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Science/Tech - Page 21

  • Robotique

    La robotique s’avance à une vitesse croissante dans toutes les composantes de notre société. Les technologies avancées s’apprêtent à modifier l’organisation sociale dans laquelle elles s’inscrivent. Robots traders, robots journalistes, robots chirurgiens et robots juristes illustrent ce changement. Il n’existe aucune raison pour que la robotique ne s’immisce pas dans les enceintes sportives.

    La technologie a déjà frappé à la porte des terrains de sport. Après la Coupe du Monde de football disputée en 2014 au Brésil, après certains championnats européens, la Goal-Line Technology est programmée en Ligue 1 pour la saison 2015-2016. Les "stades connectés“ symbolisent l’avenir. Dans un autre style, la Korea e-Sports Association et le Comité Olympique coréen semblent conjuguer leurs efforts pour que " l’eSport " soit reconnu comme sport olympique afin que le sport électronique soit au même niveau que les échecs.

    Les échecs sont un sport olympique. Ils ont été l’occasion de confronter les capacités humaines aux technologies avancées. On peut toujours s’interroger sur le fait de savoir si les échecs sont véritablement un sport mais "Deep Blue" a, semble-t-il, battu Garry Kasparov, il y a déjà quelques années. Plus récemment, Timo BOLL, champion allemand de tennis de table, a été défié par KUKA, le bras robot doté d’une dextérité impressionnante. Même si les confrontions BOLL/KUKA procèdent d’une démarche plus marketing que sportive, elles confirment que l’homme aime se mesurer à la machine qu’il crée. L’être humain affectionne d’autant plus ce jeu plein d’enjeux qu’il semble toujours sortir vainqueur de ce face-à-face. S’il gagne le match ; il prouve ses capacités naturelles. S’il le perd ; il a défié la nature et confirme le génie humain, illustrant ainsi le Mythe du GOLEM qui décrit l’homme qui crée la machine à son image afin d’égaler le créateur. Dans tous les cas, la supériorité de l’homme est sauve.

    Après le numérique et les jeux-vidéos, après la confrontation homme-machine, est venu le temps de la confrontation robots-robots. Certains robots remplacent déjà l’homme. Ils peuvent remplacer le sportif, pour passer d’une humanité sportive à une autre, d’un monde sportif à un autre.

    Vers une nouvelle catégorie de sports

    Il existe des robots coach-sportifs, des robots d’entrainement, des robots spectateurs qui remplissent les tribunes, des robots pongistes, des robots footballeurs, etc. La robotique, vecteur parfois déroutant mais fascinant d’un monde qui change, invente de nouvelles façons de pratiquer le sport ou de le regarder. Nouvelle économie. Nouveaux enjeux. Nouveaux défis. Nouveaux plaisirs. Nouveau marketing. Dès 2012, la Robocup de football a été organisée. Des équipes de robots-footballeurs s’affrontent désormais sur les terrains du monde entier. De nouvelles compétitions, de nouveaux clubs et de nouvelles fédérations vont voir le jour. Tout dépendra des capacités décisionnelles des robots mais on peut d’ores-et-déjà imaginer la création d’un Championnat du monde des voitures sans conducteur. Le "Driver Less Cars Championship". Bientôt la "DLC World Cup" ou le "DLC One". Le championnat du monde FIA Formule E pour les formules 1 propulsées à l’énergie électrique existe déjà. Peu de monde a parié sur la création d’une telle manifestation sportive il y a seulement 15 ans.

    Le déploiement technologique sans précédent qui s’annonce, conduira aussi, peut-être dans une logique toujours plus marketing que sportive, un renouveau dans le sport qui restera un support ou un tremplin de choix pour vérifier l’évolution des capacités techniques et technologiques crées par le génie humain et les multiples connexions qui peuvent lui être combinées.

    Vers de nouvelles règles du jeu

    Dans cet espace délimité de confrontation sportive d’un genre nouveau, dans ce champ spécifique d’actions et d’interactions, une grande partie des questions juridiques liées à la robotique se concentrent. Tout dépend du degré d’autonomie atteint ou plus précisément, des capacités décisionnelles des robots sportifs. Mais il suffit d’imaginer un match de robots footballeurs pour se remémorer les questions qui suscitent la réflexion actuelle sur le droit de la robotique. Le sport constitue une véritable occasion de s’interroger. Un terrain de football semble cristalliser la majeure partie des questions juridiques. Le statut particulier du robot, son éventuelle personnalité spécifique, composante de l’équipe, notamment quand il sera sanctionné par un carton rouge. Sa responsabilité en cas de tacle à l’origine de la mise hors service d’un robot joueur. Le discernement de l’arbitre. Le traitement des données personnelles si certains éléments (statistiques) sont enregistrés. Le droit à l’image du robot. Sa marque. La marque de son créateur. La propriété du spectacle sportif. L’éthique sportive à l’occasion des déclarations d’après-match. Etc. Et les paris sportifs… Connectés…

    Parallèlement, voir naître une équipe de football " mixte ", composée d’hommes ou de femmes et de robots n’est pas forcément une utopie. Au regard de la technologie actuelle, il semble difficile de remplacer un joueur de champ par un robot. Pas le goal. Le récent affrontement aux tirs au but entre Lionel MESSI et " RoboKeeper " démontre la possible réalisation d’une telle association. Marquer contre ce gardien relève de l’exploit. Ce " robogoal ", équipé de caméras qui analysent 90 images à la seconde, réagit plus vite que l’homme, anticipe et est capable d’une accélération 17 fois supérieure à celle d’une formule 1. De quoi donner de l’intérêt à des matches de football.

    Quel que soit le concept, nécessairement, il faudra inventer de nouvelles lois du jeu ou adapter les anciennes.

    Vers une nouvelle forme de DOPAGE ?

    Les combinaisons de natation en polyuréthane et les prothèses en carbone d’Oscar PISTORIUS ont fait couler beaucoup d’encre. La devise de l’Olympisme invite à pousser les limites toujours plus loin. La robotique et plus largement, les technologies avancées, permettent d’améliorer la performance humaine. Aujourd’hui, il existe une compétition entre l’homme et la machine dotée de conscience. Les scientifiques s’inspirent du vivant pour le recréer, le programmer et élaborer les robots. Les bras bioniques, les prothèses guidées par la pensée, les tissus intelligents sont sources de progrès pour l’homme. Le " Cybathlon ", premières olympiades pour athlètes bioniques, est programmé pour 2016.

    Toute avancée scientifique comporte ses dérives. L’utilisation de stimulants technologiques adaptés et invisibles ne relève pas de la science-fiction. La tentation de mettre la technologie au service de la performance sportive artificielle est à redouter. Il faudra assurément créer des contrôles antidopage d’une nouvelle génération.

    Le génie humain aura encore gagné mais l’homme se sera une nouvelle fois piégé.

    Weber, avocat.

     

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  • Les robots vont-ils prendre nos emplois?

    L’automatisation du travail va-t-elle enrichir les riches et condamner les pauvres?

    Par Sandy Ikeda [*]

    Cela pourrait arriver bientôt, annonce Paul Solman, l’économiste pour PBS NewsHour. Il en discute avec Jerry Kaplan, l’auteur d’un nouveau livre qui combine luddisme et appréhension des inégalités.

    Paul Solman: "Et l’éternelle peur des travailleurs déplacés, affirme Kaplan, est finalement, irrévocablement sur nous.

    Jerry Kaplan: Que va-t-il arriver à ceux qui n’ont pas ou ne peuvent pas acquérir les compétences nécessaires dans la nouvelle économie?

    Paul Solman: Eh bien, que va-t-il leur arriver?

    Jerry Kaplan: Nous allons voir des inégalités de revenus encore pire. Et à moins de prendre des actions humanitaires, la vérité est qu’ils vont vivre dans la misère, être affamés, et mourir.

    Paul Solman: Kaplan nous offre ces sombres prédictions dans un nouveau livre, Humans Need Not Apply. Il est au courant, évidemment, que l’automatisation a remplacé le travail humain depuis plus de 200 ans, depuis des décennies, en éliminant les travaux relativement bien payés dans les usines aux États-Unis, et que la création d’emplois a largement compensé cette perte, mais selon lui, cela touche à sa fin. "

    Je n’ai pas lu le livre de Kaplan, mais vous pouvez vous faire une idée de la problématique à l’aide de cette vidéo.

    La crainte est qu’à l’inverse du passé où les travailleurs déplacés pouvaient apprendre de nouvelles compétences dans d’autres industries, les "machines à penser" les plus avancées pourront bientôt remplacer des emplois hautement qualifiés, rendant de plus en plus difficile la recherche d’un emploi offrant un salaire décent. Tandis que l’argumentation luddite présuppose une quantité de travail fixe dans l’économie, la crainte est maintenant que tout emploi nouvellement créé sera tout simplement rempli par des machines plus intelligentes.

    Cette nouvelle variante semble différente, mais il s’agit essentiellement du même faux raisonnement luddite, et ce à deux niveaux. Premièrement, s’il est vrai que les machines se substituent souvent au travail humain à court terme, à long terme l’automatisation consiste à assister le travailleur. En second lieu, le but essentiel de l’économie n’est pas de créer du travail pour lui-même, mais bien de mettre en place des entreprises qui prospèrent en satisfaisant les besoins et désirs des consommateurs.

    Bien que je comprenne que les solutions offertes par Kaplan soient plutôt pro-marché, les médias traditionnels ont souligné les aspects les plus alarmistes de sa thèse. Les Solmans du monde entier aimeraient voir l’État réagir avec des règlementations limitant ou interdisant la mise en place d’intelligences artificielles – ou au moins en subventionnant les énormes changements nécessaires sur le marché de l’emploi.

    Remplacement à court terme, appoint à long terme

    Heureusement, Henry Hazlitt nous a déjà offert une explication claire, soigneuse et sympathique des conséquences de l’innovation sur l’emploi dans son célèbre livre, L’Économie politique en une leçon. Faisons un bref résumé du chapitre nous intéressant, "La machine maudite":

     (Comme le note Hazlitt, toutes les innovations ne permettent pas d’économiser du travail. Certaines permettent juste d’améliorer la qualité de la production, mais laissons ça de côté. Laissons également de côté le problème bien réel que constitue l’accélération artificielle de l’automatisation par l’augmentation du salaire minimum).

    Supposons qu’une personne possédant une entreprise de fabrication de manteaux investisse dans une nouvelle machine fabricant le même nombre de manteaux mais nécessitant moitié moins d’ouvriers. (Posons pour l’instant que tous les ouvriers travaillent 8 heures par jour et gagnent le salaire moyen du secteur). Ce qu’on voit aisément, c’est, disons, 50 personnes au chômage; ce qu’on ne voit qu’avec plus de difficultés, ce sont les personnes qui seront embauchées pour construire la nouvelle machine. Si toutefois la nouvelle machine réduit le coût de fabrication, alors vraisemblablement moins de 50 ouvriers sont nécessaires pour sa fabrication. S’il faut, par exemple, 30 personnes, il semblerait y avoir toujours une perte nette de 20 emplois au total.

    Mais l’histoire ne s’arrête pas ici. Si le fabricant ne baisse pas le prix de ses manteaux, Hazlitt énumère trois possibilités qui s’offrent quant à l’utilisation des profits résultants. Il peut les utiliser pour réinvestir dans sa propre entreprise, investir dans une autre entreprise, ou tout simplement les utiliser pour consommer. Quoiqu’il fasse, cela signifie plus de production et donc plus d’emploi ailleurs.

    De plus, la concurrence entre les fabricants de manteaux conduira probablement ses concurrents à adopter la même machine et à produire plus de manteaux. Acheter plus de machines signifie plus de travail dans l’industrie de fabrication de machines, pendant que l’augmentation de la production de manteaux conduira à une baisse des prix.

    Acheter plus de machines nécessitera probablement d’embaucher plus de travailleurs pour les utiliser ou les maintenir en état de fonctionnement, et la baisse des prix signifie que les consommateurs auront d’autant plus de moyens d’acquérir des biens de consommation, y compris des manteaux.

    L’effet global est une augmentation de la demande de travail et du nombre d’emplois, ce qui est confirmé historiquement dans de nombreuses industries. Bien sûr, si vous faites partie des 50 travailleurs initialement mis au chômage, vous avez manqué le plus gros de l’histoire.

    Contrairement à ce qui est affirmé, les choses ne sont pas bien différentes dans le cas de l’intelligence artificielle.

    Les machines pourraient bien remplacer des travailleurs sur le court terme, mais sur le long terme elles assistent les employés et augmentent leur productivité. Il est vrai que les nouvelles machines seront plus avancées et feront plus de choses que les anciennes, mais ce n’est pas vraiment une surprise; c’est toujours ce que les nouvelles machines ont fait.

    Comme je l’ai déjà écrit dans "The Breezes of Creative Destruction", cela prend généralement plusieurs années pour qu’une innovation –même quelque chose aujourd’hui omniprésent comme les smartphones– se diffuse dans l’économie. Ce qui donne du temps pour s’adapter, apprendre de nouvelles compétences, voir de nouveaux horizons. Hazlitt admet que tout le monde ne s’adaptera pas à la nouvelle situation, éventuellement à cause d’un âge avancé ou d’une infirmité. Il répond:

     " Il est juste –et en fait, c’est essentiel pour une complète compréhension du problème– que l’on reconnaisse la condition de ces gens, qu’on étudie avec la plus grande sympathie et que l’on s’attache à voir si l’on ne pourrait pas faire servir une partie des bénéfices réalisés grâce à ce progrès particulier, à aider les victimes qu’il a faites, à leur trouver un nouveau travail utile dans un autre secteur de la production“.

    Je suis presque certain que Hazlitt voulait dire que des actions et organisations libres et volontaires devraient prendre en charge ce rôle bienveillant.

    En tout cas, ce qui se produit au niveau d’une seule industrie se déroule également à travers toutes les industries. Le processus que Hazlitt décrit fonctionnera tout aussi longtemps que le marché sera laissé libre de s’ajuster. Utiliser l’État pour volontairement entraver le changement pourrait sauver les emplois que l’on voit, mais il détruira alors tous ces emplois que l’on ne voit pas – ou pire.

    Plus d’emploi, moins de travail, plus de bien-être

    Être capable de gagner sa vie est probablement une condition nécessaire au bonheur. Et le progrès économique signifie effectivement que l’on passe de moins en moins de temps à travailler.

    Bien qu’il soit difficile de calculer précisément combien d’heures par semaine nos ancêtres travaillaient – et certains affirment que les individus dans les sociétés préindustrielles avaient plus de temps libre que les ouvriers dans l’industrie – les meilleures estimations nous montrent que le temps de travail hebdomadaire aux États-Unis est passé de 70 heures en 1850 à 40 heures aujourd’hui. Est-ce une mauvaise chose? Est-ce que travailler moins a conduit l’humanité vers la misère? À la lumière du bilan d’une économie laissée relativement libre, c’est une bien étrange question.

    Regardez, par exemple, cette vidéo par le scientifique suédois Hans Rosling sur la machine à laver de sa mère. C’est une magnifique illustration du fait que cette machine, sophistiquée en son temps, a permis à sa mère de lire avec lui, ce qui l’a aidé à devenir un scientifique accompli.

    J’ai dernièrement diné avec une personne qui a récemment été renvoyée et dont le mari avait un travail épanouissant mais mal rémunéré. Malgré ce revenu familial relativement faible, elle a été capable de voyager à New York pendant un week-end pour assister à un concert de U2, prendre un cours dans un luxueux studio de yoga à Manhattan, et partager un repas végétalien avec un vieil ami. Nos grands-parents en auraient été abasourdis!

    Comme le présente le journaliste britannique Matt Ridley dans son livre The Rational Optimist,

    "L’innovation transforme le monde, mais seulement parce qu’elle aide la division du travail, et favorise la division du temps. Mettons de côté guerres, religions, famines et poésie pour le moment. C’est un grand thème de l’histoire: cette métastase des échanges, spécialisations et inventions appelée par la "création" du temps".

    Le plus grand succès de l’économie de marché n’est pas les emplois qu’elle a créés (même s’ils sont bien réels), mais le temps qu’elle nous offre pour nous permettre de nous épanouir et d’accomplir des choses que personne ne pensait possible.

    Si l’utilisation de robots accroît la productivité du travail, augmente la production, et augmente la quantité, la qualité et la diversité des biens que nous pouvons consommer – et diminue le nombre d’heures que nous avons à travailler – que trouver à y redire? Est-il problématique d’avoir moins à travailler et plus de temps pour améliorer son bien-être et celui d’autrui?

    Dans un système où les individus sont libres d’innover et de s’adapter aux innovations, il y aura toujours assez de travail pour quiconque en désire; nous n’avons juste pas besoin de travailler aussi dur qu’eux.

     [*] Sandy Ikeda est professeur d’économie à Purchase College, SUNY (États-Unis), et est l’auteur deThe Dynamics of the Mixed Economy: Toward a Theory of Interventionism.

    Traduction Contrepoints de " Will Robots Put Everyone Out of Work?"

    Contrepoint.org

  • Quand l’imprimante 3D révolutionne la société

    Le développement des imprimantes 3D est en train de bouleverser notre société.

    Par Nafy-Nathalie. contrepoint.org

    Le bouleversement du domaine de la santé est assez incroyable. Des examens et des opérations sont réalisés à distance. On imagine tout à fait que le reset musculaire possible chez les souris le deviendra assez vite chez l’Homme. La bio impression nous promet des avancées spectaculaires de la médecine. C’est dans ce contexte qu’arrive l’impression d’une prothèse 3D au coût modique de 50 euros. Si elle reste simpliste pour le moment, elle assure malgré tout des gestes de préhension encore basiques mais qui amélioreront considérablement la vie de ceux qui la porteront. Les fichiers pour la réaliser sont accessibles gratuitement sur le net et des projets sont en train de voir le jour un peu partout avec des coûts très limités. Les possibilités semblent infinies et pouvoir bénéficier aux pays émergents.

    Tout ceci a un goût de science-fiction, mais pourtant l’imprimante 3D existe depuis longtemps. Née dans les années 1970, elle ne se démocratise qu’aujourd’hui au moment où son prix d’acquisition devient abordable (divisé par 1000). Pouvant s’acheter à partir de 500 euros, elle devient accessible aux PME et surtout aux consommateurs qui peuvent commencer à fabriquer des objets domestiques de même que des pièces de rechange. Si leur utilisation reste laborieuse et les objets fabriqués assez simples encore, cela devrait progresser rapidement et avec cette évolution, un mode de consommation différent, plus écologique, devrait se développer, adapté aux besoins. Le gaspillage ou la surconsommation devrait disparaître. L’objet ne sera plus jetable mais réparable et recyclable puisque l’on imagine sans souci qu’il sera possible de transformer les bouteilles en plastique, ou pourquoi pas certains objets réalisés auparavant en nouvelles bobines pour alimenter les imprimantes 3D.

    On a peu conscience du niveau d’automatisation de notre monde. La réalité montre cependant que l’humain disparaît de plus en plus des chaînes de fabrication, que ce soit par exemple celles des chaussures, vêtements, appareils ou voitures. L’exemple du secteur de l’agro-alimentaire est particulièrement parlant. En 1900, 62% des Américains étaient agriculteurs alors qu’ils ne sont plus que 1,5% aujourd’hui. Le secteur du bâtiment, qui savait pourtant construire en kit ou préfabriqués, résistait encore à la technologie 3D. Aujourd’hui, il commence à se l’approprier à son tour. En septembre à Amsterdam un pont pourait être imprimé en 3D par l’entreprise MX3D. À Nantes construire une mini maison de 9m2 se ferait en 20 mn. En Chine, on imprimerait dix maisons de 200m2 en moins de 24h et pour un prix inférieur à 5000 euros l’unité, de même qu’un immeuble de 5 étages. Dans les Émirats Arabes, l’accueil du premier immeuble de bureaux en 3D pourrait bientôt avoir lieu. Bref, imaginez un peu ce nouveau monde dans lequel il serait possible d’imprimer en quelques heures une maison décorée, avec meubles (ikea), objets domestiques indispensables (vêtements, vaisselle…), et s’y installer. Serait-ce la fin des bidonvilles et cités dégradées ? Notre mode de vie pourrait être totalement transformé ainsi que notre définition de la propriété, notre foyer devenant simplement le lieu où nos ordinateur et imprimante 3D seraient connectés.

    L’impression 3D annonce aussi un paradoxe étonnant. En amenant une 3ème révolution industrielle, elle nous rapproche d’un marché de l’emploi structuré similairement à celui de nos ancêtres. Seuls les "artisans" capables d’excellence (compagnonnage), de répondre à des demandes personnalisées, pourraient survivre. La plus-value créative devrait être également favorisée puisque l’imprimante ne fabrique, au moins dans un premier temps, que ce qui a déjà été conçu. Il y aura également une relocalisation des usines dans les pays d’origine, la délocalisation ne présentant plus d’intérêt (disparition de stocks, d’entrepôts, d’intermédiaires, de main d’œuvre).

    Il ne faut cependant pas nier la question des risques liés à l’imprimante 3D.

    ◾Ceux liés à son utilisation pour la santé sont mis en avant. Il est aussi pointé le fait qu’elle risque de se démocratiser et être "trop facile" d’utilisation.

    ◾Il devrait être rapidement possible de fabriquer tout ce que l’on souhaite à partir de plans accessibles librement sur le net, y compris des armes par exemple. Interdire la possession ou la consommation de produits qui seront libres d’accès n’a aucun sens. Si les libéraux prônent la dépénalisation, les autorités s’inquiètent.

    ◾Les industriels sont soucieux du devenir des droits de propriété intellectuelle et du développement d’une imprimante qui fera de son utilisateur leur concurrent direct.

    ◾Existe aussi la question des risques pour la sécurité, comme ceux que l’on peut rencontrer parfois avec le " made in china ". Les pièces reproduites n’ont pas la fiabilité des pièces " classiques ". Je pense au danger de pièces réalisées imparfaitement, telles les pièces de voiture, les jouets dangereux ou encore les contrefaçons médicamenteuses.

    Plusieurs pistes pourraient être envisagées pour résoudre ces aléas.

    ◾Des normes de production ou d’utilisation de l’imprimante 3D devraient être renforcées pour que son utilisation soit sécurisée.

    ◾L’intermédiation ou les plateformes de téléchargement qui proposent les fichiers 3D pourraient être responsabilisées juridiquement sur le contenu des fichiers proposés et la vérification des droits de propriété intellectuelle.

    ◾Les objets imprimés en 3D, selon les normes, pourraient faire l’objet d’une identification claire sous forme de poinçon inséré dans le fichier d’impression, par exemple.

    Comme le remarque, très justement, Thierry Langlois, directeur immobilier de Vivastreet.com, à propos des impressions 3D appliquées au secteur du bâtiment, "le matériau est un mélange de ciment et de déchets de construction faits de béton, de sable et de verre. Et il est sans doute peu conforme à la législation en vigueur dans les pays occidentaux". Oui… très certainement. La non-conformité des produits créés à la législation en vigueur et à venir est à prévoir. Je reste toutefois persuadée qu’un équilibre pourrait être trouvé assez facilement pour adapter le système 3D et la loi si ne se posait pas également la question des intérêts économiques de certains.

    Réglementer, taxer et interdire vont sans doute être les premiers réflexes de nos politiques ; comme si cela avait déjà pu empêcher quoi que ce soit. Pourtant, cela a déjà commencé. L’exemple de New-York est édifiant à ce titre : alors que les armes sont en vente libre aux États-Unis, il serait question d’interdire la production de celles imprimées en 3D. N’est-ce pas étonnant ? Chacun en tirera ses propres conclusions… Essayer de limiter par la loi l’accès de cette technologie aux particuliers, même au nom du principe de précaution, tout en permettant aux industriels de la développer à leur profit semble être perdu d’avance. Au mieux, cela ralentira son avancée mais ne l’arrêtera pas. On peut d’ailleurs déjà apprendre à utiliser ou même construire des armes pour 300 euros sur un fablab à Montpellier.

    Cette imprimante promet de devenir, au fur et à mesure de son perfectionnement, un vecteur énorme de liberté, d’équité et de progrès social. Le bouleversement de nos modes de consommation et de vie est inévitable et fera peur. Des épisodes comme celui d’Uber laissent pensif sur la manière dont ils pourraient avoir lieu à ce sujet. Il est probable qu’au lieu de se préparer à accueillir les changements, la tendance sera de lutter contre eux, de freiner des deux pieds et finalement de les subir dans la violence et la douleur.

     

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  • Hips : système de parking intelligent pour places handicapés

    Faciliter l’accès à n’importe quelle place réservée aux personnes handicapées d’une ville via un système de détection de stationnement connecté et une application. C’est le projet Hips, pour Handicap Intelligent Park System.

    Comment accéder facilement à une place réservée proches d’un lieu recherché? Comment également visualiser celles disponibles? La solution Hips a été pensée pour répondre à de telles questions. Développée par des étudiants de première année de l’Etna (la nouvelle alternance en informatique), elle a d’ailleurs remporté le prix " Jeune pousse " du Défi H, un concours où s’affrontent, à travers des projets innovants, différentes équipes d’élèves issus de grandes écoles ou d’universités françaises et mobilisées pour lutter contre le handicap. Innovant le projet Hips l’est mais pas original, puisque son principe rappelle l’application (gratuite) parking.handicap.fr.

    Un succès qui n’est pas une fin en soi mais une première étape comme l’explique, Adrien Alexandre, un des membres de Hips: "Comme notre projet est concret et qu’il fonctionne, cela fait plusieurs mois que l’on envisage de le faire passer à une autre dimension. Avec l’obtention de ce prix, on va donc monter prochainement une start-up. On sait que Hips peut intéresser les institutions publiques et attirer des entreprises comme les parkings privés. Pour le moment, nous avons déjà entamé des collaborations avec les mairies d’Ivry-sur-Seine et d’Issy-les-Moulineaux, en région parisienne".

     

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  • La valeur n'attend pas le nombre des années...

    Le robot jardinier français qui a séduit Google

    C'est l'invention d'un jeune Français de 14 ans, Eliott Sarrey, qui vient d'atteindre le stade des demi-finales de la Google Science Fair, un concours mondial où le géant californien détecte les futurs grands talents scientifiques. Et le robot jardinier pourrait viser plus haut.

    En février, quand il décide de s'inscrire au concours mondial des "géotrouvetou" version Google, Eliott Sarrey n'est qu'un élève français de 4ème, comme des milliers d'autres. Si ce n'est que ce jeune garçon adore les sciences, au point d'avoir imaginé un robot jardinier, et d'avoir envie de le présenter au "Google Science Fair". Résultat, son robot a été sélectionné pour faire partie des 90 demi-finalistes, et fin juillet, il pourrait rejoindre le club fermé des 20 projets finalistes sélectionnés par Google.

    L'idée du robot-jardinier est géniale : les personnes peuvent le piloter à distance, par smartphone comme un simple jeu sur mobile, et lui demander d'effectuer des tâches dans leur jardin. " Et si on pouvait réellement obtenir des légumes avec son smartphone" ? se demandait Eliott Sarrey à propos de son robot, qu'il a baptisé "Bot2Karot", cela ne s'invente pas... A partir de cette idée simple, Eliott a conçu un prototype en 3 mois, jusqu'à l'épreuve du 7 juillet, où le jury a sélectionné le robot, et en attendant le 4 août et l'annonce des 20 finalistes qui iront "pitcher" leur projet devant les équipes de Google, en plein coeur de la Silicon Valley. Voila encore un petit Frenchie que les Américains pourraient bientôt nous voler!

     

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  • Le robot du futur avec une queue d'hippocampe

    Comment ne pas être surpris par l’hippocampe ? Ce poisson à tête de cheval est un animal au physique onirique et surprenant. L’aquarium du Monterey Bay, en Californie, possède une grande collection que nous vous invitons à découvrir en vidéo.

    Si la plupart des animaux à queue ont des appendices de forme cylindrique, la queue de l’hippocampe est carrée. C’est en voulant comprendre cette spécificité morphologique qu’une équipe réunissant des chercheurs de l’université Clemson, de l’université d’État de l’Oregon, de l’université de Californie à San Diego (États-Unis) et de l’université de Gand (Belgique) a découvert qu’elle pourrait avoir de nombreux avantages en robotique et en ingénierie.

    Ces scientifiques ont rendu compte de leurs travaux dans un article que vient de publier la revue Science. Ils ont découvert que la queue de l’hippocampe est composée de plaques osseuses carrées et mobiles reliées par des jointures qui facilitent la flexion et la torsion. Chaque plaque est composée de quatre sections mobiles en forme de " L " qui se chevauchent. Cette structure est capable de se déformer pour protéger la colonne vertébrale puis de reprendre sa forme initiale.

    Ce sont les muscles connectant la colonne vertébrale et les plaques qui permettent à l’hippocampe de s'agripper aux algues et aux coraux et de se maintenir en position pour s’alimenter en aspirant la nourriture qui flotte dans l’eau. En outre, la forme carrée offre plus de points de contact pour saisir quelque chose et assure une préhension plus efficace que les queues cylindriques. Cette combinaison de flexibilité et de robustesse recèle un potentiel très prometteur…

    L’image principale montre la numérisation en 3D d’une queue d’hippocampe. On distingue les plaques osseuses carrées pourvues chacune de quatre sections en " L " qui se chevauchent lorsqu’une pression externe s’exerce. Les quatre images du bas sont des prototypes de queues cylindriques et carrées fabriqués avec une imprimante 3D. Les chercheurs ont comparé les propriétés mécaniques de ces deux structures et découvert les avantages du modèle imitant l’appendice de l’hippocampe. © Oregon state university

    L’image principale montre la numérisation en 3D d’une queue d’hippocampe. On distingue les plaques osseuses carrées pourvues chacune de quatre sections en " L " qui se chevauchent lorsqu’une pression externe s’exerce. Les quatre images du bas sont des prototypes de queues cylindriques et carrées fabriqués avec une imprimante 3D. Les chercheurs ont comparé les propriétés mécaniques de ces deux structures et découvert les avantages du modèle imitant l’appendice de l’hippocampe. © Oregon state university

    " Nous avons découvert que cette architecture carrée apporte non seulement de la dextérité et une résistance, mais qu’elle se remet naturellement en place après avoir été déformée ou tordue, explique Ross Hatton, professeur à l’université d’Etat de l’Oregon et co-auteur de cette étude. Cela pourrait être très utile à des applications de robotique qui doivent être à la fois solides, efficaces d’un point de vue énergétique et capables de se plier et se tordre dans des espaces exigus. " Afin justement d’évaluer ce potentiel, les chercheurs ont utilisé l’impression 3D pour reproduire une queue d’hippocampe et des modèles de queues cylindriques. Les prototypes ont été soumis à des tests de résistance et de flexibilité qui ont révélé un net avantage à la structure carrée en matière de préhension et de robustesse.

    Un compromis entre robots rigides et robots mous

    "Le fait de comprendre la mécanique grâce à ces prototypes peut aider les ingénieurs à développer des technologies inspirées de l’hippocampe qui imiteront les fonctions de préhension et de protection de cet appendice naturel pour des applications en robotique, en systèmes de défense et en biomédecine ", peut-on en lire en conclusion de l’article. Et les chercheurs ont d’ores et déjà quelques idées de ce que l’on pourrait tirer d’une telle structure.

    Ils évoquent un robot d’exploration qui ramperait tel un serpent et pourrait contracter son squelette afin de se faufiler plus aisément dans les anfractuosités. Selon eux, il s’agirait d’un compromis idéal entre les robots rigides et les robots mous. La robotique industrielle est aussi concernée avec la possibilité de développer des bras hautement articulés dotés d’une meilleure préhension que des modèles cylindriques. Dans le domaine de la défense, il est question d’une armure souple dont les plaques flexibles pourraient absorber l’énergie en se déformant comme le fait la queue de l’hippocampe. Ces qualités pourraient aussi servir la médecine et en particulier les instruments utilisés pour la laparoscopie. Et la liste n’est pas exhaustive…

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