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société - Page 336

  • Des rap-peurs (de n'être que des moules) à Verdun

    Incapables de défendre la France qui les a nourrit, éduqués, habillés, allocationnisés avec nos impôts, taxes et charge et la sueur de nos fronts d'ouvriers qui travaillent depuis l'âge de 14 ans.... et la chair à canon de nos pères et grands-pères.... ils iront vite se planquer dans leur pays d'origine si la France est, hélas à Dieu ne plaise, un jour attaquée!

    Ce n’est pas la Fête de la musique, Monsieur le Président, c’est la bataille de Verdun, un symbole national, une bataille dans laquelle toutes les familles de France ont perdu un proche. Un sol dans lequel reposent encore des ossements non identifiés. Ils vibreront avec les basses. Black M n’a pas fait mystère de l’esprit dans lequel il se rend à ce concert. Oh, certes pas trop de mauvais esprit. Pas comme lorsqu’il chantait, avec Sexion d’Assaut – oui, comme les SA – que la France était un pays de "kuffars", même s’il laisse planer le mystère sur les titres de Sexion d’Assaut qu’il pourrait reprendre. Juste une absence d’esprit. (NDLR: à la hauteur de sa connerie).

    Pourquoi a-t-il accepté de participer à cette commémoration?" C’est de la scène, et c’est quelque chose que j’aime énormément alors je réponds présent. Tout simplement. "Pas le moindre mot sur l’objet de la commémoration. C’est un show comme un autre. C’est même l’occasion de faire la promo de son nouvel album. Et "si le public est chaud, on donnera tout“.

    Il faut juste espérer que l’on n’évoque pas trop le calvaire des centaines de milliers de combattants, et les 700.000 vies brisées, pour ne pas trop nuire à l’ambiance. A ses détracteurs, Black M répond: "Je les invite à venir me voir, qu’ils aiment ou pas ma musique, on va s’amuser“.

    On ne le lui reprochera pas nécessairement – quoiqu’il ne serait pas moins respectueux à son égard de ne pas désespérer de lui – c’est bien ceux qui l’ont choisi et ont choisi d’organiser un concert festif et Black M comme tête d’affiche qui sont responsables.

    Vous êtes président, et vous n’êtes qu’un symptôme.

    Parce que vous, parce que notre époque, parce que nous sommes englués dans un festivisme absurde, grotesque, même la commémoration centenaire de la bataille de Verdun doit conduire à "s’amuser". Bien sûr, le ministre nous dit que ces commémorations sont orientées vers la jeunesse. (Spèce de con! faut aider les jeunes à danser sur la mort? parce que d'autres ne leur ont pas appris à pisser sur notre drapeau? NDLR).

    C’est vrai que c’est pesant, le centenaire d’une bataille au cours de laquelle on penserait trop à ceux qui y sont morts. Alors nos commémorations s’orientent toujours "vers la jeunesse".

    Mais elle n’est pas forcément ce que vous croyez, la jeunesse, elle n’est pas uniforme, Monsieur le Président. Elle est capable de dignité, elle est capable de grandeur, cette jeunesse et, dans la période actuelle, nous en avons un besoin vital. Ceci aussi est manifestement passé au-dessus de votre tête, de celle de vos conseillers et ministres. Vous insultez jusqu’à la jeunesse des quartiers en pensant qu’elle est incapable de comprendre que l’on ne danse pas sur des tombes. (Mais, ça vaudrait le coup d'aller pisser sur votre tombe… comme disait un grand humoriste français… NDLR).

    Et si d’aventure, elle ne le percevait pas spontanément, on aurait attendu de vous que vous le lui appreniez. (Ce qui relève de l'absolu impossibilité, voir plus bas sur la sinistre de l'Education Nationale).

    Renoncez, il n’est pas trop tard. Pour le principe et pour l’honneur, évidemment, mais l’on hésite à en parler encore. Leur honneur? ils ne savent même pas écrire ce mot... ni même savoir sa définition!

    Pour éviter le ridicule, au minimum.

    et sur contrepoints https://www.contrepoints.org/2016/05/12/252580-centenaire-de-verdun-a-quoi-servent-les-commemorations

    "L’ère vide du pouvoir“ ... accompagne celui de leur cervelle

    Cette commémoration est le miroir qui nous montre le vide du pouvoir et de la réflexion politique. Incapable de donner de la grandeur, la commémoration s’échoue dans le néant. Elle devient une kermesse pour amuser le peuple, sauf que le peuple ne viendra pas et ne regardera pas un spectacle qui ne l’intéresse pas.

    L’ensemble des Français aurait sûrement préféré une commémoration sobre, avec reconstitution historique et présentation d’objets de la bataille. Cette commémoration croit parler à l’ensemble de la population ; elle ne s’adressera en fait qu’à ceux qui l’ont commandé. Elle révèle la vacuité d’un pouvoir, la coupure des dirigeants et du peuple, l’inculture des organisateurs. Ce vide et ce néant sont bruissant de paroles: ils témoignent d’un pouvoir déculturé et coupé des réalités“.

    http://www.koztoujours.fr/que-fete-t-on-monsieur-le-president

    Cela vaut le coup de lire les commentaires...

    "La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas“. Paul Valéry.

     

    D'ailleurs, quand on a ce genre de sinistre….. on tremble pour la Nation des Lumières (NDLR).

    Lors de la séance de questions au gouvernement ayant eu lieu ce mercredi 11 mai, Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Education nationale a perdu son self-control et est allée jusqu’à accuser la droite "d’avoir dévalorisé l’école en préférant le curé à l’instituteur".

    Najat Vallaud Belkacem montre aujourd’hui son vrai visage, celle d’une ministre agressive et méprisante qui aboie pour faire oublier son bilan parmi les plus mauvais à la tête du ministère de l’Éducation nationale.

    En effet,

    - Les français n’oublieront pas la réforme du collège, qui a préféré l’égalitarisme au détriment des enseignements d’excellence (Latin, grec, classes bi-langues).

    - Les français n’oublieront pas son choix inacceptable de supprimer les bourses au mérite plutôt que d’encourager les élèves méritants à se surpasser.

    - Les français n’oublieront pas les calamiteux programmes scolaires qui ont consacré le nivellement pas le bas.

    - Les français n’oublieront pas sa volonté d’imposer une désastreuse réforme de l’orthographe consacrant l’écriture phonétique au détriment de l’écriture traditionnelle.

    - Les français n’oublieront pas sa tentative d’imposer l’enseignement de la théorie du genre à l’école avec notamment les “ABCD de l’égalité“.

    Il n’y a rien à sauver du bilan de Najat Vallaud Belkacem, qui si elle veut vraiment améliorer le sort des élèves n’a qu’une chose à faire: démissionner !!

     

  • 4 ans de François Hollande…

    Plus qu’un an à purger se dit-on. Le bilan d’Hollande est si minable qu’établir la liste exhaustive des temps forts risibles serait un travail titanesque. A contrario, lui prêter quelques actions bienfaitrices est très rapide, je n’en vois qu’une, il tente péniblement d’extraire la gauche de son cloaque marxiste. Mais qu’il peine! Depuis plus de deux ans on sait qu’il n’a pas la majorité pour conduire des réformes qui iraient un peu dans le bon sens bien qu’elles fussent trop timides compte tenu de l’urgence économique et sociale. Si Bayrou avaient eu un groupe parlementaire, Hollande aurait peut être saisi sa main tendue, mais en aurait-il eu le courage politique? On a pu constater par la suite que le courage n’était nullement une qualité qu’on peut lui prêter.

    On commence par le matraquage fiscal pour ceux qui ne pensent pas bien, des cadeaux consentis à son électorat alors que les caisses sont vides. Si on songe au respect de la fonction de la France et des français, il vient merci pour ce moment, Leonarda, la répression de manifestations pacifiques de mal pensants ou la mansuétude insupportable envers des écervelés place de la République, le terrorisme, une politique étrangère d’une incommensurable bêtise. La visite ou la réception de tout ce que la planète compte comme dictateurs, des ventes d’armes en veux-tu en voilà à des pays douteux sur les plans démocratiques et diplomatiques (exception faite de l’Australie d’où la surmédiatisation d’un contrat au final loin d’être si juteux par rapport à d’autres). Pour finir, et c’est le pire, une tentative ratée de révision de la constitution qui revenait à valider les thèses de l’extrême droite et qui n’a qu’accru la tension de plus en plus forte entre les français.

    Seulement cette tragédie française peut bien durer 5 années supplémentaires. Tous les commentateurs martèlent que celui qui sortira gagnant de la primaire de la droite sera certainement le successeur d’Hollande or rien n’est jamais joué d’avance. Avec le FN au second tour, un mauvais choix de personne et surtout une division à droite et Hollande rempile. La division est fort probable: l’exemple du vote électronique pour les français de l’étranger est un bon exemple. Pourquoi certains pourraient voter électroniquement et pas d’autres? Le vote électronique peut-il être infalsifiable? Il me semble que celui qui a de l’argent à perdre aidé de hacker peut fort bien fausser les résultats! D’une polémique sans intérêt, montée en épingle par les médias, les candidats se tirent déjà dessus à 6 mois du scrutin… ça promet.

    Il peut tout arriver en 2017 mais il peut aussi rien se produire: ni la recomposition du paysage politique ni l’arrivée d’un réformateur. Il va malheureusement encore falloir attendre de couler encore davantage pour que les français cessent de renouveler leur confiance à des brigands, des tricheurs, des corrompus ou des manipulateurs. En bien ou en pire…

    https://leblogduduff.wordpress.com/2016/05/08/4-ans-de-francois-hollande/

  • Salopards!

    Autriche: la police conseille aux blondes de se teindre en brunes pour ne pas se faire agresser

    Une étudiante attaquée par quatre hommes à la Gare de l’Ouest, à Vienne, affirme que la police l’en a rendue responsable à cause de ses cheveux blonds, ses vêtements sexy alors qu’elle attendait son train.

    "Après l’attaque, ils [la police] m’ont dit que les femmes ne doivent pas être seules dans les rues après huit heures du soir. Ils m’ont donné un autre conseil, que je colore mes cheveux en noir et que je ne m’habille pas de manière aussi provocatrice. Indirectement, cela signifie que je suis partiellement responsable de ce qui m’est arrivé. C’est une insulte", a confié Sabina, jeune fille de 20 ans dont on ne connaît que le prénom, au journal autrichien Heute.

    Sabina attendait son train dans la gare principale de Vienne quand elle a été attaquée par quatre hommes, des Afghans, comme elle affirme. D’abord un homme s’est approché d’elle et lui a touché ses cheveux blonds. "Il m’a fait savoir qu’il n’y avait pas ou très peu de femmes blondes dans sa culture", explique la jeune femme. Après qu’elle lui a dit de la laisser, il est parti, avant de revenir un peu plus tard avec trois autres hommes qui ont volé son sac à main et ses cartes de crédit. Ils l’ont ensuite battue jusqu’à la faire tomber par terre avant de prendre la fuite, tout cela sous l’œil impassible de témoins qui n’ont pas bronché, a déploré la jeune fille.

    https://francais.rt.com/international/20211-police-autrichienne-conseille-blondes-se

     

     

     

  • Salopards!

    La belle démocratie à la gauchiasse!

     

    Viols et agressions sexuelles à Nuit Debout

    À Nuit Debout comme ailleurs, les femmes se font agresser, insulter, emmerder. Remarques sexistes et mains aux fesses sont monnaie courante. La commission Féminismes lutte depuis des semaines pour imposer des bonnes pratiques et chasser les relous.

    Déséquilibre de la parole en faveur des hommes, remarques sexistes, mains aux fesses, agressions sexuelles en tous genres: sur la place de la République, les militantes féministes du mouvement Nuit Debout se battent quotidiennement contre cette violence. Nuit Debout n’est pas un repère de prédateurs sexuels, et la place de la République n’est pas la place Tahrir en Egypte. Mais, comme dans tout lieu public, comme dans le métro où toutes les femmes ont subi du harcèlement sexuel, les participantes sont régulièrement confrontées à la misogynie.

    Nuit Debout est face à ses contradictions, celles d’un mouvement de gauche progressiste, au sein duquel des commissions féministes sont actives, mais qui n’abrite pas moins de nombreux actes sexistes.

    Dans le rapport à la parole: les commissions non mixtes sont décriées, mais il a fallu presque un mois pour que dans les lieux mixtes soit acté le principe d’une parité dans les prises de parole, pas encore totalement atteinte dans les faits, selon plusieurs observateurs actifs du mouvement.

    Il arrive que des insultes fusent. Ludivine raconte par exemple cette anecdote, d’un "antifa" qui la prend à partie. "Il a fini par me dire qu’il allait "me baiser", que j’étais une "mal-baisée".

    Dans la violence physique: une militante explique à Slate.fr avoir dû se battre contre un homme "se collant à (elle) de tout son corps", une autre se souvient d’un type "mimant ostensiblement une fellation" qui est ensuite "parti en se marrant". Les mains aux fesses dans le noir sont monnaie courante, comme l’ont vécu Simone, étudiante (nous avons changé son prénom) ou Fatima Benomar, cofondatrice du collectif Les effronté-e-s, qui participent toutes les deux à la "commission Féminismes" qui squatte la place depuis plusieurs semaines.

    Fatima Benomar se souvient également d’un homme ayant plongé brutalement les mains dans ses longs cheveux bouclés, en criant "j’adore vos cheveux". "Dès que le soir commence à tomber, ça s’alcoolise et cela se mélange entre la population de Nuit Debout et d’autres personnes qui ne connaissent pas les fondamentaux du mouvement", regrette-t-elle.

    Au moins un viol a aussi été évoqué: plusieurs personnes interrogées par Slate.fr en ont entendu le récit lors d’une réunion non-mixte de la commission Féminismes, et leurs témoignages concordent. Le récit de ce viol est par ailleurs relaté dans deux posts du blog de la commission Féminismes, dont l’un a été supprimé. Ainsi que dans un article du site Reporterre.

     

    DISSOLUTION! ... et plus vite que ça!

     

     

     

  • LE BON CONSEIL DU JOUR

    À Paris, une voiture est enlevée par la fourrière toutes les deux minutes. Leurs cibles privilégiées: les quartiers “bourgeois” car ils sont sûrs d’être payés et ne risquent pas de violence physique. Peu de fourrières à Clichy, Gennevilliers ou à Trappes. Un tuyau : les vautours hésitent à enlever une voiture qui a une vitesse enclenchée et le frein à main.

  • Vous avez tort, Monsieur Juppé!

    Général Vincent Desportes a écrit:

    Monsieur Juppé,

    Les propos que vous avez tenus le 25 avril devant les étudiants de l’IEP de Bordeaux – " Un militaire, c’est comme un ministre : ça ferme sa gueule ou ça s’en va " – sont indignes. Méprisants, ils montrent une profonde méconnaissance de la réalité stratégique.

    Vous avez d’abord tort sur le fond. Non, les militaires n’ont pas à "la fermer“ comme un ministre. La première loyauté d’un ministre au service d’une politique fluctuante, souvent politicienne, est envers son président. La première loyauté d’un militaire au service permanent de la nation, de ses intérêts et de ses valeurs, est envers la France. Structuré par l’éthique de conviction, il doit prendre la parole pour lui rester fidèle, plutôt que de la renier. N’est-ce pas l’exacte attitude du général de Gaulle, tant par ses écrits que dans sa remarquable attitude au moment de la défaite de 1940 et des lâchetés qui l’ont suivie?

    Vous avez tort dans la forme, ensuite. Candidat à la présidence, vous devez le respect à ceux qui ont dédié leur vie à la protection de cette nation que vous souhaitez diriger. Votre réponse à l’emporte- pièce contredit le discernement attendu de celui qui vise la plus haute magistrature.  Car qui, dans la société civile, détient les connaissances, expériences et compétences, acquises par l’étude et le terrain, des officiers supérieurs et généraux? Pourquoi nos concitoyens ne seraient-ils pas informés par "ceux qui savent", comme dans les autres domaines de l’action publique? Les responsables militaires sont les mieux placés pour réfléchir aux conditions d’emploi des armées, pour apprécier les menaces, élaborer les solutions militaires propres à l’atteinte des buts politiques. Experts en leur domaine, les militaires ont, vis-à-vis de la nation, un devoir d’alerte.

    Vous avez tort politiquement, enfin. Quelle maladresse de vous aliéner une population qui vous était plutôt favorable: malmenée par la calamiteuse loi de programmation militaire 2014-2019, écartelée entre la multiplication des missions et l’érosion des capacités opérationnelles, elle en avait fini par oublier la loi de programmation 2008-2013, pourtant pire, et le mépris avec lequel elle avait été traitée lors de la crise de l’été 2008 consécutive à l’accident de Carcassonne. [En 2008, à Carcassonne (Aude), les journées portes ouvertes des militaires tournent au drame: au lieu de balles à blanc, un sous-officier a mis un chargeur de balles réelles dans son fusil. Bilan : 16 blessés] et à l’embuscade d’Uzbin, en Afghanistan. A vrai dire, le doute était déjà permis. Votre livre programme ose s’intituler: Pour un Etat fort, alors même que l’armée, à peine mentionnée, en est la grande absente!

    Qu’implicitement vous souteniez un exécutif qui a puni d’une "mutationsanction" un officier général dont le seul tort est d’avoir dit la vérité aux représentants de la nation dénote une attitude dangereuse. Fallait-il que le général Soubelet mente devant une commission parlementaire le 18 décembre 2013? Quelle est cette démocratie dont l’exécutif punit une de ses autorités parce qu’elle est sincère vis-à-vis des représentants du corps législatif? Pourquoi la démocratie américaine, avant toute audition au Sénat, fait-elle jurer aux intervenants de dire toute la vérité, quand notre propre démocratie sanctionne à l’inverse ceux qui se tiennent à l’exactitude des faits?

    UNE MALSAINE JURISPRUDENCE

    Que, par la suite, ayant été renié par les responsables exécutifs de la nation à laquelle il avait consacré sa vie, le général Soubelet décide de s’affranchir de sa réserve et dénonce le laxisme judiciaire et pénal français l’honore et montre à tous que l’on ne peut contraindre indéfiniment au silence ceux dont l’éthique de conviction est la règle de vie. D’ailleurs, le devoir de réserve des militaires est en France trop surinterprété. Inhibé par des années de stricte obéissance silencieuse, le militaire, facilement bon élève, s’est autocensuré.

    S’enfonçant dans son cantonnement juridique, il s’est enfermé dans un conformisme excessif et, hors du champ technico-tactique, a contraint sa pensée à ce qu’on lui dit de penser. Bridé par ce devoir de réserve scrupuleux, devenu révérant envers des autorités administratives ou politiques auxquelles il rend le mauvais service de ne dire que ce qu’elles veulent entendre. Pourtant, l’honneur des chefs militaires n’est pas de mettre en œuvre, au garde-à-vous, des décisions destructrices pour les armées: il tient dans la loyauté sans le renoncement, la loyauté sans le reniement, la fidélité à la nation.

    D’un point de vue légal, les militaires ont le droit de s’exprimer publiquement. Si, dans les faits, la parole est contrainte, et si la très grande majorité des militaires estime devoir se tenir à un strict silence, le mal est venu d’une malsaine jurisprudence étatiquement entretenue.

    Vous devriez savoir, monsieur Juppé, que cet excessif cantonnement militaire est une spécificité française, si l’on excepte les armées de dictature. Dans la plupart des pays développés, les voix des armées sont attendues et entendues. En Grande-Bretagne, les plus grands chefs militaires savent, si nécessaire, émettre des critiques vis-à-vis de décisions politiques de défense; ils sont dans leur rôle, et aucun n’a jamais été "démissionné". Aux Etats-Unis, les grands leaders militaires demandent à leurs subordonnés d’exprimer leurs avis et eux-mêmes énoncent leurs positions. Leur voix est respectée parce qu’ils sont les professionnels d’un art complexe; leur avis est souvent suivi par leur "commandant en chef", le président américain.

    Monsieur Juppé, ne prenez pas le militaire pour un simple technicien. Il est bien plus que cela, dans et pour la nation. Son devoir est de penser la défense pour l’immédiat et pour le temps long, au-delà des horizons politiciens.

    LIBÉRER LA PENSÉE CRITIQUE

    L’expression des militaires sur les problèmes organiques, sécuritaires et stratégiques est nécessaire: les restrictions dont elle souffre desservent la France. L’Histoire regorge d’évidences. Après la victoire d’Iéna, c’est par la liberté donnée aux officiers d’apporter des idées nouvelles que la Prusse trouve les principes qui feront de l’armée prussienne puis allemande cet outil redoutable dont la France souffrira à l’été 1870, en août 1914 et au printemps 1940. L’esprit du "Je rayerai du tableau d’avancement tout officier dont je verrai le nom sur une couverture de livre" de Mac-Mahon a fondé la défaite de 1870. La même attitude du général Gamelin de 1935 à 1940 mènera au nouveau Sedan.  Ainsi, vous avez stratégiquement tort, monsieur Juppé, lorsque le 25 avril vous complétez vos propos par cette affirmation digne de Coluche: "Certes, tous les militaires ont le droit de penser, mais il y a quand même des limites à ne pas dépasser“.

    Cette nécessité de l’expression est consubstantielle de la nature dialectique de la stratégie. Comme l’écrit le général Beaufre, celle-ci "est un processus d’innovation permanente". Celui qui ne pense plus est condamné à la défaite. Selon la formule américaine, il faut penser "out of the box", libérer la pensée critique, en admettre la nécessité et les débordements éventuels. Il n’y a pas de nation victorieuse qui n’ait su créer dans ses armées les conditions de l’expression de ses officiers. Pour la nation, l’armée doit tenir son rang et jouer son rôle.

    La nation est portée par ses corps sociaux qui dépassent l’Etat. Soutenir la nation, c’est soutenir l’expression de ses différents corps. Si l’un vient à manquer, tout l’édifice devient bancal. Enfin, la règle darwinienne s’applique aux militaires : les organes qui ne servent plus s’atrophient. Quand les militaires se cantonnent à leur technicité, ils perdent le goût de la pensée, et les meilleurs, ceux dont la France aura besoin aux heures sombres – les Foch, de Gaulle, Leclerc ou Koenig –, ne sont plus attirés par une profession où ils ne pourront plus faire grandir le meilleur d’eux-mêmes. Les Français doivent en être sûrs : si la discipline demeure la force principale des armées, la pensée libérée est la deuxième composante de son efficacité. L’équilibre est fragile, mais le déséquilibre en faveur du silence est la première marque de la sclérose, donc de la défaite.

    LE SILENCE DE DEUX GÉNÉRATIONS

    Cantonnée dans un rôle de mise en œuvre, la haute hiérarchie militaire a laissé le politique s’emparer de la réflexion de défense: les institutions de la Ve République, l’émergence du nucléaire et le précédent algérien ont favorisé cette mainmise. Un demi-siècle: le silence de deux générations!

    Certes, depuis des années, les officiers s’expriment sur leurs expériences professionnelles. Mais aujourd’hui, toute contestation de l’organique ou de l’opérationnel est assimilée à une contestation de l’exécutif. Trop peu d’officiers jouent leur rôle de "stratège pour la France". Peu s’expriment sur le fond dans les médias. On ne les entend pas sur les problématiques stratégiques, les dérives de l’institution militaire, la dégradation des forces. S’ils se permettent un commentaire à l’encontre de la ligne de l’Elysée, la sanction est immédiate.

    Les règles sont connues. La première: tant que le militaire est sous l’uniforme, il ne peut s’exprimer; et lorsqu’il ne l’est plus, il n’a plus de légitimité à le faire. La seconde: si, sous l’uniforme, il s’exprime en dehors du champ technique, il est aussitôt sermonné ou sanctionné; si, ayant compris cette impossibilité, il parle sous couvert d’anonymat, on lui reproche illico sa couardise, on l’accuse de complotisme, on fouille de manière illégale son ordinateur, on interroge ses proches, on le fait suivre et on le met sur écoute comme un criminel. Je l’ai vécu.

    Monsieur Juppé, le politique se trompe en voulant limiter la pensée du militaire. Son devoir est au contraire de tout mettre en œuvre pour favoriser l’esprit critique dans les armées. Les Français doivent l’exiger, tant ils ont payé son absence très cher: la négation des dimensions politique et stratégique du soldat, son cantonnement toujours plus étroit dans ce que l’on baptise à tort son "cœur de métier", le déni de son devoir d’expression constituent une menace directe pour la sécurité de nos concitoyens.

    Pour toutes ces raisons, vous avez tort, monsieur Juppé.

    Le général Vincent Desportes est professeur associé à Sciences Po. En juillet 2010, après  avoir accordé un entretien au "Monde" à propos de la stratégie américaine en Afghanistan, le général, alors directeur de l’Ecole de guerre, est sanctionné par sa hiérarchie sur ordre d’Hervé Morin (UDI), ministre de la défense, et doit quitter ses fonctions.

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2016/05/04/le-general-vincent-desportes-vous-avez-tort-monsieur-juppe_4913212_3232.html