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Opinions - Page 91

  • Le président de l'assemblée nationale ment:

    on aura tout vu, tout entendu, tout subi!!

    Le procureur de Brest révèle que l’incendie du domicile de Richard Ferrand a certainement eu lieu plusieurs jours avant qu’il ne dépose plainte

    Le procureur de la République de Brest pointe les nombreuses étrangetés dans ce dossier

    (…)

    "Ce n’est pas dans la journée de vendredi, ni dans la nuit précédente. Cela peut remonter à plusieurs jours", indique le procureur de la République de Brest, Jean-Philippe Récappé, au JDD.

     (…)

    "Il n’y a aucune revendication, aucun signe sur les façades, comme on a pu le voir sur les permanences de certains députés depuis le début du mouvement des gilets jaunes", explique le procureur. Auprès du Parisien, il ajoute que l’acte "ressemble à une forme de menace ou d’intimidation".

    D’après Jean-Philippe Récappé, "personne ne semble être entré dans le domicile" pour y déclencher l’incendie. "Si quelqu’un avait vraiment voulu que tout s’embrase, il lui suffisait de jeter la torche à travers la vitre", précise-t-il.

    Morandini

  • Celtes, Gaulois, Francs: nos ancêtres les Français

     

     

    Cinq clichés sur les Gaulois

     […] Des casques à ailettes, des sangliers à la broche, des menhirs et “un petit village qui résiste encore et toujours à l’envahisseur. Astérix et Obélix prennent 60 ans cette année, et avec eux les clichés qu’ils ont immanquablement véhiculés, au vu de leur popularité, en plus d’un demi-siècle d’existence. Pour fêter cet anniversaire, l’artbook du premier album, Astérix le Gaulois, sort ce jour en quantités limitées. Mais au juste, qui étaient les Gaulois?

    “Un sanglier par Toutatis” clame régulièrement Obélix dans la bande-dessinée de Goscinny et Uderzo. C’est sans doute une des images les plus ancrées, grâce à la BD mais aussi en raison d’une erreur archéologique: on a longtemps confondu les longues canines des restes de cochons d’élevage découvertes avec celles de sangliers. En bonne société structurée, les Gaulois pratiquaient en réalité l’élevage (bœuf, porc, mouton, chèvre mais aussi cheval) et l’agriculture (blé, orge, épeautre, lentilles, fèves, etc.).

    Du côté des boissons, les chefs ne donnent pas à tous tant des gorgées d’hydromel, qui reste rare, que du vin. Les Gaulois en sont friands et font un commerce intensif: ils auraient ainsi importé chaque année entre 500.000 et 1 million d’amphores depuis l’Empire romain. En novembre 2014, dans Le Salon Noir, Fanette Laubenheimer, archéologue et directrice de recherche émérite au CNRS, rappelait que les Gaulois consommaient essentiellement de la bière et de la cervoise, le vin coûtant cher et restant un met de luxe:

    D’une part quand Platon dit que les Gaulois sont des ivrognes, cette idée vient de la Grèce ou de l’Italie, parce qu’ils boivent leurs boissons pures. Ils ne sont pas plus ivrognes que les autres. […] Ils buvaient essentiellement dans des grands banquets électoraux, où le chef gaulois va réunir toute sa clientèle. On va boire du vin pour les plus privilégiés, et largement de la bière.

    Des lances, des haches et des épées… mais pas le fameux casque à ailettes qu’Astérix arbore avec fierté. On a longtemps cru que les casques étaient décorés de la sorte en raison des protège-joues (“paragnathides”) retrouvés écrasés et oxydés par le temps, et qui ont été confondus avec des ornements ailés.

    De la même façon, Abraracourcix, le chef du village gaulois, n’aurait jamais pu être juché sur un bouclier rond: non seulement parce que les boucliers des Gaulois étaient de grands boucliers de forme ovale, mais également parce que hisser un chef sur un bouclier est une tradition qui date des Francs, soit après la chute de l’Empire romain.

    Celtes, Gaulois… Même combat? La distinction est souvent difficile à faire. Si tous les Gaulois sont des Celtes, tous les Celtes ne sont pas des Gaulois.

    Les Celtes sont un peuple indo-européen qui trouve ses origines vers 1 200 avant J.-C. au centre de l’Europe et dont la culture s’étend peu à peu à travers tout le continent, des îles Britanniques au détroit du Bosphore. Mais où se fait la distinction entre Celtes et Gaulois? Invité en octobre 2009, de la Fabrique de l’Histoire, Christian Goudineau, professeur au Collège de France, et titulaire de la chaire d’Antiquités nationales, racontait la responsabilité de Jules César dans cette distinction, en – 58:

    Pourquoi identifier un ensemble qui s’appelle Gaule? Qui va le faire? C’est Jules César. Jules César va se conduire comme beaucoup de conquérants… Une fois une conquête achevée, quand il considère que c’est à peu près homogène, il dit voilà, ça, cela s’appelle la Gaule. D’ailleurs les géographes antiques, après César, vont être dans un embarras constant parce qu’ils ne savent plus eux-mêmes distinguer la Gaule, la Celtique; ils vont faire des contorsions absolument épouvantables, parce que le dieu César a forcément raison, il a dit que cela s’arrêtait au Rhin, cela s’arrête au Rhin.

    Alors, comment nommer ceux qui sont de l’autre côté du Rhin? On ne sait pas trop. On va dire les Germains, un géographe comme Strabon dit: on les appelle Germains mais ils sont vraiment exactement, exactement comme ceux qui sont de l’autre côté. (…) Alors, il y a ça, puis il y a un deuxième phénomène, sur lequel on ne saurait trop insister, c’est qu’on a eu la conception que la Gaule était une espèce d’entité farouchement repliée sur elle-même, sans contact pratiquement avec l’extérieur, alors qu’à l’époque qui nous intéresse rien n’est plus faux.

     

    Difficile donc, de prétendre que les “géants guerriers celtes” étaient les ancêtres des Français, ou en tout cas pas plus que partout ailleurs en Europe. En novembre 2014, dans l’émission Le Salon Noir, Jean-Louis Brunaux, directeur de recherche au CNRS, rappelait ainsi que le mythe des ancêtres gaulois était avant tout une construction:

    C’est une histoire ancienne, qui remonte à la Renaissance. C’est une époque où on abandonne, surtout dans l’extrémité occidentale de l’Europe, la recherche généalogique basée sur l’héritage gréco-romain. On s’aperçoit qu’on n’est pas de taille pour rivaliser avec les Italiens et les Grecs et donc on recherche une autre origine, dans la Bible, et très vite à la Renaissance on s’appuiera sur les Celtes.

    Le vent souffle sur les plaines de la Bretagne armoricaine et un petit village "résiste encore et toujours à l’envahisseur". La BD Astérix a toujours donné à voir l’image d’un peuple isolé, à l’abri derrière ses palissades en bois dans un minuscule village perdu au milieu de nulle part. En réalité les Gaulois se regroupent dans des oppidums (ou "oppida"), c’est-à-dire des agglomérations fortifiées. A la veille de la guerre des Gaules, on parle même de “civilisation des oppida” pour désigner ce phénomène d’urbanisation, comme le rappelait Christian Goudineau dans La Fabrique de l’Histoire:

    Au niveau supérieur de la hiérarchie, on découvre, pour cette époque-là, ce que dans notre jargon on appelle les oppida, parce que César emploie ce terme qui est un terme neutre qui veut dire les établissements, les agglomérations, les grandes agglomérations. Et là aussi, on s’aperçoit qu’il y en a beaucoup plus qu’on ne le pensait et surtout qu’ils témoignent d’une organisation politique et sociale tout à fait différente des schémas que l’on avait dans la tête. C’était un grand ouvrage de défense avec pour la Gaule centrale, disons, 100 à 150 hectares, quelques petits artisanats, où en cas de coup dur, les gens se réfugiaient, [avec] une place publique pour, peut-être, que l’on puisse tenir des assemblées…

    Egalement invité de l’émission Concordance des temps en décembre 2015, Christian Goudineau, racontait la découverte puis la fouille de la cité de Bibracte, qui est la capitale, selon Jules César, "des plus anciens alliés de Rome", et où il écrira ses commentaires sur la guerre des Gaules:

    Depuis 20 ans, on a pu mettre au jour une partie importante d’une énorme agglomération, qui fait 220 hectares et qui n’est pas la seule en Gaule. […] Il y a une activité économique extraordinaire, des ateliers métallurgiques, des vestiges commerciaux innombrables, vous avez des maisons… Bibracte n’est qu’un maillon d’une chaîne. On s’est aperçu que ce type d’établissements avec des remparts, des artisanats, des lieux publics, se retrouvaient aussi bien en Autriche, en Tchéquie, en Hongrie. Il y avait un monde qui s’étendait depuis l’Atlantique jusqu’à l’équivalent de Budapest aujourd’hui qui n’était pas organisé en Etats mais comme une cent-cinquantaine de peuples, qui avaient eux-mêmes leur territoire et se gouvernaient. Chaque peuple pouvant avoir l’équivalent d’un ou deux départements.

    En réalité la société gauloise est codifiée et organisée, entre le peuple, constitué des paysans, bergers et artisans, et les nobles, l’aristocratie guerrière et les druides, qui possèdent le savoir religieux. Loin d’être des maisonnettes perdues au milieu de la forêt, les oppidums sont liés ensemble par des routes et certains peuples gaulois sont les alliés de Rome, avec laquelle ils commercent. […]

    France Culture

  • Il décrypte le "système" français: à vomir..

    Mais SURTOUT écoutez,

    vous allez en apprendre de bien dégueulasse!

     

     

  • Urssaf agirc-arrco

    ou la scandaleuse résurrection des fermiers généraux qui volent les Français

    Le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu à partir du 1er janvier 2019 a été l’une des plus importantes réformes de l’administration fiscale. Ce sont les Urssaf et l’Agirc-Arrco qui collectent à présent l’impôt pour le compte de l’Etat. Des millions de Français sont impactés par cette réforme et verront leur pouvoir d’achat baisser drastiquement. Les retraités ont été les premières victimes de cette réforme. Dès début janvier, ils ont pu constater des erreurs de calcul et ont pris d’assaut leur centre des impôts.

    Hasard ??? L’Agirc-Arrco avait appliqué un taux supérieur à celui qui avait été choisi. Erreur involontaire sans doute.

    Puis, ça a été au tour des indépendants qui ont été directement prélevés sur leur compte bancaire par les Urssaf. Pour eux, l’acompte sera payé par prélèvement automatique donc plus de clémence en cas de gêne et d’indigence.

     Dans ce gigantesque capharnaüm, le fonds du débat mérite d’être posé. Pourquoi confier à des entreprises privées une mission souveraine : le recouvrement de l’impôt. Il est certain que le contrôle des deniers publics accorde un pouvoir sans borne à ceux qui en ont la charge. Sous l’Ancien Régime, la Ferme Générale qui est la société financière chargée de la collecte de l’impôt pour le compte de l’Etat, est plus puissante que le Roi.

    Jusqu’à la révolution, les fermiers généraux, qui sont des financiers, perçoivent les contributions avec le privilège de n’en remettre le montant au Trésor qu’après un certain délai. En attendant, ils étaient libres de faire fructifier ces millions et d’en tirer d’appréciables bénéfices tirés de la spéculation. Peu d’entre eux survivront à la Révolution de 1789 : morts guillotinés !

    Nous assistons donc à une régression historique et le mouvement social des Gilets Jaunes n’a pour le moment pas d’impact sur la dynamique du système.

    L’impôt est essentiel pour l’Etat et les politiques publiques. Comme l’impôt est un instrument de captation des richesses, il mesure le niveau d’acceptation par la population des politiques d’austérité surtout lorsque ces ressources fiscales sont allouées au capitalisme financier.

    Donc, au delà d’une simple critique des futures erreurs de calcul qui surviendront, de l’augmentation des taux qui sera inévitable, d’une injustice fiscale qui sera croissante, il est nécessaire de se poser la question de la légalité et de la légitimité de la collecte de l’impôt par des entreprises privées. Il est en tout cas certain que ces nouvelles ressources affectées à des organismes de la sécurité sociale en perdition tombent à pic ! E.B.

     Revue de Presse par Pierre Jovanovic © www.jovanovic.com 2008-2019

  • Le giton à macrouille

    La folle soirée d’Alexandre Benalla au Damas Café après les révélations du "Monde"

    ENQUÊTE "20 Minutes" retrace la soirée qu’Alexandre Benalla a passée dans un bar à chicha proche de l’Élysée le soir où "Le Monde" a révélé qu’il avait molesté des manifestants le 1er mai

    En analysant les fadettes, les enquêteurs ont établi qu’Alexandre Benalla avait eu, au moins, 33 correspondants différents au téléphone le soir des révélations du " Monde ", le 18 juillet 2018.

    Ce soir-là, des policiers ont extrait des images de vidéosurveillance des manifestations du 1er-Mai afin d’aider l’ancien chargé de mission à se défendre.

    L’un d’entre eux a été en lien avec Jimmy Reffas, l’ancien garde du corps de Johnny Hallyday, dont le rôle intrigue.

    A grandes enjambées, Kylian Mbappé entre dans la défense argentine et le cœur des Français. Il est un peu plus de 20 heures, ce 18 juillet 2018, quand les deux écrans du Damas Café se mettent à rediffuser les meilleurs moments de la Coupe du monde en Russie. Deux jours plus tôt, Alexandre Benalla a justement descendu les Champs-Élysées avec les Bleus. Mais ce soir-là, il n’a pas la tête au football. Le Monde l’a appelé en début d’après-midi pour le prévenir qu’il avait été "identifié " comme étant l’auteur de violences sur des manifestants du 1er-Mai. "Mon affaire va sortir…", répète-t-il, depuis, à tous ceux qu’il croise. "On avait l’impression qu’il s’y attendait sans s’y attendre vraiment, résume Christian Prouteau, fondateur du Groupe de sécurité de la présidence de la République. C’était très étrange…"

    Pas suffisamment toutefois pour changer ses habitudes. Il est 20h09 quand Le Monde publie son article. Alexandre Benalla rejoint tout de même le Damas Café. Avec son ami Vincent Crase –lui aussi pris dans la tourmente des événements du 1er mai–, il affectionne ce bar à chicha de la rue du Colisée. A 500 mètres de l’Élysée, il tente donc de se détendre. Mais les vibrations de son téléphone témoignent bien de l’agitation qui grandit à mesure que les révélations du Monde se répandent. Après analyse des fadettes, les enquêteurs ont relevé des contacts avec pas moins de 33 correspondants différents ce soir-là, entre 20h30 et 2h28. La plupart ne servent qu’à gérer la crise.

    La galère de trois policiers pour copier un CD illégal

    Alors que les charbons de la chicha rougissent à peine, un drôle de ballet se joue ainsi dans les rues de Paris. A la préfecture de police, un commissaire un peu zélé se met en tête de dégoter des images de vidéosurveillance démontrant que les manifestants de la place de la Contrescarpe étaient, eux-mêmes, violents. Une façon de laisser entendre que l’intervention musclée d’Alexandre Benalla était plus légitime qu’il n’y paraît.

    Rapidement, Maxence Creusat extrait une vidéo où l’on voit un couple jeter des cendriers et une carafe d’eau sur les CRS. Dans le jargon, on appelle cela des "PZVP": des "plans de zone de la ville de Paris ". Les sortir du système est illégal. Dès le lendemain, le commissaire confessera avoir fait  “une connerie". Mais, ce soir-là, Laurent Simonin, son supérieur, l’encourage.

    Sur la route des vacances, celui-ci parvient même à lui affecter le renfort de Jean-Yves Hunault pour cela. Il s’agit de l’officier de liaison entre la préfecture de police et l’Élysée.

    Mais, sur l’île de la Cité, dans les locaux de la Direction de l’ordre public et de la circulation, les deux hommes ne parviennent pas à faire une copie du fameux CD. Maxence Creusat, propose donc d’aller chez lui, à quelques rues à peine, persuadé d’y parvenir avec son propre matériel. Mais là aussi, la technique a raison de lui. Il est finalement plus de 23 heures quand Jean-Yves Hunault se résout finalement à remettre le CD original à Alexandre Benalla, toujours attablé au Damas Café.

    Yassine Belattar et Arno Klarsfeld donnent des "conseils"

     

    actualité,société,politique,occitanie

    Sur les écrans, Kylian Mbappé poursuit ses arabesques. Dans les fauteuils en face, Alexandre Benalla, lui, ressent toujours les vibrations de son portable. Depuis trois heures, ses amis témoignent de leur soutien. Un ancien député (PS) du Pas-de-Calais l’appelle pour lui dire "de tenir le coup". L’animateur de Radio Nova, Yassine Belattar, tente de lui faire prendre conscience que "la situation est catastrophique". Deux journalistes veulent obtenir une réaction. Et l’avocat Arno Klarsfeld se fend d’un texto de "conseils". A toutes fins utiles…

     

    Mais c’est surtout le petit monde de la sécurité qui vient au secours du jeune père de famille. Au bout du fil se succèdent un ancien boxeur, quelques policiers dont un commissaire, le secrétaire général du préfet délégué à la sécurité de l’aéroport de Roissy et même un général de gendarmerie bien embêté de voir son numéro apparaître dans la procédure. "J’avais rencontré Alexandre lors d’une cérémonie, justifie-t-il aujourd’hui. Je l’avais trouvé sympathique. Je voulais prendre des nouvelles. Mais c’est tout! Rien de plus à dire! "

    Jimmy Reffas, l’ancien garde du corps de Johnny Hallyday envoie des textos

    Dans la longue liste de correspondants, c’est notamment le nom de Jimmy Reffas qui intrigue aujourd’hui les enquêteurs. Il s’agit de l’ancien garde du corps de Johnny Hallyday. Sa société – Protection Athena – est domiciliée dans un petit lotissement de Carvin (Pas-de-Calais). Sauf que ce soir-là, Jimmy Reffas est dans le 11e arrondissement de Paris quand il échange avec Alexandre Benalla. Sollicité par 20 Minutes, l’ancien protecteur du "Taulier" dément pourtant avoir eu le moindre "contact téléphonique" avec l’ancien chargé de mission élyséen.

    Impossible donc de savoir pourquoi il a joint Alexandre Benalla à 22h43 ce fameux mercredi soir, comme le montre l’analyse des fadettes. Impossible surtout de savoir pourquoi il a, deux minutes plus tard, envoyé des SMS à Jean-Yves Hunault, avant que son portable ne cesse brusquement d’émettre. Au moment pile où celui-ci arpentait les rues de Paris pour venir remettre le fameux CD à Alexandre Benalla…

    Des contacts en Normandie pour protéger la compagne d’Alexandre Benalla

    Au Damas Café, le chargé de mission, lui, continue de remercier poliment chaque interlocuteur avant de raccrocher. Mais son esprit est concentré sur sa famille. Deux jours plus tard, alors en garde à vue, il laissera entendre que sa compagne est "certainement partie à l’étranger se reposer et fuir les journalistes avec [leur] bébé. " Une diversion? En réalité, depuis le Damas Café, Alexandre Benalla passe, durant la soirée, plusieurs coups de fil à des proches installés dans un petit village de l’Eure. C’est justement là-bas que les policiers de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) finiront par retrouver Myriam. B. après l’avoir cherchée pendant deux mois.

    La compagne d’Alexandre Benalla sera ainsi interrogée, le 28 septembre, dans une petite caserne de gendarmerie normande posée le long d’une route sans âme. Alors “en arrêt maladie“, elle refusera de dévoiler le nom de "l’association" qui l’emploie. Il s’agit en fait de la République en marche qui a fini, le 11 janvier, par signer une rupture conventionnelle de contrat avec elle. Est-ce Alexandre Benalla, gêné, qui lui a conseillé de cacher la vérité aux enquêteurs? "Je ne sais pas, se souvient un de ses anciens amis. Mais, au moment des révélations du Monde, il était vraiment en panique. Il tenait absolument à protéger sa compagne“.

        #Benalla : Stanislas Guerini, délégué général de LREM, a confirmé, ce jeudi matin lors d'une conférence de presse, que la compagne d'Alexandre Benalla, avait bien été salariée du parti, comme @20Minutes le révélait le 4 janvier.

        cc @la_comete https://t.co/XvjzFdv3g4

        — Vincent Vantighem (@vvantighem) January 24, 2019

    Le téléphone d’Ismaël Emelien "borne" près du Damas Café à 2h28

    A ce moment-là, le portable du chargé de mission n’est pas déchargé. C’est au tour des collègues d’entrer en scène. Certains prennent des nouvelles depuis Périgueux (Dordogne) où ils accompagnent le chef de l’État qui doit, le lendemain, dévoiler le nouveau timbre-poste. François-Xavier Lauch, le chef de cabinet d’Emmanuel Macron envoie un SMS, tout comme le médecin-chef du Président.

    Mais c’est surtout Jean-Luc Minet, le commandant militaire en second de l’Élysée qui est à la manœuvre. Pendant plus de quatorze minutes, il dialogue avec Alexandre Benalla sans que l’on sache de quoi les deux hommes discutent. Mais le lendemain, le militaire envoie un courriel à tous les plantons de l’Elysée pour leur demander d’interdire d’accès Alexandre Benalla si celui-ci se présente à l’accueil. Et même de vérifier "visuellement" jusque sous la banquette arrière des véhicules qui entrent pour voir s’il ne s’y cache pas…

     

    L’état-major commence à lui tourner le dos mais "l’observateur de la manifestation du 1er-Mai" bénéficie encore du soutien des conseillers les plus politiques de l’Elysée. Ludovic Chaker, très actif pendant la campagne présidentielle, est en contact permanent avec lui. Tout comme Ismaël Emelien. Il est 2h25. Le Damas Café s’apprête à fermer mais le conseiller envoie encore des SMS à Alexandre Benalla. Son téléphone "borne" même dans le secteur, à 2h28.

    Pour les enquêteurs, Ismaël Emelien semble donc "le plus en capacité" d’avoir pu récupérer le fameux CD contenant les images de vidéosurveillance auprès de Alexandre Benalla cette nuit-là. Est-ce lui qui a ensuite permis, au beau milieu de la nuit, leur diffusion sur un compte Twitter proche de la République en marche? Avec des éléments de langage pro-Benalla repris partout? Contacté par 20 Minutes, ce dernier n’a pas souhaité "faire de commentaire". Il n’a pas non plus été auditionné par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale, malgré la demande des parlementaires (LR).

    Quant à Alexandre Benalla, rattrapé depuis par "l'affaire des passeports diplomatiques", il aurait aujourd’hui quitté la région parisienne. Il ne sait peut-être pas que le Damas Café a changé de nom. Il s’appelle désormais le "Shamyat restaurant". Il promet "le meilleur chawarma syrien" de tout Paris. Mais propose toujours un espace où fumer tranquillement la chicha en regardant des matchs de football.

     

  • Coulé!

    L’Humanité: on dirait bien que la fête est finie !

    Quel titre parviendrait à survivre si la manne étatique lui était retirée? Certainement pas l’Huma, dont les lecteurs se raréfient à vue d’œil.

    J’espère que vous êtes bien calé dans votre chaise et que vous tenez fermement votre tasse de café entre vos mains car ce que je m’apprête à vous dire risque de vous plonger dans une irrépressible hilarité ! Figurez-vous que d’après Patrick Le Hyaric, directeur du journal l’Humanité, et accessoirement député européen et membre du Parti communiste (PCF):

    "Laisser mourir l’Humanité reviendrait à affaiblir la presse de qualité et à assécher encore plus le débat contradictoire“.  (28 janvier 2019)

    Pour Le Hyaric, l’équation est simple: laissez l’Huma disparaître et c’est rien moins que le pluralisme des idées et la démocratie que vous tuez!

    Avouez que c’est gratiné de la part d’un organe médiatique qui a toujours soutenu et qui soutient encore les pires dictateurs de la planète dès lors qu’ils sont dûment estampillés "communistes" ou "progressistes", lesquels dictateurs brillent notamment par leur acharnement à réduire toute opposition désobligeante pour eux, presse comprise.

    Le faux pluralisme

    Mais il faut dire que dans la bouche des hommes de la presse traditionnelle et des hommes politiques français, "pluralisme" ne signifie nullement multiplicité des opinions diffusées via des entreprises de presse indépendantes dans leur financement et innovantes pour attirer les lecteurs, mais recours constant à la puissance publique pour obtenir des aides pour compenser un lectorat en chute libre.

    Or de ce point de vue, on peut dire que l’Humanité fait figure de champion. Le titre a reçu 3,7 millions d’euros d’aides directes en 2016 et 4,2 millions en 2017, ce qui correspond à 46 centimes par exemplaire diffusé – un record absolu1 ! Dans les années 2012 à 2014, c’était plus de 6 millions d’euros qui lui arrivaient ainsi chaque année. Dans le même temps la diffusion payée a chuté de plus de 40 000 exemplaires par jour au début des années 2010  à 32 700 en 2018.

    Malgré tout cela et malgré toute sa "qualité" éditoriale auto-proclamée, l’Humanité a annoncé jeudi dernier à ses 175 salariés, dont quelque 125 journalistes, que l’entreprise était en cessation de paiements et que leurs salaires de janvier 2019 seraient payés non pas par le journal mais par un fonds de garantie des salaires prévu en de telles circonstances.

    Et c’est donc ce matin que le quotidien doit se présenter devant le tribunal de commerce de Bobigny afin d’obtenir une mise en redressement judiciaire lui permettant de poursuivre son activité plutôt que la liquidation pure et simple qui signifierait 175 licenciements et la disparition "d’une des composantes historiques de la presse française". Une effroyable perspective que Patrick Le Hyaric ne veut pas envisager.

    L’État pour renflouer l’Huma

    Ce n’est pourtant pas la première fois que le quotidien communiste est confronté à des difficultés financières importantes. Et il faut dire qu’il a toujours trouvé moyen de se faire renflouer, au nom de ce pluralisme de pure forme qui fait que l’État n’hésite jamais à utiliser les lourds impôts des Français pour financer des titres de presse qu’ils n’achèteraient probablement jamais.

    On se rappelle qu’en décembre 2013, l’Assemblée nationale, poussée par le gouvernement Ayrault,  avait adopté un amendement qui consistait à effacer aux frais du contribuable 4 millions de dette contractée par l’Humanité en 2002. A l’époque, la cessation de paiements était déjà proche. Les banques n’ayant pas voulu suivre, l’Huma avait trouvé un financement complaisant dans les services de l’État.

    Depuis, les appels à la générosité des lecteurs se sont succédés presque chaque année, rapportant de 1 à 2 millions d’euros, mais rien n’y fait, le titre a perdu beaucoup d’argent dans le passé. Si les résultats furent bénéficiaires en 2016 et 2017 (respectivement 1,3 et 1,7 millions de résultat net pour un chiffre d’affaires de 24,0 et 22,1 millions d’euros), les perspectives 2018 sont bien différentes. Les pertes pourraient atteindre 1 million d’euros tandis que la dette augmente dangereusement.

    Le modèle économique du journal ne semble pas viable, notamment parce qu’il fonctionne avec un nombre de salariés exorbitant compte tenu de sa faible diffusion. De plus, 85 % sont cadres. L’Observatoire du Journalisme signalait en 2016 que L’Opinion (35 000 exemplaires en 2015) fonctionnait avec 3 à 4 fois moins de salariés.

    Pression sur l’argent des contribuables

    Mais là où il faudrait procéder à des restructurations et à une refonte complète du modèle pour redevenir attractif et profitable, la direction de l’Humanité préfère de beaucoup nous faire pleurer sur la démocratie et le pluralisme qui risquent de disparaître avec la fin d’une publication d’une telle envergure historique.

    Ce qui, outre de nouveaux appels aux dons et l’organisation d’une grande fête de soutien le 22 février prochain – financements qui ne contredisent en rien ma fibre libérale, se traduit très concrètement par une pression accrue sur l’argent des contribuables via la demande de subventions étatiques supplémentaires et l’exigence que les divers organismes publics s’abonnent systématiquement au journal – autre pratique très en vogue pour maintenir à flot des titres en perdition sous couvert de culture et d’information:

    "Nous proposons aux élus progressistes et républicains de contribuer à donner leur juste place à nos journaux dans les bouquets de presse des bibliothèques et médiathèques (…) Nous appelons l’État à prendre de nouvelles initiatives pour défendre le pluralisme de la presse, à augmenter l’aide aux quotidiens à faibles ressources publicitaires“. (Patrick Le Hyaric, L’Humanité, 28 janvier 2019)

    Une complainte qui a su éveiller la sympathie de moult personnalités médiatiques. Pour Natacha Polony, récemment arrivée à la tête de la rédaction de Marianne, le journal a un talent incomparable pour mettre en valeur la poésie. "Rien que pour cela, il mérite de vivre":

    L’Humanité est un des rares journaux capables de consacrer deux pleines pages à la poésie. Rien que pour cela, il mérite de vivre. Et pour le pluralisme qui est la condition du débat démocratique.

    https://t.co/hWMiNETLaR

    Natacha Polony (@NPolony) 25 janvier 2019

    Pour d’autres, nostalgiques, il ne faudrait pas oublier que derrière l’organe officiel du PCF, on parle du grand journal fondé par le grand Jean Jaurès. Il s’est peut-être, parfois, un tout petit peu égaré dans des soutiens politiques discutables – mais qui n’a pas eu à une époque sa petite fibre généreuse et gauchisante, n’est-ce pas?

    En réalité, ce qu’il fait ou ce qu’il dit ne devrait pas importer: si l’Huma, ou tout autre entreprise de presse, est capable de développer un modèle profitable, payant ou pas, financé par ses lecteurs et des mécènes ou des actionnaires privés, il mérite de vivre, quels que soient sa ligne éditoriale ou son goût plus ou moins prononcé pour la poésie. Sinon, il ne lui reste qu’à évoluer ou disparaître.

    Communisme criard et hypocrite

    C’est l’appel obligé à l’argent des autres qui pose problème, et il faut bien dire que de ce point de vue, la vaste majorité de la presse traditionnelle est concernée. Quel titre parviendrait à survivre si la manne étatique lui était retirée? Certainement pas l’Huma, dont les lecteurs se raréfient à vue d’œil à mesure que le Parti communiste perd de son attrait politique auprès des électeurs.

    Il est vrai que le journal trimbale de page en page un communisme criard et hypocrite dont on sait maintenant que toutes les applications réelles furent des échecs sanglants. Ça peut rebuter. Même s’il n’est plus l’organe officiel du PCF comme il le fut de 1920 à 1994, son directeur de la rédaction Patrick Apel-Muller mettait une certaine fierté à expliquer hier sur France Inter que:

    "Aujourd’hui, c’est le journal de la gauche de transformation au sens large, avec ses racines communistes, ses racines syndicalistes…".

     

    Bref, communiste.

    On ne peut oublier que dès sa création en 1904, Jean Jaurès plaça le journal dans les pas du collectivisme défini par Marx (en revanche il était pour un financement indépendant…):

    "L’humanité n’existe point encore ou elle existe à peine. À l’intérieur de chaque nation, elle est compromise et comme brisée par l’antagonisme des classes, par l’inévitable lutte de l’oligarchie capitaliste et du prolétariat. Seul le socialisme, en absorbant toutes les classes dans la propriété commune des moyens de travail, résoudra cet antagonisme et fera de chaque nation, enfin réconciliée avec elle-même, une parcelle d’humanité. "

    On ne peut oublier ensuite que le journal a suivi aveuglément toutes les directives venues d’URSS et de l’Internationale communiste: la mort de Lénine (1924) fut abondamment pleurée, le pacte Molotov-Ribbentrop (1939) fut salué comme un grand pas pour la paix mondiale et une riposte à l’impérialisme britannique et Staline fut décrit comme " l’homme que nous aimons le plus" .

    La répression soviétique du soulèvement de Budapest en Hongrie (1956) inspira tant de ravissement au rédacteur en chef de l’époque, André Stil, qu’il n’hésita pas à écrire dans l’Humanité du 20 novembre 1956:

    "Budapest recommence à sourire à travers ses blessures“.

    Dans les années 1970, Soljenitsyne et d’une façon générale tous les dissidents soviétiques furent systématiquement calomniés et accusés de sympathies pro-nazies. Pas mal pour un journal qui, en 1940, s’est rapproché de l’occupant nazi pour pouvoir reparaître2.

    Du côté du communisme tropical, Castro, Chavez et Maduro furent l’objet de dithyrambes et de soutiens invraisemblables compte tenu de l’effroyable situation politique, sanitaire et sociale dans laquelle ils ont allègrement plongé leur pays.

    L’émancipation par la haine

    Pour l’Huma, Castro flanqué de son homme de main Ernesto " Che " Guevara était " un des dirigeants du mouvement d’émancipation humaine ". Quant à Chavez, il fut salué comme " un phare qui s’est éteint ". Inutile de dire que Maduro est maintenant l’innocente victime d’un coup d’État impérialiste orchestré par les ennemis de la révolution bolivarienne, États-Unis en tête.

    Et c’est tout naturellement dans les pages de ce charmant média que notre inénarrable " fonctionnaire de la révolution ", j’ai nommé le délicieux Jean-Luc Mélenchon, a pu écrire sans sourciller:

    "Ce qu’est Chavez ne meurt jamais. C’est l’idéal inépuisable de l’espérance humaniste, de la révolution (…) Il n’a pas seulement fait progresser la condition humaine des Vénézuéliens, il a fait progresser d’une manière considérable la démocratie“.  (L’Humanité, mars 2013)

    On aurait du mal à épuiser le sujet des sublimes accomplissements de l’Humanité. Pour finir, rappelons-nous juste qu’en 2016, la CGT a bloqué la parution de tous les journaux qui ne voulaient pas publier son tract contre la loi Travail. Alors que Le Figaro, L’Opinion ou Libération mettaient leurs éditions numériques à disposition gratuite du lectorat, seule l’Humanité paraissait en kiosque, témoignant ainsi qu’il y a bien une " presse aux ordres " en France, mais pas forcément celle qu’on croit et pas forcément aux ordres de qui on pense.

    Tout cet humanisme débordant, tant de probité candide, et pourtant si peu de lecteurs ! On dirait bien que pour l’Huma, la fête est finie. Et je m’en réjouis.

    À titre de comparaison, en 2017, Le Monde et Le Figaro ont reçu respectivement 5,1 et 5,7 millions d’euros, mais par exemplaire, cela représentait 6 centimes. ↩

     Il avait été interdit par Daladier dès août 1939 en raison de son soutien au pacte germano-soviétique. ↩

    Par Nathalie MP. - Contrepoints.org