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Science/Tech - Page 17

  • A Cologne: les demandes d’armes d’autodéfense explosent

    Par valeursactuelles.com

    Violences. Alors que le nombre de plaintes continuent d’affluer – 652 au total désormais- après les violences de la nuit du Nouvel An, la police locale a fait état d’une "explosion" de la demande pour les armes d’autodéfense.

    "A l'heure actuelle, un grand nombre de demandes de permis de port de pistolets d'alarme parviennent à la police de Cologne ", a indiqué la police de locale sur son compte Facebook, ajoutant en parallèle que le nombre de plaintes liées aux violences du Nouvel An à Cologne a grimpé à 652 (contre 561, dont la moitié pour des agressions sexuelles visant des femmes.

    La police confirme donc les informations des médias allemands qui ont ainsi fait état d'une demande en hausse, tant pour les pistolets d'alarme que les spray d'auto-défense autour de Cologne mais aussi dans d'autres régions du pays, comme en Bavière, point d'entrée de la plus grande partie des migrants dans le pays en provenance d'Autriche.

    "Deux fois plus qu’en temps normal"

    "Depuis le début de l'année, nous avons vendu dans notre magasin deux fois plus de spray de défense qu'en temps normal et les ventes de pistolets d'alarme à gaz ont augmenté d'un tiers environ ", a indiqué un marchand d'armes de la localité de Neuss, au nord de Cologne (ouest), au site internet du quotidien local Rheinische Post, un témoignage relayé .

    "Ce sont surtout des hommes qui viennent car ils veulent acheter les sprays pour leurs femmes ou leurs filles", a-t-il ajouté.

  • Rétropédalage internet

    15 septembre 1997. Larry Page et Sergey Brin déposent le nom de domaine de "google.com". Le nom "Google" est un jeu de mots venant du terme mathématique "googol" qui désigne le nombre 1 suivi de cent 0 (10100 ).

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    J'avais internet depuis octobre 1996… on avait deux navigateurs… ils trouvaient pratiquement rien.

    Il n'y avait qu'environ 20 000 internautes (et encore, je suis large) en France, surtout des banques et grosses entreprises; je relevais des adresses de sites sur O1 informatique que j'inscrivais dans un cahier.

    Mon premier site visité? un site belge qui parlait d'Astérix.

    Avec 25 minutes d'attente pour que la page s'affiche bien. Modem 26800

    Mon premier site de voyante: en octobre 1966, sur ODA.

    2 ans plus tard, il faisait dans les 5000 visites par mois. En ce temps-là on disait qu'un site était bien visité s'il faisait 400 visites par mois!

    Mes sites furent réalisés par d'autres jusqu'à l'an 2000 où j'ai pu les réaliser moi-même avec le logiciel Front Page.

  • Lucibel présente le Li-Fi pour transmettre de l’information sans fil grâce à la lumière

    Le constructeur de luminaire français Lucibel dévoile un prototype de luminaire Li-Fi bidirectionnel et haut débit permettant de transmettre des données dans fil via la lumière. Une alternative au Wi-Fi.

    Le Li-Fi, une technologie utilisant les faisceaux des éclairages LED pour surfer sur Internet

    Plus intéressante que le Wi-Fi, le Li-Fi bidirectionnel et haut débit est une nouvelle technologie qui est actuellement à l’état de prototype. Elle est proposée par la société Lucibel et devrait permettre de transmettre de l’information sans fil à l’aide de la lumière.Le Li-Fi serait plus puissant que le Wi-Fi et permettrait d‘obtenir des connexions haut débit grâce à la lumière.

    Un premier prototype vient d’être présenté au sein du siège de Sogeprom et pourrait prochainement être déployé dans des écoles, des universités ou des hôpitaux et des établissements financiers. Au niveau du grand public, il permettrait d’établir des connexions très haut débit, y compris sur des terminaux mobiles tels que des smartphones et des tablettes, sans avoir recours aux connexions Wi-Fi telles que nous les utilisons actuellement.

    Une technologie qui présente plusieurs avantages

    Cette technologie Li-Fi présente plusieurs avantages, elle est déjà plus rapide que le Wi-Fi actuellement en service, la source lumineuse nécessaire pour disposer d’un connexion Internet est simple à mettre en place et cette technologie ne produit pas d’ondes électromagnétiques, qui peuvent être nocives pour la santé. De plus, la technologie Li-Fi permet d’éviter la saturation des réseaux Wi-Fi en proposant un nouveau canal de distribution de l’information numérique. Le principal inconvénient de cette nouvelle technologie réside dans le fait que le réseau Li-Fi ne traverse certes pas le corps, mais pas les murs non plus, ce qui nécessitera de disposer d’un récepteur et d’un émetteur, qui actuellement son assez encombrants.

    Un prototype de luminaire bidirectionnel et haut débit, développé par la société de luminaire Français Lucibel, vient d’être dévoilé ce vendredi au siège de la société Sogeprom, constructeur immobilier parisien. Une première en France. Jusqu’à présent, les solutions proposées n’étaient qu’unidirectionnelles et principalement utilisées pour la géolocalisation, indique Edouard Lebrun, le directeur du projet Li-Fi de Lucibel. Ce dernier précise que le Li-Fi est plus sûr que le Wi-Fi, ne passant pas par des ondes radio qui pourraient être nocives pour la santé.

    Lucibel devrait commercialiser les premières solutions Li-Fi dès l’année prochaine. Les premiers tests réalisés par Lucibel ont permis d’atteindre des débits descendants de 10 Mbits/s et des débits montants compris entre 5 et 10 Mbits/s. La technologie Li-Fi ou Lite Fidelity est une technologie de transmission de données numériques via la lumière, qui a été créée en 2007 par Lucibel.

     

  • Première mondiale:

    du muscle " normal " à partir de cellules souches embryonnaires

    Une méthode pour obtenir des fibres musculaires et des cellules souches satellites à partir de cellules souches embryonnaires a été mise au point par une équipe soutenue par l’AFM-Téléthon.

    Cette avancée majeure pour les maladies neuromusculaires vient d’être publiée le 3 août 2015 dans Nature Biotechnology.

    Pour la première fois au monde, l’équipe d’Olivier Pourquié de l’Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IGBMC) d’Illkirch et de l’Université d’Harvard aux Etats-Unis, a mis au point une méthode pour fabriquer des fibres musculaires et des cellules satellites.

    "Grâce à notre méthode qui ne demande aucune manipulation génétique, nous obtenons des fibres musculaires qui se contractent, mais aussi des cellules souches satellites"

    Jusqu’à présent, les chercheurs savaient obtenir les différents éléments des fibres musculaires, les myoblastes , à partir de biopsies puis les amener à se différencier en fibres musculaires. Mais au prix de rendements faibles et imparfaits (en particulier, sans activité contractile). Avec le protocole développé par l’équipe d’Olivier Pourquié, il est désormais possible d’obtenir des fibres musculaires qui se contractent et de véritables cellules musculaires satellites, lesquelles permettent la formation des muscles et la régénération musculaire, comme dans un muscle " normal ".

    Fort de ce succès, les chercheurs ont greffé sur des souris modèles de la myopathie de Duchenne les cellules souches satellites obtenues (à partir de cellules souches de souris). Un mois après, le muscle traité présentait des fibres exprimant de la dystrophine normale, prouvant que ces cellules greffées sont bien capables de régénérer les fibres musculaires " malades ".

    Le protocole a également été testé sur des cellules souches embryonnaires obtenues à partir de souris modèles de la myopathie de Duchenne et a permis d’obtenir des fibres musculaires " malades ".

    Ces cellules musculaires, " normales " ou " malades ", obtenues à partir d’une source inépuisable de cellules souches, sont un outil supplémentaire pour les chercheurs afin d’étudier les mécanismes de formation des cellules musculaires, tester de nouveaux candidats-médicaments mais aussi démontrer l’efficacité de futures thérapies.

    Pour en savoir plus: Differentiation of pluripotent stem cells to muscle fiber to model Duchenne muscular dystrophy. Olivier Pourquié, et al. Nature Biotechnology, 8/3/2015 doi:10.1038/nbt.3297

    http://www.afm-telethon.fr/actualites/premiere-mondiale-muscle-normal-partir-cellules-souches-embryonnaires-3912

     

  • Robotique

    La robotique s’avance à une vitesse croissante dans toutes les composantes de notre société. Les technologies avancées s’apprêtent à modifier l’organisation sociale dans laquelle elles s’inscrivent. Robots traders, robots journalistes, robots chirurgiens et robots juristes illustrent ce changement. Il n’existe aucune raison pour que la robotique ne s’immisce pas dans les enceintes sportives.

    La technologie a déjà frappé à la porte des terrains de sport. Après la Coupe du Monde de football disputée en 2014 au Brésil, après certains championnats européens, la Goal-Line Technology est programmée en Ligue 1 pour la saison 2015-2016. Les "stades connectés“ symbolisent l’avenir. Dans un autre style, la Korea e-Sports Association et le Comité Olympique coréen semblent conjuguer leurs efforts pour que " l’eSport " soit reconnu comme sport olympique afin que le sport électronique soit au même niveau que les échecs.

    Les échecs sont un sport olympique. Ils ont été l’occasion de confronter les capacités humaines aux technologies avancées. On peut toujours s’interroger sur le fait de savoir si les échecs sont véritablement un sport mais "Deep Blue" a, semble-t-il, battu Garry Kasparov, il y a déjà quelques années. Plus récemment, Timo BOLL, champion allemand de tennis de table, a été défié par KUKA, le bras robot doté d’une dextérité impressionnante. Même si les confrontions BOLL/KUKA procèdent d’une démarche plus marketing que sportive, elles confirment que l’homme aime se mesurer à la machine qu’il crée. L’être humain affectionne d’autant plus ce jeu plein d’enjeux qu’il semble toujours sortir vainqueur de ce face-à-face. S’il gagne le match ; il prouve ses capacités naturelles. S’il le perd ; il a défié la nature et confirme le génie humain, illustrant ainsi le Mythe du GOLEM qui décrit l’homme qui crée la machine à son image afin d’égaler le créateur. Dans tous les cas, la supériorité de l’homme est sauve.

    Après le numérique et les jeux-vidéos, après la confrontation homme-machine, est venu le temps de la confrontation robots-robots. Certains robots remplacent déjà l’homme. Ils peuvent remplacer le sportif, pour passer d’une humanité sportive à une autre, d’un monde sportif à un autre.

    Vers une nouvelle catégorie de sports

    Il existe des robots coach-sportifs, des robots d’entrainement, des robots spectateurs qui remplissent les tribunes, des robots pongistes, des robots footballeurs, etc. La robotique, vecteur parfois déroutant mais fascinant d’un monde qui change, invente de nouvelles façons de pratiquer le sport ou de le regarder. Nouvelle économie. Nouveaux enjeux. Nouveaux défis. Nouveaux plaisirs. Nouveau marketing. Dès 2012, la Robocup de football a été organisée. Des équipes de robots-footballeurs s’affrontent désormais sur les terrains du monde entier. De nouvelles compétitions, de nouveaux clubs et de nouvelles fédérations vont voir le jour. Tout dépendra des capacités décisionnelles des robots mais on peut d’ores-et-déjà imaginer la création d’un Championnat du monde des voitures sans conducteur. Le "Driver Less Cars Championship". Bientôt la "DLC World Cup" ou le "DLC One". Le championnat du monde FIA Formule E pour les formules 1 propulsées à l’énergie électrique existe déjà. Peu de monde a parié sur la création d’une telle manifestation sportive il y a seulement 15 ans.

    Le déploiement technologique sans précédent qui s’annonce, conduira aussi, peut-être dans une logique toujours plus marketing que sportive, un renouveau dans le sport qui restera un support ou un tremplin de choix pour vérifier l’évolution des capacités techniques et technologiques crées par le génie humain et les multiples connexions qui peuvent lui être combinées.

    Vers de nouvelles règles du jeu

    Dans cet espace délimité de confrontation sportive d’un genre nouveau, dans ce champ spécifique d’actions et d’interactions, une grande partie des questions juridiques liées à la robotique se concentrent. Tout dépend du degré d’autonomie atteint ou plus précisément, des capacités décisionnelles des robots sportifs. Mais il suffit d’imaginer un match de robots footballeurs pour se remémorer les questions qui suscitent la réflexion actuelle sur le droit de la robotique. Le sport constitue une véritable occasion de s’interroger. Un terrain de football semble cristalliser la majeure partie des questions juridiques. Le statut particulier du robot, son éventuelle personnalité spécifique, composante de l’équipe, notamment quand il sera sanctionné par un carton rouge. Sa responsabilité en cas de tacle à l’origine de la mise hors service d’un robot joueur. Le discernement de l’arbitre. Le traitement des données personnelles si certains éléments (statistiques) sont enregistrés. Le droit à l’image du robot. Sa marque. La marque de son créateur. La propriété du spectacle sportif. L’éthique sportive à l’occasion des déclarations d’après-match. Etc. Et les paris sportifs… Connectés…

    Parallèlement, voir naître une équipe de football " mixte ", composée d’hommes ou de femmes et de robots n’est pas forcément une utopie. Au regard de la technologie actuelle, il semble difficile de remplacer un joueur de champ par un robot. Pas le goal. Le récent affrontement aux tirs au but entre Lionel MESSI et " RoboKeeper " démontre la possible réalisation d’une telle association. Marquer contre ce gardien relève de l’exploit. Ce " robogoal ", équipé de caméras qui analysent 90 images à la seconde, réagit plus vite que l’homme, anticipe et est capable d’une accélération 17 fois supérieure à celle d’une formule 1. De quoi donner de l’intérêt à des matches de football.

    Quel que soit le concept, nécessairement, il faudra inventer de nouvelles lois du jeu ou adapter les anciennes.

    Vers une nouvelle forme de DOPAGE ?

    Les combinaisons de natation en polyuréthane et les prothèses en carbone d’Oscar PISTORIUS ont fait couler beaucoup d’encre. La devise de l’Olympisme invite à pousser les limites toujours plus loin. La robotique et plus largement, les technologies avancées, permettent d’améliorer la performance humaine. Aujourd’hui, il existe une compétition entre l’homme et la machine dotée de conscience. Les scientifiques s’inspirent du vivant pour le recréer, le programmer et élaborer les robots. Les bras bioniques, les prothèses guidées par la pensée, les tissus intelligents sont sources de progrès pour l’homme. Le " Cybathlon ", premières olympiades pour athlètes bioniques, est programmé pour 2016.

    Toute avancée scientifique comporte ses dérives. L’utilisation de stimulants technologiques adaptés et invisibles ne relève pas de la science-fiction. La tentation de mettre la technologie au service de la performance sportive artificielle est à redouter. Il faudra assurément créer des contrôles antidopage d’une nouvelle génération.

    Le génie humain aura encore gagné mais l’homme se sera une nouvelle fois piégé.

    Weber, avocat.

     

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  • Les robots vont-ils prendre nos emplois?

    L’automatisation du travail va-t-elle enrichir les riches et condamner les pauvres?

    Par Sandy Ikeda [*]

    Cela pourrait arriver bientôt, annonce Paul Solman, l’économiste pour PBS NewsHour. Il en discute avec Jerry Kaplan, l’auteur d’un nouveau livre qui combine luddisme et appréhension des inégalités.

    Paul Solman: "Et l’éternelle peur des travailleurs déplacés, affirme Kaplan, est finalement, irrévocablement sur nous.

    Jerry Kaplan: Que va-t-il arriver à ceux qui n’ont pas ou ne peuvent pas acquérir les compétences nécessaires dans la nouvelle économie?

    Paul Solman: Eh bien, que va-t-il leur arriver?

    Jerry Kaplan: Nous allons voir des inégalités de revenus encore pire. Et à moins de prendre des actions humanitaires, la vérité est qu’ils vont vivre dans la misère, être affamés, et mourir.

    Paul Solman: Kaplan nous offre ces sombres prédictions dans un nouveau livre, Humans Need Not Apply. Il est au courant, évidemment, que l’automatisation a remplacé le travail humain depuis plus de 200 ans, depuis des décennies, en éliminant les travaux relativement bien payés dans les usines aux États-Unis, et que la création d’emplois a largement compensé cette perte, mais selon lui, cela touche à sa fin. "

    Je n’ai pas lu le livre de Kaplan, mais vous pouvez vous faire une idée de la problématique à l’aide de cette vidéo.

    La crainte est qu’à l’inverse du passé où les travailleurs déplacés pouvaient apprendre de nouvelles compétences dans d’autres industries, les "machines à penser" les plus avancées pourront bientôt remplacer des emplois hautement qualifiés, rendant de plus en plus difficile la recherche d’un emploi offrant un salaire décent. Tandis que l’argumentation luddite présuppose une quantité de travail fixe dans l’économie, la crainte est maintenant que tout emploi nouvellement créé sera tout simplement rempli par des machines plus intelligentes.

    Cette nouvelle variante semble différente, mais il s’agit essentiellement du même faux raisonnement luddite, et ce à deux niveaux. Premièrement, s’il est vrai que les machines se substituent souvent au travail humain à court terme, à long terme l’automatisation consiste à assister le travailleur. En second lieu, le but essentiel de l’économie n’est pas de créer du travail pour lui-même, mais bien de mettre en place des entreprises qui prospèrent en satisfaisant les besoins et désirs des consommateurs.

    Bien que je comprenne que les solutions offertes par Kaplan soient plutôt pro-marché, les médias traditionnels ont souligné les aspects les plus alarmistes de sa thèse. Les Solmans du monde entier aimeraient voir l’État réagir avec des règlementations limitant ou interdisant la mise en place d’intelligences artificielles – ou au moins en subventionnant les énormes changements nécessaires sur le marché de l’emploi.

    Remplacement à court terme, appoint à long terme

    Heureusement, Henry Hazlitt nous a déjà offert une explication claire, soigneuse et sympathique des conséquences de l’innovation sur l’emploi dans son célèbre livre, L’Économie politique en une leçon. Faisons un bref résumé du chapitre nous intéressant, "La machine maudite":

     (Comme le note Hazlitt, toutes les innovations ne permettent pas d’économiser du travail. Certaines permettent juste d’améliorer la qualité de la production, mais laissons ça de côté. Laissons également de côté le problème bien réel que constitue l’accélération artificielle de l’automatisation par l’augmentation du salaire minimum).

    Supposons qu’une personne possédant une entreprise de fabrication de manteaux investisse dans une nouvelle machine fabricant le même nombre de manteaux mais nécessitant moitié moins d’ouvriers. (Posons pour l’instant que tous les ouvriers travaillent 8 heures par jour et gagnent le salaire moyen du secteur). Ce qu’on voit aisément, c’est, disons, 50 personnes au chômage; ce qu’on ne voit qu’avec plus de difficultés, ce sont les personnes qui seront embauchées pour construire la nouvelle machine. Si toutefois la nouvelle machine réduit le coût de fabrication, alors vraisemblablement moins de 50 ouvriers sont nécessaires pour sa fabrication. S’il faut, par exemple, 30 personnes, il semblerait y avoir toujours une perte nette de 20 emplois au total.

    Mais l’histoire ne s’arrête pas ici. Si le fabricant ne baisse pas le prix de ses manteaux, Hazlitt énumère trois possibilités qui s’offrent quant à l’utilisation des profits résultants. Il peut les utiliser pour réinvestir dans sa propre entreprise, investir dans une autre entreprise, ou tout simplement les utiliser pour consommer. Quoiqu’il fasse, cela signifie plus de production et donc plus d’emploi ailleurs.

    De plus, la concurrence entre les fabricants de manteaux conduira probablement ses concurrents à adopter la même machine et à produire plus de manteaux. Acheter plus de machines signifie plus de travail dans l’industrie de fabrication de machines, pendant que l’augmentation de la production de manteaux conduira à une baisse des prix.

    Acheter plus de machines nécessitera probablement d’embaucher plus de travailleurs pour les utiliser ou les maintenir en état de fonctionnement, et la baisse des prix signifie que les consommateurs auront d’autant plus de moyens d’acquérir des biens de consommation, y compris des manteaux.

    L’effet global est une augmentation de la demande de travail et du nombre d’emplois, ce qui est confirmé historiquement dans de nombreuses industries. Bien sûr, si vous faites partie des 50 travailleurs initialement mis au chômage, vous avez manqué le plus gros de l’histoire.

    Contrairement à ce qui est affirmé, les choses ne sont pas bien différentes dans le cas de l’intelligence artificielle.

    Les machines pourraient bien remplacer des travailleurs sur le court terme, mais sur le long terme elles assistent les employés et augmentent leur productivité. Il est vrai que les nouvelles machines seront plus avancées et feront plus de choses que les anciennes, mais ce n’est pas vraiment une surprise; c’est toujours ce que les nouvelles machines ont fait.

    Comme je l’ai déjà écrit dans "The Breezes of Creative Destruction", cela prend généralement plusieurs années pour qu’une innovation –même quelque chose aujourd’hui omniprésent comme les smartphones– se diffuse dans l’économie. Ce qui donne du temps pour s’adapter, apprendre de nouvelles compétences, voir de nouveaux horizons. Hazlitt admet que tout le monde ne s’adaptera pas à la nouvelle situation, éventuellement à cause d’un âge avancé ou d’une infirmité. Il répond:

     " Il est juste –et en fait, c’est essentiel pour une complète compréhension du problème– que l’on reconnaisse la condition de ces gens, qu’on étudie avec la plus grande sympathie et que l’on s’attache à voir si l’on ne pourrait pas faire servir une partie des bénéfices réalisés grâce à ce progrès particulier, à aider les victimes qu’il a faites, à leur trouver un nouveau travail utile dans un autre secteur de la production“.

    Je suis presque certain que Hazlitt voulait dire que des actions et organisations libres et volontaires devraient prendre en charge ce rôle bienveillant.

    En tout cas, ce qui se produit au niveau d’une seule industrie se déroule également à travers toutes les industries. Le processus que Hazlitt décrit fonctionnera tout aussi longtemps que le marché sera laissé libre de s’ajuster. Utiliser l’État pour volontairement entraver le changement pourrait sauver les emplois que l’on voit, mais il détruira alors tous ces emplois que l’on ne voit pas – ou pire.

    Plus d’emploi, moins de travail, plus de bien-être

    Être capable de gagner sa vie est probablement une condition nécessaire au bonheur. Et le progrès économique signifie effectivement que l’on passe de moins en moins de temps à travailler.

    Bien qu’il soit difficile de calculer précisément combien d’heures par semaine nos ancêtres travaillaient – et certains affirment que les individus dans les sociétés préindustrielles avaient plus de temps libre que les ouvriers dans l’industrie – les meilleures estimations nous montrent que le temps de travail hebdomadaire aux États-Unis est passé de 70 heures en 1850 à 40 heures aujourd’hui. Est-ce une mauvaise chose? Est-ce que travailler moins a conduit l’humanité vers la misère? À la lumière du bilan d’une économie laissée relativement libre, c’est une bien étrange question.

    Regardez, par exemple, cette vidéo par le scientifique suédois Hans Rosling sur la machine à laver de sa mère. C’est une magnifique illustration du fait que cette machine, sophistiquée en son temps, a permis à sa mère de lire avec lui, ce qui l’a aidé à devenir un scientifique accompli.

    J’ai dernièrement diné avec une personne qui a récemment été renvoyée et dont le mari avait un travail épanouissant mais mal rémunéré. Malgré ce revenu familial relativement faible, elle a été capable de voyager à New York pendant un week-end pour assister à un concert de U2, prendre un cours dans un luxueux studio de yoga à Manhattan, et partager un repas végétalien avec un vieil ami. Nos grands-parents en auraient été abasourdis!

    Comme le présente le journaliste britannique Matt Ridley dans son livre The Rational Optimist,

    "L’innovation transforme le monde, mais seulement parce qu’elle aide la division du travail, et favorise la division du temps. Mettons de côté guerres, religions, famines et poésie pour le moment. C’est un grand thème de l’histoire: cette métastase des échanges, spécialisations et inventions appelée par la "création" du temps".

    Le plus grand succès de l’économie de marché n’est pas les emplois qu’elle a créés (même s’ils sont bien réels), mais le temps qu’elle nous offre pour nous permettre de nous épanouir et d’accomplir des choses que personne ne pensait possible.

    Si l’utilisation de robots accroît la productivité du travail, augmente la production, et augmente la quantité, la qualité et la diversité des biens que nous pouvons consommer – et diminue le nombre d’heures que nous avons à travailler – que trouver à y redire? Est-il problématique d’avoir moins à travailler et plus de temps pour améliorer son bien-être et celui d’autrui?

    Dans un système où les individus sont libres d’innover et de s’adapter aux innovations, il y aura toujours assez de travail pour quiconque en désire; nous n’avons juste pas besoin de travailler aussi dur qu’eux.

     [*] Sandy Ikeda est professeur d’économie à Purchase College, SUNY (États-Unis), et est l’auteur deThe Dynamics of the Mixed Economy: Toward a Theory of Interventionism.

    Traduction Contrepoints de " Will Robots Put Everyone Out of Work?"

    Contrepoint.org