une piste aussi prometteuse pour le traitement de l'obésité que pour celui de l'anorexie.

    10 - Des chercheurs marseillais ont identifié un marqueur présent dans le sang qui permettra de prédire un accident vasculaire cérébral et peut-être aussi d'évaluer le risque d'infarctus. Il sera alors possible de les traiter préventivement.